Investir pour réduire ses factures (2ieme partie)
Pompes a chaleur : de plus en plus attractives?
Il est aussi possible d’alimenter une installation de chauffage central par plancher ou par radiateurs avec une pompe a chaleur (PAC). Ces appareils utilisent la chaleur de l’air ou du sol (même faible) pour chauffer l’eau du circuit. Une PAC utilise de électricité pour son fonctionnement et se caractérise par son coefficient de performance (COP), c’est-a-dire le rapport entre l’énergie de chauffage produite et l’énergie électrique consommée.
Un COP de 3 signifie que 1 kWh électricité procure 3 kWh de chauffage; en d’autres termes, que les deux tiers de votre chauffage sont gratuits (hors investissement initial). Les PAC les plus performantes ont un COP de l’ordre de 4,6. Pour les PAC sol-eau, utilisant la chaleur du sol au moyen de capteurs enterres a 1 ou 1,50 m, « il faut disposer d’au moins 1,50 m2 de terrain par m2 a chauffer, par exemple 180 m2 pour les capteurs nécessaires a une maison de 120 m2 », avertit Gilles Walterspieler, de la société Viessmann, un fabricant.
L’investissement initial que représente une PAC est élevé: comptez, pour une maison neuve de 120 m2, environ 18000 euros : a la PAC (environ 6 000 euros), il faut ajouter les planchers chauffants (65 €/m2) et, pour un modèle sol-eau, les capteurs (3200 euros), plus leur implantation dans le terrain (1000 euros).
Un crédit d’impôt de 50 % sur la PAC.
Cette facture est néanmoins allégée par un crédit d’impôt de 50 % sur la PAC (si son COP est d’au moins 3), et de 25 % sur les capteurs (a partir de 2006), ce qui met la note finale a 14200 euros environ (soit 118 euros /m2). Longtemps réservée aux constructions neuves, la pose d’une PAC est désormais envisageable en remplacement d’une chaudière existante, alimentant un chauffage par radiateurs (et non par planchers chauffants). Il faut alors investir dans une pompe a « haute température» (10000 euros environ, plus les capteurs et le terrassement).
Ces appareils exigent des compétences pointues de l’installateur : « Un label Qualipac devrait voir le jour en 2006, mais en attendant vous devez vous fier au bouche a oreille », constate Jean-Marie Carton.
Existant et neuf : jouez la carte du solaire pour l’eau chaude.
Les chaudières produisent généralement de l’eau chaude en instantané, ce qui est plus économique qu’un ballon maintenu a température (il n’y a pas de déperdition de chaleur) mais moins confortable ainsi deux douches ne peuvent être alimentées simultanément. Il est alors préférable de compléter la chaudière par un ballon de capacité réduite, de 50 (chaudière murale) a 100 litres (chaudière au sol), moyennant un surcoût de 500 a 1000 euros, plutôt que d’assurer la production d’eau chaude par un ballon électrique indépendant. Autre choix, dans le neuf comme dans l’existant, l’installation d’un chauffe-eau solaire, qui peut satisfaire, selon les régions, de 50% a 70 % des besoins en eau chaude sanitaire (ECS), en complément de votre installation actuelle.
Pour une famille de quatre personnes, il faut prévoir 4 m2 a 5 m2 de capteurs et un ballon de 300 litres, soit entre 4500 euros et 5000 euros. Viendront en déduction, parfois, une subvention de la Région, ou du Département et, toujours, un crédit d’impôt (50 % a partir de 2006). Selon votre région et l’énergie actuellement utilisée pour chauffer votre eau (électricité, fioul ou gaz), le temps de retour de cet investissement est de 10 a 15 ans (7 a 10 ans si les prix de l’énergie augmentent encore de 50 %). Attention, les chauffe-eau solaire suscitent un fort engouement, d’où des délais de pose qui peuvent être longs, et des installateurs tentes de gonfler les prix.
Les atouts de l’isolation par l’extérieur.
Avec le choix d’un chauffage économe, l’autre moyen de juguler ses factures d’énergie est l’isolation de la construction.
