Voici une réponse au dossier noir des énergies renouvelables publié dans Science et Vie en mars 2008.
Voici le débat à propos de ce dossier qui est à l’origine de l’article qui suit.
Science et Vie mars 2008: dossier noir des énergies vertes
Ce dossier porte des jugements tout à fait positifs sur le potentiel des énergies
renouvelables notamment dans la partie 3 consacrée à l’innovation mais il pêche
sur 3 points :
– un titre qui contredit complètement ce qui précède
– une incompréhension hélas trop fréquente dans ce pays sur la dynamique « recherche – marché » qui se traduit par une coupure beaucoup trop franche entre les marchés d’aujourd’hui d’une part et la recherche
notamment industrielle de l’autre (la différence de tonalité entre les parties 1 et 3 sont très révélatrices de cet état de fait)
– quelques présentations et commentaires discutables de données ponctuelles qui peuvent biaiser le jugement du lecteur.
1) Le titre
Le titre pourrait à la rigueur se comprendre si la position des promoteurs des énergies renouvelables était de couvrir seuls la quasi-totalité des besoins énergétiques d’ici 2030 ou 2050 comme le laisse supposer la question introductive de la partie 1.
C’est une position qui n’est défendue par personne (de sérieux, j’entends). Le fait qu’aucune solution envisageable aujourd’hui (nucléaire, fossiles avec séquestration du CO2, économie d’énergies finales et énergies renouvelables) ne se présente comme pouvant répondre seule à la question montre que le vrai problème est de bien apprécier les potentialités de chacun (cf. le point 33 de nos remarques pour les ER) dans un contexte de diversification perçue en outre comme la meilleure réponse à la sécurité des approvisionnements.
2) Le lien recherche marché
La réduction des coûts des filières à caractère modulaire comme le sont les énergies renouvelables en général et le solaire photovoltaïque en particulier se réalise de la manière progressive indiquée sur la courbe ci-après. Les innovations de rupture, les innovations incrémentales, les effets de série et les apprentissages (techniques et commerciaux) s’agrègent pour conduire au succès. Au contraire une filière centralisée comme le nucléaire du futur par exemple, suppose l’aboutissement d’un vaste effort de recherche avant de se déployer sur un marché.
La colonisation de niches successives de marchés est inopérante dans ce cas alors qu’elle constitue le principal enjeu en terme de compétition industrielle pour les énergies renouvelables. Cette dynamique justifie l’émergence rapide en France notamment d’un marché correctement dimensionné dès aujourd’hui au-delà de l’impact immédiat sur les bilans.
C’est ce qu’ont compris le Danemark, l’Allemagne et l’Espagne pour l’éolien, le Japon et l’Allemagne pour le solaire photovoltaïque. Il n’est pas trop tard pour bien faire en France afin de donner du corps aux espoirs placés dans la partie 3 de votre dossier.
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