Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
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Did67
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Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?




par Did67 » 29/05/16, 09:53

izentrop a écrit :
Et mes voisins qui tondent leur pelouse toutes les semaines car sinon ce n'est pas propre, tout en brûlant mes orties le long de la clôture avec leur désherbant dont ils ne connaissent même pas la composition. On va dans le mur avec une accélération exponentielle.



Je lutte, docteur, je lutte... Mais bon, c'est pas gagné, en effet !

Nous sommes d'abord prisonnier de nos propres conceptions, nos façons de voir les choses, nos façons de croire - même si, comme ce forum le prouve, il est tellement plus facile de gueuler contre... contre le capitalisme, contre la grande conspiration, contre le système. Et si peu contre ses propres bêtises !
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Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?




par Did67 » 29/05/16, 11:11

Mycorhizes : une mise en bouche

En attendant une synthèse aboutie et "pédagogique", je livre ces quelques extraits de documents, thèses et autres que je glane sur internet.

Cela étayera déjà certaines convictions, maintes fois exprimées.

... les systèmes de culture qui limitent les intrants et/ou le travail du sol permettent aux mycosymbiontes un développement optimal avec leur plante hôte.

En revanche, une fertilisation azotée en excès, le tassement des sols ou une rotation culturale excluant les plantes mycorhizogènes, l’emploi de produits phytosanitaires (fongicides, herbicides, régulateurs de croissance et agents de désinfection du sol), sont des facteurs limitant la mycorhization.

.../...

Des apports de matières organiques à bon rapport sucre/cellulose/azote facilitent le développement de tous les champignons auxiliaires vivant dans le sol, y compris celui des espèces mycorhiziennes. [NDR : notez le "bon rapport sucre/cellulose/azote" !!! Le foin ?]

En revanche, pour des sols recevant régulièrement des effluents d’élevage ou une forte fertilisation minérale phosphatée, la plante a accès facilement à une grande ressource nutritive et sera alors moins dépendante à la mycorhization.

Le travail du sol modifie l’habitat des communautés microbiennes telluriques. En brisant le réseau mycélien, le travail profond du sol réduit le potentiel mycorhizogènes des sols et enfouit les spores de CMA en profondeur.


in : http://www.esitpa.org/ecole/les-mycorhi ... -ecologie/

[NB : CMA = Champignons Mycorhiziens Arbusculaires ; en gros, le principale sorte de champignons concernée dans les mycorhizes]
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Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?




par Did67 » 29/05/16, 11:52

Tout ce que vous auriez aimé savoir sur le sol...

Cela sert à quoi que je me décarcasse ???

Au fin fond du plus grand hasard, au détour d'un moteur de recherche, je trouve ceci :

http://agriculture-de-conservation.com/ ... te-sol.pdf

[l'adresse du site est trompeuse : il s'agit de l'Atlas de la Biodiversité des Sols, édité à initiative de la Commission Européenne ; remarquablement illustré ; 130 pages bien illustrées]

Où, à propos de l'emprise géographique que peut avoir le réseau de mycélium, pour "transporter" des éléments à travers le sol, je trouve ceci :


"Il y a deux formes d’organisation des champignons : les levures qui
sont unicellulaires et la plupart des autres champignons qui forment
des filaments microscopiques pluricellulaires, appelés hyphes
.

Ces hyphes grandissent par leur extrémité, se ramifient périodiquement,
re-fusionnent ici et là entre eux, et forment un réseau étendu appelé
mycélium


Un mètre carré de sol de prairie contient plusieurs kilomètres
d’hyphes.


La forme du mycélium est bien adaptée aux environnements
souterrains: il explore la porosité du sol dans les trois dimensions
afin d’y trouver des aliments. Les hyphes peuvent s’agglomérer et
se différencier pour former des structures complexes, des cordons
qui explorent le sol sur de longue distance, des structures portant
des spores ou des petites structures comme des lassos piégeant des
nématodes.

Bien qu’on considère les champignons comme des microbes, certains
mycéliums atteignent de grandes tailles et comptent parmi les plus
grands organismes de la Terre.
Dans certaines forêts anciennes, des
mycéliums d’Armillaire (Armillaria bulbosa) atteignent des tailles d’un
kilomètre, pesant au total plusieurs centaines de tonnes !


L’Armillaire est commune dans les sols forestiers en Amérique, où il
a déjà été observé un mycélium constitué d’un seul individu de cette
espèce couvrant une aire de plus de 890 hectares de forêt
..."


Et à propos du rôle des champignons dans le sol, page 95 :


"Dans les écosystèmes terrestres, les champignons du sol jouent
un rôle crucial dans le cycle des nutriments : leurs capacités à
attaquer de nombreux matériaux organiques
les classent parmi
les décomposeurs primaires.

