Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
VetusLignum
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par VetusLignum » 24/04/19, 17:42

VetusLignum a écrit :Je pense que, pour l’autonomie, l’idéal serait de pailler avec du BRF issu de la tonte de la haie entourant le jardin.


La haie est d'ailleurs un élément essentiel du jardin, et pourtant le plus souvent ignoré, peut-être parce que sa tonte est pénible.

Et pourtant, elle apporte de nombreux services :
- matières carbonées issues de la tonte, pouvant servir de paillage
- maintien des mycorhizes pendant l'hiver
- biodiversité des insectes et des oiseaux (entre autres), pouvant contribuer à contrôler les ravageurs
- abri contre le vent, ombre
- fruits et baies à consommer
- protection contre les intrusions d'humains ou de bêtes sauvages

Et j'en oublie sûrement...
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Julienmos
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Julienmos » 24/04/19, 17:51

Did67 a écrit :Il me semble que les glus, lorsqu'elles sont humides, restent "meubles". C'est quand cela dessèche qu'il me semble que cela peut et va durcir, comme le fait une colle à tapisserie. Processus qui me semble réversible.


absolument.
J'ai encore été étonné tout à l'heure de la facilité avec laquelle j'ai réussi à creuser un sillon (semis de pois) dans mon sol (non travaillé) sous le foin, sol qui n'étant plus excessivement humide, est devenu parfaitement meuble et que dans cet état, je ne pourrais pas du tout qualifier de collant. C'est sûr, il s'est bien aggradé.

L'effet des glus ou glomalines, j'ai retrouvé l'endroit dans la vidéo suivante, il montre une photo avec d'un côté un sol "témoin" collant car non "traité" et de l'autre un sol plus aéré, poreux, obtenu avec son traitement (donc c'est pas tout à fait désintéressé, il fait partie d'une PME qui vent des produits, dont le nutrigeo censé favoriser les champignons; mais moi, avec mes moins de 100 m² de potager, je me verrais mal acheter un bidon de ce truc qui permet de traiter je ne sais combien d'ha :lol: https://gaiago.eu/conditionneurs-de-sol/

voir à 36:50 dans cette vidéo

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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 24/04/19, 17:57

Eham a écrit :
Je venais aussi pour poser une question sur quelque chose qui m'interroge depuis longtemps et qui m'a encore plus frappé à la lecture du potager du paresseux. Je pense que le point le plus important et ce qui tient à cœur à tout le monde ici c'est de faire du bio et du non labour. Pourtant pour faire les balles de foin c'est souvent des champs qui ont été labourés, jamais ou rarement traités quand même je pense vu que c'est des prairies mais ça implique quand même de grosses machines et c'est emballé avec du plastique ou des ficelles donc pas très écolo. Quand les machines fauchent sur des grandes surfaces comme ça, ça ne doit pas faire du bien à la biodiversité c'est assez évident, surtout qu'il faut plus que la surface du potager à faucher pour faire des couches de foin épaisses.

Ça m'interroge particulièrement parce qu'on fait du foin pour les chevaux ici donc ça représente beaucoup de balles (et beaucoup de plastique à chaque fois ce qui m'horrifie un peu parce que je ramasse déjà beaucoup de vieux déchets plastiques dans les champs).

J'en viens donc à ma question : personne ne s'est posé la question ou a essayé de produire son foin en autonomie ?



Plusieurs choses se croisent. Et pas toutes dans le même sens. Ou dans un sens logique.

1) Même si cela s'est réduit, il existe encore beaucoup de "prairies naturelles", en particulier des parcelles en pente. Ces prairies naturelles n'ont jamais été labouré. Elles sont rarement traitées, tout simplement parce que suite au fauchage, les plantes qui pourraient gêner, comme par miracle, n'existent pas dans les prairies naturelles.

Autre chose sont des "prairies temporaires", qui sont des "champs cultivés en herbes". La graminée entre alors en rotation avec d'autres plantes, maïs ou luzernes, par exemple. Et là, la situation est différente, avec usage possible, voire probable, de pesticides. Et en tout cas, présence de résidus !

2) Donc oui, on peut produire son foin. Il suffit d'avoir les surfaces ! Environ 5 fois autant que la surface en potager - mais cela varie fortement en fonction de la fertilité de la prairie naturelle.

