Le "Potager du Paresseux" en dordogne

[Did67]

Est-ce que mon sol va s'aggrader quand même ?

Oui. L'aggradation, au sens de l’amélioration naturelle de la structure, est liée à plein d'organismes. Dont champignons, bactéries et vers, mais pas seulement...

Bien sûr, dans un sol lourd, les vers seraient très utiles, pour creuser, aérer...

Le pH permet aussi de savoir si on peut utiliser les cendres sans "ménagement", en ayant la main lourde (pH acide) ou s'il faut y aller plus parcimonieusement.

C'est comme les "véhicules automobiles" : il y en a qui sont plus rapides que d'autres (Ferrari), d'autres ont plus de volume (camionnette), d'autres passent partout (4 x 4), d'autres se garent facilement (Smart), d'autres consomment peu... C'est rare qu'une réunisse toutes ces caractéristiques... Un sol maraicher, c'est pareil. Un peu se contenter de dire : "ça à 4 roues, et ça a toujours roulé !"...

[sicetaitsimple]

Par exemple, il y a très peu de vers de terre dans mon potager, pourquoi ? Pourtant il n'a pas été travaillé, et c'est une ancienne prairie. Pourquoi cette absence de vers de terre? Serait-ce dû à l'acidité du sol?

Je l'ignorais, mais il semble effectivement que la population de vers de terre soit très dépendante du pH du sol ( plus le pH est bas, moins il y en a d'après cette page Internet, il faudrait voir ce qu'en dit le "Maitre es-vers de terre", Marcel Bouché, mais je n'ai pas son livre de référence).

http://fertilisation-edu.fr/le-sol/les- ... terre.html

[Lachanette]

Heureusement, mon sol n'est pas lourd, mais plutôt limono-sableux avec autour de 20% d'argile. Je le trouve déjà bien grumeleux et j'ai tiré des racines de chiendent de 60 cm de long... (quel plaisir!).
Voici l'état des lieux après 4 semaines d'absence. (Le foin a été déroulé à Pâques)

Le terrain est propre, sauf à la jonction entre les planches et les passe-pieds recouverts de bâche tissée (il faudra faire mieux déborder le foin) et sauf dans la partie du fond, prairie qui a été juste couverte en avril et qui est encore bien active. (normal)

Les patates, repiquages d'oignons et de salades vont bien.

Par contre, le semis de haricots verts n'a pas levé. Le sol sous le foin est très humide (grosse pluie + grosse épaisseur de foin + sillon trop étroit , un seul trait de coupe écarté à la main + l'erreur d'avoir épandu des graminées coupées en vert sous le foin) et les haricots ont dû pourrir, ou être mangés (certains germes n'ont plus de cotylédons). Bref, ratage sur ce coup.

Au boulot! On n'a que trois jours!
Les plants ont 800 kms dans les pattes

Mise en place des tomates...

des poivrons, piments, aubergines...

Pour les haricots verts, les doliques, les plants de laitue, j'enlève le foin trop humide, et plein de la pourriture des graminées en vert, et je remplace par un paillage plus léger de tontes d'herbes hautes (hachées par la tondeuse et séchées).
Chat échaudé craint l'eau froide... Je rajouterai du paillage en juillet, quand ça aura levé.

Ce foin trop humide se roule en petites paillasses que j'utilise pour renforcer la protection sur le bord des planches.

Enfin, plus de place dans les planches pour planter les cucurbitacées... Je les installe sur le carré du fond, qui était encore une prairie, il y a un mois, et pleine de chiendent. Sous le foin, encore beaucoup de racines. Sur le foin, déjà de la verdure qui transperce.
Je fais trois essais.
1) ouvrir un trou dans le sol à la tarière et y déposer le plant (+ terreau demi-décomposé)
2) plantation sur foin, "à la " paysan.bio, avec deux cm de terreau demi-décomposé sous le plant et une pyramide par dessus.

3) et finalement, comme le temps presse (on est déjà samedi soir vers 20 h et je repars le lendemain), on fourre en vrac les derniers plants dans le tas de terreau restant, grossièrement étalé.
Les courges avaient l'air bien à leur aise dans ce compost pas trop mûr...

Vue d'ensemble, pour finir.

Il n'y a plus qu'à attendre six semaines pour revenir voir si tout va bien.

[Did67]

... mon sol n'est pas lourd, mais plutôt limono-sableux avec autour de 20% d'argile. Je le trouve déjà bien grumeleux et j'ai tiré des racines de chiendent de 60 cm de long... (quel plaisir!).

Je pense que tu vas être surpris à quelle vitesse il va régresser si, chaque fois, tu luis fais de tels "dégâts" !

[Did67]

Par contre, le semis de haricots verts n'a pas levé. Le sol sous le foin est très humide (grosse pluie + grosse épaisseur de foin + sillon trop étroit , un seul trait de coupe écarté à la main + l'erreur d'avoir épandu des graminées coupées en vert sous le foin) et les haricots ont dû pourrir, ou être mangés (certains germes n'ont plus de cotylédons). Bref, ratage sur ce coup.

As-tu suivis "l'affaire des cloportes" sur le fil principal ???

"Plus de cotylédons !" Aïe aïe aïe... Cela me rappelle quelque chose. Je continue, cette année, d'avoir d'énormes difficultés avec les semis de légumineuses (petits-pois, haricots, pois-chiche...). Après beaucoup de "fausses pistes", j'ai fini par déniché le coupable (gra^ce à un système de "piège" (une boite à camembert) : une larve de papillon (chenille) ressemblant comme deux gouttes d'eau à des cloportes et qui "vident" les téguments dès qu'ils sont ramollis. On ne retrouve rien que les téguments (la "peau" épaisse des haricots) vides... Ce sont des chenilles de Lycaenidés. Photo sur le fil principal.

