10 idées reçues sur l’environnement
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Le bio meilleur pour la santé ? Le papier qui décime les forêts . Les OGM nuisibles pour l’environnement ? Pas si simple…
1) Le papier décime la forêt
FAUX L’industrie papetière n’utilise, pour sa production, que les sous-produits de la forêt : (chutes de scieries, branches, cimes…). En France, l’ameublement et l’emballage absorbent plus de la moitié des sciages de feuillus, et le secteur du bâtiment représente 60 % des utilisations des sciages de résineux. Dans les pays tropicaux , les forêts sont d’abord victimes de l’agriculture (80 % des causes de déforestation) de l’élevage, et de la pression démographique. Chaque année, l’équivalent de la superficie de l’Espagne disparaît par exemple en Amazonie brésilienne. L’Asie du sud-est et l’Afrique sont aussi des zones surexploitées.
En savoir plus sur le recyclage des papiers et cartons
2) L’eau en bouteilles est plus écologique
FAUX L’eau en bouteille n’est pas meilleure pour la santé (certaines eaux ont même une teneur en minéraux déconseillée pour la consommation courante). Elle entraîne aussi des conséquences non négligeables sur l’environnement : consommation accrue de matières premières et d’énergie pour la fabrication des bouteilles, l’emballage, l’embouteillage, et l transport pour les acheminer dans les magasins. Enfin, les bouteilles en plastique génèrent 135 000 tonnes de déchets par an en France.
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3) Le trou dans la couche d’ozone est dû aux gaz à effet de serre
FAUX En réalité, il ne s’agit pas d’un « trou », mais d’une baisse de la concentration en ozone de l’atmosphère, notamment au-dessus des régions polaires. Cet amincissement est dû aux chlorofluorocarbones (CFC), largement utilisés dans la fabrication des réfrigérateurs, des climatiseurs, ou encore des solvants. En revanche, les CFC ne sont pas des gaz à effet de serre. Il s’agit donc de deux phénomènes bien distincts
Les énergies renouvelables vont remplacer le pétrole
VRAI et FAUX. Face à la pénurie de pétrole et au réchauffement climatique, nous allons devoir développer des sources d’énergie non émettrices de gaz à effet de serre. Dans le même temps, il va falloir pratiquement doubler la production d’énergie dans le monde dans les 50 années à venir. Sachant qu’aujourd’hui 80% de notre énergie est fournie par le pétrole, le gaz et le charbon, les énergies renouvelables (éolien, solaire…) apporteront une contribution précieuse mais forcément partielle en raison de leur faible productivité. Pour fournir les quantités massives d’électricité nécessaires, on voit mal comment se passer de l’énergie nucléaire, non émettrice de gaz à effet de serre. Grâce aux nouveaux types de réacteurs, les réserves d’uranium permettraient d’assurer pendant plusieurs siècles les besoins mondiaux en électricité. Après, c’est une question de choix politique…
Le pétrole est le seul responsable de l’effet de serre
FAUX Le protocole de Kyoto a désigné les gaz responsables de l’effet de serre : la vapeur d’eau, le dioxyde de carbone ou CO2, le méthane, l’oxyde nitreux, les hydrofluorocarbones , les hydrocarbures perfluorés, et l’hexafluorure de soufre. Si le CO2 est responsable de plus de 50% de l’augmentation de l’ensemble des gaz à effet de serre, le méthane est important car sa capacité de rétention de chaleur est de 21 fois supérieure. Une grande quantité du méthane présent dans l’atmosphère provient de l’élevage, des rizières et des décharges publiques.
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Les OGM sont dangereux pour la santé
VRAI et FAUX Aucune étude n’a démontré un quelconque effet des OGM (organismes génétiquement modifiés) sur la santé et on reste plutôt dans le flou. Les OGM sont issus de transferts de gènes, qui ont naturellement lieu lors de croisements d’espèces classiques. Le principal risque est qu’ils aient un effet allergène. Autre risque : les OGM résistants aux herbicides et aux fongicides vont être aussi plus chargés de ces substances puisqu’abondamment arrosés. A l’inverse, les OGM résistants aux insectes ou aux parasites pourraient être meilleurs pour la santé que les plantes classiques puisqu’on aurait moins besoin de recourir aux pesticides. D’autre part, certains chercheurs travaillent sur des OGM enrichis en vitamines ou contenant un vaccin à destination des pays en voie de développement.
Les OGM sont nuisibles pour l’environnement
VRAI et FAUX Le risque principal des OGM est leur dissémination aux cultures environnantes. Ce risque varie selon les plantes et leur mode de reproduction. D’autre part, il faut distinguer plusieurs types d’OGM : du soja transgénique résistant au désherbant va conduire à une pollution accrue des sols puisque plus de produit va être utilisé. En revanche, d’autres recherches sont susceptibles de réduire la pollution : par exemple les plantes résistantes aux insectes. Citons aussi les recherches de l’INRA pour la production d’arbres sans lignine, une fibre dont l’élimination dans la fabrication du papier est très polluante
L’agriculture biologique est meilleure pour la santé
FAUX Attention : il ne faut pas confondre alimentation biologique et alimentation diététique : le bio ne va pas vous faire maigrir ! D’autre part, il ne présente pas d’avantage majeur pour la santé ; des études ont même démontré qu’il existait des concentrations de mycotoxines anormalement élevées dans des pommes issues de l’agriculture biologique, qui n’a pas le droit d’utiliser des fongicides (la dangerosité n’est toutefois pas avérée, mais il faut savoir que les produits bio se conservent moins bien et moins longtemps que les produits traditionnels). En revanche, l’agriculture bio, qui n’a pas recours aux engrais, contribue à la préservation des sols et des eaux souterraines. En résumé, achetez bio pour l’environnement et pas pour votre santé.
Les sacs de supermarchés en plastique biodégradables sont une bonne solution
FAUX Depuis quelques années, les supermarchés proposent des sacs biodégradables. Si ces derniers sont effectivement moins polluants puisque produits à base de maïs ou de pomme de terre, ils ne constituent pas une solution durable. D’abord, ils sont plus lourds que les matériaux traditionnels, engendrant ainsi une pollution accrue lors des transports. Mais surtout, le fait d’encourager les consommateurs à utiliser des produits jetables, n’est certainement pas une politique durable..
L’Industrie est la première cause de la pollution
VRAI et FAUX Certes, les industriels sont les premiers pollueurs, mais il ne faut pas oublier que leur production est destinée aux consommateurs. Et qu’au bout du compte, c’est une classique histoire d’offre et de demande. Chaque Français est ainsi indirectement « responsable » de 3 tonnes de déchets industriels par an. D’autre part, les transports sont par exemple les premiers émetteurs des gaz à effet de serre. Moralité : interrogeons nous plutôt sur nos comportements d’achat et notre vie quotidienne.
Il n’y aura pas de possibilité d’améliorer l’environnement tant que la démographie sera gallopante.