3) L'autonomie est pour moi, un non-sujet. Que la quantité de foin que j'utilise, soit produire chez moi ou chez un agriculteur, cela ne change rien. Un raisonnement global, macro-économique, doit considérer la surface "consommée" pour cela. C'est cela le facteur limitant. Pas à qui elle appartient.

Je me suis exprimé ailleurs sur l'impasse conceptuelle dans laquelle conduit parfois cette obsession de l'autonomie, qui est à contre-sens de l'évolution des activités humaines.

4) Donc oui, un "potager du paresseux" consomme beaucoup plus de surface qu'il n'en occupe.

Et oui, il consomme, si ce foin est fait mécaniquement, du fuel ! Il y a de l'énergie grise dans un PP. C'est peu, comparé à l'agriculture classique. J'ai donné des chiffres ailleurs. Mais ce n'est pas rien.

Mais sauf à ne jamais se déplacer qu'en cheval, âne ou vélo non électrique, il faut faire un bilan beaucoup plus large sur la consommation d'un ménage dans tous ses registres : chauffage, éclairement, internet, nourriture, céréales, pains, légumes... Sinon, on s'expose à des raisonnements du genre khmers verts !

5) A noter, je lis que tu as des chevaux, donc allons-y et poussons les logiques : il y a plus de 700 000 chevaux de loisirs en France, qui consomment des quantités considérables de foin. Environ 25 rouleaux par an (sous forme de foin ou de pâturages si mes calculs "grossiers" sont exacts, avec un certain taux de pertes...).

Est-il plus louable de nourrir des chevaux ou de faire son potager avec cette ressource ????

Je paris que mon arbitrage ne sera pas le tien ?

6) Il existe des exploitations maraichères en Allemagne qui produisent sous couvert de foin et qui le produisent eux-mêmes. Et en effet, rien de tel que du matériel d'élevage recyclé pour cela.

https://mulch-gemuesebau.de/#vorbild

https://mulch-gemuesebau.de/#vorbild

Et à la fin, regarder une machine à planter dans le foin : la murocut.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 24/04/19, 18:11

Julienmos a écrit :
absolument.
J'ai encore été étonné tout à l'heure de la facilité avec laquelle j'ai réussi à creuser un sillon (semis de pois) dans mon sol (non travaillé) sous le foin, sol qui n'étant plus excessivement humide, est devenu parfaitement meuble et que dans cet état, je ne pourrais pas du tout qualifier de collant. C'est sûr, il s'est bien aggradé.

L'effet des glus ou glomalines, j'ai retrouvé l'endroit dans la vidéo suivante, il montre une photo avec d'un côté un sol "témoin" collant car non "traité" et de l'autre un sol plus aéré, poreux, obtenu avec son traitement (donc c'est pas tout à fait désintéressé, il fait partie d'une PME qui vent des produits, dont le nutrigeo censé favoriser les champignons; mais moi, avec mes moins de 100 m² de potager, je me verrais mal acheter un bidon de ce truc qui permet de traiter je ne sais combien d'ha :lol:


Ah, tu me fais plaisir, car je me souviens de tes inquiétudes - ton sol argileux, lourd... Tu avais des doutes en tout cas.

Bon, tu as posé des questions...

Et puis aujourd'hui, tu apportes des réponses.

Pour ce qui est de "traiter" : "business is business". Donc avec l'interdiction des pesticides, on va voir fleurir les marques et les produits "naturels". Et le sraisonnements scientifiques, parfois justes, serviront à vendre...

Relire ou réécouter la conclusion de certaines de mes confs : le nécessaire changement de paradigme.

Ne pas se pose la question "qu'est-ce qu'il faut faire" mais la question "qu'est-ce qu'il ne faut plus faire" !

Ne pas "ensemencer" des terres (sauf situations particulières, de terrils miniers, de zones industrielles, etc) ; juste bine nourrir les organismes - qui sont là (sauf parfois les vers aussi !)... Et cesser les fongicides même naturels qu' autres vendent, etc...

