Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
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Did67
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Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?




par Did67 » 26/05/16, 22:54

phil53 a écrit :
Concernant les limaces, j’ai vu sur un autre site j’ai lu qu’il faillait entre 2 et 4 ans avant que les prédateurs s’installent.
J’utilise du Fermacol, je le mets dans des coquilles d’œuf que je cache sous un pot.
Le pot pour éviter que le pluie fasse fondre le fermacol et que mon petit chien en mange. Les coquilles pour éviter que l’humidité fasse moisir le produit. Je n’ai pas l’impression que les limaces en mangent.
J’en suis arrivé là car avant, j’en répandais sur le sol, ça moisissait assez vite et pareil, j’avais l’impression que personne n’y touchait.


Pour la durée, je pense que cela dépend beaucoup : a) d'où on part (un jardin "matraqué" au coeur d'un désert biologique - par ex des champs cultivés en intensif chimique depuis longtemps) ; b) de l'environnement. Je ne pense pas qu'il faille s'arrêter sur des chiffres...

Je pense que tu parles du Ferramol ? Tu penses que les limaces escaladent tes coquilles ? Je te recommanderai plutôt une barquette plate, genre emballage de tranches de jambon, sous un chapeau "ouvert" de partout...

Mais il est recommandé de les répandre uniformément. Pas de les concentrer en des points : ni dans des récipients, ni juste autour du légume à protéger... Je soupçonne le produit de ne pas être très attractif, donc si les limaces ne tombent pas dessus, elles ne vont aller les chercher...

Mais as-tu des problèmes de limaces ??? Chez moi, quand cela ne disparait plus (et moisi - rassures-toi, c'est comme le foin, moisir veut dire que cela se décompose en éléments utiles pour les plantes - phosphate et fer), c'est que ma population est basse. Il en reste toujours. J'en trouve en épluchant les salades, mais il n'y a plus de dégâts substantiels (pas de petits plants complètement rasés ; les "trous" dans des feuilles ne sont pas un problème).
t
Je ne sais pas bien ce que veut dire "préserve les animaux domestiques" - a priori, cela n'est pas toxique. Mais en mangent-t-ils ? Je ne sais pas.
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Did67
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Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?




par Did67 » 26/05/16, 22:57

phil53 a écrit :Résultat du sondage
Peu de participants, seulement 10
50% mettent en pratique
Tous iront voire les vidéos
50% fabriqueront leur sillonnet
30% feront autrement
Le reste, ils achèteraient peut être.
27% attendent de voir les résultats avant de passer à la pratique

Détails sur le lien suivant :

http://www.askabox.fr/resultats.php?s=9 ... OCXiDa8B6G


1) Oui. 10 personnes, cela ne fait pas un public ! Mais je les salue !

2) Pour les vidéos, faut alors que je remplace le micro (en panne) pour relancer la production, s'il y a une attente unanime. J'ai au moins 30 mn, en je ne sais combien de séquences, mais avec des problèmes techniques ("blocages" lors de l'édition, pour des raisons indéterminées ou problème de son - en raison de cette foutue prise jack de mon émetteur HF) !

La "Sillon'net" affiche 130 vues sur Youtube. A rajouter environ 50 ou 60 vues des versions précédentes, remplacées puis effacées...
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Ahmed
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Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?




par Ahmed » 26/05/16, 23:10

Par rapport au questionnement de Phil53, je crois effectivement que ceux qui seraient les destinataires de ton ouvrage ne seraient pas, a priori, intéressés par des positionnements stratégiques vis-à-vis de tel ou tel courant de réflexion "potagère": ce n'est pas le but de ce que tu décris et si tu t'écartes trop* de cette ligne, ce sera au profit d'une regrettable confusion.

*Bien sûr, cela n'empêche pas d'en toucher quelque mots dans une rubrique liminaire, mais en prenant bien soin de préciser que ton but n'est pas de proposer une énième méthode qui détrônerait touts les autres...
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Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?




par Did67 » 27/05/16, 08:24

Pour l'instant, je ne parle pas de "méthode", mais de "façon de faire".

