Selon le syndicat Uniclimat, il s’est écoulé presque 500 000 climatisations réversibles en 2017, le résultat d’une progression stable d’environ 8% chaque année. Les Français sont attirés par cette technologie qui permet d’assurer le confort thermique d’une maison ou d’un appartement sans présenter de facture élevée. Il persiste pourtant un certain scepticisme à l’égard de ces équipements. On imagine que les climatiseurs réversibles actuels sont à l’image de ceux d’autrefois : très énergivores. Ce n’est plus le cas depuis des années grâce aux évolutions techniques. Si vous êtes encore réticent à l’idée de franchir le pas, voici une mise en perspective pour détrôner de nombreuses idées reçues sur les climatisations réversibles.
Comment fonctionne une climatisation réversible ?
Un climatiseur réversible dispose d’un fonctionnement similaire à celui d’une pompe à chaleur air-air. En mode chauffage l’unité extérieure puise les calories présentes dans l’air, même par temps très froid, et les transfère aux unités intérieures qui soufflent de l’air chaud. En mode climatisation, l’appareil ôte les calories de l’air intérieur et les rejette à l’extérieur. Ce rejet de calories n’a aucune incidence sur l’environnement et ne cause aucun désagrément si l’unité est correctement installée, c’est-à-dire à l’air libre.
Le fonctionnement du chauffage est généralement du type basse température, produisant une chaleur douce et constante. L’aspect climatisation repose souvent sur le principe de l’inverter, qui permet de refroidir légèrement, mais constamment l’air intérieur. On peut également réaliser des économies d’énergie grâce à une climatisation réversible en privilégiant un appareil inverter, qui limite aussi l’usure prématurée des pièces mécaniques. Le contrôle de toutes ces opérations intervient sous la forme d’une télécommande, d’un thermostat d’ambiance ou pour des performances, élevées, d’un thermostat connecté intelligent.
Comment estimer les performances d’une climatisation réversible ?
Il existe des centaines de modèles de climatisations réversibles. On trouve différentes marques et différentes puissances parmi lesquelles il convient de choisir l’appareil le plus adapté au logement.
Pour vous aider à trouver le bon équipement, les fabricants utilisent des indices de performance très précis qui sont révélateurs des performances de l’appareil, mais également de son impact énergétique. Cette indication est une obligation depuis 2013 et la directive ErP Éco Design.
- Le COP. Le COefficient de Performance est l’indice le plus ancien. Il indique combien de chaleur est restituée pour chaque kWh d’électricité consommé. Pour déterminer cette valeur, les fabricants prennent, arbitrairement, en compte le fonctionnement de l’équipement à une température extérieure de +7°C. Les appareils haut de gamme ont des COP très élevés tandis que ceux d’entrée de gamme ont des COP bas. Le COP moyen constaté actuellement, sur toutes les gammes est situé vers 3.
- Le SCOP. Pour rendre compte des performances sous des températures très élevées ou très basses (jusqu’à -20°C), les autorités ont mis en place une nouvelle norme qui remplace progressivement le COP : le SCOP, ou COP saisonnier (anciennement COPA ou COP Annuel). Les valeurs pour calculer cet indice sont basées sur une période de chauffe classique dans la ville de Strasbourg. Strasbourg ayant le climat le plus moyen d’Europe. On recommande de privilégier les climatisations réversibles qui affichent un SCOP compris entre 3,5 et 4,5.
- EER et SEER. Pour représenter les performances en production de froid, les fabricants utilisent les indices EER et SEER, respectivement inverses du COP et du SCOP. Des valeurs comprises entre 4 et 7 sont généralement révélatrices d’un équipement performant.
Climatisation réversible : Quels éléments choisir ?
Pour répondre à la variété des situations, les fabricants de climatisations réversibles ont développé des types d’appareils différents. Selon votre cas vous pouvez vous orienter vers un type en particulier, vous bénéficierez ainsi d’un confort total en ne consommant pas plus que nécessaire.
- Les climatisations réversibles multisplit. Il s’agit du modèle le plus répandu. Il implique l’installation d’une unité extérieure et de plusieurs unités intérieures, généralement une par pièce de la maison.
