L’année 2004 confirme le réchauffement climatique
Mots clés : réchauffement climatique, global warming, effet de serre, pollution, CO2.
L’organisation météorologique mondiale vient de publier un premier état du climat mondial pour l’année 2004, qui sera complété en mars 2005 lorsque les données de décembre seront connues.
Selon l’organisme international, le réchauffement de la planète se poursuit, car la température moyenne à la surface du globe a augmenté de 0,44°C par rapport à une moyenne de 14°C (déterminée entre 1961 et 1990). Ces caractéristiques font de 2004 la quatrième année la plus chaude depuis 1861, juste derrière 2003 (+ 0,49 °C).
L’année 1998 reste néanmoins dans le peloton de tête avec une température supérieure de 0,54°C par rapport à la moyenne. D’une manière générale, les dix dernières années (1995 à 2005) – à l’exception de 1996 -, sont parmi les plus chaudes connues depuis qu’existent les relevés météorologiques.
Cependant, sur notre planète, les disparités restent la loi. Les météorologistes ont ainsi observé des vagues de chaleur en juin et en juillet sur le sud de l’Espagne, le Portugal et la Roumanie, avec des températures qui ont atteint 40°C.
Le Japon et l’Australie ont aussi connu de très fortes chaleurs. Par opposition, le froid anormal qui a sévi en juillet dans les Andes du sud du Pérou a provoqué la mort de 92 personnes
2004 a également connu son cortège de sécheresses et d’inondations. En début d’année, les conditions météorologiques très sèches ont continué d’affecter l’est de l’Afrique du Sud, le Mozambique, le Lesotho et le Swaziland.
La saison des pluies de mars à mai a été plus courte avec des précipitations moins importantes par rapport à la normale dans la grande corne de l’Afrique, ce qui a entraîné une pénurie d’eau dans la région. Ainsi, certaines parties de l’Ouganda ont enregistré la pire sécheresse depuis 1961, et au Kenya, une fin prématurée des pluies a encore augmenté une sécheresse endémique résultant de plusieurs années de pluies insuffisantes. De ce fait, la production agricole dans ce pays a diminué d’environ 40 %. Par ailleurs, une sécheresse importante continue de frapper l’Afghanistan, le sud de la Chine, le sud et l’est de l’Australie.
Cyclones tropicaux
Pourtant, les précipitations de 2004 ont été supérieures à la moyenne, puisque l’année 2004 est l’année la plus humide depuis 2000. La mousson asiatique de juin à septembre s’est ainsi traduite par des pluies intenses et des inondations dans le nord de l’Inde, le Népal et le Bangladesh,
laissant des millions de personnes sans abri et provoquant la mort de 1 800 d’entre elles. L’est et le sud de la Chine ont aussi connu des inondations et glissements de terrain qui ont entraîné le décès de plus de mille Chinois.
De fortes précipitations ont aussi frappé le Brésil, l’Angola, le Botswana, la Namibie et certains Etats australiens. Le responsable de ces désastres n’est pas le phénomène climatique El Niño. Ce dernier a commencé à prendre naissance entre juillet et novembre. Mais il s’annonce plutôt placide.
Par contre, le nombre et l’intensité des tempêtes et des cyclones tropicaux qui naissent dans l’Atlantique entre juillet et novembre a été particulièrement important. Pendant cette période, quinze tempêtes tropicales se sont développées, au lieu de dix en moyenne, et huit se sont concentrées sur le seul mois d’août, ce qui constitue un record pour cette période. Six cyclones tropicaux, avec des vents soufflant à plus de 300 km/h ont traversé la région des Caraïbes et le sud des Etats-Unis.
Lors de son passage sur Haïti, le cyclone tropical Jeanne a provoqué des inondations et des glissements de terrain qui ont tué trois mille personnes. En revanche, la saison des tempêtes tropicales de l’est du Pacifique nord a été plus calme. Seuls douze tempêtes se sont manifestées, alors qu’il s’en crée en moyenne plus de seize chaque année.
Au milieu de ce catalogue à la Prévert, une bonne nouvelle : le trou d’ozone qui s’installe chaque année sur l’Antarctique a été le plus petit depuis une dizaine d’années. Il a atteint sa taille maximale (19,6 millions de km2) fin septembre et a disparu plus tôt qu’à l’ordinaire, à la mi-novembre.
Plus de chaleur, mais moins d’excès
Selon les derniers chiffres fournis par Météo France, 2004 s’annonce en France métropolitaine comme légèrement plus chaude que la normale d’environ 0,5 °C. Bien qu’aucun mois ne fasse apparaître d’anomalie exceptionnelle, juin et octobre sont cependant ceux pour lesquels les écarts de température sont les plus marqués, car ils ont été un peu plus chauds que la normale d’environ 1,5 et 1,7 degrés. Avec une température moyenne qui devrait se situer aux alentours de 12,2 °C, l’année 2004 ne sera, en France, qu’au huitième rang des années les plus chaudes de la dernière décennie. En ce qui concerne les précipitations, les cumuls relevés sont assez proches des normales sur la majorité du pays : plutôt excédentaires sur la Bretagne, le Centre et le Roussillon, et plutôt déficitaires ailleurs, notamment dans le Sud-Est. Au total, l’année 2004 se présente comme une année plus calme que la précédente, car elle n’a connu aucun événement météorologique de l’ampleur de la canicule et de la sécheresse observées en 2003.
Christiane Galus, Source : Le Monde