Soucieux de réduire leur impact sur la planète et l’environnement, particuliers et entreprises sont de plus en plus réceptifs au développement durable, à la démarche RSE et à la réduction de leurs déchets. Mais entre consommation d’énergie, composés organiques volatils et résidus non valorisés, le secteur de l’impression se doit d’être remis en question. La responsabilité sociétale des entreprises a ouvert le débat depuis déjà plusieurs années. Cependant, devant la diversité des initiatives proposées, comment choisir le bon professionnel ? Voici quelques clés pour choisir une impression écoresponsable.
Pourquoi imprimer de manière écologique dans une démarche RSE ?
Dans notre société, les produits issus de l’industrie de l’imprimerie rythment notre quotidien. Journaux, magazines, calendriers, prospectus et catalogues publicitaires ou promotionnels, livres, mais aussi tissus ou vaisselle imprimée, emballages ou encore photos…les supports sont aussi divers qu’incontournables. Notons que les prospectus et catalogues publicitaires représentent, de loin l’immense majorité des travaux d’impression en Europe.
Une telle quantité de produits, pour certains fabriqués quotidiennement, entraîne un impact environnemental qui ne peut être négligé. En Europe par exemple, la quantité d’encres et solvants utilisés pour l’impression tourne autour du million de tonnes par an. Ce qui représente pas moins de 2 kg d’encres et solvants par habitant chaque année à l’échelle de la population européenne ! Ce chiffre est fourni par l’EuPIA qui a également présenté un rapport sur l’utilisation et l’impact des encres d’imprimerie en Europe.
Et les conséquences de l’imprimerie sur l’environnement ne s’arrêtent pas là. Fabrication et blanchiment du papier, choix du matériel d’impression, recyclage des déchets évidents (cartouches d’encre, bidons plastifiés …) ou moins évidents (chutes de papier ou matériel obsolète par exemple), chaque phase de l’impression apporte des spécificités à prendre en compte dans une démarche écologique de qualité. Si l’intérêt d’agir en faveur de l’environnement n’est plus à démontrer, dans la pratique il peut être plus compliqué de trouver les bonnes alternatives.
De facto, les prospectus publicitaires, dont la durée de vie n’excède pas quelques jours, sont responsable de la grande majorité de l’impact environnemental du secteur de l’impression.
Vidéo présentant la démarche RSE de l’entreprise Printoclock:
Imprim’Vert, FSC, des labels d’imprimerie écologique pour vous aider
Pour éviter le piège du greenwashing, et les démarches erronées ou vides de sens, plusieurs normes et labels peuvent permettre de se tourner vers les bons professionnels.
Mis en place par la chambre des métiers et de l’artisanat depuis 1998, Imprim’Vert est un label de référence pour l’imprimerie écologique. Une charte est signée par les entreprises et des audits annuels permettent de vérifier le respect des engagements pris par les imprimeurs ayant obtenu cette certification. Un annuaire des entreprises référencées par Imprim’Vert est proposé sur leur site internet.
Du côté du papier, deux programmes de certifications forestières permettent de garantir la provenance du bois utilisé pour sa fabrication : les normes FSC et PEFC. La première garantit une gestion durable des forêts en temps réel, elle est donc un gage de sérieux plus important que la seconde qui permet de mettre en avant des efforts envisagés à l’avenir en matière d’exploitation. Ces deux normes ont déjà permis des progrès conséquents en matière de fabrication de papier ainsi que d’objets dérivés du bois.
En juin 2021, la FSC affichait 228 138 627 hectares de forêts certifiés à travers le monde, avec une présence effective du label dans 89 pays dont la majorité en Russie. Une carte interactive présentant la superficie par pays des forêts certifiées FSC peut être consultée en ligne.
D’autres labels et normes peuvent aussi être rencontrés. On peut par exemple mentionner le label Allemand lue Angel, connu pour être un des plus anciens écolabels au monde. Ce label allemand est aussi réputé pour sa fiabilité et peut être attribué à certaines imprimeries écologiques. On pourra aussi retrouver plusieurs normes ISO. Internationales, elles permettent d’évaluer des entreprises de pays différents à l’aide de mêmes critères. On parlera notamment de la norme ISO 14001 qui est celle chargée de définir la maîtrise de l’impact environnemental des activités de l’entreprise. Elle appartient à la famille des normes ISO 14000 liées au développement durable.
À chaque phase de l’impression ses innovations
Le support d’impression est l’un des principaux éléments qui vient à l’esprit quand on parle d’éco-impression ! Quels que soient les matériaux choisis, l’utilisation d’un support recyclé doit bien sur être favorisée. Cependant, le recyclage ne peut être effectué à l’infini, l’utilisation de papier provenant de forêts certifiées est alors une alternative possible et complémentaire au recyclage. Pour d’autres types de supports, il est aussi possible d’opter pour des matériaux biodégradables. C’est le cas de stylos qui peuvent par exemple se décomposer naturellement, voire être plantés pour leur offrir une seconde vie. Attention, la présence de plastiques « cachés » doit parfois être vérifiée pour ce type de produits.
