La construction écoresponsable : combien ça coûte ?
Le grand public est désormais beaucoup plus sensibilisé au respect de l’environnement dans tous les gestes de la vie courante. Ces bonnes pratiques font également leur entrée dans la construction et dans la rénovation. Le bâtiment compte en effet pour 24% de l’empreinte écologique française, devançant les transports et l’alimentation. On estime ainsi que 44% de la consommation énergétique française est issue du parc immobilier (habitations et locaux professionnels). Il y a donc encore de gros progrès à effectuer.
Les pouvoirs publics s’efforcent de mettre en place des normes de plus en plus restrictives et de proposer des aides au financement en cas de construction ou de rénovation écologique. Pourtant, dans le grand public la construction verte reste associée à l’idée d’un coût important voir même inabordable. Qu’en est-il réellement des différences de prix entre construction traditionnelle et construction écologique ?
Définir la maison écologique
Avant de déterminer le prix d’une maison écologique, il est important d’en donner une définition.
On estime qu’une maison est respectueuse de l’environnement lorsque :
• Ses matériaux sont les plus naturels possible.
• L’énergie grise de ses matériaux est basse.
• Ses constructeurs sont rompus aux techniques vertes.
• Sa consommation en énergie est réduite, nulle voire « positive ».
Grâce à ces 4 critères vous pourrez définir vos besoins auprès de votre artisan et vous assurer ensuite qu’il respecte cette ligne de conduite. A travers un site tel que Prix-pose.com vous pourrez obtenir jusqu’à 5 devis gratuits de la part d’artisans ou de constructeurs Reconnus Garants de l’Environnement proches de chez vous qui vous aideront à effectuer les bons choix.
Quels sont les possibilités pour respecter l’environnement ?
La réalisation d’une construction verte engage des dépenses plus ou moins importantes qui impliquent de faire des choix lors de la préparation du projet de construction ou de rénovation.
Les budgets limités s’orienteront vers le respect des dernières normes et la réduction de la consommation d’énergie. Ceux disposant d’un budget plus conséquent pourront prendre le parti de matériaux naturels qui leur permettront de viser un objectif de construction ou de rénovation à 100% éco-responsable.
Pour déterminer quelles sont les solutions adaptées à votre projet, il est idéal d’obtenir plusieurs estimations auprès de différents professionnels.
Les maisons passives ou bioclimatiques
Pour réduire l’impact énergétique d’un bâtiment, le mieux est de faire en sorte que le logement ne nécessite qu’un petit apport d’énergie, voire pas du tout. On peut parvenir à ce but en respectant des principes très restrictifs mettant en jeu l’exposition du bâtiment, son utilisation des énergies naturelles et gratuites, mais surtout en évitant les pertes de chaleur.
Les constructions de ce type sont nommées maisons passives ou maisons bioclimatiques, elles consomment 50% d’énergie de moins qu’une maison à la norme RT2012 et 90% de moins qu’une maison ancienne.
Pour ces logements, l’apport en énergie (électricité, combustible, etc.) est très réduit et représente au final une aide ponctuelle. L’exposition du bâtiment et sa conservation de la chaleur naturelle lui permettent d’être peu énergivore. Pour qu’une maison soit passive ses besoins en énergie ne doivent pas dépasser 30kWh/m² par an alors que la moyenne nationale se situe aux alentours des 250KWh/m² par an (soit l’équivalent d’une classe énergie E).
Selon les finitions et le niveau de qualité de l’ensemble, on estime qu’une maison bioclimatique ou passive est environ « seulement » 5% à 10% plus onéreuse qu’une maison RT2012.
Construire avec des matériaux biosourcés
Renforcer l’isolation et utiliser des matériaux très performants n’est pas forcément un gage de respect de l’environnement. Par exemple, l’un des isolants les plus performants actuellement est le polyuréthane. S’il permet de réduire les pertes de chaleur et donc la consommation d’énergie, il ne s’agit pas d’un matériau respectueux de l’environnement. Car c’est un matériau d’origine pétrolière et son énergie grise est très importante!
Pour rester en accord avec une démarche écologique, vous pouvez vous orienter vers des matériaux naturels, qui existent pour presque tous les postes d’une construction.
Ces matériaux sont généralement qualifiés de biosourcés et entrent dans le cadre du label officiel “Bâtiment biosourcé” délivré par les organismes CERQUAL ou CEQUAMI.
Il existe 3 niveaux pour un bâtiment biosourcé :
• Niveau 1 : 42kg/m² de matériaux biosourcés.
• Niveau 2 : 63kg/m² de matériaux biosourcés.
• Niveau 3 : 84kg/m² de matériaux biosourcés.
Vous pouvez par exemple utiliser de la ouate de cellulose au lieu de la laine de roche, du bois au lieu du béton, ou encore de l’huile de lin au lieu des peintures acryliques. Les matériaux biosourcés sont en général de 10% à 35% plus chers que les matériaux traditionnels. Il faudra peut-être ajouter à ce budget des savoir-faire spécifiques et donc des prix de main-d’œuvre plus élevés.
Les bâtiments à énergie positive : La norme du futur ?
Les bâtiments à énergie positive ou BEPOS sont des constructions qui produisent plus d’énergie qu’elles n’en consomment. L’idée peut paraître contre-intuitive, mais à l’aide de matériaux très performants et en utilisant l’énergie solaire on peut y parvenir.
Ces maisons sont en général basées sur le principe passif ou BBC, mais franchissent un cap supplémentaire grâce à des appareillages modernes. Elles peuvent ainsi produire de l’électricité ou réutiliser les eaux pluviales.
La Règlementation Environnementale 2020, qui va très prochainement remplacer la Règlementation Thermique 2012 consacrera l’avènement des maisons BEPOS. On estime ainsi que les bâtiments qui seront construits sur ce modèle afficheront une étiquette énergétique A, garantissant un impact sur l’environnement réduit. Les dépenses en énergies des BEPOS sont inférieures à celles des maisons passives : 0kWh/m² par an.
Bien que la norme RE2020 ne soit pas encore entrée en vigueur, la LCA-FFB (Les Constructeurs et Aménageurs de la Fédération Française du Bâtiment) estime que le coût d’une maison BEPOS demande un budget supérieur de 15% à 20% à celui d’une maison RT2012.
Quelle évolution pour l’éco-construction ?
Un rapport du CEREMA (Centre d’Études et d’Expertise sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité et l’Aménagement) permet de dégager certaines tendances futures pour la construction écologique. Pour cet organisme de recherche, l’élément écologique devient de plus en plus présent dans le domaine du bâtiment, tant pour la construction que pour la consommation. Les besoins en construction verte seront en augmentation progressive dans les années à venir.
Cet institut estime que les aides et subventions que les pouvoirs publics sont en train de mettre en place réduiront nettement les coûts des bâtiments écologiques.
Selon le CEREMA, il existe cependant un besoin important de transformation de la filière du bâtiment tout entière pour faire baisser les coûts secs des bâtiments verts. L’institut relève pourtant une diminution significative du prix de certains matériaux biosourcés (ouate de cellulose) mais pas encore de celui de la filière entière de la maison écologique.
À partir de quand le respect de la nature est-il rentable ?
Pour disposer d’une vision réaliste de ce genre de maison, il faut prendre en compte les économies d’argent réalisées sur le long terme. Ces technologies et matériaux biosourcés permettent de réduire la facture énergétique de manière significative. La durée de la rentabilité est estimée entre 10 ans et 30 ans pour l’instant car la maison écologique n’est pas un standard. La démocratisation des constructions vertes et les nouvelles normes feront largement chuter les prix et amélioreront la rentabilité.