- Les climatisations monoblocs. Ce système répond à des demandes plus ponctuelles. Il permet d’assurer le chaud et le froid dans une seule pièce. On le conseille donc aux studios ou aux bureaux.
- Les systèmes gainables. C’est le système le plus complexe. Il nécessite la pose d’une unité extérieure et d’une unité intérieure, située dans les combles. La chaleur ou le froid sont distribués dans chaque pièce grâce à un système de gaines à intégrer dans les murs.
Peut-on vraiment faire des économies grâce à un climatiseur réversible ?
Grâce à son fonctionnement identique à celui d’une pompe à chaleur, la climatisation réversible permet d’assurer un confort thermique très économique.
Le fabricant d’appareils de ce type, Hitachi, présente une estimation des économies réalisées grâce à un climatiseur réversible, sur une maison de 125m² construite dans les années 1980.
Selon le géant nippon, les dépenses de chauffage s’élèvent à 500€ annuels. En comparaison les dépenses concurrentes sont estimées à :
- 1030€ avec du gaz naturel.
- 1750€ avec de l’électricité.
- 1401€ avec du fioul.
- 2015€ avec du GPL (Butane-propane).
En moyenne on estime qu’une climatisation réversible est 70% plus économique qu’un mode de chauffage plus classique, sans pour autant compter l’investissement initial.
4 fausses idées reçues
- Pollution sonore. On entend souvent dire que l’unité extérieure d’une climatisation réversible est très bruyante et que l’unité intérieure ronronne en permanence. Ce n’est vrai que pour les modèles à très bas prix, que l’on ne conseille pas. Hitachi, fabricant renommé, affirme que ces appareils sont peu bruyants : 46dB pour l’unité extérieure et 21dB pour le split intérieur. En comparaison, le bruissement de feuilles présente 40dB et un lave-vaisselle en fonctionnement 50dB. Si vous avez l’oreille fine, sachez qu’il existe des murs antibruit que vous pouvez installer autour de l’unité extérieure pour réduire encore plus les bruits mécaniques.
- Impact écologique. Un climatiseur réversible est un produit écoresponsable à plusieurs égards. Cet équipement est très peu énergivore et produit plus de chaleur ou de froid que ce qu’il consomme d’énergie. En comparaison un radiateur électrique produit autant de chaleur que ce qu’il consomme d’électricité. Une climatisation réversible permet de réduire l’utilisation d’énergies fossiles de manière significative. Désormais les fluides circulant dans le circuit de l’appareil sont respectueux de l’environnement, contrairement à ceux des climatisations électriques d’antan.
- Confort de chauffe. On met parfois en avant un confort de chauffe pauvre en raison des performances faibles du climatiseur réversible. Il s’agit d’histoire ancienne, car sous nos latitudes les équipements modernes peuvent offrir un confort de chauffe équivalent à n’importe quelle autre pompe à chaleur. Dans les pays très froids, il faut peut-être rajouter un chauffage d’appoint, mais en France, un appareil disposant d’un SCOP raisonnable sera suffisant.
- Installation compliquée. Percer les murs, injecter du gaz et autres travaux peuvent intimider. Pourtant, l’installation des climatisations réversibles s’est largement simplifiée. Si votre logement dispose d’une morphologie standard, l’installation ne sera pas un problème. Les techniciens ont désormais de l’expérience dans le domaine et peuvent installer un système complet en limitant le dérangement.
En savoir plus sur les climatisations réversibles
Pour en savoir plus sur les climatisations réversibles, nous vous conseillons la lecture des pages suivantes:
- Les climatisations réversibles sont-elles vraiment de l’énergie verte renouvelable?
- Mesure du COP réel d’une climatisation réversible AIRTON
- Quelles sont les économies réelles d’une climatisation réversible en complément d’un chauffage mazout
- Pompes à chaleur et CO2: quelles émissions réelles?
Bonjour,
Effectivement en tant que poseur de climatisation, je peux attester que les climatisation d’aujourd’hui sont de moins en moins énergivores et offrent une alternative sérieuses aux solutions de chauffage et refroidissement traditionnels tels que le convecteur ou le simple ventilateur.
Cordialement,
Driss