Et j'insiste dans l'intro sur le fait que chacun doit trouver la sienne, que cela dépend de la situation de chacun (terre, climat, "style" de vie...).
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janic
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Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?




par janic » 27/05/16, 08:48

did bonjour
Par rapport aux autres approches :
- certaines sont claires (l'agriculture biologique certifiée AB) mais chaque production a son cahier des charges ; pour se comparer, il faudrait le faire production par production,
- d'autres labellisées mais plus difficiles (la biodynamie - label Demeter),
- d'autres "normées" (Nature et Progrès), avec un chaire des charges...
- d'autres ne sont absolument pas clairement définies (la permaculture), avec des pratiques bien différentes...

Excellente analyse!
La difficulté, c'est de résumer cela avec précision. Sinon, c'est le "conflit". Rappelles-toi les discussions avec janic sur le "bio"...
c'était surtout une mise au point pour éviter justement ces confusions entre le bio des origines, genre nature et Progrès ou demeter que tu cites, et le bio officialisé bien moins exigeant (une sorte de trahison de l'esprit des pionniers) pour le rendre plus accessible à des paysans moins exigeants en terme de qualité.
Tu as d'ailleurs probablement entendu quelques agro/éleveurs agacés par leur perte de revenu en agriculture classique, se demander s'ils ne devaient pas passer en bio comme s'il suffisait de changer d'étiquette pour que cela leur permettre de gagner plus, alors même que le changement est tel que peu vont jusqu'au bout en terme de conversion (c'est d'ailleurs pourquoi il y a si peu "d'exploitations" (le terme lui même est tout un programme!) en France)
PS: je viens de voir ta vidéo, très intéressante et démonstrative. Toujours dans mes suggestions, il me semble que les deux poignées gagneraient à être tournée de 45° (il suffit de tourner l'ensemble couteaux) afin d'équilibrer la position des appuis qui peuvent être source de douleurs (ergonomie) sur une trop longue durée (courte aussi d'ailleurs!) seul un essai pourra en faire la différence au point de vu ressenti et efficacité.
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Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?




par Did67 » 27/05/16, 09:21

1) Ravi qu'on échange aujourd'hui sereinement...

2) Si j'ai rappelé cet épisode, c'est bien pour montrer la difficulté de la tâche si on veut éviter des malentendus. Or je ne cherche pas à me bagarrer. Sans intérêt pour moi.

Mon "envie" (ce n'est rien de plus), c'est qu'un maximum de gens fassent leur légumes avec un minimum d'effort tout en ayant une qualité supérieure ou équivalente aux magasins. Ou qu'un minimum de gens ne soient dissuadés par ce qu'ils pensent être "compliqué", astreignant...

Je suis toujours consterné quand je vois les gens qui croient que ce que je fais est compliqué et qu'ils n'y arriveraient jamais !

Que ce soit de la "trucmuchiculture", de la "bordeliculture" ou que sais-je, je m'en fous !

[foin se dit "sanos" en grec et "phaenum" en latin ; je n'ai pas encore trouvé de "beau mot" reprenant ces racines !]

3) Car c'était bien ça, notre "accrochage intellectuel". Pour toi, "bio", sans autre précision, c'était forcément le "bio historique", militant, pur en quelque sorte. Pour moi, dans mon affirmation "plus que bio" introduite ici par rapport à ma façon de faire, je ne prétendais que faire mieux que le bio labellisé bio AB tel que chacun le trouve dans le commerce aujourd'hui. Et tel que le rencontrent 95 % des gens qui consomment du "bio" acheté entre Carrefour, Norma, leur supérette et éventuellement le marché du coin.... Donc ceux qui me lisent.

