Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 31/12/18, 12:34

Commentaires copiés/collés de Youtube :

"Bonjour Didier, cela fait 3 ans que je met en pratique vos conseils, C est édifiant, j ai réussi à obtenir un équilibre presque parfait, pratiquement pas de maladie, une terre extra pour de beaux et bons légumes. Merci"

Un autre :

"A noter que pour les limaces, personnellement j'utilise du pissenlit en lieu et place de la laitue vireuse, ça marche du tonnerre ! :)"


A ma demande de savoir si c'était fané :

"Oui oui fanées ! Début d'après-midi je fais ma récolte dans un coin du jardin (littéralement *envahi*, merci la nature), une bon gros bouquet, que je froisse légèrement et que je dissémine stratégiquement autour de mes semis / jeunes plants. Avec exactement les mêmes résultats que décrit dans votre vidéo le soir venu (à la frontale ici aussi...)."
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 31/12/18, 13:03

Deux ou trois jours d'absence, me voilà largué...

1) Ce passage du livre (sur les légumineuses / association) est un de ceux qui je suis en train "d'améliorer" et de ré-écrire.

2) Je n'ai pas fait d'associations "organisées" et "observées".

Je déroule donc de la "théorie", basée sur ce qui est "généralement admis", sur des essais de l'INRA (qui a quantifié les quantités d'azote fixées ET mesuré le "feed-back" négatif), et toujours sur ma façon "analyse de la cohérence du vivant / si ça dure depuis si longtemps, c'est que cela ne fait pas n'importe quoi !" - "le vivant ne se tire pas une balle dans le pied".

3) Il me parait donc "probable" - mais c'est une supputation (faut que je le précise dans le livre, par honnêteté) - que si je mets que des haricots, disons 3 rangs, ils fixent moins, par pied, car le sol sera plus riche que si je mets 2 rangs de patates + 1 rang de haricots au milieu ; dans ce second cas, les patates absorbent plus d'azote que les haricots, qui en "fixe" une partie ; la teneur dans le sol autour des haricots baisse dans le cas de l'association, le feed-back négatif "boostera" la fixation ; le haricot consacrera plus d'énergie (de glucides) à alimenter les bactéries fixatrices, donc les haricots seront moins productifs ; globalement, la quantité d'azote fixée par ce rang de haricots sera supérieur à ce qu'aurait fixé ce même rang au milieu de deux rangs de haricots qui s'autosuffisent disons à 50 % (mais sans doute pas que les 3 rangs de haricots ; comme quoi, le protocole serait compliqué !).

Compliqué ! Même si cela parait simple...

4) Les nodosités fonctionnelles sont roses car il se forme une moélcule très voisine de l'hémoglobine (la leghémoglobine). Cette molécule fixe l'oxygène, qui empêcherait la fixation (l'oxygène à un effet inhibitif sur la réaction. Et en même temps, elle alimente les bactéries en oxygène - ce sont des ex-aérobies).

Donc si les nodosités sont roses quand on les coupe, ça "saigne", c'est que cela marche ! Si elles ne le sont pas, c'est qu'elles ne sont pas fonctionnelles... Cela permettra à chacun "d'évaluer" l'efficacité de la fixation sur ses haricots. Et je pense que nombreux seront ceux qui seront surpris !!! Ils comprendront ce que je veux dire quand je dis que sur internet, souvent, on écrit à peu très n'importe quoi !

5) Si on part d'une culture de haricots dans un sol pauvre, 50 % environ, selon des essais INRA, proviendra de la fixation. Les 50 autres % étant déjà dans le stock du sol.

Tu récoltes tes haricots (gousses) et tu laisses le reste (la majorité de la biomasse, en fait) : feuilles, tiges, racines. 50 % de l'azote dans ces résidus, qui sera libéré dans le sol lors de la décomposition de ces restes, provenait de l'atmopshère et fait désormais partie des stocks du sol. Donc l'effet sur la culture suivante est évident. Et sauf à fertiliser comme un malade, tout agriculteur l'observe. Je cite Pline l'ancien qui le relève ou Olivier de Serres. C'est ça le mécanisme qu'on peut booster en créant ou exagérant la faim d'azote (par des matériaux riche en C et pauvres en N) ET en utilisant des légumineuses fourragères (plus fixatrices).
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Moindreffor » 31/12/18, 13:07

Did67 a écrit :Commentaires copiés/collés de Youtube :

"Bonjour Didier, cela fait 3 ans que je met en pratique vos conseils, C est édifiant, j ai réussi à obtenir un équilibre presque parfait, pratiquement pas de maladie, une terre extra pour de beaux et bons légumes. Merci"

Un autre :

"A noter que pour les limaces, personnellement j'utilise du pissenlit en lieu et place de la laitue vireuse, ça marche du tonnerre ! :)"


A ma demande de savoir si c'était fané :

