Ah, l’AFIS comme référence pseudoscientifique.
Cet article a, comme d’habitude, les défauts qu’il reproche aux autres, c'est-à-dire l’expression de croyances, tantôt pour tel sujet, tantôt contre (surtout quand elle remet en question des dogmes) dont le sujet est le cas.
J’ai donc souligné quelques formulations de l'AFIS pour montrer justement qu’ils ne voient pas leurs propres contradictions sous un couvert d’analyse (pas toutes fausses d’ailleurs) « scientifique » qui n’est que l’expression de LEUR point de vue n’ayant pas plus, ni moins de valeur en terme de point de vue que tout autre. Ceci dit : allons-y !
Avec un corollaire largement appuyé par les promoteurs du bio : les pesticides (sous-entendu de synthèse) seraient la cause de l’augmentation des cancers chez les non-consommateurs de bio. C’est oublier un peu vite que les aliments issus de l’agriculture biologique, eux aussi, peuvent présenter des traces de pesticides, fussent-ils « bio » Cet argument n’en est pas un puisqu’il sous entendrait que ce n’est plus la dose qui est importante. En clair, si une personne consomme une toute petite partie d’un poison, que sont ces pesticides, on ne peut s’en servir pour prétendre que des doses plus importantes ne seraient pas plus dommageables. C’est scientifiquement insoutenable. C’est comme comparer une simple coupure avec une amputation. Donc argument bidon!
et que ce qui a été observé est « une association entre alimentation bio et diminution du risque de cancers, et non la démonstration d’un lien de cause à effet. »Argument majeur utilisé à foison pour nier ce qui, dans certaines conditions, établissent justement ces liens.
Dans le cas invoqué, il va de soi que l’échantillonnage utilisé est trop aléatoire et insuffisant pour établir de façon certaine et incontestable ces causes (comme pour les vaccins d’ailleurs), mais un cumul d’effets permet de remonter effectivement à des causes. Ce qui se vérifie soit par des études randomisées (impossibles à faire, en l’occurrence, sur le sujet du bio) ou de l’expérience comparative sur le terrain.
Il est alors apparu, en prenant les chiffres de façon brute, 27 % de cancers en moins pour le groupe Q4 par rapport au groupe Q1, et 25 % après diverses corrections supposées éliminer les « facteurs de confusion ». En analysant les résultats pour chaque type de cancer, les auteurs ont constaté une baisse significative des incidences uniquement pour les cancers du sein (les femmes constituaient 78 % de la cohorte) et les lymphomes.En supposant que cela se limite à ces cas, et pour les populations concernées, le jeu en vaudrait la chandelle, déjà. Or, là encore, les gens et les études randomisées, les statistiques, ne font pas bon ménage puisque tous n'ont pas cette lecture "scientifique" , mais s'appuient sur leur comparaison avec d'autres gens donc sur l'expérience et le vécu.
Ces résultats étant en contradiction avec une étude de bien plus grande ampleur menée en Grande-Bretagne [5] (cohorte dix fois plus importante sur une durée double, voir l’article « L’alimentation bio et le risque de cancers » [6]), nombre de scientifiques se sont penchés sur l’étude afin d’en analyser les conclusions. De nombreuses réserves ont alors été formulées [7][8].Réserves formulées par des scientifiques opposés au bio et voire subventionnés par les industries pro chimie Déclarations d’intérêts non nécessaires dans ce domaine.
Pour prouver un lien de cause à effet, il faudrait conduire des essais contrôlés randomisés (comme pour les médicaments, deux groupes semblables sont testés : un prend les produits dont on cherche à évaluer l’impact, l’autre non), plus adaptés mais bien plus difficiles à mettre en œuvre dans le cas qui nous intéresse.Tout à fait ! Les consommateurs de bio (de ceux qui y ont gouté occasionnellement, ceux qui en consomment un peu, jusqu’aux consommateurs quasi exclusif de bio) tout ça classé comme bio rend impossible ce travail, ne serait-ce que parce que ces consommateurs ne sont pas des cobayes pour médicament, mais seulement des adeptes d’une vie plus saine comme il peut y avoir des adeptes de musique, de peinture, ou de sport à ses différents niveaux de connaissance et de pratique. Donc oui, il y a autant d’objectif que de subjectif dans ce domaine.
En effet, on s’aperçoit au travers des données recueillies auprès des participants que Q1 regroupe tous les comportements « à risque » (cigarette, alcool, alimentation carnée, obésité…) alors que Q4 regroupe les comportements vertueux de personnes soucieuses de leur santé, consommant une alimentation plus équilibrée, pratiquant une activité physique, etc.Ca c’est le coté, vrai sous certains aspect, selon lequel si ces personnes avaient un comportement vertueux, sans le bio, le résultat serait vraisemblablement le même et ce n’est pas dénué d’une certaine logique, sauf que tous les bio, ne sont pas non fumeurs, ni abstinents, ni vg , cet argument perd de son intérêt lorsque ces personnes sans activité physique particulière (par exemple les personnes âgées, les handicapés et autres) qui picolent bio, viandes bio, peuvent être comparées à des non bio et cela ne se mesure pas sur des cohortes impossibles à établir et donc qui ne peut s’estimer que sur le terrain avec toutes les incertitudes qui les accompagnent tant il y a de paramètres différents mis en cause.
Cela n’est pas vraiment étonnant compte tenu de la propension bien connue des personnes mangeant bio à choisir un mode de vie et des habitudes alimentaires plus saines. Le souci, c’est que cela crée des facteurs de confusion importants en termes de risques vis-à-vis du cancer : comment dissocier correctement les fluctuations d’incidence entre ce qui relève de la consommation de produits bio et ce qui résulte de comportements « à risque », surreprésentés dans Q1 ?C’est évident ! C’est pourquoi cela ne remet pas en question le fait de manger bio, c'est-à-dire, contenant moins ou pas, de ces produits industriels que les industriels eux-mêmes finissent par retirer de leurs produits, cela relève du bon sens le plus élémentaire et ce n’est que sur le long terme, et en supposant que toute la population se mette au vrai bio comparé à d’autres modèles non bio, que des différences significatives pourraient être mesurées. (comme pour les vaccins où devraient être comparées des populations avec et des populations sans, ce qui a déjà été fait mais que l’AFIS se garde bien de mettre aussi en avant, vu son soutient inconditionnel aux systèmes en place)
Dans le cas de l’étude sur le lien entre alimentation bio et cancer, la fragilité des résultats, les facteurs de confusion possibles et un échantillon peu représentatif auraient dû conduire à une grande prudence avant toute généralisation. Pourtant, comme nous l’avons vu, une bonne partie de la presse s’est affranchie de ces réservesC’est oublier que ces mêmes presses ont été, pendant des décennies, les grands adversaires de ce même bio, soutenant ainsi les industries les plus polluantes de la santé humaine et animale. Mais le vent a tourné, les populations sortent de plus en plus de leur léthargie avec les scandales industriels, les problèmes climatiques, etc… et les jeunes journalistes ont une conscience d’être de plus en plus responsables et donc de changer d’attitude envers leurs lecteurs et auditeurs qui, ne veulent plu soutenir de système destructeur de la vie en général et le cancer en fait partie, une partie extrêmement importante puisque liée à cette société qui s’empoisonne par de multiples sources.
Alors le bio diminue-t-il les cancers(mais quel bio et quels cancers?) de façon exclusive? Trop tôt pour l'estimer, mais on ne peut douter qu'il y participe de façon importante.
« On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres: mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison » Henri Poincaré