[On va passer sur le fait que les "historiques" pouvaient utiliser des choses qui perturberaient mon jardin - sulfate de cuivres, roténones, pyrèthres...]
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Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?




par Did67 » 27/05/16, 09:34

Did67 a écrit :
- certaines sont claires (l'agriculture biologique certifiée AB) mais chaque production a son cahier des charges ; pour se comparer, il faudrait le faire production par production,



Une précision : il y a un "fond commun".

En gros :

- pas de produits de synthèse (pesticides, engrais) [je ne cesse de râler car on entend sans cesse dire : "sans pesticides" tout court, ce qui n'est pas vrai du tout]
- recours autorisés à des produits naturels [dont je rappelle que certains sont très nuisibles !]
- préférence pour les fertilisations organiques, compostages, etc... [qui, à mon avis, n'optimise pas le travail des vers, en les privant d'une partie de nourriture]
- préférence au "biocontrol" (l'utilisation d'auxiliaires notamment, donc éventuellement leur introduction) [qui, parfois, dérape - cf coccinelles asiatiques]
- préférence à la rotation / travail du sol [ce dernier étant plutôt nuisible] pour le contrôle des adventices et la maîtrise des maladies
- attention portée au bien-être animal [tout en restant de l'élevage]

Ces grands principes sont ensuite traduits, production par production, en un cahier des charges précis. Que seuls les spécialistes connaissent. Et là, cela chipote à mort : tel extrait d'algues purifié est-il encore un produit naturel ? peut-on mettre des sulfites dans le vin ? limitation de la quantité de cuivre même si le sulfate de cuivre est naturel, etc, etc...
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Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?




par janic » 27/05/16, 10:16

[On va passer sur le fait que les "historiques" pouvaient utiliser des choses qui perturberaient mon jardin - sulfate de cuivres, roténones, pyrèthres...]
il y avait de nombreuses polémiques sur l'utilisation du cuivre, Nature et Progrès était fondamentalement contre, mais pas forcément les agriculteurs eux mêmes. Pour les roténones et pyrèthres, il faut se replacer dans le contexte d'évitement des produits de synthèse (base même de l'AB, sinon ce n'est plus du Bio). Que l'on constate que ces produits ne sont pas sans effets négatifs, c'est comme les antibiotiques, c'est une question de choix entre laisser faire la nature et perdre une récolte ou utiliser ces plantes (à doser avec modération!!!!)
Autre point qui n'est pas sans importance! La santé des semences, sachant que celles-ci (au stade agricole industriel) venaient et viennent encore de récoltes chimiques (voir la difficultés des petits céréaliers bio voulant resemer leurs propres graines sans passer par le système en place prévus pour protéger l’industrie, plus que l’agriculture, dont on reconnait lentement l’incidence sur la qualité intrinsèque du produit : semence, plant malades= plante fragile et malade aussi et donc parasitable.
J’ai, comme beaucoup, planté des pommes de terre, il y a de nombreuses années, venant de culture industrielle (en jardinerie) et ces plants furent infestés de doryphores, évidemment, que je récoltais chaque jour avec mes petites mimines.
J’ai laissé des tubercules en terre, sans y toucher, et l’année suivante, il n’y avait plus que peu de doryphores, les années d’après, plus aucun doryphore contrairement au voisinage. Pas de pyrèthre, pas de roténone ou autres produits pouvant être nocifs, éventuellement, pour la santé. Même chose pour les autres plants et graines que j’ai récolté, pas de traitements quels qu’ils soient. Mais je ne suis pas un agriculteur dont la survie dépend de ses récoltes, on peut donc comprendre que leur décision est plus difficile à prendre.

Il n'en reste pas moins vrai qu'on est en accord sur les grandes lignes, comme ta dernière intervention, ce sont juste des précisions particulières
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Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?




par Did67 » 27/05/16, 15:56

1) Oui, j'ai oublié les plants ou semences : normalement, ce sont des semences ou des plants certifiés "bio".

Mais il y a des dérogations, en cas de pénurie...