On a tendance à rester, en raison de ses peurs, dans le paradigme 1 : si l'homme ne fait pas ce qu'il faut, cela ne poussera pas ! Alors l'homme a mis des engrais chimiques, et puis des pesticides, il a chamboulé sans cesse la terre... Et puis il a trouvé que c'était mauvais, qu'il fallait du bio, donc des produits naturels... Et il a encore plus travaillé la terre, utilisé des produits naturels à large spectre (roténones, pyrèthres) - encore plus criminels parfois pour l'ecosystème même si moins nocifs en général pour l'homme ! Arrivent maintenant la troisième vague, sur fond de "jardins naturels" et de "permaculture" : il faut ensemencer des organismes naturels, qui construisent la fertilité... nous explique-ton.

On voit donc que "l'outil utilisé, les moyens changent, mais pas le raisonnement. L'homme, ce génie absolu, fils de dieu, doit FAIRE ! Alors il FAIT. Surtout le bordel !!!

Le paradigme 2, c'est de considérer que nous faisons souvent plus de mal que de bien, que souvent nous nous agitons au lieu d'agir... Laissons donc tranquillement ces gens nous expliquer qu'il FAUT... Ils ont forcément tort puisque le système vivant s'est mis en place bien avant l'homme... Bon, on peut gagner beaucoup d'argent en ayant tort, c'est ce qui complique un peu... Et d'un autre coté, le jardinier a tellement peur de mal faire, alors on les connait, ses cordes sensibles !
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Eham » 24/04/19, 23:35

VetusLignum a écrit :Quand les balles sont entourées de plastique, ce n'est plus du foin, mais de l'"enrubannage".
Je pense que, pour l’autonomie, l’idéal serait de pailler avec du BRF issu de la tonte de la haie entourant le jardin. Mais ce ne serait pas forcément suffisant quantitativement.


Je ne parlais pas d'enrubannage mais des filets en plastique autour des balles, on a vite fait d'en perdre des bouts et ça s'envole dans les champs !

La tonte des haies c'est une bonne idée oui. Est-ce qu'on ne peut pas imaginer faire des parcelles avec beaucoup de masse végétal pour en faire du paillage ou cultiver des céréales pour récupérer la paille même si c'est plus pauvre que le foin ?

Did67 a écrit :Oui, absolument.

Et en particulier, elles aiment les plantes ayant du latex ("lait"), une fois fanées.


Merci pour le conseil, je vais essayer avec le pissenlit alors !

Did67 a écrit :Plusieurs choses se croisent. Et pas toutes dans le même sens. Ou dans un sens logique.
[...]



On a effectivement des pentes où la prairie est restée naturelle chez nous mais c'est justement à cause de la pente que la machine ne peut pas passer pour faire du foin ! Si les machines peuvent passer dans les champs je pense que ça reste rarement naturel malheureusement.

Si l'autonomie est un non-sujet, pourquoi ne pas acheter ses légumes au supermarché ? Je ne parle pas d'autonomie pour dire "c'est mon foin je l'ai fait moi même" mais plutôt parce que la façon dont on produit le foin, même si ce n'est pas la pire, va souvent à l'encontre des principes d'écologie, permaculture, non labour, etc.
J'ai des champs consacrés au foin et je me retrouve dans l'impasse pour faire du non labour au final. J'ai cherché des exemple de personnes qui auraient déjà fait ça sur internet et je n'ai rien trouvé, à part tout la doc sur les semis direct mais ça s'adresse aux agriculteurs et il faut forcément investir dans des grosses machines. Ou alors je trouve des machines à traction animale mais c'est inventé et fabriqué dans d'autres pays où il ont moins de ressources que nous.

Je n'essaye pas de dire que ce n'est pas bien d'utiliser du foin dans son potager puisque je le fais moi même. Je trouve ça bien, surtout que quand on a des balles pour des animaux il faut toujours avoir un peu de marge donc à la sortie de l'hiver il en reste presque toujours, autant que ça ne se perde pas.

Par contre je pense que ça ne devrait pas empêcher de penser à des alternatives. Si je peux produire de quoi faire mon paillage sur place c'est effectivement du fuel d'économisé mais aussi ça évite d'avoir un potager en permaculture et sa taille x5 en conventionnel.

