Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
Moindreffor
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Moindreffor » 21/11/18, 20:50

Did67 a écrit :PS : Cela n'est pas fatiguant de ré-écouter toujours la même chose ?

ça serait comme demander à un fan de Johnny si ça l'ennuie d'écouter toujours les mêmes chansons :mrgreen:
non, trêve de plaisanterie, ce qui est intéressant c'est de voir l'évolution de ton discours, comment tout devient clair, limpide et s'organise
et c'est un peu comme un livre audio, car effectivement on peut se passer de la vidéo, à moins d'être fan de ton chapeau :mrgreen:
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Jérôme » 21/11/18, 22:26

Bonjour à tous,
Merci à tous les contributeurs de ce sujet plus qu'intéressant ! Je pense avoir quasiment tout lu et être au fait des divers avantages constatés et de la nécessité d'adapter localement la pratique en fonction notamment du sol et climat de chacun, des matériaux facilement disponibles, etc.
Je vous soumets deux questions un peu en marge du thème "foin" mais qui peuvent tout de même je crois s'insérer dans ce fil.

A/ Nous avons presque tous en France des colonies de faux vernis du Japon (Ailanthus altissima), espèce invasive et extrêmement prolifique. La croissance est très rapide et j'y vois, si on les traite en têtard, une source abondante potentielle pour le BRF avec pour effet non négligeable de les empêcher de grainer. Le problème pourrait être l'ailanthone et ses possibles effets allélopatiques.
Avez-vous déjà testé le BRF d'ailante ?
B/ Je suis dans une région où les étés sont arides. Se pose alors bien sûr le problème de l'arrosage, l'eau étant un facteur très limitant dans mon potager. Dans l'idée de favoriser la vie du sol, je me demande quelle est la pratique la plus profitable :
- goutte à goutte distribuant de faibles quantités à intervalles rapprochés (par exemple 1/2 l tous les deux jours sur chaque pied de tomate)
- apports conséquents plus espacés rechargeant un peu la réserve du sol (par exemple 50 à 60l/m² toutes les trois semaines). J'ai une réserve d'eau de pluie qui me permettrait de le faire deux fois dans l'été, ces chiffres sont donc totalement empiriques et issus de mon seul contexte.
Avez-vous des retours d'expérience ?

Merci !
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Adrien (ex-nico239) » 21/11/18, 22:50

Did67 a écrit :PS : Cela n'est pas fatiguant de ré-écouter toujours la même chose ?


Ouh la non surtout pas....

Car il y a toujours un petit quelque chose à gratter... :mrgreen:
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Adrien (ex-nico239) » 21/11/18, 22:55

Jérôme a écrit :Bonjour à tous,
Merci à tous les contributeurs de ce sujet plus qu'intéressant ! Je pense avoir quasiment tout lu et être au fait des divers avantages constatés et de la nécessité d'adapter localement la pratique en fonction notamment du sol et climat de chacun, des matériaux facilement disponibles, etc.
Je vous soumets deux questions un peu en marge du thème "foin" mais qui peuvent tout de même je crois s'insérer dans ce fil.

A/ Nous avons presque tous en France des colonies de faux vernis du Japon (Ailanthus altissima), espèce invasive et extrêmement prolifique. La croissance est très rapide et j'y vois, si on les traite en têtard, une source abondante potentielle pour le BRF avec pour effet non négligeable de les empêcher de grainer. Le problème pourrait être l'ailanthone et ses possibles effets allélopatiques.
Avez-vous déjà testé le BRF d'ailante ?
B/ Je suis dans une région où les étés sont arides. Se pose alors bien sûr le problème de l'arrosage, l'eau étant un facteur très limitant dans mon potager. Dans l'idée de favoriser la vie du sol, je me demande quelle est la pratique la plus profitable :
- goutte à goutte distribuant de faibles quantités à intervalles rapprochés (par exemple 1/2 l tous les deux jours sur chaque pied de tomate)
- apports conséquents plus espacés rechargeant un peu la réserve du sol (par exemple 50 à 60l/m² toutes les trois semaines). J'ai une réserve d'eau de pluie qui me permettrait de le faire deux fois dans l'été, ces chiffres sont donc totalement empiriques et issus de mon seul contexte.
Avez-vous des retours d'expérience ?

Merci !


J'ai envie de dire que tout ne se voit pas... qui sait si à 1m50 sous la terre tu n'as pas tout ce qu'il faut pour ne pas arroser du tout...

Ceci étant dit as-tu déjà testé?

Quel est ton type de sol?

Ou 2019 sera-t-il ton 1er été?

Et puis le facteur pluie peut s'avérer déterminant : 1 fois par quinzaine et hop y a plus rien à faire... etc et déclinaison en fonction.

Pour les tomates une bonne épaisseur de foin entre les pieds, 1 gros arrosage et hop c'est plus la même non plus (si le sol s'y prête)

Bref les combinaisons sont multiples multiples multiples
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Jérôme » 22/11/18, 01:40

nico239 a écrit :Quel est ton type de sol?

