Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
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être chafoin
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par être chafoin » 13/11/18, 19:59

Did67 a écrit :Ben, on est dans les quelques millionièmes...

Cela n'est pas anecdotique du tout : cela correspond en gros à la biomasse formée en une saison. Se rappeler que les plantes, c'est surtout "du vent" (enfin du CO²).

Mais comme par ailleurs, elle est "digérée", le gros du CO² est libéré, suite à la digestion par les "hétérotrophes". Seul le "stockage durable" (croissance du bois sur pied, usage non destructive du bois et de la biomasse - isolant, formation de substances humiques, etc) baissent durablement la quantité de CO² et constitue un "puits de carbone".

Il est normal que le 31 décembre de l'année n, la situation ne soit pas la même que le 1er janvier de cette même année n (la transition se ferait avec n+1).

Ah oui merci pour toutes ces précisions. Mais du coup, est-ce que la proximité d'un bois, d'un de ces "puits de carbone" peut engendrer un effet dépressif au niveau du CO2 l'été sur un potager qui serait proche de cette forêt ?
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Moindreffor » 13/11/18, 20:58

être chafoin a écrit :
Did67 a écrit :Ben, on est dans les quelques millionièmes...

Cela n'est pas anecdotique du tout : cela correspond en gros à la biomasse formée en une saison. Se rappeler que les plantes, c'est surtout "du vent" (enfin du CO²).

Mais comme par ailleurs, elle est "digérée", le gros du CO² est libéré, suite à la digestion par les "hétérotrophes". Seul le "stockage durable" (croissance du bois sur pied, usage non destructive du bois et de la biomasse - isolant, formation de substances humiques, etc) baissent durablement la quantité de CO² et constitue un "puits de carbone".

Il est normal que le 31 décembre de l'année n, la situation ne soit pas la même que le 1er janvier de cette même année n (la transition se ferait avec n+1).

Ah oui merci pour toutes ces précisions. Mais du coup, est-ce que la proximité d'un bois, d'un de ces "puits de carbone" peut engendrer un effet dépressif au niveau du CO2 l'été sur un potager qui serait proche de cette forêt ?


attention, il ne faut pas oublier que le CO2 est consommé par la plante par la photosynthèse et émit par la plante par sa respiration, on dit qu'une plante emmagasine du CO2 car elle en absorbe plus qu'elle n'en produit sur 24h
la nuit la photosynthèse c'est 0, donc la plante respire et produit du CO2(d'où les interdictions des plantes dans les chambres d'hôpital) le jour il y a photosynthèse et là la plante consomme plus de CO2 qu'elle n'en rejette, et ça rattrape même ce qu'elle a rejeté la nuit

donc il ne peut pas manquer de CO2 la plante en produit elle même :mrgreen: par respiration

le CO2 dans l'air c'est rien, 0.04% en composition, c'est tellement rien que le peu produit par l'homme dérègle tout, la goutte qui fait déborder le verre

l'injection de CO2 est très utilisée en aquariophilie pour stimuler la croissance des plantes, puisqu'on lutte contre les nitrates pour la survie des poissons et que l'excès de lumière produit des développements d'algues, donc pour booster les plantes ils ne reste que le facteur CO2
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 13/11/18, 21:48

Non, ceci est erroné : même si les plantes respirent jour et nuit (donc rejettent du CO²), et ne photosynthétisent que le jour (en absorbant du CO²), le bilan des deux phénomènes est largement en faveur de l'absorption de CO². Toute la biomasse accumulée par la plante est du CO² (et de l'H2O) qui s'est accumulée. Donc des atomes de C restent dans la plante. Et en masse ! Environ 50 % du poids sec des plantes !

En somme, la plante produit de la biomasse en stockant de l'énergie solaire sur des chaines d'atomes de C. Elle en "brule" elle-même une partie pour faire tourner ses usines. Mais elle en accumule pour se construire. Que "brulent" ensuite les hétérotrophes.

Le bilan est donc forcément en faveur du stockage de C.

La source du CO², ce sont donc les hétérotrophes : champignons, certaines bactéries, tous les animaux... Sans eux, la vie se serait arrêté vers la fin du carbonifère, par manque de CO², tout ayant été "capturé" par les plantes... Heureusement, la vie a trouvé cette astuce, et sont apparus les hétérotrophes.

Depuis, comme tu le soulignes, cela fonctionne en "flux tendu", avec un stock circulant de 0,04 % de CO² ! Inouïe !
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par être chafoin » 13/11/18, 23:15

Oui étonnant cette forme d'"équilibre" de l'ensemble alors que tous ces organismes absorbent et rejettent au fil du temps.

Sur l'animation on voit bien l'énorme "puit de carbone" qu'est la forêt amazonienne, c'est le seul trou noir continu de l'été planétaire ! Voilà pourquoi je me posais la question à l'échelle de nos écosystèmes (il y a un petit bois de peupliers derrière mon potager).