Ça n'empêche pas de se questionner sur le reste (électricité, eau, voiture, consommation d'objets, manger ou non de la viande, etc), c'est même important.
Pour moi aller vers l'autonomie c'est logique d'un point de vue écologique mais aussi pour une question de sécurité, on vit dans un monde assez instable et par rapport au réchauffement climatique on arrive à un point de non retour. Donc ça n'engage que moi mais je pense que pour ma génération avoir une capacité d'autonomie ça pourra sûrement s'avérer précieux dans le futur.

Pour ce qui est des chevaux de loisir je suis d'accord à vrai dire. C'est un vrai questionnement pour moi de voir le terrain que ça demande et le nombre de personnes qu'on pourrait nourrir si on cultivait ce terrain. Après c'est comme tout le monde, la réalité me rattrape, les pensions pour chevaux c'est un projet professionnel qui doit me permettre de rembourser mes emprunts. Le jour où il n'y a plus rien à rembourser c'est fort possible que je ne garde que les miens pour cultiver plus et créer des projets en communauté.

Après les chevaux il faut bien les mettre quelque part, la question la plus urgente je pense c'est celle de leur bien être. Ce sont des animaux qui sont fait pour parcourir des km chaque jour, les mettre dans des prés c'est déjà pas idéal et des gens les enferment encore dans des box. Ce qu'il faudrait surtout c'est moins d'animaux domestiques, moins de bétail et moins d'humains mais je ne vois pas grand monde de prêt à réfléchir à ça !

Pour revenir sur le foin, c'est quand même le sujet, ce que je disais plus haut pour les chevaux ce qui est intéressant c'est de planter des haies fourragères. Il paraît que ça garde plus d'éléments nutritifs que le foin en séchant et de toute évidence planter des haies ça ne fait que du bien ! Donc si un jour j'arrive à m'en passer pour les chevaux ça veut dire qu'il n'y aura plus de surplus pour le potager.

Merci pour les liens en tout cas, je regarderai !
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par être chafoin » 25/04/19, 00:47

Eham a écrit :Je réagis un peu tard sur les limaces mais j'ai aussi remarqué et lu qu'elles aimaient les végétaux un peu pourris.
La moutarde (si elle a poussé dans tes engrais verts) marche bien aussi comme appât. L'année dernière ça a limité les dégâts chez moi. Et un agronome avait évoqué aussi l'idée de la semer en plante "compagne" de tes semis de telle sorte que ces semis-martyr de moutarde seraient préférés aux semis de culture (ça a été testé par des agriculteurs je crois).

Eham a écrit :Je venais aussi pour poser une question sur quelque chose qui m'interroge depuis longtemps et qui m'a encore plus frappé à la lecture du potager du paresseux. Je pense que le point le plus important et ce qui tient à cœur à tout le monde ici c'est de faire du bio et du non labour. Pourtant pour faire les balles de foin c'est souvent des champs qui ont été labourés, jamais ou rarement traités quand même je pense vu que c'est des prairies mais ça implique quand même de grosses machines et c'est emballé avec du plastique ou des ficelles donc pas très écolo. Quand les machines fauchent sur des grandes surfaces comme ça, ça ne doit pas faire du bien à la biodiversité c'est assez évident, surtout qu'il faut plus que la surface du potager à faucher pour faire des couches de foin épaisses.

J'en viens donc à ma question : personne ne s'est posé la question ou a essayé de produire son foin en autonomie ?
L'année dernière j'ai réalisé la litière de mon potager à partir de la prairie "permanente" environnante (foin auto-produit et tontes d'herbes hautes). En fait ce n'est pas très compliqué, d'autant que tu ne recherches pas forcément la qualité du fourrage pour bétail. Il suffit donc de faucher quand quelques jours de beaux temps sont annoncés. J'ai fané le foin mais je ne suis pas sûr que ce soit nécessaire, la preuve : la meilleure réussite de tomates s'est faites sur des graminées qui avaient été simplement coupées et séchées sur place sans retournement par le soleil en bordure d'un mur de voisin. Je l'ai récupéré et transporté sur ma prairie fin mai et j'ai planté dedans quelques semaines plus tard. Le problème de cette technique c'est que le foin est un peu jeune peut-être (et encore ici la prairie monte vite et haut), mais avec un lieu de stockage ce serait possible de faire le foin pour l'année suivante. Apparemment tu as de grandes surfaces alors je ne sais si cela te conviendra mais je te conseille quand même le livre de Ian Miller, vu ton approche cela pourrait t'intéresser : Faucher et récolter à la main, faire son foin, ses céréales et entretenir son jardin sans énergies fossiles, ULMER, 2016. Il fait son foin à la faux (plutôt pour du fourrage) et le sèche sur des supports suédois ou de simples perroquets (piquets en bois). Livre clair et pratique.

