La face cachée de la viande, documentaire

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
Alain G
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 3044
Inscription : 03/10/08, 04:24
x 3




par Alain G » 14/02/13, 19:19

Je viens de découvrir le reportage de Télé-Québec!


Il est vrai que la viande rouge(et autres) surengraissé est nocive pour nous, et les abattoirs que j'ai eu l'occasion de visiter par mon travail ne sont pas des lieux très plaisant à voir, faut pas avoir le coeur légé surtout que je peut vous assurer que les animaux savent où il s'en vont en hurlant et passant le message aux autres dans la file d'attente!
:evil:


M'enfin la viande dispaitras pas demain :!:
0 x
Faire un pas derrière parfois peut permettre de renforcer l'amitié.
La critique est une bonne chose si ajouté a quelque compliments.
Alain
janic
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 20146
Inscription : 29/10/10, 13:27
Localisation : bourgogne
x 3894




par janic » 15/02/13, 08:20

alain g
M'enfin la viande dispaitras pas demain
c'est juste, mais on perçoit une nette prise de conscience de l'abherration du système. Si l'on considère que 70% des terres agricoles exploitables sont utilisées pour produire de la nourriture pour les animaux de boucherie, cela signifie (au rythme actuel qui pourtant va en augmentant) que la TOTALITE de ces terres serait consacrée à la nourriture pour bétail et 0% pour les humains pour 9 milliards seulement d'habitants.
Il y a donc nécessité non seulement de serrer le frein à main, mais même de freiner avec les deux pieds.
C'est aussi le rôle de l'écologie!
0 x
Macro
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 6981
Inscription : 04/12/08, 14:34
x 2008




par Macro » 15/02/13, 08:43

J'ai testé pour vous:
Hachi parmentier findus acheté le 31/01/13 :mrgreen:

La barquette ne s'est pas mise a hennir quand on l'a mise au four....

Le gout toujours aussi degueulasse par contre presence trés marquée d'oignons en grande quantité(va savoir peut etre pour masquer un gout)...

Bilan :les oignons galopent encore ce matin dans mes intestins et se ruent l'un aprés l'autre vers la ligne d'arrivée...

Ah si, hier soir il m'a pris une furieuse envie de faire galoper Mamita, mais pas sur mon dos...

Les effets des oignons devraient se dissiper aprés avoir posé ma selle...Bref pas de quoi prendre le mors aux dents..Meme si la fraude j'trouve pas sabot...
0 x
Venge avec ta réussite. puni avec ton absence. Tue avec ton silence . Gagne avec ta joie de vivre
Avatar de l’utilisateur
plasmanu
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 2847
Inscription : 21/11/04, 06:05
Localisation : Le viaduc 07170 Lavilledieu
x 181




par plasmanu » 15/02/13, 16:57

Je travaille chez le concurrent de Picard et c'est une affaire très sérieuse.

On a 5 produits retirés (sur 1000) du marché dont la moussaka (je croyais que c’était de l'agneau).

Ce qui est incroyable c'est les 553 tonnes de cheval qui ont été transformées en 6 mois par Comigel. Ça en fait des chevaux...
0 x
Christophe
Modérateur
Modérateur
Messages : 80150
Inscription : 10/02/03, 14:06
Localisation : Planète Serre
x 11431




par Christophe » 19/02/13, 19:33

Bon article qui complète le témoignage de Macro plus haut: http://www.rue89.com/2013/02/15/il-fall ... iee-239652

« Il fallait garder 40% de la viande avariée »

J’ai travaillé dans une usine de « transformation de viande », et je suis dégoûté définitivement de toutes les viandes hachées surgelées et des plats préparés.

C’était tellement « fou » pour des gens normaux que ma famille m’a conseillé de l’écrire quelque part, ce que je n’ai jamais eu le courage de faire. Rue89 me donne l’occasion de témoigner, donc voici quelques souvenirs.