Autre remarque sur l'animation : ce qui est étrange c'est qu'au contraire de l'Amazonie dans les grandes zones forestières africaines on a plutôt un accroissement du CO2 lors de la saison chaude.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 14/11/18, 09:50

Cela s'explique !

Contrairement à ce qu'on pense, l'Amazonie n'est pas un poumon. Comme toute forêt primaire en équilibre, les arbres sur pied consomment exactement autant de CO² que n'en dégagent la décomposition, au sol, des feuilles mortes, des troncs tombés à terre et l'activité des différents prédateurs qui se nourrissent de la biomasse produite.

L'Amazonie a une particularité : le fleuve Amazon draine d'énormes quantités de... substances humiques dissoutes dans les quantités énormes de pluies. Ce qui fait de ce fleuve un fleuve aux eaux légèrement "marron transparent" comme les eaux de tourbières (se rappeler des reportages sur les piranhas) - hormis les limons qu'il entraine lors des pluies (il devient alors plus chocolat clair). Et donc, la forêt Amazonienne est légèrement déficitaire car ce C là va dans les fosses océaniques au large de l'Amazone !!!

Étonnant, non ?

En fait, la "couleur" normale sur la carte de la NASA devrait être celle de l'Amazone. C'est ce qu'il devrait y avoir partout. Même cultivée, ailleurs, la terre serait en équilibre. L'excès de jaune/orange/rouge signe nos émissions de CO² d'origine fossile - et la cause du réchauffement climatique.

NB : Mon potager est un "puits de carbone" au moins aussi efficace que l'Amazone. Probablement même plus ! Il y a actuellement un énorme stockage via les fibres du foin qui se transforment en substances humiques stables, qui noircissent le sol. Cela constitue un stockage efficace et longe durée du carbone !
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 14/11/18, 11:35

JardinierAmateur a écrit :Certains engrais vert sont idéals pour nettoyer une parcelle.
http://binette-et-cornichon.com/a/utiliser-engrais-verts/
Et ça permet d'entretenir la rhizosphere même en hiver


Je rappelle cette version simple, trop simple. Et par conséquent simpliste. Mais qui tient en quelques lignes. Donc qui plait. D'autant plus que "idéals", cela fait rêver !

J'avais promis des précisions. Les voilà.

a) L'INRA travaille depuis bien une dizaine d'années (à Rennes, Dijon ou Grignon) sur ce qui s'appelle la "biofumigation", qui consiste à utiliser des moutardes sauvages, des radis fourragers ou des navets entre les cultures de légumes ou en engrais verts.

b) Il est avéré que ces plantes émettent des molécules appelées des glucosinolates, qui ont une activité antigerminative pour les spores de champignons.

c) L’efficacité (relative : comme toujours en lutte "bio", on n'élimine pas, on régule !) est prouvée dans le cas de la lutte contre le Rhizoctonia de la betterave (un parasite des racines de betteraves) : le nombre de racines attaquées est réduit de 40 à 50 % et les surfaces nécrosées (abimées) des racines de 20 à 25 % si on enterre superficiellement les crucifères.

d) L’efficacité dépend de différents facteurs, non encore tous maîtrisés. Notamment du fait si on broie et enterre ou pas...

e) Enfin et surtout, ces glucosinolates peuvent détruire les champignons mycorhiziens et certaines bactéries, utiles.

f) Les chercheurs craignent aussi que les champignons pathogènes (responsables des maladies) ne développent, face à un usage répété et généralise, une résistance à ces molécules naturelles. Je ne cesse de répéter que rien n'est jamais tout beau ou tout mauvais... Comme je ne cesse de répéter que ce n'est pas parce qu'une molécule est naturelle qu'elle échappe aux défauts qu'on met en général sur le dos des molécules "de synthèse" (ici, la possible apparition d'une résistance - c'est pourtant un principe fondamental du vivant qu'une espèce attaquée, ici le champignon par le glucosinolate des crucifères, se défend en essayant de contourner cette agression ; pourquoi les "bio" préfèrent-ils souvent croire à des solutions miraculeuses - puisque naturelles - plutôt que de comprendre le vivant ?????).

On voit donc que si on la développe, la réalité est bien moins "miraculeuse" ou "parfaite", qu'elle est beaucoup plus incertaine et hasardeuse. Ces développements intéressent peu de monde. Chacun préfère une solution miraculeuse et simple. "Bla bla" me répètent les critiques les plus sévères quand je prends le temps d'expliquer ! Ils exigeaient une solution simple !

Cela ne veut absolument pas dire qu'il ne faut pas utiliser ces techniques : il faut, en revanche, cesser de rêver que cela agira comme les produits de synthèse, qui, à l'échelle du vivant, sont des bombes atomiques, avec des effets rapides, souvent totaux (au moins à court terme). Et cesser de penser que c'est sans inconvénient car naturel ! Le passage au "bio" ne peut se concevoir comme un simple remplacement d'un produit de synthèse par un produit naturel (ou ici, une culture). C'est tout un système qu'il faut changer. Je m'interroge quant à l'usage des crucifères en engrais verts (ce que je fais actuellement, cette année encore), sans les broyer ni les incorporer : quel effet sur mes champignons mycorhiziens ???? Négligeable ??? Ou faible ??? Je l'espère...

