Arbres, forêts, et sylviculture
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Re: Arbres, forêts, et sylviculture
Je pense que sécheresse et chaleur sont deux facteurs qui apparaissent ensemble, mais qui peuvent avoir des impacts différents selon l'intensité et la durée des phénomènes respectifs. Cet aspect n'est d'ailleurs pas abordé dans les deux brochures...
La question de la reprise est effectivement délicate et privilégie les plantations en automne (ça donne le temps au système racinaire de se développer avant un printemps éventuellement sec) et sous abri, ce qui diminue les échecs.
La question de la reprise est effectivement délicate et privilégie les plantations en automne (ça donne le temps au système racinaire de se développer avant un printemps éventuellement sec) et sous abri, ce qui diminue les échecs.
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Re: Arbres, forêts, et sylviculture
Ahmed a écrit :Je pense que sécheresse et chaleur sont deux facteurs qui apparaissent ensemble, mais qui peuvent avoir des impacts différents selon l'intensité et la durée des phénomènes respectifs. Cet aspect n'est d'ailleurs pas abordé dans les deux brochures...
La question de la reprise est effectivement délicate et privilégie les plantations en automne (ça donne le temps au système racinaire de se développer avant un printemps éventuellement sec) et sous abri, ce qui diminue les échecs.
Ci-dessous des extraits des fiches du site https://climessences.fr/
Robinia pseudoacacia :
1.1 Résistance juvénile aux fortes sécheresses : Supporte assez bien les épisodes chauds et secs en dehors de son aire (colonisation des régions semi-arides, des sols superficiels). Dans les jeunes plantations, le taux de reprise après une année sèche reste supérieur à 50%.
1.2 Résistance adultes aux fortes sécheresses : Résiste à des épisodes de sécheresse, d'autant plus sur sols bien alimentés en eau .
1.3 Adaptation aux climats déficitiaires en eau : L'extension de l'espèce en régions semi-arides témoigne de sa tolérance à l'égard des déficits pluviométriques réguliers.
1.4 Résistance aux fortes chaleurs (canicules): A priori bonne, supporte jusqu'à 40°C.
Juglans nigra x regia :
1.1 Résistance juvénile aux fortes sécheresses : Supposée intermédiaire à celle des parents. Une irrigation de 30-40 litres par arbre est recommandée en l’absence de précipitation.
1.2 Résistance adultes aux fortes sécheresses : Le niveau de résistance des hybrides aux épisodes de sécheresse et de canicule semble être intermédiaire entre ceux de leurs parents. Leur productivité supplante plus nettement celle de leurs parents (noyers commun et noir) sur les stations à alimentation en eau moyenne.
1.3 Adaptation aux climats déficitiaires en eau : Analogue au regia : Il demande des précipitations supérieures à 700 mm/an et bien réparties (l’optimum serait de 1000 à 1200 mm/an, sauf si la réserve hydrique du sol est suffisante dans ce cas 500 mm/an peuvent convenir).
1.4 Résistance aux fortes chaleurs (canicules) : Leur niveau de résistance aux épisodes de sécheresse et de canicule semble être équivalent à ceux de leurs parents.
Juglans nigra :
1.1 Résistance juvénile aux fortes sécheresses : Très sensible, plus sensible que le noyer commun.
1.2 Résistance adultes aux fortes sécheresses : Supporte mal les sécheresses estivales, son faible contrôle stomatique l’oblige à une perte rapide des feuilles en conditions de forte sécheresse. L’humidité de l’air ne lui est pas défavorable. Plus sensible que le noyer commun.
1.3 Adaptation aux climats déficitiaires en eau : Plus exigeant que le Noyer commun, les précipitations doivent être fréquentes et bien réparties (minimum de 600 à 900 mm/an selon les auteurs). Sa croissance est intimement liée à l’alimentation en eau (pluie ou réserve hydrique du sol) et elle est fortement affectée par des épisodes de sécheresse. Cultivé sous goutte à goutte en Espagne.
1.4 Résistance aux fortes chaleurs (canicules) : Le pivot du noyer noir est aussi profond que peuvent l’être ceux d’espèces à tempérament xérique. De fait il est capable d’aller chercher de l’eau en profondeur, pourvu qu’elle y soit et ne craint alors pas les fortes chaleurs
Juglans regia :
1.1 Résistance juvénile aux fortes sécheresses : Au stade juvénile, sa résistance à la sécheresse est plus prononcée qu’au stade adulte. Sensible au coup de soleil dans le jeune âge (tant que l’écorce est lisse).