"Oui oui fanées ! Début d'après-midi je fais ma récolte dans un coin du jardin (littéralement *envahi*, merci la nature), une bon gros bouquet, que je froisse légèrement et que je dissémine stratégiquement autour de mes semis / jeunes plants. Avec exactement les mêmes résultats que décrit dans votre vidéo le soir venu (à la frontale ici aussi...)."

très intéressant car ça les pissenlits j'en ai :mrgreen: plein la pelouse :( mais bon je dois aussi avoir des coquelicots (en fait j'espère que ceux de cette année se sont ressemés), donc une pelouse de moins en moins conventionnelle, il faut y aller par petites doses avec madame...
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 31/12/18, 13:17

Moindreffor a écrit :la légumineuse stocke ce qu'elle a en plus, elle consomme déjà une partie de ce qu'elle absorbe, donc si mes haricots ont été peu productifs c'est qu'ils n'ont pas su prendre assez d'azote atmo rien que pour eux, donc delas à en stocker pour l'année suivante...


Attention à deux choses :

a) Du fait du feed-back négatif, la fixation symbiotique ne va jamais "bourrer" un sol ! N'importe quel physicien ou mathématicien te démontrera qu'un système régulé avec feed-back négatif tend, mathématiquement, vers un "niveau moyen". Pour une raison évident : si le sol devient riche, la légumineuse diminue la fixation...

Tout conducteur ayant une petite cylindrée le connait : il a beau rouler pied au plancher, au fur et à mesure que la vitesse augmente, la résistance de l'air augmente (c'est assimilable à u feed-back négatif). La voiture accélère de moins en moins et à un moment donnée, la vitesse, sur le plat, plafonne. Ma C1 ne franchissait pas les 140 ou 145 !

b) Se rajoute que la fixation est énergivore : plus la légumineuse va fixer d'azote, et plus elle consomme le produit de sa photosynthèse pour cela. Donc là encore, on va tendre vers un équilibre : l'azote fixé va favoriser la croissance, en levant un des freins majeurs, mais une part croissante de la photosynthèse va être consommée par les bactéries dans les nodosités. Et donc la productivité (feuille et surtout fruits - les gousses) diminue !!!

Pour vous en persuader : essayez de trouver une vieille luzernière et vous verrez que sa productivité décroit, malgré la fixation symbiotique ! Ou marchez dans une prairie naturelle en moyenne montagne : malgré la présence de légumineuses (trèfles blanc ou violet, luzerne lupuline à fleurs jaune, lotier corniculé à fleurs jaunes aussi), le productivité est modeste. Rien à voir avec une prairie temporaire, fertilisée par l'homme.

Pour moi, inutile d'aller beaucoup plus loin sur ce débat. Il suffit de regarder. Les yeux ouverts, pas cernés de dogmes, de vanité ou de que sais-je, j'entends !
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Moindreffor » 31/12/18, 13:19

Did67 a écrit :5) Si on part d'une culture de haricots dans un sol pauvre, 50 % environ, selon des essais INRA, proviendra de la fixation. Les 50 autres % étant déjà dans le stock du sol.

Tu récoltes tes haricots (gousses) et tu laisses le reste (la majorité de la biomasse, en fait) : feuilles, tiges, racines. 50 % de l'azote dans ces résidus, qui sera libéré dans le sol lors de la décomposition de ces restes, provenait de l'atmopshère et fait désormais partie des stocks du sol. Donc l'effet sur la culture suivante est évident. Et sauf à fertiliser comme un malade, tout agriculture l'observe. Je cite Pline l'ancien qui le relève ou Olivier de Serres. C'est ça le mécanisme qu'on peut booster en créant ou exagérant la faim d'azote (par des matériaux riche en C et pauvres en N) ET en utilisant des légumineuses fourragères (plus fixatrices).

je pense que les points précédents sont intéressants, mais demandent du travail et de la place que nous n'avons pas obligatoirement et des moyens d'investigations que nous ne possédons pas, par contre le point 5 est bien connu et est depuis longtemps utilisé, donc je ne disconviens pas que chercher à faire évoluer un système ou une méthode soit utile mais est-ce vraiment obligé de vouloir couper les cheveux en quatre

réfléchir dans le transat OK, mais que cette réflexion aboutissent à un surplus de travail, ne nous éloignons nous pas de l'objectif du PP
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 31/12/18, 13:22

A regarder en replay (jusqu'à ce soir : URGENT !)

Un "film" (reportage - sans aucun doute scénarisé) spectaculaire, avec des vues d'un orvet croquant une limace ou de frelons croquant des chenilles (pour ce qui nous intéresse ici) : La vie secrète des animaux du village

https://www.france.tv/documentaires/ani ... llage.html
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Moindreffor » 31/12/18, 13:27

Did67 a écrit :
Moindreffor a écrit :la légumineuse stocke ce qu'elle a en plus, elle consomme déjà une partie de ce qu'elle absorbe, donc si mes haricots ont été peu productifs c'est qu'ils n'ont pas su prendre assez d'azote atmo rien que pour eux, donc delas à en stocker pour l'année suivante...