Le meilleur et plus sûr moyen de lutter contre de tels parasites spécifiques (propres à une espèce ou une famille) reste la rotation longue (environ 5 ans). Les recherches citées se situent dans des cadres plus intensifs, avec une seule espèce par parcelle et des rotations rapides (parfois à 3 ans, dans des systèmes très simplifiés pour des raisons économiques - filières de vente, machinisme spécifique). La bonne agronomie est oubliée en route. Alors on cherche des "produits" ou autres solutions simples...
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par être chafoin » 14/11/18, 18:55

Did67 a écrit :Cela s'explique !

Contrairement à ce qu'on pense, l'Amazonie n'est pas un poumon. Comme toute forêt primaire en équilibre, les arbres sur pied consomment exactement autant de CO² que n'en dégagent la décomposition, au sol, des feuilles mortes, des troncs tombés à terre et l'activité des différents prédateurs qui se nourrissent de la biomasse produite.

L'Amazonie a une particularité : le fleuve Amazon draine d'énormes quantités de... substances humiques dissoutes dans les quantités énormes de pluies. Ce qui fait de ce fleuve un fleuve aux eaux légèrement "marron transparent" comme les eaux de tourbières (se rappeler des reportages sur les piranhas) - hormis les limons qu'il entraine lors des pluies (il devient alors plus chocolat clair). Et donc, la forêt Amazonienne est légèrement déficitaire car ce C là va dans les fosses océaniques au large de l'Amazone !!!

Étonnant, non ?
Oui effectivement. Donc, en Afrique on a pas ce déficit car tout (ou presque) le carbone est consommé par les hétérotrophes qui sont sur place et qui le relâchent en grande partie sous forme de gaz en pétant... Vraiment étonnant, je dirais même plus : détonant.

Did67 a écrit :NB : Mon potager est un "puits de carbone" au moins aussi efficace que l'Amazone. Probablement même plus ! Il y a actuellement un énorme stockage via les fibres du foin qui se transforment en substances humiques stables, qui noircissent le sol. Cela constitue un stockage efficace et longe durée du carbone !
Euh...ce stockage dont tu parles, il s'agit bien du C absorbé "en amont" par les herbes de la prairie qui a été ponctionnée pour te fournir ce foin ? Donc le potager de phénoculture comme puits de C est à considérer en cohérence avec cette prairie...Qui d'ailleurs perd l'équivalente capacité de stockage, non ?
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 14/11/18, 19:17

C'est la part de CO² absorbé par la prairie pour produire le foin + la part des légumes laissés sur place + la part des déchets organiques digérés sur place et NON minéralisés (car quand c'est minéralisé, cela repart sous forme de CO²). Cela correspond à la formation de substances humiques par ces différentes matières organiques, peu importe où elles ont poussé.

La séquestration vient du fait que le taux de substances humiques de mon sol augmente. Ce sont en quelque sorte des matières organiques "figées", qui ne vont pas retourner de sitôt dans l'air sous forme de CO². Cela séquestre du carbone pour des centaines d'années...
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Moindreffor » 14/11/18, 20:35

Did67 a écrit :Non, ceci est erroné : même si les plantes respirent jour et nuit (donc rejettent du CO²), et ne photosynthétisent que le jour (en absorbant du CO²), le bilan des deux phénomènes est largement en faveur de l'absorption de CO². Toute la biomasse accumulée par la plante est du CO² (et de l'H2O) qui s'est accumulée. Donc des atomes de C restent dans la plante. Et en masse ! Environ 50 % du poids sec des plantes !

il me semble bien que c'est ce que j'ai dit, le bilan est bien en faveur de absorption du CO2 par les plantes, mais la respiration des plantes n'est pas négligeable, ce qui tue les animaux lors d'épandages d'algues vertes, c'est bien la couche de CO2 plus lourde que l'air qui se forme la nuit au dessus des algues

les animaux notamment les bovins, rejettent le carbone plutôt sous forme de méthane, qui est un gaz qu'on ne trouve pas sur une planète, il est obligatoirement produit par des êtres vivants, c'est pour cela qu'on a créé l'équivalent vache, on transforme les quantités de méthane trouvées dans l'atmosphère d'une planète en un équivalent de nombre de têtes de bétails, et ainsi on peut "penser" que la planète accueille ou non la vie
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Ahmed » 14/11/18, 20:45

Non, lorsque les algues pourrissent, elles relarguent de l'hydrogène sulfuré qui est fortement toxique.
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"Ne croyez surtout pas ce que je vous dis."

 


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