Beaucoup d’espèces sont équipées
d’enzymes capables de dégrader des substrats variés et récalcitrants,
comme la cellulose ou la lignine des plantes, ou d’autres molécules
complexes des sols.


Par cette activité, ils libèrent des éléments
essentiels à la nutrition des plantes, ainsi rendus disponibles
aux autres organismes, dont les plantes
!

Certains champignons produisent des acides organiques qui contribuent à mobiliser des
éléments nutritifs comme le phosphate, et d’autres molécules qui
rendent le fer plus disponible pour les organismes vivants
.

Les mycéliums du sol forment de plus un réseau qui peut transférer ces
ressources entre différentes parties du sol, bien plus efficacement
que si elles diffusaient librement."



Je pense donc que s'étaye ma conviction comme quoi dans un sol bien vivant, où les champignons sont favorisés, se forme un réseau mycélien important [sans qu'on sache combien !], une gigantesque toile d’araignée souterraine invisible [le diamètre des hyphes est de l'ordre du millième de mm ; soit 50 à 100 fois plus fin qu'un cheveu !], capable de "véhiculer" des éléments minéraux, inaccessibles aux plantes mais extraits par les champignons, de l'eau non mobilisable directement par les plantes...

[Ne pas confondre les hyphes ou filaments du champignons, et un faisceau d'hyphes, appelé mycélium, que l'on voit bien]

Il va de soi que tout travail du sol - même la sacro-sainte Grelinette des "bios" - déchire cela ! Je ne parle pas du motoculteur !

Et il va de soi qu'il faut "cultiver" ce réseau de filaments par des apports de matière organique nourricière (et non pas déjà décomposée en tas !). Et par des apports d'éléments ligneux (BRF), qui donne un "bonus" aux champignons contre les bactéries, ces deux catégories étant un peu ne compétition et antagonistes - bien que les deux soient utiles !...
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Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?




par chatelot16 » 29/05/16, 13:32

je n'ai jamais vu semer autrement que sur de la terre preparé par labour ou motoculteur et souvent avec destruction par glyphosate des vegetaux precedent ...

avec vos methode nouvelle j'ai du mal a choisir la methode exacte

je veut semer des robinier ... je ne sais pas comment ça pousse ... dans de la terre completement nettoyé on peut espérer que c'est ce qu'on sème qui poussera le mieux

mais je suis pressé , je voudrait semer tout de suite car c'est maintenant la bonne saison .... si je veux preparer le sol ça ne sera que pour l'année prochaine

une idée de preparation originale : j'ai fait un parc pour des oies et plusieurs couvé y ont passé depuis quelque mois : elle ont ratiboissé avec acharnement tout ce qui pousse : est ce que ça ne serait pas le bon endroit pour semer ? le parc aura la fonction inverse empecher les oie de venir ratiboiser le semis quand elle sont en liberté

si j'ai bien compris inutile de gratter le sol ... répartir les graine sur toute la surface , une couche de brf par dessus et laisser faire ?

ou faut il gratter au rateau pour enterer un peu les graine
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Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?




par Did67 » 29/05/16, 16:20

Non. Pas si simple !

1) Tes oies ont certes "rasé" le tout. Ce sont de sacrés herbivores. En ville, les cygnes font pareil le long des berges.

2) Mais les graines sont là, en attente : dès que tu enlèves les oies, les adventices vont repartir de plus belle ! Ce sera très vite la jungle, avec certaines plantes qui seront "favorisées" (orties, rumex, etc...).

3) Il te faut "bloquer" la levée des adventices, en couvrant d'une épaisse couche de foin (ou de paille à la rigueur).

Cela bloquera les annuelles, qui se reproduisent pas semis.

Pas les vivaces, qui ont des organes de réserve et vont percer. Comme on l'a discuté avec "macro", il te faudra passer et les arracher...

4) Dans cette couverture, tu "ouvres" les sillons les plus petits possibles - 3 doigts de large (car les adventices vont profiter de ces fissures dans ton armure). Tu sèmes dans ces sillons. Et surtout, tu ne recouvres pas !

Je déconseille le semis dans le BRF ; j'ai eu des levées très irrégulières, à la fois parce que les sillons ne tiennent pas bien et aussi, je pense parce que le développement des champignons, qui vont se charger le décomposer, est lié à la synthèse possible d'anti-germinatifs !