La couleur du papier utilisé joue aussi sur son impact écologique. Ainsi un papier blanchi nécessitera plus de produits chimiques qu’un papier de couleur naturelle (beige). Il est aussi susceptible d’entraîner plus de pollution. Le blanchiment à l’oxygène du papier constitue cependant une alternative intéressante au blanchiment traditionnel faisant appel au chlore et à ses dérivés, toxiques pour l’environnement. D’autre part, le consommateur peut aussi favoriser l’impression recto-verso qui permet l’utilisation de plus faibles quantités de papier.
Vient ensuite l’encre, là encore le choix des matériaux utilisés se révèle crucial. Les encres végétales sont de plus en plus utilisées pour remplacer celles provenant d’hydrocarbures décriés. Leurs avantages sont nombreux. Elles permettent de réduire l’émission de COV (composés organiques volatils) et sont fabriquées à l’aide d’huiles végétales simples à produire (lin, soja, colza …). Leur emploi permet aussi d’améliorer des aspects de l’impression telle que sa vitesse ou l’intensité des couleurs obtenues. Un effort reste cependant nécessaire concernant la provenance des huiles végétales utilisées qui reste trop souvent obscure.
Enfin, il est nécessaire de prêter attention à la provenance des ressources en énergie et en eau utilisées. Cette partie de la démarche reste cependant limitée par les possibilités actuelles encore trop incertaines en terme d’électricité propre. D’autres innovations sont par contre possibles. Particulièrement adaptée à l’impression sur textile, mais aussi à celle des journaux et magazines, l’impression sans eau est un exemple de solution intéressante dans ce domaine. Elle permet de remplacer l’eau par une fine couche de silicone. Les avantages sont nombreux : moins de consommation d’eau bien sûr, mais aussi des émissions de COV réduites et une moindre consommation énergétique puisque la phase de séchage n’est alors plus nécessaire.
Déchets et recyclage dans le secteur de l’imprimerie
Moins évidente, mais tout aussi importante, la gestion des déchets doit faire partie intégrante de toute démarche d’impression écologique. Stockage et traitement approprié des produits dangereux utilisés en imprimerie, mais aussi recyclage des chutes de papier, autant d’éléments qui permettent une approche plus verte.
Si le recyclage du papier est désormais bien ancré dans notre société, celui du matériel électronique obsolète l’est moins. Pensez par exemple au recyclage de vos cartouches d’encre, ou à celui de votre imprimante si elle venait à tomber en panne.
Vidéo présentant le recyclage des déchets de papiers et cartons
Packaging : l’importance de l’emballage écologique
Une fois votre impression effectuée, que vous soyez passé par un imprimeur local ou en ligne, votre produit risque encore de générer des déchets avant d’arriver jusqu’à vous.
Si vous faites le choix de commander sur internet, il vous faudra être attentif à la méthode d’envoi de vos impressions. Le choix du mode et de la compagnie assurant le transport peut par exemple permettre une livraison par secteur géographique. Un tel mode de transport regroupe les livraisons à effectuer dans une même ville ou un même quartier pour éviter de multiplier la pollution engendrée.
Dans les deux situations, il y a de fortes chances pour que votre produit soit emballé avant de vous être remis. Là encore, certaines solutions sont plus polluantes que d’autres et un emballage écologique doit être favorisé. Emballages en carton ou en papier kraft sont à privilégier par rapport aux plastiques qui créent de réels soucis environnementaux. Pensez aussi à réutiliser ou recycler les emballages qui peuvent l’être.
Imprimeurs, intégrez une impression plus propre dans votre démarche RSE
En France, quel que soit son secteur d’activité, ou sa taille, chaque entreprise peut mettre en place une démarche RSE. Cela consiste à prendre des engagements dans un ou plusieurs des sept domaines concernés par la responsabilité sociétale. L’environnement en fait partie et des efforts effectués dans ce secteur ne pourront qu’être bénéfiques à l’image de votre structure. Si vos démarches valident certains critères il vous sera même possible dans certains cas de faire la demande d’une certification RSE.
Il est fort probable que l’imprimerie intervienne dans la vie de votre entreprise, que ce soit pour imprimer les emballages de vos produits, pour en faire la publicité, pour les distribuer ou encore pour imprimer vos factures ou cartes de visite … Faire appel à des professionnels ayant pris de solides engagements écologiques vous permettra à votre tour de participer à un effort qui doit être global pour apporter de réels résultats. Le recyclage du papier, ou d’autres déchets est aussi à prendre en compte par les entreprises. Dans certains cas, il est possible d’intégrer ce processus de recyclage dans celui de fabrication de nouveaux produits. Cette matière première obtenue viendra alors s’additionner à celle que vous utilisiez précédemment, ce qui peut parfois avoir des avantages économiques.
Un autre article sur la RSE en Entreprise : https://www.boutique-econologique.fr/blog/rse-en-entreprise-l-essentiel-a-savoir-n28
Salut! Ce post ne pourrait pas être écrit beaucoup mieux ! La lecture de ce post me rappelle mon ancien colocataire ! Il n’arrêtait pas de prêcher à ce sujet. Je vais lui transmettre cette information. Assez certain qu’il aura une très bonne lecture. Merci beaucoup pour le partage!