Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
mrik
Je comprends l'éconologie
Je comprends l'éconologie
Messages : 71
Inscription : 31/07/17, 19:45
Localisation : normandie
x 10

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par mrik » 23/11/18, 18:56

IMG0010A.jpg
IMG0010A.jpg (8.02 Kio) Consulté 3124 fois

Comme beaucoup, je suppose, je finis de faire mûrir mes dernières tomates en intérieur pour prolonger la saison mais une fois rouge il faut bien dire que le goût n'y est pas.

hypothèse : D'après les "on dit", pour faire rougir les tomates il faut les mettre dans du papier journal.

Expérience faite effectivement quelques unes ont rougi mais sans papier journal elles ont rougi aussi (dans les mêmes proportions, sans étude statistique sérieuse juste une petite comptabilisation)

conclusion : Donc pas de preuve que l'un entraîne l'autre.

Voilà est-ce que les phénoculteurs valident ?
A partir de cette exemple expliquez " si A entraîne B alors Non B entraîne Non A", ceux que ça amuse ! Mais comptez pas sur moi pour ramasser les copies !
0 x
Avatar de l’utilisateur
Adrien (ex-nico239)
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 9845
Inscription : 31/05/17, 15:43
Localisation : 04
x 2150

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Adrien (ex-nico239) » 23/11/18, 19:00

Jérôme a écrit :
nico239 a écrit :Tu peux ombrer à moindre coût avec des arbres si tu veux en planter ou plus modestement avec des tournesols en rang d'oignon...

Moindreffor a écrit :dans ma réflexion je suis sur de l'ombrage artificiel sur certaines zones, et sur de l'ombrage naturel dans d'autres, exemple haricots à rames, tomates, pour les salades par exemple, artificiel pour les plants fraîchement repiqués

Le problème avec le tournesol ou les haricots est qu'eux-mêmes vont avoir besoin de conditions raisonnables pour croître. Si on se place dans l'optique 'cagnard' ils vont avoir du mal à être suffisamment luxuriants pour être efficaces. J'exagère un peu mais pas tant que ça, dans ma région les champs de tournesols font pitié.
La solution type agroforesterie dense est séduisante mais ce sera bien long avant d'avoir une ombre significative. Quand le jardinier a un certain âge il aimerait ne pas trop tarder...
C'est pour cela qu'un toit de filet d'ombrage tendu à 2.50m me semblait bien. C'est aussi une protection contre la grêle. Mais c'est cher (1.8€/m² pour seulement le filet) et laid (plastique beurk).


Le rapport coût fatigue de l'achat et de la pose des voiles d'ombrage est à comparer avec semer, arroser les plantes d'ombrage en plus des autres et ne rien faire de plus .... c'est un choix :wink:
0 x
Avatar de l’utilisateur
être chafoin
Grand Econologue
Grand Econologue
Messages : 1202
Inscription : 20/05/18, 23:11
Localisation : Gironde
x 97

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par être chafoin » 23/11/18, 22:20

mrik a écrit :IMG0010A.jpg
Comme beaucoup, je suppose, je finis de faire mûrir mes dernières tomates en intérieur pour prolonger la saison mais une fois rouge il faut bien dire que le goût n'y est pas.

hypothèse : D'après les "on dit", pour faire rougir les tomates il faut les mettre dans du papier journal.
Apparemment c'est le gaz éthilène produit par certains fruits et légumes eux-mêmes qui finit la maturation des tomates. Peut-être que le fait de les envelopper fait que le gaz en question reste plus facilement près du fruit/légume.
Néanmoins à cette période effectivement même si elles rougissent, elles n'ont pas vu le soleil suffisamment ou suffisamment longtemps par rapport au rythme biologique du fruit en regard de celui de la journée. A mon avis c'est le manque de soleil qui fait qu'elles ne peuvent développer correctement leur saveur (notamment les sucres,...) et à cela on ne peut désormais plus rien y faire !

2-5-640x450.jpg
2-5-640x450.jpg (130.11 Kio) Consulté 3113 fois
D'ailleurs pour faire le lien avec la question de l'ombrage : faut-il vraiment ombrer les tomates qui ont tellement besoin de ce soleil ? Cela ne me paraît pas simple : certains tentent d'ombrer juste le soleil de midi (exemple de la vigne que Laurent Welsh conduit au centre de ses serres) mais comment cela se fait-il que les producteurs de tomates en Italie ne gèrent pas du tout cette question dans leurs cultures de plein champ ? Trop compliqué ? A cause des variétés de tomates qui sont "trafiquées" pour mieux résister ? Parce qu'ils ont de quoi irriguer ?

Pour ma part, j'ai imaginé des systèmes de fils suspendus en hauteur sur lesquels on ferait pousser par exemple des cucurbitacées ou fruits/légumes qui courent vite (potirons ?lianes ? Liseron des haies ?...). Ces fils doivent pouvoir être déplacés grâce à des anneaux afin d'avoir toujours la possibilité de déplacer/enlever l'ombre... mais c'est un peu lourd à mettre en place !...
1 x
Avatar de l’utilisateur
Did67
Modérateur
Modérateur
Messages : 20362
Inscription : 20/01/08, 16:34
Localisation : Alsace
x 8685

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 23/11/18, 22:59

Oui, c'est l'éthylène qui fait rougir les tomates, jaunir les bananes... Donc la "fin de la maturation physiologique" (c'est la formation des sucres à partir d'acides, la formation des arômes, etc) est pilotée par ce gaz.