1.2 Résistance adultes aux fortes sécheresses : Cette espèce est résistante à la sécheresse grâce à son enracinement pivotant : sur sol meuble, il peut aller chercher l’eau en profondeur jusqu’à plusieurs mètres, mais les précipitations minimales en période de végétation doivent rester supérieures à 100 mm.
1.3 Adaptation aux climats déficitiaires en eau : Non renseigné
1.4 Résistance aux fortes chaleurs (canicules) : Bonne. A bien supporté les canicules de 2003 (avec une variabilité selon les provenances) .Le noyer est exigeant en chaleur pendant la saison de végétation (6 mois avec T° moy. ≥ 10°C). On le trouve en plantation dans de nombreuses provinces d’Espagne. Mais il convient de favoriser les versants ouest et sud en zone climatique fraîche et d'éviter les versants sud dans les zones aux climats chauds.
Ces données confirment que c'est plus le manque d'eau que la chaleur qui pose problème, surtout sur des jeunes arbres plantés dont les racines ne sont pas encore suffisamment profondes.
Oui, il est généralement recommandé de planter en racines nues fin novembre. Je ne sais pas très bien pourquoi, mais c'est peut-être pour permettre aux symbioses avec les champignons et bactéries de se mettre en place. Si le printemps ou l’été est très sec, les arbres, même plantés fin automne, vont souffrir ; il sera alors préférable de les arroser, surtout la première année.
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Re: Arbres, forêts, et sylviculture
Tu t'interroges:
Les arbres fonctionnent d'une façon bizarre: tout le monde sait qu'il existe pour eux une période de végétation active et une période hivernale de "repos" (au moins chez nous).
Mais les deux parties de l'arbre, l'aérienne et la souterraine, ne se développe pas simultanément. Au printemps, le système racinaire démarre en premier, dès que la température du sol atteint 10°, puis celle de l'air provoque le débourrage (sortie des feuilles chez les caduques) cependant que les racines ralentissent, quelques cycles s'enchaînent ainsi, dont je vous fais grâce, et à l'automne la sève descend, la ramure entre dans un ralenti progressif tandis que les racines se mettent à pousser tant que les 10° fatidiques sont présents.
On voit donc l'intérêt de planter après la période dite végétative (adjectif qui n'a pas en botanique le sens négatif de l'usage figuré ordinaire) et lorsque le système racinaire est en état de s'implanter et de bien se développer, alors que les températures le permettent et que l'humidité du sol est présente, en outre sans effet de pompage du fait de la partie aérienne. Une plantation au printemps, à l'inverse, laisse très peu de temps (celui de l'automne dispose lui aussi encore de ces quelques semaines) et risque de se trouver face à des conditions de sécheresse précoce, tandis que bientôt la sève montante va montrer ses exigences*...
D'un point de vue anecdotique, il serait possible de booster la croissance estivale d'arbres adultes en maximisant celle de leur système racinaire en chauffant ce dernier (mais surtout pas la totalité du végétal!) durant la période froide: on peut "tromper" ainsi la partie souterraine et ce gain se répercute ensuite sur le reste...
Ne rigolez pas! Ça s'est fait à proximité de centrales nucléaires, lesquelles produisent plus de chaleur que d'électricité, chaleur assez peu utilisée...
* Un bon moyen de faire reprendre un arbre ou arbuste un peu trop grand, consiste à le rabattre à 10 cm du sol lorsqu'il est à son nouvel emplacement (bon, ça ne fonctionne pas avec ceux qui ne supportent pas le recépage, mais en modulant, il est possible d'adapter).
...il est généralement recommandé de planter en racines nues fin novembre. Je ne sais pas très bien pourquoi...
Les arbres fonctionnent d'une façon bizarre: tout le monde sait qu'il existe pour eux une période de végétation active et une période hivernale de "repos" (au moins chez nous).
Mais les deux parties de l'arbre, l'aérienne et la souterraine, ne se développe pas simultanément. Au printemps, le système racinaire démarre en premier, dès que la température du sol atteint 10°, puis celle de l'air provoque le débourrage (sortie des feuilles chez les caduques) cependant que les racines ralentissent, quelques cycles s'enchaînent ainsi, dont je vous fais grâce, et à l'automne la sève descend, la ramure entre dans un ralenti progressif tandis que les racines se mettent à pousser tant que les 10° fatidiques sont présents.
On voit donc l'intérêt de planter après la période dite végétative (adjectif qui n'a pas en botanique le sens négatif de l'usage figuré ordinaire) et lorsque le système racinaire est en état de s'implanter et de bien se développer, alors que les températures le permettent et que l'humidité du sol est présente, en outre sans effet de pompage du fait de la partie aérienne. Une plantation au printemps, à l'inverse, laisse très peu de temps (celui de l'automne dispose lui aussi encore de ces quelques semaines) et risque de se trouver face à des conditions de sécheresse précoce, tandis que bientôt la sève montante va montrer ses exigences*...