Concernant ta prairie, pourquoi ne pas laisser partir ton champ en prairie naturelle tout simplement ? Tu as peur de ne pas avoir assez de quantité ? Pourtant tu dis que l'herbe en bordure des champs est jolie...
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par être chafoin » 25/04/19, 02:09

VetusLignum a écrit :OK, donc
forêt : ratio = 9
prairie : ratio = 1/9
idéal : ratio = 4/6 = 2/3

Mais tout ceci est empirique et discutable.

Pour ma part, j'insiste le fait que c'est le ratio optimal absolu (sans compétition) qui nous intéresse, alors que quand on considère la succession écologique, c'est un ratio relatif qu'on observe.
Empirique je ne sais pas, lui il se présente comme un chercheur (c'est aussi un agriculteur apparemment) et ce ratio est celui d'un sol idéal pour lui, d'après ses calculs (je ne sais pas si c'est basé sur ce que tu nommes le ratio absolu ou sur le relatif). Discutable certainement.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par être chafoin » 25/04/19, 02:53

Did67 a écrit :Relire ou réécouter la conclusion de certaines de mes confs : le nécessaire changement de paradigme.

Ne pas se pose la question "qu'est-ce qu'il faut faire" mais la question "qu'est-ce qu'il ne faut plus faire" ! [...]

On a tendance à rester, en raison de ses peurs, dans le paradigme 1 : si l'homme ne fait pas ce qu'il faut, cela ne poussera pas ! Alors l'homme a mis des engrais chimiques, et puis des pesticides, il a chamboulé sans cesse la terre... Et puis il a trouvé que c'était mauvais, qu'il fallait du bio, donc des produits naturels... Et il a encore plus travaillé la terre, utilisé des produits naturels à large spectre (roténones, pyrèthres) - encore plus criminels parfois pour l'ecosystème même si moins nocifs en général pour l'homme ! Arrivent maintenant la troisième vague, sur fond de "jardins naturels" et de "permaculture" : il faut ensemencer des organismes naturels, qui construisent la fertilité... nous explique-ton.
Oui c'est une démarche intéressante à plus d'un titre mais je vais titiller un peu.

Que dire de certains qui un jour se lèvent et vont chercher du foin, beaucoup de foin à mettre dans leur jardin plutôt que de rester à regarder les nuages ! C'est aussi de l'ordre du faire et ça ne ressemble pas trop à la nature ces quantités de vieux foin tous les ans au printemps... Bon c'est vrai que je remarque toujours des vieilles tiges sèches entre les graminées de la prairie naturelle mais bon : l'approche que tu proposes me paraît au final très éloignée du laisser faire la nature comme elle l'a toujours fait, même avant l'arrivée de l'homme. Même si elle s'inspire de divers processus du vivant. Pour prendre un autre exemple et puisqu'on en parlait, les champignons dans le potager. Il faut bien la pensée et l'action des hommes pour tenter d'y convier davantage leurs services.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par jpg43 » 25/04/19, 04:28

Je dispose d'un terrain dont la structure du sol est très variée, une partie s'aggrade facilement sans travail du sol avec couvert de foin provenant en grande partie du terrain, mais une autre parcelle qui par sa disposition me convient bien a été piétinée pendant au moins 20 ans par des chevaux lourds. Elle servait de lieu de nourrissage, j'ai retrouvé jusqu'à 15cm dans le sol au moins 300ficelles de bottes de foin.

J'ai essayé pendant 3 ans un couvert de foin mais j'ai été obligé de greliner pour ammeublir le sol qui assez argileux ressemble pratiquement à du béton de terre donc travail du sol mais je n'ai pas d'autres solution.