Envelopper les tomates avec un papier va contenir le gaz. Tu peux accélérer en emballant avec des bananes mûres, qui émettent beaucoup d'éthylène.

Cependant, un fruit ainsi "maturé", s'il n'a pas "photosynthétisé" suffisamment avant, ne pourra avoir toutes les molécules complexes qui forment les arômes...

Ce sera un fruit "rouge", apparemment mûr, mais physiologiquement incomplètement mûr...
1 x
Avatar de l’utilisateur
Did67
Modérateur
Modérateur
Messages : 20362
Inscription : 20/01/08, 16:34
Localisation : Alsace
x 8685

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 23/11/18, 23:08

mrik a écrit :A partir de cette exemple expliquez " si A entraîne B alors Non B entraîne Non A",


C'est vrai que ce principe de causalité n'est pas simple à traduire en mots de tous les jours.

Si je veux affirmer que c'est le "papier journal enveloppant les tomates vertes qui les fait rougir"...

A = enveloppé dans du papier journal
B = rougissement des tomates

Donc il faut :

a) que toutes les tomates enveloppées rougissent (A entraine B)

b) mais il faut aussi que toutes les tomates restées vertes (non B) ne soient pas emballées (non A) [non B entraine non A].

Pas si compliqué finalement !

Alors seulement je peux affirmer que l'emballage des tomates entraine le rougissement.

Ce n'est pas le cas.

Pour une raison simple : ce n'est pas le papier journal la "cause" ; dans ta corbeille, comme ne pleine nature, l'éthylène se répand mais donne une signal chimique (communication par les gaz). C'est juste que le journal "confine" le gaz et augmente l’efficacité du processus.
1 x
Moindreffor
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 5830
Inscription : 27/05/17, 22:20
Localisation : limite entre le Nord et l'Aisne
x 957

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Moindreffor » 24/11/18, 11:39

être chafoin a écrit :
mrik a écrit :IMG0010A.jpg
Comme beaucoup, je suppose, je finis de faire mûrir mes dernières tomates en intérieur pour prolonger la saison mais une fois rouge il faut bien dire que le goût n'y est pas.

hypothèse : D'après les "on dit", pour faire rougir les tomates il faut les mettre dans du papier journal.
Apparemment c'est le gaz éthilène produit par certains fruits et légumes eux-mêmes qui finit la maturation des tomates. Peut-être que le fait de les envelopper fait que le gaz en question reste plus facilement près du fruit/légume.
Néanmoins à cette période effectivement même si elles rougissent, elles n'ont pas vu le soleil suffisamment ou suffisamment longtemps par rapport au rythme biologique du fruit en regard de celui de la journée. A mon avis c'est le manque de soleil qui fait qu'elles ne peuvent développer correctement leur saveur (notamment les sucres,...) et à cela on ne peut désormais plus rien y faire !

2-5-640x450.jpg
D'ailleurs pour faire le lien avec la question de l'ombrage : faut-il vraiment ombrer les tomates qui ont tellement besoin de ce soleil ? Cela ne me paraît pas simple : certains tentent d'ombrer juste le soleil de midi (exemple de la vigne que Laurent Welsh conduit au centre de ses serres) mais comment cela se fait-il que les producteurs de tomates en Italie ne gèrent pas du tout cette question dans leurs cultures de plein champ ? Trop compliqué ? A cause des variétés de tomates qui sont "trafiquées" pour mieux résister ? Parce qu'ils ont de quoi irriguer ?

Pour ma part, j'ai imaginé des systèmes de fils suspendus en hauteur sur lesquels on ferait pousser par exemple des cucurbitacées ou fruits/légumes qui courent vite (potirons ?lianes ? Liseron des haies ?...). Ces fils doivent pouvoir être déplacés grâce à des anneaux afin d'avoir toujours la possibilité de déplacer/enlever l'ombre... mais c'est un peu lourd à mettre en place !...

personnellement je vois plus la tomate comme un légume pour faire de l'ombre à d'autres légumes, si certaines tomates on pris des coups de Soleil cette année, c'est à cause de ma faim d'azote, les pieds n'ont pas développés suffisamment de feuilles ou trop petites
0 x
"Ceux qui ont les plus grandes oreilles ne sont pas ceux qui entendent le mieux"
(de Moi)
Avatar de l’utilisateur
être chafoin
Grand Econologue
Grand Econologue
Messages : 1202
Inscription : 20/05/18, 23:11
Localisation : Gironde
x 97

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par être chafoin » 24/11/18, 23:32

Did67 a écrit :Cependant, un fruit ainsi "maturé", s'il n'a pas "photosynthétisé" suffisamment avant, ne pourra avoir toutes les molécules complexes qui forment les arômes...
Un petit point sur ces arômes, comment favoriser ces molécules complexes ? J'imagine la question incommensurable et déjà évoquée...mais c'est quand même la question qui me préoccupe peut-être le plus !
0 x
Avatar de l’utilisateur
Did67
Modérateur
Modérateur
Messages : 20362
Inscription : 20/01/08, 16:34
Localisation : Alsace
x 8685

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 25/11/18, 10:29

Là, je vais vous décevoir ! C'est au-delà de mes connaissances en biochimie.