Ou 2019 sera-t-il ton 1er été?

Sol argileux pour le potager, la roche n'est jamais très loin mais il y a d'importantes différences selon les zones.
2019 sera le 3ème été. J'ai donc une idée des difficultés. Je sais par exemple qu'il est impossible de se passer d'arrosage et même si j'ai bien constaté que la forte épaisseur de foin mise "d'instinct" avant de découvrir ce forum a été une vrai aide pour limiter la température du sol et les pertes d'eau,ça ne suffit pas. Une centaine de jours sans pluie (si : 2 x 3mm...) et une chaleur très forte, c'est compliqué !
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par JardinierAmateur » 22/11/18, 08:58

Si tu fais tes propres graines, il y a aussi le fait que tes plants vont s'adapter à tes conditions climatiques et à ton sol, d'année en année.
Que ton sol augmentant son taux de matière organique et de substances humiques va de mieux en mieux retenir l'eau.

Mais quoi qu'il en soit, une plante ne peut se passer d'eau ! Donc arrosage, ou pluie, ou goutte à goutte ...

PErsonnellement, je prefere arroser abondamment peu souvent que peu mais régulièrement. Je parle notamment des tomates la. NE serait ce que pour leur goût.


Bonne continuation
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 22/11/18, 11:02

Soyons précis :

a) l'eau est le PREMIER facteur de production, après le CO² ; l'eau joue plusieurs rôles : 1) c'est le solvant de toutes les réactions du vivant (et c'est un solvant magique) ; 2) c'est la "climatisation" des êtres vivants (par évaporation - transpiration ; sa chaleur latente de vaporisation est une des plus élevées, si ce n'est la plus élevée de tous les liquides) ; 3) c'est un constituant de base du vivant (90 à 95? parfois 98 % d'eau dans les végétaux) ; 4) c'est un des aliments de base des végétaux, qui "consomment" les molécules d'eau comme ils consomment le CO² pour faire de la biomasse (je rappelle l'équation de base du vivant : 6 CO2 + 6 H2O donnent 6 C6H1206 : le glucose ; y'a pas plus simple, c'est la base du vivant !)

b) si on a, sous nos climats, tendance à négliger cela, c'est qu'en général, la "nature" se charge de cela, à travers les précipitations et... la capacité du sol de stocker l'eau (capacité de rétention).

Et j'ai gravement négligé ce paramètre. Les années 2015 et surtout 2018 m'ont tiré l'oreille !!!

Le changement climatique fait que nous devons nous préoccuper davantage de ce facteur.

Se rajoute que nous sommes TRES INEGAUX face à ce facteur : la capacité de rétention en eau des sols, plus exactement la part mobilisable par les plantes (dites RFU - réserve facilement utilisable) est TRES VARIABLE.

Elle dépend de 4 éléments :

a) la texture du sol = les % de sables, limons et argileux ; la meilleure RFU est dans les sols limono-argileux (les argiles pures retiennent trop fortement l'eau ; donc même quand il reste du stock, elle n'est pas toujours "facilement" utilisable).

b) sa teneur en matières organiques, dont les substances humiques, qui se comportent comme des "éponges" ; mais attention à ne pas surévaluer ce paramètre : s'il est exact que la MO peut retenir de 7 à 10 fois son poids en eau, il ne faut pas oublier qu'elle ne représente, même dans un sol bien pourvu que quelques % de la composition du sol ; il reste que c'est LE facteur sur lequel on pourra jouer le plus facilement...

c) l'épaisseur du sol (de la terre fine ; moins de 2 mm de diamètre) ; et là, il y a des inégalités majeures entre un jardinier qui aura 20 cm de terre meuble en haut d'un versant et un autre qui aura 3 m de sol meuble dans une plaine (en plaine d'Alsace, il peut y avoir parfois 30 m de loess = limon éolien) ; il est prudent de considérer que les épaisseurs qui dépassent la profondeur atteinte par les racines / rhizosphère ne compte plus, même si des remontées par capillarités sont probable...

d) la teneur en cailloux, qui, souvent, sont du "lest" (et donc "dilue" le sol utile) - même si certains cailloux peuvent être "poreux"...

Tout cela fait que la RFU, en sortie d'hiver, peut varier de moins de 50 à 70 l / m² chez l'un à plus de 1 000 l chez l'autre.

Inutile de dire que se comparer n'a pas grand sens. Et donner, dans des guides, des "fréquences" d'arrosages ou des quantités n'est pas sérieux !

