Avec environ 14.8 millions de chats présents dans nos foyers en France selon les chiffres donnés par le site statista, force est de constater que ce petit félin domestique a su conquérir le cœur de la population française. Malheureusement ce chiffre n’est plus si rose si l’on se place du côté des populations d’oiseaux qui font les frais de ces prédateurs ! D’autant qu’il ne prend en compte que la population de chats domestiques, celle des chats errants étant impossible à estimer. Mais alors comment éviter que votre chat ne participe à la destruction des espèces ?
Le collier à clochette ou la fausse bonne idée
Bien sur il n’est pas question de vous débarrasser de votre chat sous prétexte qu’il chasse les oiseaux de votre jardin, voir de votre quartier pour les plus vaillants d’entre eux. La première idée qui vient aux propriétaires pour limiter le souci est encore bien trop souvent celle de mettre un collier muni d’une clochette censée permettre de prévenir l’oiseau ciblé par votre chat.
Bien que tentante sur le papier car peut coûteuse et facile à mettre en place, cette solution a en fait tout d’une fausse bonne idée. Déjà par son manque de fiabilité. Une grande majorité de chats restent capable de chasser malgré ce collier. Les oiseaux ciblés comme proie étant le plus souvent les jeunes sortis du nid, leur manque d’expérience ne leur permet pas toujours d’associer le bruit à un danger.
D’autre part l’ouïe de votre chat est très sensible, bien plus que celle de l’humain ! Ils peuvent entendre des sons jusqu’à 50 à 60 000 Hz là où la notre se limite à 20 000 Hz. Leur imposer un bruit constant à chaque mouvement peut donc se révéler très perturbant pour eux au quotidien. Vous n’imposeriez pas à vos proches des acouphènes « pour le plaisir », il en va de même avec votre chat… Exit le collier, la clochette et voyons plutôt les solutions qui peuvent aider concrètement !
Stériliser pour limiter les populations errantes
En France la population de chats errants est très importante !! Attention on ne parle pas là de réels chats sauvages (Felis Silvestris Silvestris), vivants dans les bois et sans aucune dépendance humaine au même titre que les lynx par exemple. Dans notre cas on parlera plutôt de chats harets (Felis Silvestris Catus), de la même espèce que nos chats domestiques. Il s’agit donc soit d’anciens chats domestiques retournés à la « vie sauvage » suite à un abandon, soit de chats nés dehors mais issus de ces lignées d’anciens chats domestiques ou de la reproduction non contrôlée de nos félins.
Ces chats, souvent peu ou mal nourris, survivent tant bien que mal dans nos villes et villages. Il semble évident de dire que leur impact sur les populations d’oiseaux et d’animaux sauvages est bien plus important que celui d’un chat domestique ayant une gamelle de croquettes à disposition. C’est donc cette population qui doit être solutionnée en priorité. D’autant que contrairement aux idées reçues, le chat domestique reste difficilement capable de vivre sans l’homme. Ces chats sont donc bien souvent maigres, parasités, voir porteurs de maladies telles que le fiv (sida du chat) et le felv (leucose féline). Un tableau loin d’être réjouissant…
Pourtant une solution simple existe pour venir à bout de cette situation problématique : la stérilisation ! Celle des populations de chats errants par les associations lors de campagnes de stérilisation bien sur. Mais aussi et surtout celle de vos chats domestiques.
Avantages et inconvénients de la stérilisation chez le chat
Le côté « contre nature » est l’un des arguments revenant le plus souvent pour s’opposer à la stérilisation des chats domestiques. Couplé à la crainte d’une extinction de l’espèce. Rassurez vous, avec 11 669 chats abandonnés à la spa l’été dernier, nous en sommes très loin !