Le Robinier est un arbre pionnier. Très vite, il prendra la main et "dominera" la scène. Tu pourras te payer le luxe de ne pas "nettoyer". Juste lui donner un coup de pouce au départ.
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Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?




par Ahmed » 29/05/16, 16:43

Que veux-tu faire avec tes (futurs) robiniers?
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Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?




par chatelot16 » 29/05/16, 17:05

merci did67 pour les precision , il faut donc couvrir la majorité de la surface pour retarder les adventice et laisser les graine decouverte pour qu'elle poussent

le foin avec des sillon est il la seule solution ? pourquoi pas des briques ou des carreau de carrelage pour couvrir entre les semis ?

la zone nettoyé par les oies a elle quand même un avantage ou est ce que si je defriche un autre coin du jardin le resultat sera le même ? les zone couverte de ronce sont facile a defricher , il ne pousse pas grand chose d'autre que les ronce : quand les ronces sont coupé il ne reste rien d'autre

les brique me donnent des idée : poser les brique sur le sol en laissant un sillon entre chaque rangé de brique ... gratter un peu le sol dans chaque sillon et semer ... si ensuite il pousse des cochonerie indesirable il sera facile d'enlever les brique pour les arracher plus facilement

ahmed c'est pour les planter ensuite dans une parcelle de bois que je vais acheter , qui vien de se faire couper presque completement , et faire pousser du meilleur bois que ce qui risque de pousser naturellement

ce semis de robinier n'est qu'une experience , car les plants de robinier sont disponible dans le commerce a un prix raisonable ... si les graine poussent tant mieux sinon on achetera les plants

j'avais cette idée en voyant ce qui tombait sous mes robinier en ce moment ... mais non ce ne sont pas des graine ce sont des fleur ... les graine resteront pendue a l'arbre jusqu'a l'année prochaine : donc pour semer maintenant il faudra acheter les graines
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Ahmed
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Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?




par Ahmed » 29/05/16, 17:22

Il faut s'assurer que les arbres coupés sur la parcelle en question ne seraient pas susceptibles de fournir un peuplement correct, sinon, la substitution peut s'envisager. Il faut savoir que l'acacia (en réalité, robinier) est un envahissant et qu'il ne sera plus possible ensuite de faire machine arrière...
Il n'est pas nécessaire de planter densément: en répartissant les plants sur la surface désirée, il suffit d'attendre que les sujets atteignent une bonne vigueur et de les recéper (couper au ras du sol) en repos hivernal, pour provoquer un intense drageonnement, i.e. l'apparition de multiples jeunes pousses tout au long des racines. Drageons qui s'affranchiront rapidement (deviendront autonome du pied-mère) et constitueront un dense (et piquant!) peuplement.
En matière forestière, il est aussi possible, et recommandé, d'être paresseux et d'utiliser les ressorts de la nature en vue d'atteindre nos fins. 8)
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Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?




par Did67 » 29/05/16, 18:07

1) La régénération naturelle aurait été le plus simple, si tu ne voulais pas changer d'espèces : il faut couper la majorité des arbres, pour "ouvrir" l'espace - faire rentrer de la lumière [biologiquement, cela revient, à découper des trous dans la canopée ; c'est comme couper des sillons dans le foin] ; du coup, les graines des espèces en place germent... Et tu finis d'abattre.

2) Mais je pense en effet que le Robinier peut être intéressant : mobilier durable, et bois de feu...

Au risque, en effet, d'être invasif !

3) Si c'est pour transplanter, je procéderais différemment : acheter des sachets plastiques pour semer dedans ; les remplir et semer ; transplanter...

Car si tu sèmes "en place", tu risques une mortalité plus forte en arrachant les plants pour les transplanter.

4) Il est possible de travailler en "racines nues".

Et en effet, tu peux couvrir avec n'importe quel matériaux opaque: bâches surtout, mais aussi tout autre matériaux, ne ne laissant que les sillons de semis... La matière organique (foin, paille, mulch...) aura l'avantage de te laisser un sol plus meuble, les plants s'arracheront plus facilement...

Les briques, cela me parait lourd, mais pourquoi pas si tu veux faire de la gym !

Des planches, si tu en as à faire pourrir...

L'avantage des matériaux lourds, c'est que les repousses ne les soulèvent pas ! Les bâches, il faut recouvrir les bords d'un coup de charrue ou butteuse...
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Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?




par Did67 » 29/05/16, 18:09

Ahmed a écrit :
Il n'est pas nécessaire de planter densément: en répartissant les plants sur la surface désirée, il suffit d'attendre que les sujets atteignent une bonne vigueur et de les recéper (couper au ras du sol) en repos hivernal, pour provoquer un intense drageonnement, i.e. l'apparition de multiples jeunes pousses tout au long des racines. Drageons qui s'affranchiront rapidement (deviendront autonome du pied-mère) et constitueront un dense (et piquant!) peuplement.



Si on veut produire des "futs" (troncs à scier), je pense que gérer un peuplement homogène, de bonne densité dès le départ, est plus facile...

Mais il est clair qu'au départ, on peut avoir un peu de broussaille entre les Robiniers : ils vont vite prendre le dessus !
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