VetusLignum a écrit :
Petit UP là-dessus, car j'aurais bien aimé qu'on en discute...
Pour ma part, pas grand chose à dire car je n'ai pas lu Ducerf, ni écouté une de ses conférences...
Sur les plantes bioindicatrices :
a) elles ne sont, en général, qu'indicatrices ; telle plante "calcicole" peut se trouver en terrain légèrement acide ; j'ai régulièrement des plantains (majeurs essentiellement, mais pas que), dans mon sol aggradé "pur beurre" [donc s'il PEUT s'installer en sol très compact - j'en vois par exemple sur un chemin enherbé où passent des tracteurs dans une prairie - il ne s'installe pas QUE en sol compact !]
b) les indications peuvent être "polluées" par les actions de l'homme : on peut redresser le pH, mais telle plante calcicole restera encore pendant des dizaines d'années ; l'ortie qui s'est installée à la faveur d'un tas de tontes de gazon qu'on a laissé pourrir sur place, sera encore présente 10 ans après !
c) à mon sens, c'est plus une dynamique qu'il faut voir : l'installation et la progression d'un "bouquet" de plantes indicatrices indiquera, presque à coup sûr, un sol favorable à ce bouquet de plantes...
J'ai mis en ligne une vidéo où on me voit dans 3 endroits différents, une dizaine de m autour de mon jardin, avec 3 flores différentes, en raison de l'action de l'homme. Le "socle", donc la "vraie nature du sol" est la même, j'ai vérifié sur la carte géologique.
Pour le gaillet spécifiquement, je confirme sa tendance à coloniser les sols couverts. Bien le regarder : il s'installe à un endroit, à partir duquel il rayonne. Comme le liseron. Je ne connais pas son secret de la germination et du "perçage" d'une couche, si ce n''est que sa graine est assez grosse. Elle est conçue pour s'accrocher à un animal, et non pas pour "voler" avec un "parachute" comme beaucoup de graines fines, de beaucoup d'adventices. Je pense que c'est ça son secret.
Pour ce qui est d'aimer les sols azotés, je peux te dire que quand j'étais jeune, alors que mes parents n'avaient pas encore découvert les engrais azotés et cultivait des "blés" plus que bio par obligation, donc avec des rendements d'une vingtaine de quintaux / ha, le gaillet était déjà, avec le liseron et le chardon, une "plaie" dans les champs. C'était est une autre "adaptation" qui jouait que la richesse en azote, qui n'existait pas sur blé dans ces systèmes. Là aussi, je suis assez sûr de moi, même si bien entendu mes parents n'ont jamais fait d'analyse du sol. Pour moi, c'est : a) la facilité de venir à "découvert" ; b) celle d'escalader les plantes (ou de couvrir un mulch) pour capter la lumière...
A noter : j'ai parmi les plantes qui trouvent leur place dans mon système, un gaillet qui n'est pas le gratteron (donc qui ne s'accroche pas).