Donc oui, il nous falloir réviser nos classiques :

a) La couverture du sol ne suffira pas toujours, loin de là... Elle ne crée pas d'eau !!! Elle limite les pertes ! Mais si on part avec un jerrycan de 50 l /m², il est évident que sans pluies ET/OU arrosages, cela ne passera pas. Il faut un ordre de grandeur de 300 l d'eau / m² à une culture...

b) Reste deux voies d'adaptation : 1) l'arrosage (ce qui pose la question de la ressource en eau - je me suis, cette année encore, refusé à utiliser l'eau du robinet, mais mes 8 m3 ont été très très insuffisants ; ils étaient destinés à se remplir au moins deux ou trois fois ; ils ne sont jamais re-remplis !) ; 2) le décalage : comme en Afrique, il va falloir parfois songer à déplacer nos cultures en "saison fraiche" ; j'ai de beaux résultats avec des semis très tardifs de carottes ou de mâches ; poireaux, choux et céleris ont surtout poussés à partir d'octobre... Mais évidemment, sous nos climats, on joue avec les gelées...
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Adrien (ex-nico239) » 22/11/18, 11:42

Did67 a écrit :Soyons précis :

a) l'eau est le PREMIER facteur de production, après le CO²


Dans ta conférence tu insistes également sur la lumière :wink:
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Moindreffor » 22/11/18, 18:44

nico239 a écrit :
Did67 a écrit :Soyons précis :

a) l'eau est le PREMIER facteur de production, après le CO²


Dans ta conférence tu insistes également sur la lumière :wink:

Oui mais heureusement comme pour le CO2, on ne risque pas de manquer de lumière :mrgreen: bien que quand les jours raccourcissent, ça pousse moins bien aussi, et donc pour les cultures tardives c'est aussi un facteur limitant.

pour répondre de façon plus précise à notre ami, j'ai comme à mon habitude cette année, arrosé mes légumes, je dispose d'eau de pluie en quantité et j'ai un tout petit jardin, et comme dis ailleurs j'ai eu une rupture d'approvisionnement en tonte de gazon d'où une faim d'azote, et donc j'ai arrosé consciencieusement chaque pieds, et aucune amélioration, j'ai arrosé plus et toujours rien, et puis j'ai ouvert les yeux come dirai Didier, pour régler ma faim d'azote il faut que je donne à manger à mes légumes, donc il faut que le foin minéralise, mais comme il fait sec ou que les pluies sont trop peu abondantes (elles mouillent le foin de surface, rien de plus) ben la faim d'azote persiste, donc après réflexion j'ai arrêté d'arroser mes légumes pour arroser le foin, et là, la minéralisation s'est mise en route et mes légumes ont repris une belle couleur verte

donc pour moi la question se pose plus en fonction de la quantité d'azote présente dans le sol, si on a un sol riche on peut se contenter d'arroser les pieds de légumes et le goutte à goutte serait à mon avis le mieux, car il y aura moins d'eau qui partira en évaporation directe, si on doit minéraliser le foin, il faut alors passer par un des tuyaux micro-poreux qui vont mouiller le foin par en dessous de façon plus étendue, et si on à vraiment ce qu'il faut en eau encore plus simple les arroseurs de surface qui mouilleront le foin par le dessus et l'eau finira par traverser la couche

voilà mon retour d'expérience de cette année sèche, moi avec ma petite surface , c'est arrosoir et pomme, je mouille le foin, le soir et cela plusieurs fois par semaine et à ce rythme on voit que même en surface il change de couleur

donc arroser c'est donner à boire aux êtres vivants du sol, il en restera toujours assez pour les légumes :mrgreen:
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Jérôme » 22/11/18, 21:14

Si je prends le schéma de cette année, jusqu'en juin le sol était gorgé d'eau (sale coup pour les oignons), puis en juillet-août la chaleur (35, 40°, je n'ose pas imaginer la température du sol avec ça, malgré le foin) a tout séché au point que j'ai été incapable de sortir les pdt.

Intuitivement, j'aurais une préférence pour des apports assez massifs et donc espacés car :
- comme signalé, cela laisse une chance au foin de poursuivre sa transformation sur toute la surface du potager (si on admet que l'eau se répartira) et de continuer à alimenter la plante alors qu'un petit arrosage au pied n'aura cet effet que très localement, s'il y parvient
- au delà de la frontière sol/foin, les organismes présents plus profondément dans le sol peuvent aussi partout continuer leur job
- la plante subirait moins de stress, n'étant pas continuellement "border line" pour l'eau (il y a déjà le problème de la chaleur écrasante qui fait que la plante ferme ses stomates et se bloque en attendant des jours meilleurs, c'est déjà beaucoup)
- même si tout est possible, il doit être plus facile pour une plante de prolonger ses racines si elle en a besoin dans un sol argileux qui n'est pas trop durci pas la sécheresse
- par contre les adventices vont en profiter

Je penche pour un arrosage au tuyau sans lance et en le bougeant peu (deux entrées par m² ?) avec l'idée que l'eau ne mouillera la surface du foin qu'à ces points d'entrée mais que dès qu'elle atteindra le sol elle s'y propagera à peu près uniformément. Le tuyau poreux ferait aussi ça très bien avec l'eau de ville, pour de l'eau de cuve il faudrait filtrer et certainement gérer la pression.
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