Je n'ai pas de remède si ce n'est être stoïque, resemer et espérer qu'un jour, ces chenilles seront de beaux papillons qui s'envoleront...

"La part des anges" - je reprends cette expression, qui est le titre d'un film de Ken Loach et qui désigne le whisky qui s'évapore quand on le fait vieillir en fûts, pour désigner la part de production de mon "système" qui part dans la nourriture de mes parasites - limaces, pucerons, etc... (pour nourrir mes auxiliaires, pour qu'ils restent et survivent...) ou dans le maintien de la biodiversité... Ainsi, je ne suis pas aigris, même si, bien entendu, j'aurais aimé avoir plus de petits-pois, ou plus de haricots... Mais je vais semer, semer et semer... Chaque fois, une petite part déjoue le piège..

[Did67]

Les courges avaient l'air bien à leur aise dans ce compost pas trop mûr...

Oui, les cucurbitacées adorent les tas de compost et autres "fumiers" ou "pourrissoirs"... Mais sans couverture, tu risques d'être surpris dans 6 semaines : cela risque d'être une jungle... Bon, les courges sont grosses, on les repère quand même !!!


PS : je pense que tes tomates sont trop serrées ; j'aime bien avoir la place autour (pour les "tailler" = enlever les gourmands - je monte en 3 brins ; pour récolter ; pour que l'air circule bien autour ce qui limite la stagnation de l'humidité et le développement du mildiou).

[Lachanette]

Merci Didier, pour tous ces retours!

Pour les tomates; oui, c'est un peu serré (50cm). D'habitude, je serre moins, mais trop de plans, d'envie de faire des conserves de coulis, et un potager déjà trop petit! Je pense laisser courir quelques brins sur le foin. Le mildiou en Dordogne, n'est pas systématique, seulement en années pourries. On souffre plutôt du cul-noir (sécheresse, manque de calcium -- tiens tiens! sans doute un risque renforcé par l'acidité de mon sol).

Pour les haricots; ma voisine a planté la même variété au même moment dans la même terre, et son semis a bien réussi, il est déjà en fleurs. Je crois que le foin ne réussit pas aux haricots. Aussi ai-je décidé d’ôter tout le foin, de semer, et de couvrir d'un très léger paillage fait d'herbes déjà hautes, passées au broyeur agricole par ma voisine (qui entretient mon pré principal en même temps que son champ de kiwis mitoyen) et ramassées sèches. Un paillage arachnéen, qui, j'espère, permettra aux haricots et doliques de lever. Dans 6 semaines, il sera toujours temps de désherber et de pailler plus épais. Après tout, je n'en fais pas des kilomètres...

Je suis, bien sûr, ton fil principal, et tes démêlés avec les bestioles... Je ne crois pas être tout à fait dans le même cas: pas de cloportes visibles, et pour les haricots environ 1% de levés, 1% où le germe, privé de ses cotylédons, n'est jamais monté assez haut pour dépasser le foin (je ne les ai vus qu'en enlevant celui-ci) et 98% de disparus. En l'absence de bébêtes visibles, j'aurai plutôt tendance à incriminer l'humidité et le pourrissement.

Quant au pré et aux cucurbitacées, la "jungle-transperçant-le-foin" sera de toute façon moindre que celle de la partie humide et non tondue du pré qui sèche sur pied et que j'essaie de rabattre à l'été, quand c'est plus sec. Et j'espère que les cucurbitacées me donneront un coup de main en faisant un épais couvert.

Cette partie humide (au moins au printemps) j'ai envie de l'aménager en une mare, et deux étages de terrasse en longueur, comme dans les Cévennes. Elles relèveraient le niveau du sol, et me permettraient d'agrandir le potager. Mais c'est un projet à long terme...

[Stef72]

Salut Lachanette, bravo pour ton potager, tu as vu les choses en grand, ça va donner ! je viens de relire tout ce fil pour voir ta préparation, c'est chouette. Je me pose la question d'acheter de la toile tissée pour préparer de nouvelles planches d'engrais vert à l'avenir...

[Lachanette]

Bonsoir Steph72,
Pour moi, la bâche tissée est très utile, car, tout en laissant passer l'air et l'eau, elle me garantit que je ne vais pas me laisser déborder par la végétation incontrôlée, durant mes longues absences. Alors c'est "ceinture et bretelles": le paillage + la bâche! Mais peut être qu'à fur et à mesure, maintenant que j'ai une ample provision de foin, je vais pouvoir me passer de cette couverture sur les planches de culture
Par contre, les allées engazonnées, impossible quand on n'est pas là pour tondre... Là, la bâche tissée est incontournable. Mais c'est quand même mieux pour le sol que de la bâche imperméable.

Inconvénient, elle laisse échapper de longs fils, comme un ourlet qui file...

[Did67]

Par contre, le semis de haricots verts n'a pas levé. Le sol sous le foin est très humide (grosse pluie + grosse épaisseur de foin + sillon trop étroit , un seul trait de coupe écarté à la main + l'erreur d'avoir épandu des graminées coupées en vert sous le foin) et les haricots ont dû pourrir, ou être mangés (certains germes n'ont plus de cotylédons). Bref, ratage sur ce coup.

Un des "coups de main" à acquérir est en effet la juste proportion entre hauteur du foin, "tassement" du foin et largeur du sillon pour que celui-ci reste bien ouvert...

Et puis des fois, je me rate encore !