La semaine du développement durable
Une manière d’inciter citoyens, collectivités et entreprises à changer leurs habitudes pour ménager la planète et le climat.
Le concept, issu du Sommet de la Terre à Rio en 1992, semble mieux connu du grand public: il s’agit de combiner croissance économique, progrès social et préservation de l’environnement.
« En 2002, seuls 9 % des Français avaient connaissance de cette notion, aujourd’hui 50 % disent connaître le mot et 40 % peuvent en donner la définition. Le terme est bel et bien entré dans l’usage courant », estime la ministre de l’Ecologie, Nelly Ollin. « Le thème commence à prendre du sens », reconnaît Christian Brodhag, délégué interministériel au développement durable. Ce dernier s’avoue plus « dubitatif sur les changements de comportement » qu’occasionne cette semaine d’événements, organisée pour la quatrième année consécutive.
En l’occurrence, près de 1400 initiatives, soit le double de l’an dernier, ont été retenues.
On retrouvera ainsi des expositions, des journées portes ouvertes, une série de conférences et colloques et des actions de terrain: promotion du vélo ou des économies d’eau dans le lavage des voitures, labellisation « développement durable » dans des villages de moins de 2000 habitants. Le tout sera appuyé par une campagne de spots radio et télévision, et la distribution d’affiches et de brochures sur les « gestes citoyens » au quotidien, dont l’une, aux couleurs de Babar, est destinée aux 4-8 ans.
Le MEDEF (patronat) occupe le terrain en lançant un guide d’une centaine de bonnes pratiques à destination des entreprises. Celles-ci sont de plus en plus nombreuses à communiquer sur le développement durable.
Le ministère de l’Environnement réfléchit aux possibilités d’étendre « l’étiquette énergie », déjà appliquée aux voitures et à l’électro-ménager à d’autres produits. But: signaler leur valeur en dioxyde de carbone (CO2). Par exemple, comptabiliser et afficher les émissions de gaz à effet de serre sur une barquette de fraises importées du bout du monde hors-saison. D’ici là, « aux consommateurs de se montrer responsables », estime la ministre de l’Environnement.
Ethicity, une agence de conseil aux entreprises en matière de développement durable, a réalisé une enquête sur l’état d’esprit de l’opinion française sur le dossier, en interrogeant en mars 4500 personnes représentatives. Une sur deux « se sent concernée par l’état de la planète », explique Ethicity. 83 % indiquent avoir pris conscience de leur pouvoir d’action au travers de leurs achats. Et plus de 20 % pensent qu’il faut simplement consommer moins ». Si rien ne répond à ces préoccupations, prévient l’agence, « on court le risque de voir les plus gros consommateurs opter pour la décroissance ».