La stérilisation a par contre de réels avantages. Chez la femelle, elle limite fortement les possibilités pour l’animal de développer un cancer gynécologique (cancer de l’utérus, des ovaires, ou encore tumeurs de la chaine mammaire), ou de faire une métrite (inflammation aiguë de l’utérus très douloureuse pour l’animal, et nécessitant une stérilisation d’urgence souvent couteuse). Deux types de stérilisation sont possibles, l’ovariectomie consiste à ne retirer que les ovaires, l’animal ne pourra plus reproduire, et son risque de maladies gynécologiques sera abaissé mais pas nul. L’ovario-hystérectomie consiste à retirer les ovaires et l’utérus, elle permet donc d’éliminer en quasi totalité les risques de maladies gynécologiques pour votre chat. Bien qu’elle soit un peu plus couteuse, cette seconde solution peut donc être bénéfique pour la santé de votre animale. La vidéo suivante permet de se faire une idée du déroulement de la stérilisation chez le chat :
Chez le mâle et bien que cela soit moins connu, la castration permet aussi de limiter certains cancers tel que celui de la prostate. Mais les avantages les plus notables sont ici comportementaux. La castration permet de supprimer en quasi totalité l’odeur de l’urine caractéristique du chat non castré. Dans la majorité des cas (et d’autant plus si elle a été faite tôt), elle supprime également le marquage intempestif !! Votre chat sera alors propre et utilisera sa litière plutôt que de recouvrir de jets d’urines vos murs et votre mobilier. Enfin un chat castré sera souvent plus tranquille et apaisé.
Si votre chat ne sort pas, la castration est essentielle à son bien être !! Quoi de plus malheureux qu’un chat non castré qui ressent le besoin de se reproduire sans jamais en avoir la possibilité ?
S’il sort, la castration permettra en plus de limiter la reproduction, de limiter également la taille du territoire de votre chat. Ainsi il restera plus proche de votre domicile ce qui limitera les risques de perte et d’accidents. A noter que chez le chat mâle, la castration ne prend que quelques minutes et ne nécessite même pas de fils. Vous pourrez vous en rendre compte en visionnant la vidéo suivante :
Les risques liés à la stérilisation et à la castration du chat sont essentiellement anesthésiques. Ce risque reste minime, d’autant que les vétérinaires ont de plus en plus souvent recours à une anesthésie gazeuse lors de ces opérations. Un animal stérilisé aura aussi plus facilement tendance à l’embonpoint, une alimentation adaptée et de l’exercice physique permettent de limiter cet inconvénient. Enfin chez le mâle il peut survenir des soucis urinaires suite à la castration, cependant les cas sont rares et le plus souvent liés à une mauvaise technique de castration. Le rapport bénéfice/risque globale restant largement en faveur de la stérilisation !
Pour aller plus loin…
Pour des soucis d’économies, il peut être tentant de recourir à la pilule contraceptive en remplacement de la stérilisation. Là encore il s’agit d’une fausse bonne idée à tout points de vue. En effet un simple oubli de pilule peut entrainer une gestation non désirée et réduire à néant vos efforts. D’autre part, et sans doute le point le plus important, la pilule contraceptive féline cause de graves troubles hormonaux chez les chats. Ces troubles conduisent généralement très rapidement au développement de tumeurs mammaires pouvant être impressionnantes.
Enfin, la stérilisation résout une partie de la prédation féline en permettant la réduction de la population de chats errants. Cependant vous vous demandez sans doute quoi faire pour empêcher votre propre chat de poursuivre son extermination des oiseaux du quartier en toute impunité. Là encore une très bonne solution existe : l’enclos ! Il permet de limiter l’espace extérieur accessible à votre chat, protégeant ainsi les animaux sauvages, mais aussi votre animal. L’enclos permettra en effet à votre félin de profiter de l’extérieur sans risquer de faire une mauvaise rencontre ou de croiser le chemin d’une voiture.
Dans un prochain article nous aborderons les différents solution d’enclos envisageable pour protéger votre animal et la faune sauvage de votre quartier, en attendant vous pouvez parler de vos animaux préférés sur le forum.