Dans ces usines, on transforme effectivement des bas morceaux tout à fait corrects en merde. La recette était simple : on recevait des palettes de bas morceaux de marques de boucheries industrielles connues comme Bigard, qu’on décongelait dans des barattes (des sortes de monstrueuses bétonnières de deux mètres de diamètre dans lesquelles on envoie de l’eau bouillante sous pression pour décongeler tout ça en vitesse), et on y ajoutait au cours de trois malaxages successifs entre 30 et 40% du poids en graisse, plèvre, cartilages et autres collagènes.

On obtenait des quantités phénoménales de purée de viande qu’on mettait dans des bacs de 10 kg et qu’on tassait à coups de poings, puis qu’on renvoyait au surgélateur par palettes de 70 caisses. Oui, car on l’ignore souvent, mais on peut surgeler de la viande plusieurs fois de suite, au contraire de la congélation classique.

Azote liquide pour agglomérer la viande

Il y avait aussi la ligne des « cubes de viande ». Vous êtes vous déjà demandé comment ils font pour vous servir des cubes de viande si magnifiquement cubiques ?

Voilà la recette : en sortie de baratte, les ouvriers au nombre de deux ou trois piochent à la main d’énormes brassées de viande sanguinolente, qui sont transférées dans une sorte d’énorme presse avec de nombreuses « étagères ».

On fait descendre les mâchoires qui compressent cette viande, et pour mieux l’agglomérer, on fait circuler entre les plaques (mais, je suppose, pas en contact direct avec la viande, enfin je l’espère) de l’azote liquide.

Quand cette machine était en route ça puait tellement la chimie qu’on avait l’impression d’être près des raffineries de l’Etang de Berre... L’azote étant un des composés de l’air, je suppose qu’il s’évaporait au sortir de la presse s’il y avait eu contact avec la viande. Mais quand même...

Des petites quantités de viande dans la boucle depuis plusieurs mois

Après ce traitement, qui je suppose servait à « saisir » la viande pour l’agglomérer, les plaques allaient au congélateur. Le lendemain, ces plaques étaient sorties et on les passait dans un énorme emporte-pièce hydraulique qui découpait les plaques congelées en cubes de 3 cm de côté.

Ces cubes se déversaient alors sur un tapis roulant, et 2 ou 3 ouvriers dont je faisais partie éliminaient tous les ratés, les formes bizarres, les morceaux trop petits ou trop gros. Ça demandait une grosse concentration, et la cadence était très soutenue. Les cubes passaient dans un autre surgélateur à l’azote, avant de se déverser dans des sacs d’environ 20 kg.

Les « non conformes » étaient conservés, passaient dans la baratte suivante, puis sur les plaques suivantes, etc. Virtuellement, il est tout à fait possible que des petites quantités de viande faisaient la boucle baratte - plaque - surgélation - cubes - non conforme - baratte - plaque, etc. depuis des mois...

Vous pouvez vous en douter, les cadences étaient très dures à suivre, les heures supplémentaires fréquentes et le travail éreintant. Les conditions « humaines » me semblaient particulièrement inhumaines, justement.

Cette viande a été mélangée à de la viande saine

Les conditions d’hygiène n’étaient guère meilleures. Je passe sur l’odeur de viande écœurante. Le matin quand on arrivait, c’était propre ; mais très rapidement, vu nos activités, on pataugeait dans une boue grasse et sanglante qui recouvrait le sol.

Celle-ci était particulièrement glissante, donc très dangereuse. Pour ne pas avoir à la nettoyer, et donc ralentir la cadence, on aspergeait régulièrement le sol de sel, ce qui augmentait la quantité de boue au fil des heures. Malgré ce sel, je suis tombé plusieurs fois.

Lorsqu’on mettait la viande destinée aux cubes de viande sur les plaques, on avait très rapidement du sang sur tout le haut du corps et jusqu’aux épaules, malgré nos gants qui remontaient jusqu’aux coudes. Ambiance, ambiance...