Si vous faites construire, optez plutôt pour une isolation par l’extérieur. des murs, qui protégé le matériau isolant des intempéries (seule la toiture restant isolée par l’intérieur). «Un isolant polystyrène peut être recouvert d’un simple enduit, ce qui revient moins cher qu’un bardage», indique Bruno Peuportier, chercheur a l’École des mines de Paris. Le bardage (acier, aluminium, bois, pierre, etc.) reste nécessaire avec un isolant tel que la laine de verre. Environ deux fois plus chère que l’isolation par l’intérieur, l’isolation extérieure est plus efficace, car elle supprime les ponts thermiques, causes de déperdition d’énergie (par exemple, a la jonction des planchers et des façades). De ce fait, l’isolation extérieure facilitera, en construction neuve, l’obtention du niveau de performance impose par la RT 2005. Elle évite aussi la présence de 15 a 20 cm d’isolant intérieur, qui peut faire perdre jusqu’à 4 ou 5 m2 habitables, note Marc Casamassima, de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise d’énergie (Ademe).
En revanche, l’isolation par l’extérieur. d’une construction existante peut se heurter a des contraintes architecturales et/ou administratives (elle modifie la façade et elle doit donc faire l’objet d’un permis de construire) qui pourraient vous obliger a isoler par l’intérieur. En priorité, isolez la toiture, ou, en cas de combles perdus, leur plancher : « On peut aller jusqu’à 30 cm d’isolant dans les combles. Au-delà, le gain est négligeable », estime Alain Bornarel. Prévoyez environ 8 euros /m2, pose incluse, pour de la laine minérale épaisse de 25 cm.
L’isolation des murs est plus onéreuse – de 10 a 15 €/m2 pour 10 cm de laine minérale, plus environ 250 euros /m2 de finitions – et implique un chantier important. « C’est pourquoi vous pouvez choisir de n’isoler que les murs mal exposes, suggère Jean-Pierre Bosquet, président des Architecteurs, les économies de chauffage a attendre de ces travaux, et, par conséquent, leur temps de retour, étant difficiles a évaluer. » Préférez les isolants conventionnels, laine de verre et polystyrène, a des matériaux plus expérimentaux tels le chanvre et le lin, ou aux isolants minces (10 mm), constitues d’un assemblage de plusieurs couches de papier aluminium ceux-ci sont plus délicats a mettre en œuvre et ne font pas l’objet de garanties de qualité telles que certification Acermi ou DTU (documents techniques unifies) et d’avis techniques du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB).
Enfin, seuls les isolants traditionnels ouvrent droit au crédit d’impôt (40% a partir de 2006), a condition que le logement soit achevé depuis plus de 2 ans.
Investissez dans des doubles vitrages de qualité.
Autre source de déperdition de chaleur, les fenêtres. Préférez aux doubles vitrages classiques (dits 4-16-4, car composes de deux vitres claires de 4 mm espacées de 16 mm) les vitrages a isolation renforcée (VIR), aussi dits « peu émissifs ». «Avec 0° C a l’extérieur., il fait 5° C a cote d’une fenêtre simple vitrage, de 11 a 12° C avec un double vitrage classique, 16° C avec un VIR, explique Martine Olivier, chef de produit chez Saint-Gobain Glass, et même autour de 17° C avec un VIR argon. » (modèles ou l’espace entre vitres est rempli d’argon, plus isolant que l’air). Cote prix, une fenêtre PVC a doubles vantaux de 100 x 135 cm équipée de doubles vitrages VIR plus argon revient a 180 euros, contre 140 euros pour un modèle classique.
Le surcoût est donc minime, que ce soit en construction neuve ou dans l’existant (ou un changement de fenêtre coûte de 900 a 1000 euros l’unité, travaux annexes et main-d’œuvre compris). De plus, dans l’existant, le prix des VIR peut être minore par un crédit d’impôt (40 % en 2006 ; logements de plus de 2 ans). Comme pour l’isolation des murs, l’importance de l’investissement et la difficulté d’estimer les économies résultantes peuvent conduire a ne remplacer que certaines fenêtres. En sachant que le gain le plus évident est le confort du logement. En hiver, la suppression de la sensation de froid ressentie a proximité de fenêtres mal isolées qui incite souvent a pousser le chauffage plus que nécessaire. En été, cette isolation renforcée évitera ou limitera l’emploi d’un climatiseur, gourmand en électricité.