Ces techniques sont encore très minoritaires en France, mais se pratiquent à grande échelle dans pas mal de pays, et spécialement en Amérique du sud.
Pourquoi là-bas? Pas du tout pour des préoccupations environnementales, hélas, mais parce que l'agriculture de type européen s'est avérée catastrophique et inapplicable sous ce type de climat et dans ces sols.
A mon sens l'agriculture classique est également foncièrement défavorable sous nos climats, mais à long terme, c'est ce qui explique que les nouvelles techniques mettent plus de temps à se répandre ici.
Bien que très favorable globalement à cette évolution, il me faut faire quelques remarques.
- Dans ces pays d'Amérique du sud, l'essor de cette technique à permis de cultiver des sols prélevé sur la forêt, contribuant de ce fait à la déforestation; D'autre part, le recours aux désherbants à base de glyphosate a pris une grande ampleur afin d'éliminer le couvert avant semis. C'est également dans ce cadre que se sont développée les cultures de plantes OGM.
- Même remarque en France en ce qui concerne l'emploi de ce désherbant, même si, dans l'ensemble, comme cela a déjà été souligné, la quantité de produits phytocides est beaucoup plus faible qu'en culture conventionnelle.
- L'association BASE, qui est à l'origine de cette vidéo n'est pas seulement préoccupée par la diminution des charges des exploitations, mais prend pleinement en compte la responsabilité environnementale des agriculteurs et œuvre pour une diminution des intrants chimiques. Il faut saluer leur souci de répandre ces techniques.
@ minguinhirigue:
J'ai déjà eu l'occasion de montrer ce petit film à des agriculteurs qui sont assez étonnés, mais trop habitués à leur pratique habituelle pour envisager de changer (proches de la retraite).
Plus généralement, les obstacles, autres que psychologiques, sont de deux ordres, matériel et intellectuel.
- Si les TCS n'impliquent que la mise en œuvre d'un matériel classique, le semis direct suppose un semoir spécial représentant un investissement important.
- Le labour représente une solution de facilité, permettant de rattraper bien de erreurs. Avec les méthodes sans labours, la gestion est bien plus pointue et exigeante. Cela demande une technicité accrue, ce que je ne considère pas comme un inconvénient, bien au contraire, puisque cela revalorise le métier d'agriculteur.
Il faut bien comprendre que si pour beaucoup de citadins, agriculture rime avec liberté, la réalité est tout autre. Il y a pas de profession "indépendante" soumise à autant de contraintes: encadré par les exigences administratives conditionnant les primes, par les coopératives et leurs techniciens qui leur disent quoi semer, comment le faire, quels traitements appliquer et à quel moment, quel prix recevoir, il ne leur reste plus beaucoup d'espace pour l'initiative personnelle. On comprend mieux ainsi les réticences devant ces innovations.
@ C moa:
@ Ahmed :
...je comprends mieux certaines remarques sur d'autres posts.
J'en suis très satisfait: Il est vrai que la cohérence d'une partie doit s'apprécier par rapport à un ensemble plus vaste. C'est l'inverse qui provoque d'ordinaire mes critiques: ne considérer que des petites suites de raisonnement, apparemment rigoureusement logiques, mais qui, rapportées à la globalité du problème ne conduisent qu'à des absurdités.