Hier l’association Médecins du Monde a diffusé une campagne de publicité « incisive » sur Internet à propos du prix abusifs de certains traitements médicamenteux. La campagne a, en effet, été refusée de diffusion par affichages « classiques » par l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP). JCDecaux, MediaTransports et l’Insert ont donc refusé les affichages de cette campagne. Econologie, comme beaucoup d’autres sites, relaye donc cette campagne en images haute résolution, avec en prime quelques analyses et liens sympathiques…
D’après cet article DuMonde:
(…) l’association dénonce le sort du Sofosbuvir, premier antiviral à action directe efficace contre l’hépatite C, délivré moyennant « près de 41 000 euros ». « Et dont le prix ne cesse d’augmenter », déplore Mme Sivignon, en chiffrant à plus de 200 000 malades le nombre de personnes qui en « auraient besoin » contre 30 000 sous traitement.
Le médicament ne coûterait que 100 euros à produire, selon une étude du chercheur Andrew Hill (université de Liverpool) citée par Médecins du monde. L’association a demandé la suspension du brevet et sa fabrication sous générique pour en réduire le prix. En vain.
« Ces prix exorbitants mettent en péril notre système de santé solidaire. L’État a failli dans sa mission de régulation », déplore Mme Sivignon. (…)
Les professionnels de la santé ont bien évidement vivement réagit à cette campagne et de manière pas très courtoise via leur syndicat « Les Entreprises du Médicament », le LEEM (anciennement SNIP):
(…) le Leem, a tenté lundi de désamorcer la polémique. L’organisation qui défend les intérêts de Sanofi, GSK et autres laboratoires pharmaceutiques souligne les « propos outranciers et caricaturaux tenus par Médecins du monde ». Le prix des médicaments est fixé par le Comité économique des produits de santé à « l’issue de négociations avec les industriels », rappelle-t-il. L’argument est battu en brèche par Médecins du monde. « Le système manque de transparence : ce comité ne comprend ni des professionnels de santé ni des usagers », rappelle sa présidente.(…)
Les Inrocks parlent eux de censure pure et simple…et rapporte plus précisément les propos de l’ARPP:
« Nous attirons tout particulièrement votre attention sur le risque de réactions négatives que pourrait susciter l’axe de communication choisi, de la part des représentants de l’industrie pharmaceutique. En effet les entreprises ainsi mises en causes pourraient estimer qu’une telle campagne porte atteinte à leur image et leur cause un grave préjudice et décider d’agir en ce sens. »
Ce qu’il y a d’assez choquant dans cet argumentaire est que l’ARPP considère un malade comme un « client ordinaire »…non on ne choisit pas d’être malade! Ces propos d’atteinte à l’image et de préjudice que pourrait subir les laboratoires pharmaceutiques via cette campagne est donc particulièrement odieux et méprisant pour la vie humaine!
Et à MDM de répliquer:
« Les coûts de recherche et développement sont surestimés et les montants réels restent confidentiels et une grande partie est de toute façon financée par l’argent public à travers des bourses ou des crédits d’impôt de recherche »
Il est bien connu que les laboratoires pharmaceutiques sont des enfants de cœurs et ne veulent que le bien des populations dans un altruisme le plus complet ^^…Arte avait enquêté en 2011 et diffusion un très bon documentaire à ce propos: Maladies à vendre à revoir ici!