« CO2solidaire » pour compenser ses émissions de GES
Transformer les émissions de gaz à effet de serre générées par ses transports (avion, voiture ou activité domestique) en dons pour des programmes de développement dans les pays du Sud, voilà l’idée proposée par le site CO2solidaire.org. Un projet de sensibilisation et de responsabilisation à destination des particuliers et des entreprises, destiné à apprendre à mesurer ses impacts environnementaux.
15 euros pour un vol aller-retour Rome-Dublin, 1 euro pour un aller-retour Paris Marseille en automobile diesel et 6 euros en avion… Il ne s’agit pas d’une nouvelle taxe sur les transports mais d’une estimation financière du « coût » des émissions de CO2 dues à chacun de ces déplacements.
Depuis octobre 2004, le site CO2solidaire.org propose une compensation volontaire des impact dus aux transports ou à l’activité domestique par le financement de projet de développement dans les pays du Sud. L’estimation moyenne est fournie par le Réseau Action Climat France. Ces sommes, explique les fondateurs du site, « intègrent un coût environnemental et un poids en terme de développement humain : elle permet de soutenir des actions de coopération et de solidarité dans les pays du Sud, pour améliorer le quotidien des populations locales et préserver l’environnement. » L’idée s’inspire d’une recommandation du Protocole de Kyoto (dont les transports aériens sont exclus !) qui préconise le Mécanisme pour un Développement Propre (MDP) encourageant les pays industrialisés signataires à investir dans des projets de réduction de gaz à effet de serre dans les pays en développement (non-signataires du protocole).
Aider le Sud à ne pas répéter les erreurs du Nord
A l’origine de ce site, destiné aux entreprises comme aux particuliers, se trouve le GERES (Groupe Energies Renouvelables, Environnement et Solidarité), qui, depuis 25 ans, participe, auprès d’acteurs du développement économique et local, à des initiatives dans le domaine de l’environnement, de l’énergie et de l’agro-alimentaire. Les projets soutenus par CO2solidaire.org existaient auparavant : économie de bois énergie au Cambodge, maîtrise de l’énergie au Maroc, développement rural au Ladakh (Himalaya) par l’utilisation de l’énergie solaire, architecture solaire passive en Afghanistan. Il leur a semblé logique de proposer cette nouvelle source de financement. » Nous voulons favoriser un modèle de développement plus » propre » au Sud, explique Salima Badi, il était donc intéressant de sensibiliser au sujet les habitants du Nord, en leur apprenant la valeur de l’impact de leur actes quotidiens « . De plus, comme le démontrent sans cesse les partisans d’un développement durable, si les pays du Sud choisissent un mode de développement plus protecteur de l’environnement, la planète entière en bénéficiera.
Responsabiliser sans culpabiliser
Le site propose de nombreuses informations pour sensibiliser à la réduction de ses impacts écologiques par la responsabilisation et la solidarité, sans culpabilisation. Exemple pris sur le site : « On peut estimer qu’un trajet aller-retour Paris-Athènes d’une distance de 4200 km équivaut à une émission de 0,67 tonnes de CO2 par personne. Le montant de la compensation pour ce trajet s’élève à 17 €. Au Cambodge, 17 € c’est le coût de 4 foyers améliorés dont le fonctionnement permet d’économiser chaque année 2,66 tonnes de bois et 3,78 tonnes de CO2. «
Six mois après son lancement, une dizaine seulement de particuliers ont contribué à ces projets qui sont soutenus par deux entreprises voyagistes. Mais les responsables du site savent qu’il faut du temps pour installer ce type de pratiques. Lancées dans d’autres pays des initiatives similaires connaissent un véritable succès. C’est le cas en Angleterre avec Climate care, et en Suisse avec Myclimate ou encore en Allemagne avec Atmosfair.
Visiter le site www.co2solidaire.org