Ahmed a écrit :Je suis assez d'accord avec ton message, à quelques restrictions près.
Tu écris:
quand on s'attaque à une entreprise plus pour ce qu'elle représente que pour la dangerosité de ce qu'elle fabrique, je n'adhère pas
Pourtant une entreprise, ou plutôt des entreprises qui ont un tel impact sur les pratiques agricoles, tout en relevant du secteur privé (qui, par définition n'a pas vocation au bien public), ne sont pas neutres et cela constitue un enjeu politique évident.
Plus loin:
si un produit est dangereux, ça doit être facile de le prouver...
Pas si sûr, sur un strict plan technique il ne s'agit généralement plus de toxicité immédiate et à des doses élevées, mais d'effets cumulatifs et d’interactions avec d'autres molécules, sans parler des métabolites... Le principe qui veut que n'importe quoi puisse être disséminé tant qu'on ne voit pas d'effets manifestes et incontestables me semble dangereux et d'autant plus (c'est le deuxième point) que de puissants intérêts financiers poussent à des conclusions optimistes. Il est incontestable que les effets financiers du retrait d'un produit sont facilement évaluables et pèsent dans les décisions, alors qu'en face la santé des populations n'est garantie que par des taux d'exposition jugés "suffisants".
La question intéressante de la substitution peut aussi s'envisager par une évolution des pratiques agronomiques dans une autre direction que la recherche d'une nouvelle molécule. De ce point de vue, un délai suffisant permettrait peut-être une avancée majeure que le maintien de cette solution de facilité n'autorise pas.
c'est ce que je dis plus haut le combat de David contre Goliath, on trouve toujours un David pour remettre en cause un Goliath, c'est dans la nature humaine, une entreprise a vocation à faire de l'argent évidemment, mais est-ce louche pour autant, y a-t-il obligatoirement tromperie, manipulation, désinformation? et là on tombe facilement dans y a pas de fumée sans feu, une rumeur et ça s'enflamme et après c'est fini, une fois le doute installé, la croyance ouvre toutes les portes au n'importe quoi
je suis d'accord les effet cumulatifs peuvent avoir un effet nocif, mais est-ce qu'on cherche les accumulations de produits qu'on pense inoffensifs, non, mais de la même manière leur accumulation pourrait nuire
un médecin posait la question à ses étudiants est-ce que vous prescririez facilement de la morphine? et les étudiants répondaient non, et citaient la liste des effets secondaires, le médecin posait la même question pour le paracétamol, là sans hésitation les étudiants acceptaient, de prescrire, le médecin leur demandait alors la liste des effets secondaires du paracétamol, et là pas de réponse
conclusion on cherche ce qu'on pense nocif, mais on fait entièrement confiance en ce qu'on pense inoffensif, mais comme tu le dit sur le long terme l'un et l'autre vont donner quoi?
"Ceux qui ont les plus grandes oreilles ne sont pas ceux qui entendent le mieux"
(de Moi)