D'un point de vue anecdotique, il serait possible de booster la croissance estivale d'arbres adultes en maximisant celle de leur système racinaire en chauffant ce dernier (mais surtout pas la totalité du végétal!) durant la période froide: on peut "tromper" ainsi la partie souterraine et ce gain se répercute ensuite sur le reste...
Ne rigolez pas! Ça s'est fait à proximité de centrales nucléaires, lesquelles produisent plus de chaleur que d'électricité, chaleur assez peu utilisée...
* Un bon moyen de faire reprendre un arbre ou arbuste un peu trop grand, consiste à le rabattre à 10 cm du sol lorsqu'il est à son nouvel emplacement (bon, ça ne fonctionne pas avec ceux qui ne supportent pas le recépage, mais en modulant, il est possible d'adapter).
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Re: Arbres, forêts, et sylviculture
Ahmed a écrit :Tu t'interroges:...il est généralement recommandé de planter en racines nues fin novembre. Je ne sais pas très bien pourquoi...
Les arbres fonctionnent d'une façon bizarre: tout le monde sait qu'il existe pour eux une période de végétation active et une période hivernale de "repos" (au moins chez nous).
Mais les deux parties de l'arbre, l'aérienne et la souterraine, ne se développe pas simultanément. Au printemps, le système racinaire démarre en premier, dès que la température du sol atteint 10°, puis celle de l'air provoque le débourrage (sortie des feuilles chez les caduques) cependant que les racines ralentissent, quelques cycles s'enchaînent ainsi, dont je vous fais grâce, et à l'automne la sève descend, la ramure entre dans un ralenti progressif tandis que les racines se mettent à pousser tant que les 10° fatidiques sont présents.
On voit donc l'intérêt de planter après la période dite végétative (adjectif qui n'a pas en botanique le sens négatif de l'usage figuré ordinaire) et lorsque le système racinaire est en état de s'implanter et de bien se développer, alors que les températures le permettent et que l'humidité du sol est présente, en outre sans effet de pompage du fait de la partie aérienne. Une plantation au printemps, à l'inverse, laisse très peu de temps (celui de l'automne dispose lui aussi encore de ces quelques semaines) et risque de se trouver face à des conditions de sécheresse précoce, tandis que bientôt la sève montante va montrer ses exigences*...
D'un point de vue anecdotique, il serait possible de booster la croissance estivale d'arbres adultes en maximisant celle de leur système racinaire en chauffant ce dernier (mais surtout pas la totalité du végétal!) durant la période froide: on peut "tromper" ainsi la partie souterraine et ce gain se répercute ensuite sur le reste...
Ne rigolez pas! Ça s'est fait à proximité de centrales nucléaires, lesquelles produisent plus de chaleur que d'électricité, chaleur assez peu utilisée...
* Un bon moyen de faire reprendre un arbre ou arbuste un peu trop grand, consiste à le rabattre à 10 cm du sol lorsqu'il est à son nouvel emplacement (bon, ça ne fonctionne pas avec ceux qui ne supportent pas le recépage, mais en modulant, il est possible d'adapter).
La croyance populaire nous fait entendre que le moment idéal pour planter est fin novembre : "A la Sainte Catherine, tout bois prend racine !".
Pour autant, les plantations forestières se font pendant tout l’hiver, du moment où les feuilles tombent au moment où les bourgeons débourrent, et planter à la sainte Catherine n’est pas facturé plus cher.
On entend beaucoup dire que les racines poussent pendant l’hiver, mais je n’en suis pas aussi sûr. Etant donné que l’énergie d’une plante provient du carbone issu de la photosynthèse, d’où les racines peuvent-elles tirer cette énergie ? Par contre, il peut y avoir réorganisation de l’énergie présente, des radicelles qui meurent, et de plus grosses racines qui récupèrent une partie de l’énergie des radicelles pour se restructurer.
Mais cela ne s’applique pas aux arbres plantés en racines nue, dont les radicelles ont dû être arrachées et laissées en terre.
Pourtant, cette croyance populaire comme quoi il faudrait planter fin novembre doit bien avoir quelques fondements. Pour ma part, je pense que cela se passe au niveau microbiologique : les racines font connaissance avec les microbes présents dans le sol, et mettent en place les symbioses qui seront effectives au printemps. Mais cela n’est que pure spéculation, je n’ai pas trouvé beaucoup d’articles scientifiques sur l’activité des racines pendant la dormance des plantes vivaces ; si vous en avez, ça m’intéresse.
