Introduction générale sur les tours à vortex par François MAUGIS, Association Energie Environnement..
N.B. : Ne pas confondre ces deux types de tours solaires : la tour à vortex type Nazare ou Michaud (rotational flow wirling system) avec la simple cheminée solaire type Schlaich Bergermann (single flow upwind system), discussion ici.
L’idée d’exploiter un « vent vertical » aurait été développée dès 1926 par le physicien français Bernard DUBOS. Pour exploiter l’air chaud des déserts, il envisageait d’installer un gros tube à flanc de montagne (note: idée reprise par les montagnes solaires). Également vers cette époque, l’Institut Aérodynamique de St. Cyr (France) aurait proposé de construire une cheminée métallique dans le même but.
Dans les années 1940 – 1960, un homme hors du commun, Edgard NAZARE, conçut un projet particulièrement original en s’inspirant des tourbillons de sable (dust devil) observés dans le Sud Tunisien, et dont il put mesurer les dimensions grâce à son déclinomètre-alidade de poche. Mesurant très vite l’intérêt de ces tourbillons sur le plan énergétique, il fut le premier à proposer un dispositif d’amorçage de ce type de phénomène : la tour à vortex, qui, à hauteur égale génère un phénomène beaucoup plus puissant qu’une simple cheminée solaire. Le premier brevet fut déposé à Alger en 1956.
Plus simple à comprendre et à concevoir que la tour à vortex, c’est pourtant la cheminée solaire – sans vortex – qui fut construite en premier à Manzanares en 1981 grâce aux fonds du Ministère Allemand de la Recherche et de la Technologie. Le premier prototype de tour à vortex ne fut construit qu’en 1997, une année à peine avant la mort de Nazare.
En 1975 l’ingénieur canadien Louis M. MICHAUD publia son projet de « VORTEX POWER STATION » dans le bulletin de la Société Américaine de Météorologie. Il s’agissait également de générer une ascendance atmosphérique tourbillonnaire, mais dans une tour cylindrique.
Enfin, c’est le 8 octobre 1985 que le Russe George MAMULASHVILI déposa son brevet N° 1.319.654 pour un projet comparable appelé: « VERTICAL AEROTHERMAL POWER STATION ». Selon les sites [1] et [2], nous savons que ce chercheur a étudié les deux hypothèses et qu’il se prononce favorablement pour la solution tourbillonnaire (tour à vortex) procédé qui, selon lui, augmente considérablement l’efficacité de la tour solaire.
Sur le plan économique, la balance penche également en faveur de la Tour à Vortex, quatre fois moins chère, à puissance égale, qu’une simple cheminée solaire. Ce rapport de 1 à 4 a été calculé sur la base des déclarations des deux principaux porteurs de projet : La société Australienne ENVIROMISSION annonce en effet un coût de construction de 700 millions de dollars pour sa cheminée solaire de 1000 m. (puissance maximum : 200 Mégawatts)
Pour une puissance comparable, la société Française SUMATEL annonce un coût de 175 millions de dollars environ. La hauteur de cette tour à vortex n’est que de 300 m. (puissance de pointe : 250 à 350 Mégawatts).
En savoir plus:
– Tour solaire Nazare
– Télécharger des rapports et fichiers sur les tours solaires
– Principe et fonctionnement d’une tour solaire
– Article Wikipedia