Pour ce qui est des sucres, c'est d'évidence le produit assez direct de la photosynthèse... Donc plus de soleil (d'où mes "réticences" à ombrager autrement que dans dans des situations extrêmes - du coté de Tenerife, Ouarzazate ou Tamanrasset...).

Les arômes, vitamines, etc sont parfois des molécules plus complexes, souvent des "essences", donc des molécules ayant des "squelettes" carbonés cycliques, plus particulièrement phénoliques (les phénols sont des cycles benzéniques ayant une fonction "alcool", d'où le "-ol"). C'est cycles sont plus ardus à synthétiser (et à détruire - ils sont notamment recyclés dans les substances humiques).

Je vais donc prendre ma casquette de béotien !

a) plus on "pousse"" les légumes coté "rendement", donc "production de biomasse au kg", par des apports importants d'azote (ammonitrate chimique ou composts "bien mûrs" ou excès de foin...°, et plus ces molécules précieuses vont se diluer dans cette biomasse...

b) je fais l'hypothèse que les plantes nourries par les "réseaux trophiques du sol", reçoivent non seulement des éléments minéraux assimilables ; elles reçoivent aussi des molécules plus complexes, pouvant entrer dans la fabrication des vitamines / arômes ou être un catalyseur de la synthèse de ces molécules... Hypothèse donc.

c) je fais aussi l'hypothèse que certaines de ces molécules jouent des rôles dans la communication gazeuse et dans les réactions de défense de ces plantes contre les agressions ; dès lors, moins on les protège par des traitements (chimiques ou ...naturels !) et moins elles ont à se défendre ; et moins elles vont synthétiser des molécules complexes ; on commence à connaître un peu (mais il faudrait que je révise), le rôle d'éliciteurs ("stimulateur de défenses naturelles") que jouent certaines molécules qu'on trouve dans les végétaux (l'acide salicylique - "aspirine" - est ainsi un des éliciteurs du vivant ; les acides jasmoniques sont un autre éliciteur qu'on commence à connaître - et il semble que les deux voies sont incompatibles ; c'est horriblement compliqué !). Tout est donc une question de doigté. Exposer un peu à des agressions, mais bien entendu, ne pas se laisser bouffer...

Voilà comment je m'explique un résultat qui "saute à la bouche" : mes légumes sont parfois trop sucrés (presque écœurants !), très aromatiques (même une variété ultra-moderne de tomates a reçu de nombreux "miam-maim" de la part de mes invités qui ne savaient pas que c'était une hydbride "long-life" !) et se conservent sans problème (en général)...
2 x
phil53
Grand Econologue
Grand Econologue
Messages : 1376
Inscription : 25/04/08, 10:26
x 202

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par phil53 » 25/11/18, 13:40

Je te croyais par déduction logique, cette année, 3ème année de phenoculture j ai eu des tomates tellement bonnes que je crois ne jamais en avoir goûté de si délicieuses. Pareil pour des choux pomme pourtant de variété ordinaire. Ils étaient fondant au goût incomparable.
Ce sont deux exemples plus significatifs, moins déterminant pour d autres légumes.
Par exemple pour les poireaux c est catastrophique. Ils ne produisent presque rien.
0 x
Avatar de l’utilisateur
Did67
Modérateur
Modérateur
Messages : 20362
Inscription : 20/01/08, 16:34
Localisation : Alsace
x 8685

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 26/11/18, 10:04

Dommage. Le poireau est un alliacé, donc qui ne mycorhize pas. Et par ailleurs, besoin de soufre.

Donc :

a) songer à l'eau : arrosage ???

b) éventuellement, des apports de S (nos sols, surtout les sols alluvionnaires) sont souvent carencés en S, parfois sévèrement. Et on n'y pense pas.

C'est dommage car j'ai eu des poireaux tellement délicieux et "fins au goût" qu'on aurait pensé à des asperges...

Mais cela me fait plaisir que tu confirmes cette qualité gustative inégalée. Et comme déjà indiqué à propos de mon test "aveugle" avec un hybride moderne, inutile de chercher dans les variétés anciennes. L'effet positif d'une culture en terrain vivant sublime l'effet des variétés (si elles sont mal cultivées)... Bien sûr, cela ne dispense pas de cultiver des bonnes variétés, "fondantes, (vraies coeur de boeuf, rose de Berne, etc...).
1 x

 


  • Sujets similaires
    Réponses
    Vues
    Dernier message

Revenir vers « Agriculture: problèmes et pollutions, nouvelles techniques et solutions »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 98 invités