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Re: Arbres, forêts, et sylviculture
Le fait que les arbres forestiers soient plantés durant toute la période "hors sève" se justifie surtout pour des raisons d'organisation matérielle: il faut bien étaler le travail dans le temps, avec des équipes de planteurs en nombre forcément limité.
Je pense que l'énergie déployée à reconstituer ou augmenter le volume racinaire est puisée dans les réserves des racines elles-mêmes*. Comme il en est de celle puisée dans les rameaux pour produire à partir des bourgeons, les feuilles et les pousses au printemps.
Je ne peux pas me prononcer quant à la validité de ton hypothèse; peu de travaux existent à ma connaissance sur ces sujets complexes.
* D'où l'intérêt d'un plant bien "en forme" au moment de sa plantation.
Je pense que l'énergie déployée à reconstituer ou augmenter le volume racinaire est puisée dans les réserves des racines elles-mêmes*. Comme il en est de celle puisée dans les rameaux pour produire à partir des bourgeons, les feuilles et les pousses au printemps.
Je ne peux pas me prononcer quant à la validité de ton hypothèse; peu de travaux existent à ma connaissance sur ces sujets complexes.
* D'où l'intérêt d'un plant bien "en forme" au moment de sa plantation.
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Re: Arbres, forêts, et sylviculture
Ahmed a écrit :Le fait que les arbres forestiers soient plantés durant toute la période "hors sève" se justifie surtout pour des raisons d'organisation matérielle: il faut bien étaler le travail dans le temps, avec des équipes de planteurs en nombre forcément limité.
Je pense que l'énergie déployée à reconstituer ou augmenter le volume racinaire est puisée dans les réserves des racines elles-mêmes*. Comme il en est de celle puisée dans les rameaux pour produire à partir des bourgeons, les feuilles et les pousses au printemps.
Je ne peux pas me prononcer quant à la validité de ton hypothèse; peu de travaux existent à ma connaissance sur ces sujets complexes.
* D'où l'intérêt d'un plant bien "en forme" au moment de sa plantation.
Oui, cette croissance racinaire, si elle existe, ne peut provenir que des réserves accumulées dans les racines.
A mon avis, si elle se produit, c’est au début du printemps, pendant une phase de pré-débourrement, où la plante prépare le débourrement, sans que le démarrage de celui-ci ne soit encore visible. A ce moment, la plante pourrait avoir intérêt à développer quelques racines afin de s’assurer que la végétation à venir ne manquera ni d’eau ni de minéraux.
Dans ce cas, la période optimale de plantation s’écoulerait de la chute des feuilles à l’initiation du débourrement.
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Re: Arbres, forêts, et sylviculture
Comme je l'ai dit, la partie aérienne et souterraine d'un arbre fonctionne avec un rythme propre et décalé. De cela découle que la croissance racinaire en automne n'est pas une simple hypothèse, mais une réalité attestée. J'ai moi-même installé des jeunes marcottes peu racinées sur des tas de compost en milieu d'automne et constaté un développement très important du volume racinaire, lequel n'a aucune raison de ne se produire qu'au moment du printemps, mais durant tout le temps d'activité de la couche chaude. Ce dispositif permet un chauffage différentiel des deux parties de l'arbre, puisque la tige est à l'extérieur, soumise au froid et donc en état de dormance.
Dans un autre exemple, mais avec une démarche analogue, observe en ce moment des arbres en train de perdre leurs feuilles: en milieu urbain, les partie des branches qui sont éclairées le soir gardent leur feuillaison, alors que le côté opposé est déjà dégarni: c'est que cette chute est commandée par une auxine qui se manifeste lorsque la durée du jour atteint une certaine limite, sensibilité qui varie selon l'essence et les individus.
Dans un autre exemple, mais avec une démarche analogue, observe en ce moment des arbres en train de perdre leurs feuilles: en milieu urbain, les partie des branches qui sont éclairées le soir gardent leur feuillaison, alors que le côté opposé est déjà dégarni: c'est que cette chute est commandée par une auxine qui se manifeste lorsque la durée du jour atteint une certaine limite, sensibilité qui varie selon l'essence et les individus.
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Re: Arbres, forêts, et sylviculture
Ahmed a écrit :Comme je l'ai dit, la partie aérienne et souterraine d'un arbre fonctionne avec un rythme propre et décalé. De cela découle que la croissance racinaire en automne n'est pas une simple hypothèse, mais une réalité attestée. J'ai moi-même installé des jeunes marcottes peu racinées sur des tas de compost en milieu d'automne et constaté un développement très important du volume racinaire, lequel n'a aucune raison de ne se produire qu'au moment du printemps, mais durant tout le temps d'activité de la couche chaude. Ce dispositif permet un chauffage différentiel des deux parties de l'arbre, puisque la tige est à l'extérieur, soumise au froid et donc en état de dormance.