2) Tu le dis bien : "il faut se replacer dans le contexte d'évitement des produits de synthèse". La réflexion autour de l'agriculture biologique s'est faite "contre" l'agriculture intensive. D'où le dogme autour du symbole de cette intensification à base de chimie : pas de produits de synthèse.

Une réflexion positive aurait été : comment fonctionne mon "système" ? comment puis-je l'améliorer, le booster dans un sens qui m'est favorable ? comment puis-je produire sans lui nuire ?

A propos de la lutte contre certains parasites ou "ennemis", la conclusion aurait été qu'il faut juger les produits selon leur nocivité sur le système. Et il en serait peut-être ressorti que tel produit naturel est plus nocif, pour telle fonction, que tel produit de synthèse !

On aurait pris en compte l'action sur les vers et vu tout le coté toxique du cuivre...

Ce raisonnement "contre" au lieu d'une réflexion systémique "comment ça marche et comment je peux améliorer" sont un peu le péché originel du "bio labellisé AB".

Tu le notes : cela évolue. La roténone a été retirée (réglementairement). Les quantités de cuivre sont limitées par beaucoup de cahier des charges...(maintenant, il reste dans le sol !).

Maintenant, il reste que même aujourd'hui, on a peu de connaissances objectives sur le système "mon sol de jardin" et qu'on est incapable de raisonner ainsi. J'ai mis quelques lignes dans mon bouquin : bientôt, on connaîtra mieux le sol de mars que celui de nos terres agricoles ! Dommage qu'il n'y ait pas eu plus de fusées qui se soient crashées dans nos champs !

Enfin, je suis 100 % d'accord avec toi que je peux me permettre de prendre des risques qu'un agriculteur dont le revenu dépend de sa réussite ne prendrait pas...
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Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?




par janic » 27/05/16, 17:45

A propos de la lutte contre certains parasites ou "ennemis", la conclusion aurait été qu'il faut juger les produits selon leur nocivité sur le système. Et il en serait peut-être ressorti que tel produit naturel est plus nocif, pour telle fonction, que tel produit de synthèse !

C’est tout le problème des produits de synthèse et leurs actions cachées. En effet, tenir compte d’un effet immédiat sans ceux à moyen ou long terme c’est aussi prendre des risques pour le consommateur.(c’est le cas des antibiotiques par exemple dont on s’est rendu compte tardivement qu’ils rendaient leurs utilisateurs réfractaires à ceux-ci et qu’il fallait alors utiliser des doses plus élevées ou d’autres produits de synthèse pour retomber dans la même ornière. Il en va de même pour les antimitotiques qui créent une auto résistance présente et future ou les vitamines de synthèse qui carencent en d’autres vitamines ou encore l’aspartame dont l’effet cancérigène lui a été reproché.
On aurait pris en compte l'action sur les vers et vu tout le coté toxique du cuivre...
Je suppose que cela a été pris en compte, mais le bilan final pouvait faire pencher la balance pour le cuivre (je n'en sais rien, il faudrait se renseigner auprès des organismes comme Nature et progrès justement ou demeter)
Ce raisonnement "contre" au lieu d'une réflexion systémique "comment ça marche et comment je peux améliorer" sont un peu le péché originel du "bio labellisé AB".

Justement, l’expérience avait montré et fut confirmé ensuite, que ces produits de synthèse n’étaient pas reconnus comme favorables aux mécanismes biologiques humains comme pour les autres animaux d’élevage et donc les plantes. Ca s’appelle le principe de précaution, ce qui ne fait pas des produits végétaux des produits innocents, mais à choisir entre les deux, la balance penchait pour éviter ces produits de synthèse. Il aurait fallu un travail de comparaison entre avantages et inconvénients de chaque, que je ne connais pas exister.

Ainsi, pour comparaison, il est possible de lutter contre un empoisonnement végétal, par exemple, avec des produits naturels, mais ça ne fonctionne pas avec les produits synthétiques, il doit bien y avoir une raison qui n’ a probablement pas été étudiée (les expériences personnelles répétées n’étant pas reconnues par les fameux comites de lecture)
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