Eham a écrit :
Je venais aussi pour poser une question sur quelque chose qui m'interroge depuis longtemps et qui m'a encore plus frappé à la lecture du potager du paresseux. Je pense que le point le plus important et ce qui tient à cœur à tout le monde ici c'est de faire du bio et du non labour. Pourtant pour faire les balles de foin c'est souvent des champs qui ont été labourés, jamais ou rarement traités quand même je pense vu que c'est des prairies mais ça implique quand même de grosses machines et c'est emballé avec du plastique ou des ficelles donc pas très écolo. Quand les machines fauchent sur des grandes surfaces comme ça, ça ne doit pas faire du bien à la biodiversité c'est assez évident, surtout qu'il faut plus que la surface du potager à faucher pour faire des couches de foin épaisses.
Ça m'interroge particulièrement parce qu'on fait du foin pour les chevaux ici donc ça représente beaucoup de balles (et beaucoup de plastique à chaque fois ce qui m'horrifie un peu parce que je ramasse déjà beaucoup de vieux déchets plastiques dans les champs).
J'en viens donc à ma question : personne ne s'est posé la question ou a essayé de produire son foin en autonomie ?
Plusieurs choses se croisent. Et pas toutes dans le même sens. Ou dans un sens logique.
1) Même si cela s'est réduit, il existe encore beaucoup de "prairies naturelles", en particulier des parcelles en pente. Ces prairies naturelles n'ont jamais été labouré. Elles sont rarement traitées, tout simplement parce que suite au fauchage, les plantes qui pourraient gêner, comme par miracle, n'existent pas dans les prairies naturelles.
Autre chose sont des "prairies temporaires", qui sont des "champs cultivés en herbes". La graminée entre alors en rotation avec d'autres plantes, maïs ou luzernes, par exemple. Et là, la situation est différente, avec usage possible, voire probable, de pesticides. Et en tout cas, présence de résidus !
2) Donc oui, on peut produire son foin. Il suffit d'avoir les surfaces ! Environ 5 fois autant que la surface en potager - mais cela varie fortement en fonction de la fertilité de la prairie naturelle.
3) L'autonomie est pour moi, un non-sujet. Que la quantité de foin que j'utilise, soit produire chez moi ou chez un agriculteur, cela ne change rien. Un raisonnement global, macro-économique, doit considérer la surface "consommée" pour cela. C'est cela le facteur limitant. Pas à qui elle appartient.
Je me suis exprimé ailleurs sur l'impasse conceptuelle dans laquelle conduit parfois cette obsession de l'autonomie, qui est à contre-sens de l'évolution des activités humaines.
4) Donc oui, un "potager du paresseux" consomme beaucoup plus de surface qu'il n'en occupe.
Et oui, il consomme, si ce foin est fait mécaniquement, du fuel ! Il y a de l'énergie grise dans un PP. C'est peu, comparé à l'agriculture classique. J'ai donné des chiffres ailleurs. Mais ce n'est pas rien.
Mais sauf à ne jamais se déplacer qu'en cheval, âne ou vélo non électrique, il faut faire un bilan beaucoup plus large sur la consommation d'un ménage dans tous ses registres : chauffage, éclairement, internet, nourriture, céréales, pains, légumes... Sinon, on s'expose à des raisonnements du genre khmers verts !
5) A noter, je lis que tu as des chevaux, donc allons-y et poussons les logiques : il y a plus de 700 000 chevaux de loisirs en France, qui consomment des quantités considérables de foin. Environ 25 rouleaux par an (sous forme de foin ou de pâturages si mes calculs "grossiers" sont exacts, avec un certain taux de pertes...).
Est-il plus louable de nourrir des chevaux ou de faire son potager avec cette ressource ????
Je paris que mon arbitrage ne sera pas le tien ?
6) Il existe des exploitations maraichères en Allemagne qui produisent sous couvert de foin et qui le produisent eux-mêmes. Et en effet, rien de tel que du matériel d'élevage recyclé pour cela.
https://mulch-gemuesebau.de/#vorbildhttps://mulch-gemuesebau.de/#vorbildEt à la fin, regarder une machine à planter dans le foin : la murocut.