Le patriotisme est décidément à la mode. George W. Bush veut protéger l’énergie des Etats-Unis, tout comme Dominique de Villepin entend préserver les entreprises françaises. Dans son septième discours sur l’état de l’Union, George W. Bush a dressé un constat inhabituel pour un ancien pétrolier texan, fût-il devenu président des Etats-Unis : « L’Amérique est dépendante du pétrole qui est souvent importé de régions instables du monde. » D’où l’annonce d’un plan visant à « remplacer plus de 75 % de [ses] importations pétrolières venant du Moyen-Orient d’ici à 2025. »
L’objectif paraît ambitieux pour un pays qui a refusé de se soumettre à une quelconque contrainte en matière d’énergie. La réalité d’aujourd’hui est plus modeste. Les Etats-Unis achètent leur pétrole d’abord à leurs voisins, le Canada et le Mexique. L’an dernier, leurs importations du Moyen-Orient n’ont constitué que 17 % de leurs approvisionnements à l’étranger, et donc à peine 12 % de leur consommation. Comme le pays brûle surtout du charbon et du gaz pour fabriquer son électricité, les hydrocarbures moyen-orientaux n’ont finalement apporté que 5 % de son énergie.