Cette question de l'eau me paraît essentielle, surtout cette année. Le fait de pailler avec beaucoup de foin, créé l'"originalité" de la méthode, même si, cela a été dit, d'autres l'ont pratiqué avant.
Cela entraine des avantages certains comme (entre autres) :
la possibilité de planter presque à n'importe quel moment : la terre sous le foin ne sera pas sèche et dure pendant l'essentiel de la période de la plupart des plantations, même si on n'a pas arrosé. Au pire chez moi dans une terre argileuse on a de la mélasse, mais apparemment, d'après quelques observations cela n'empêche pas de planter..
les arrosages peuvent être différés et/ou plus espacés puisqu'il se maintient une réserve d'eau qui ne part ni par évaporation ni par évapotranspiration des adventices qui sont matés. Ce point reste peut-être à mesurer en fonction de certaines cultures sensibles qui aiment l'eau...
les bénéfices pour la vie de la faune qui peut s'hydrater à loisir
Cela entraine peut-être aussi des inconvénients comme :
les ravageurs et maladies qui aiment l'eau risquent de se développer plus facilement. On a parlé du cas des limaces et de la pourriture des alliums. Je me demande ce qu'il en est des maladies du feuillage comme le mildiou (ou même l'oïdium ?). Un paillage empêche en partie la transmission par les gouttes contaminées au mildiou qui tomberaient normalement au sol. Par contre, je me demande si la sensibilité au mildiou n'est pas renforcée, notamment par la guttation (élimination par les feuilles de l'excès d'eau du sol) qui est peut-être plus importante du fait du maintien de l'humidité au sol ? Mes pdt subissent depuis quelques jours une attaque, on va voir si cela se calme avec le temps devenu brutalement chaud et sec..
un étouffement partiel des racines de certains légumes à la plantation ce qui pourrait être à la base du retard à l'allumage constaté ici ou là, en tout cas chez moi ? Je comprends l'argument de dire qu'il ne faut pas (trop) arroser au départ car sinon la plante se la joue trop facile et ne fait pas d'efforts pour s'implanter en avançant ses racines en profondeur. Mais cet argument se retourne alors contre nous puisque les jeunes plants ne se forceront pas beaucoup pour s'implanter dans une terre abondante en eau grâce au foin...
des possibilités d'excès d'eau au détriment de la saveur pour certains légumes, c'est ce qui est évoqué pour la tomate mais je pense aussi au melon. Je pense néanmoins qu'il ne faut pas généraliser car le développement du goût se fait je crois tardivement et au moment de la maturation des tomates par exemple, la réserve d'eau du sol s'est déjà bien amoindrie par infiltration lente.