Malgré l’opposition du gouverneur démocrate du Nouveau-Mexique et d’une grande partie de la population locale, l’Administration Bush a donné son accord pour l’extraction de pétrole et de gaz au sud de l’Etat, sur des terres fédérales d’un grand intérêt écologique. Le plan de développement final, présenté par le Bureau of Land Management (BLM) et qualifié par lui de "novateur" et de "respectueux de l’environnement", autorise le forage d’un maximum de 141 puits d’exploration et de 84 puits de production à Otero Mesa, dans le désert de Chihuahua. Sur les 810 000 hectares concernés, un total de 54 000 hectares particulièrement sensibles seront protégés de toute
exploitation.
Par ailleurs, le programme oblige les compagnies à réhabiliter les zones dégradées par les forages. Mais toutes ses précautions suffiront-elles à calmer les inquiétudes ? Le potentiel énergétique de la région reste en effet incertain (le BLM envisage une production faible ou moyenne) tandis que les menaces pour l’environnement sont bien connues. Pour faire fonctionner les puits, les exploitants devront notamment puiser de grandes quantités d’eau souterraine, au risque de les polluer. Or Otero Mesa constitue, selon une étude commanditée par l’Etat, la plus grande nappe phréatique
inexploitée du Nouveau-Mexique. C’est également une grande zone humide qui héberge de nombreuses espèces animales et végétales parfois rares.
L’an dernier, 85% des avis recueillis au cours d’une période de commentaires publics d’un mois s’étaient d’ailleurs prononcés contre le projet. Une étude commandée à l’époque par les
adversaires du projet dénonçait le risque pesant sur la nappe et sur l’approvisionnement en eau.
Source : LAT