Attention à deux choses :

a) Du fait du feed-back négatif, la fixation symbiotique ne va jamais "bourrer" un sol ! N'importe quel physicien ou mathématicien te démontrera qu'un système régulé avec feed-back négatif tend, mathématiquement, vers un "niveau moyen". Pour une raison évident : si le sol devient riche, la légumineuse diminue la fixation...

Tout conducteur ayant une petite cylindrée le connait : il a beau rouler pied au plancher, au fur et à mesure que la vitesse augmente, la résistance de l'air augmente (c'est assimilable à u feed-back négatif). La voiture accélère de moins en moins et à un moment donnée, la vitesse, sur le plat, plafonne. Ma C1 ne franchissait pas les 140 ou 145 !

b) Se rajoute que la fixation est énergivore : plus la légumineuse va fixer d'azote, et plus elle consomme le produit de sa photosynthèse pour cela. Donc là encore, on va tendre vers un équilibre : l'azote fixé va favoriser la croissance, en levant un des freins majeurs, mais une part croissante de la photosynthèse va être consommée par les bactéries dans les nodosités. Et donc la productivité (feuille et surtout fruits - les gousses) diminue !!!

Pour vous en persuader : essayez de trouver une vieille luzernière et vous verrez que sa productivité décroit, malgré la fixation symbiotique ! Ou marchez dans une prairie naturelle en moyenne montagne : malgré la présence de légumineuses (trèfles blanc ou violet, luzerne lupuline à fleurs jaune, lotier corniculé à fleurs jaunes aussi), le productivité est modeste. Rien à voir avec une prairie temporaire, fertilisée par l'homme.

Pour moi, inutile d'aller beaucoup plus loin sur ce débat. Il suffit de regarder. Les yeux ouverts, pas cernés de dogmes, de vanité ou de que sais-je, j'entends !

c'est ce que j'essaie de dire, la nature a inventé un système qui fonctionne, je pense qu'il est illusoire de vouloir booster humainement ce système, croire que l'homme peut améliorer en quelques années ce que la nature amis des millions d'années à perfectionner, c'est une nouvelle fois vouloir jouer au mégélo
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 31/12/18, 13:57

Pour ma part, je pense qu'on peut "booster" le système, à condition de "pousser" dans le bon sens. Et avec mesure (en sachant des limites, le fonctionnement profond des mécanismes).

On peut laisser "divaguer" un troupeau. On peut aussi le nourrir en période maigre, le "conduire" vers une étable pour le traire, etc...

L'éternelle question des "curseurs" : où les placer ??? Chacun sa réponse.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Moindreffor » 31/12/18, 15:04

Did67 a écrit :Pour ma part, je pense qu'on peut "booster" le système, à condition de "pousser" dans le bon sens. Et avec mesure (en sachant des limites, le fonctionnement profond des mécanismes).

On pute laisser "divaguer" un troupeau. On peut aussi le nourrir en période maigre, le "conduire" vers une étable pour le traire, etc...

L'éternelle question des "curseurs" : où les placer ??? Chacun sa réponse.

oui mais là on parle d'hétérotrophes, booster des autotrophes en les associant, c'est un doux rêve, s'il suffisait d'associer facilement certaines plantes avec d'autres pour augmenter la fertilité des sols, je pense qu'on aurait augmenter les rendements bien avant l'arrivée des engrais chimiques et de la sélection moderne des semences, l'homme à tout de même quelques millénaires de culture derrière lui

laisser en terre les racines de légumineuses pour apporter de l'azote l'année suivante, c'est booster les autotrophes effectivement, je me contenterai de ce curseur là, mais j'encourage tous ceux qui veulent aller plus loin d'essayer et de nous faire partager leurs découvertes, je ne reste pas pour autant figé, je garde l'esprit ouvert

le foin n'est pas une ressource en voie de disparition, pas trop concurrentielle malgré ce que certains peuvent dire et ensuite, je pense que Didier (même si nous pouvons aussi le faire nous même) nous a déjà donné pas mal de pistes pour trouver des alternatives au foin, donc pour moi quand on a compris le rôle du sol vivant, à nous d'élever le niveau de vie de notre sol (oui ça c'est aussi booster) pour booster notre potager
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Adrien (ex-nico239) » 31/12/18, 16:27

Did67 a écrit :Un autre :

"A noter que pour les limaces, personnellement j'utilise du pissenlit en lieu et place de la laitue vireuse, ça marche du tonnerre ! :)"


A ma demande de savoir si c'était fané :

"Oui oui fanées ! Début d'après-midi je fais ma récolte dans un coin du jardin (littéralement *envahi*, merci la nature), une bon gros bouquet, que je froisse légèrement et que je dissémine stratégiquement autour de mes semis / jeunes plants. Avec exactement les mêmes résultats que décrit dans votre vidéo le soir venu (à la frontale ici aussi...)."


Le truc serait de balancer des pissenlits froissés pour éloigner les limaces c'est cela? :?:
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