Ce que j’aimerais, c’est que votre affirmation (comme quoi les racines des arbres poussent pendant l’hiver avant le débourrement) soit étayée par des publications scientifiques.
Le document ci-dessous dit que pendant l’hiver, les réserves sont avant tout utilisées pour la respiration, et la plante en a besoin au printemps pour le débourrement :
Thus, in autumn, there is a strong downward pulse of nonstructural carbohydrates, which are stored in the root system during the dormant season. Interestingly, most of these reserves appear to be used primarily for root maintenance respiration during the dormant season and new shoot growth the following spring (Lippu, 1998). Fine root growth in the spring appears to be fuelled primarily by current photosynthate, not dormant season carbohydrate reserves (van den Driessche, 1987; Lippu, 1998).
https://www.nrs.fs.fed.us/pubs/jrnl/200 ... er_001.pdf
Cela me semble logique, si j’étais une plante (vivace), je serais très économe de mes réserves en carbone pendant l’hiver, j’en utiliserais le minimum, juste pour survivre, et ferais en sorte que ces réserves soient disponibles pour le débourrement, afin que la photosynthèse puisse se mettre en place avec succès, et que mes réserves puissent se reconstituer, assurant ainsi ma survie.
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Re: Arbres, forêts, et sylviculture
Ce ne serait pas très difficile, à condition d'avoir le temps et la place, d'expérimenter par toi-même: tu disposes plusieurs jeunes plants homogènes avec des racines sévèrement "rhabillées" dans différents tas de compost chauffant et, au long de l'hiver, tu observes un plant après l'autre selon une séquence temporelle régulière, pour comparer leur évolution respective; tu seras ainsi fixé.
C'est une bonne démarche que de se mettre à la place d'un organisme, étant donné qu'il existe une logique à son comportement. Sauf que l'hypothèse dans laquelle tu te situes ne correspond pas à un plant qui vient d'être mis en place: son impératif est de restaurer la partie mutilée par l'arrachage et de rééquilibrer le système, pour cela il doit mobiliser ses réserves pour augmenter son volume et sa capacité fonctionnelle racinaire afin de faire face, le moment venu, aux exigences métaboliques de la partie aérienne.
C'est une bonne démarche que de se mettre à la place d'un organisme, étant donné qu'il existe une logique à son comportement. Sauf que l'hypothèse dans laquelle tu te situes ne correspond pas à un plant qui vient d'être mis en place: son impératif est de restaurer la partie mutilée par l'arrachage et de rééquilibrer le système, pour cela il doit mobiliser ses réserves pour augmenter son volume et sa capacité fonctionnelle racinaire afin de faire face, le moment venu, aux exigences métaboliques de la partie aérienne.
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Re: Arbres, forêts, et sylviculture
Ahmed a écrit :Ce ne serait pas très difficile, à condition d'avoir le temps et la place, d'expérimenter par toi-même: tu disposes plusieurs jeunes plants homogènes avec des racines sévèrement "rhabillées" dans différents tas de compost chauffant et, au long de l'hiver, tu observes un plant après l'autre selon une séquence temporelle régulière, pour comparer leur évolution respective; tu seras ainsi fixé.
Je parle du comportement de la plante dans des conditions naturelles, pas dans des conditions artificielles avec du compost chauffant.
Ahmed a écrit :C'est une bonne démarche que de se mettre à la place d'un organisme, étant donné qu'il existe une logique à son comportement. Sauf que l'hypothèse dans laquelle tu te situes ne correspond pas à un plant qui vient d'être mis en place: son impératif est de restaurer la partie mutilée par l'arrachage et de rééquilibrer le système, pour cela il doit mobiliser ses réserves pour augmenter son volume et sa capacité fonctionnelle racinaire afin de faire face, le moment venu, aux exigences métaboliques de la partie aérienne.
Je ne pense pas que les jeunes arbres qu’on arrache puis replante en racines nues aient développé des mécanismes adaptatifs pour gérer ce traumatisme.
Il font à mon avis la seule chose qu’ils savent faire : survivre l’hiver, puis réussir le débourrement pour déclencher la photosynthèse et refaire des réserves. Et si les conditions au printemps sont telles qu’il leur est trop difficile de faire face (exemple : manque d’eau à proximité des racines qui leur restent du fait d’une sécheresse), ils meurent.
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