Enfin, il y a eu cette fois, lors un arrivage manifestement avarié (la viande était violette, verte, jaune, et puait, bien que surgelée), où le patron nous a imposé de trier et d’en garder impérativement 40%. Qu’on se débrouille ! Cette viande a été mélangée à de la viande saine. Et hop ! Ni vu, ni connu, je t’embrouille.

Une main dans le hachoir

Nous manions des feuilles de boucher sans avoir été formés, nous étions en contact permanent avec des hachoirs, des machines rotatives... Stress, fatigue, objets dangereux ; avec ce cocktail, vous devinez sans doute où je veux en venir. J’ai assisté à plusieurs accidents du travail, plus ou moins graves.

Lors du dernier en date, et celui qui m’a décidé à partir, un de mes collègues (en CDI, moi j’étais intérimaire) a passé la main dans un des monstrueux hachoirs à viande hachée. Il poussait régulièrement la viande à la main quand elle se bloquait. Bien sûr, à chaque remarque, il objectait qu’il « faisait gaffe ».

Cette fois ci, c’était celle de trop. Doigts tout juste reliés à la main par des restes de peau, tendons arrachés et j’en passe. Une catastrophe et des promesses de handicap à vie...

Alors qu’il montait dans le fourgon des pompiers, le patron est venu le voir, et lui a dit « qu’il aurait dû lui dire s’il voulait des congés, c’était pas la peine de faire ça ». Quel connard ! J’en ai encore la gorge nouée à y repenser. C’était un des ouvriers les plus productifs de l’usine, et il avait la trentaine, donc encore bien trente ans de boulot devant lui...

Je ne mange que la viande du boucher

Inutile d’en rajouter je crois, j’ai déjà fait bien assez long. Inutile aussi de vous dire que je suis dégoûté à vie de la viande hachée industrielle. Le seul hachis que je mange, c’est celui que le boucher du coin de la rue sort de sa machine devant mes yeux. J’ai toujours évité les plats préparés et préféré la bonne cuisine et le partage. Cette expérience n’a fait que me conforter dans mes opinions.

Je n’ai jamais su qui étaient les clients de « notre » viande, et sous quelle marque elle était commercialisée. Les conditionnements sous lesquels elle sortait (10, 20 kg ou plus) me font penser qu’elle était destinée à l’industrie agro-alimentaire (plats préparés), et certainement pas aux commerces ou supermarchés.

Je ne suis pas resté suffisamment longtemps pour en savoir plus non plus. Dès que j’ai pu, j’ai sauté sur la première mission d’intérim qui me permettait de sortir de là, en me promettant de ne jamais y retourner.


Voir ou revoir: https://www.econologie.com/forums/la-remball ... t4852.html

Et lire aussi: http://www.rue89.com/2013/02/14/le-mine ... rde-239612
0 x
janic
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 20146
Inscription : 29/10/10, 13:27
Localisation : bourgogne
x 3894




par janic » 20/02/13, 08:31

miam, miam! :lol:
0 x
Macro
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 6981
Inscription : 04/12/08, 14:34
x 2008




par Macro » 20/02/13, 22:24

plasmanu a écrit :Ce qui est incroyable c'est les 553 tonnes de cheval qui ont été transformées en 6 mois par Comigel. Ça en fait des chevaux...


Ben je dirais en cheval a viande francais...En ne prenant que les bas morceauxsoit environ 1/3 d'une bonne carcasse de 5 a 600kg

553000/166=3331 canassons... en carcasses de reforme roumains...Entre 7 et 10 000 traine fiacres...
0 x
Venge avec ta réussite. puni avec ton absence. Tue avec ton silence . Gagne avec ta joie de vivre
Avatar de l’utilisateur
Did67
Modérateur
Modérateur
Messages : 20362
Inscription : 20/01/08, 16:34
Localisation : Alsace
x 8687




par Did67 » 22/02/13, 13:02

Il y a actuellement pléthore de viande cheval sur le marché. Deux origines :

a) la Roumanie, où l'interdiction de la circulation des charettes à chevaux sur les routes nationales rend cet équipage moins intéressant ; donc à la casserolle, les chevaux devenus moins utiles...

b) ... et chose moins connues, la crise chez nous fait que beaucoup de personnes qui avaient un cheval de loisir ne peuvent plus l'entretenir ; donc, à la casserolle, le cheval de la petite devenu trop cher à entretenir (le cheval, pas la petite) !