J'ai posé la question à Didier mais je ne crois pas avoir eu de réponses : que deviennent les asperges qu'il a laissé sous couvert de foin apparemment sans les planter en terre?

Merci pour la réponse et bravo pour tout.

JP
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Moindreffor » 25/04/19, 09:02

être chafoin a écrit :
Did67 a écrit :Relire ou réécouter la conclusion de certaines de mes confs : le nécessaire changement de paradigme.

Ne pas se pose la question "qu'est-ce qu'il faut faire" mais la question "qu'est-ce qu'il ne faut plus faire" ! [...]

On a tendance à rester, en raison de ses peurs, dans le paradigme 1 : si l'homme ne fait pas ce qu'il faut, cela ne poussera pas ! Alors l'homme a mis des engrais chimiques, et puis des pesticides, il a chamboulé sans cesse la terre... Et puis il a trouvé que c'était mauvais, qu'il fallait du bio, donc des produits naturels... Et il a encore plus travaillé la terre, utilisé des produits naturels à large spectre (roténones, pyrèthres) - encore plus criminels parfois pour l'ecosystème même si moins nocifs en général pour l'homme ! Arrivent maintenant la troisième vague, sur fond de "jardins naturels" et de "permaculture" : il faut ensemencer des organismes naturels, qui construisent la fertilité... nous explique-ton.
Oui c'est une démarche intéressante à plus d'un titre mais je vais titiller un peu.

Que dire de certains qui un jour se lèvent et vont chercher du foin, beaucoup de foin à mettre dans leur jardin plutôt que de rester à regarder les nuages ! C'est aussi de l'ordre du faire et ça ne ressemble pas trop à la nature ces quantités de vieux foin tous les ans au printemps... Bon c'est vrai que je remarque toujours des vieilles tiges sèches entre les graminées de la prairie naturelle mais bon : l'approche que tu proposes me paraît au final très éloignée du laisser faire la nature comme elle l'a toujours fait, même avant l'arrivée de l'homme. Même si elle s'inspire de divers processus du vivant. Pour prendre un autre exemple et puisqu'on en parlait, les champignons dans le potager. Il faut bien la pensée et l'action des hommes pour tenter d'y convier davantage leurs services.

je pense qu'il ne faut pas confondre laisser faire la nature et cultiver son potager en faisant le moins possible
si on laisse faire la nature, on doit retourner au chasseur cueilleur nomade, ce qui n'est pas possible, donc on cultive
apporter du foin c'est déplacer la fertilité produite par une prairie vers ton potager, l'herbe c'est surtout de l'eau, de l'air et de l'énergie solaire, donc au final, tu n'épuises pas la ressource et l'intervention est très limitée, elle se cantonne au déplacement, l'Homme n'intervient en rien dans sa transformation
d'où le questionnement actuel de Didier, comment produire sur place ce qui pourrait remplacer le foin...

après, on est bien sur de la production plus que "bio", mais en tout cas moi je ne suis pas arrivée à la phénoculture par une démarche écolo, donc ça ne me dérange pas que le foin soit produit par un agriculteur qui utilise das machines, le long de la rivière, ça fait plusieurs années que la prairie est fauchée autour du point de pompage d'eau de la ville, que le foin est mis en balle et qu'il pourrit sur place, le lieu est fermé et se sont des balles de 350kg, donc aucun moyen de récupérer

je ne dis pas non plus que la phénoculture n'entre pas dans une démarche globalement écolo, ce qui m'a motivé c'est de pouvoir refaire mon potager après une diminution physique, et comme Didier avant moi avec ses connaissances a su réfléchir à ce problème et y apporter une solution, j'ai emboîté le pas, et donc le but premier était bien de cultiver mon potager

et pour répondre à Eham, il dit bien utiliser son surplus de foin en fin de saison pour son potager, sans potager ce surplus il en ferait quoi?, ben comme pas mal d'agriculteurs qui font du foin, soit leurs bêtes l'ont mangé, soit il l'a vendu, et sinon, ce qui reste est laissé à pourrir, donc oui la phénoculture utilise du foin, mais ce foin n'est pas produit pour la phénoculture, donc au final la phénoculture recycle des déchets de foin, donc quelque part si on recycle un déchet c'est une démarche écolo, non?
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