Et donc la viande de cheval est bon marché. Donc la tentation grande pour les façonniers des grands groupes, l'occasion d'arrondir les marges...
0 x
Christophe
Modérateur
Modérateur
Messages : 80150
Inscription : 10/02/03, 14:06
Localisation : Planète Serre
x 11431




par Christophe » 23/02/13, 15:17

L'extrait cité plus haut est en fait un documentaire complet: Samsara

Extrait du documentaire Samsara sorti en 2012, ces images offrent un regard sur l'élevage intensif d'animaux. En plein scandale sur la viande de cheval, cet extrait fait le tour de la toile.

Le film Samsara, réalisé par l'américain Ron Fricke et produit par Mark Magidson, a été tourné en 70 mm dans 25 pays durant près de 5 ans. Des lieux sacrés, aux zones dévastées en passant par des sites industriels, ce documentaire de plus de 100 minutes sans parole met en lumière les liens entre l'homme et la nature.


Assembly Line of Death

A Scene showing the streamlining of the meat and dairy industry (relatively speaking, this is not considered graphic images. things you will see at the butcher or on any large factory or farm), from the incredible movie "Samsara":


http://www.dailymotion.com/video/xwpkbw ... th_animals
0 x
Christophe
Modérateur
Modérateur
Messages : 80150
Inscription : 10/02/03, 14:06
Localisation : Planète Serre
x 11431




par Christophe » 23/02/13, 15:20

Et un article qui fout les boules (pour les gros consommateurs de barbaque): http://actuwiki.fr/environnement/15347

L’industrie de la viande consomme quatre cinquième des antibiotiques

En compilant plusieurs données, une entreprise américaine révèle que l’utilisation d’antibiotiques est sur-utilisée dans le secteur de l’élevage. Une situation qui apporte son lot de polémiques et de questionnements. Gros plan.

Toujours plus d’antibiotiques

L’an dernier, la Food and Drug Administration (FDA) a établi un ensemble de «lignes directrices», sur la base du volontariat visant à freiner l’utilisation des antibiotiques par l’industrie de la viande. Depuis, l’agence piétine pour savoir comment mettre en œuvre le nouveau programme.

Pendant ce temps, l’industrie de l’élevage se repaît joyeusement des antibiotiques – continuant de produire une viande truffée de pathogènes résistants aux antibiotiques, si l’on en croit les dernières données de la FDA elle-même.

The Pew Charitable Trusts a pris les chiffres de l’agence sur l’utilisation des antibiotiques dans les élevages et les a comparés à des données sur l’utilisation des antibiotiques pour les êtres humains – le tout rassemblé dans le graphique ci-dessous. Il est remarquable de constater que, tandis que l’utilisation d’antibiotiques chez l’Homme s’est stabilisée au-dessous de 9,3 milliards d’euros par an, les fermes d’élevage ont utilisé de plus en plus de médicaments chaque année et leur consommation atteint un niveau record de près de 34 milliards d’euros en 2011. En résumé, l’industrie de l’élevage consomme désormais près des quatre cinquième des antibiotiques utilisés aux États-Unis, et son appétit pour ces derniers n’est pas éteint. (...)


Image
0 x

 


  • Sujets similaires
    Réponses
    Vues
    Dernier message

Revenir vers « Agriculture: problèmes et pollutions, nouvelles techniques et solutions »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 147 invités