Ahmed a écrit :Mouais... Les gênes dormants, ce n'est pas ce qui manque, mais justement ils sont conçus pour continuer à dormir, sinon ça fiche carrément le bazar... J'ai du mal à croire à cette histoire sans précisions supplémentaires...
Il y a ce qui s'appelle "épigénétique". En somme, chez un organisme vivant, tous les gènes ne s'expriment. Il arrive à réguler cela. C'est une évidence : songeons un instant qu'une cellule de notre foie, de notre cœur, de nos muscles, de nos poumons, etc... ont tous, au départ, le même code génétique. Mais selon la place qu'elles vont prendre, on comprend très bien que cela se "régule"...
Maintenant, là où cela déraille gravement, c'est de penser que les plantes "apprennent". Cette expression est pour le moins "confusionnante" :
a) je dois vraiment n'avoir rencontré que des plantes connes ; au Sahel, je n'ai cessé de fréquenter des paysans qui produisaient leurs propres semences et qui en ont pourtant encaissé, des sécheresse !
b) les plantes ont bien une "collection" de gènes, issue de leur évolution, dans le milieu où elles ont subit la sélection naturelle
c) et selon les besoins, certains ou d'autres de ces gènes s'expriment
d) il est à peu près établi que cette activation s’ hérite : les descendants de telle plante ayant activé tel gène l'auront activé...
e)... mais cela disparait néanmoins très vite (j'ai lu : en 3 générations à peu près)...
f) si c'était aussi simple, et si c'était un "apprentissage", au sens acquisition de compétences qu'on n'avait pas [car c'est ça, un apprentissage ; tu rentres à l'école, tu ne sais pas lire ni calculer ; tu en sors, bon... mauvais exemple, tu ne sais toujours pas, mais on va supposer que tu sais : tu as appris ! Le reste, c'est de l'enfumage !!!], donc si c'était aussi simple, si en trois coups de cuillères à pots telle plante apprenait, qu'on m'explique pourquoi 3 000 ans après son assèchement, le Sahara ne soit toujours pas couvert de blé, de tomates, de melons, etc... Pourquoi ils ont rien appris, ces feignasses - qui étaient là avant, enfin les ancêtres de quelques plantes cultivées du temps ou le Sahara était tropical et humide...
Ceci étant dit, une autre évidence s'impose.
A force de sélectionner les variétés dans des stations, avec des itinéraires techniques conventionnels typiques (donc travail du sol, fertilisations, irrigation, etc tel que conseillé par les agronomes), il est évident qu'on n'a prêté aucune attention à des caractères de rusticité et de résistance à la sécheresse !
On peut en déduire, que telle variété est hétérogène par rapport à la résistance à la sécheresse. Prenons une Marmande, sélectionnée pour ses caractères, tels qu'ils sont décrits au catalogue. Personne n'a regardé la résistance à la sécheresse. Et donc en cultivant des lignées de Marmande, pures pour les caractères décrits, mais très impures pour par ex la résistance à la sécheresse, en leur imposant à chaque étape une sévère sécheresse, donc en bâchant les années pluvieuses, en une dizaine d'années, avec des milliers d'individus cultivés et observés / annotés chaque année, je vous sors une Marmande-Dry+ (qui aura quelques autres faiblesses que n'avait pas la Marmande, car ua loito de la génétique, quand on tire telle boule, on perd telle autre... "Le parfait n'existe pas sur terre" - cela faisait longtemps que je ne l'avais pas placé, celle-là.
Enfin, last but not least, notez que ce raisonnement s'applique à l'aptitude à mycorhizer. On peut se demander si certaines variétés récentes (je parle là des variétés après-guerre, dont beaucoup sont colportées parmi les "anciennes"), sélectionnées en station, avec fongicides, etc, n'ont pas perdu l'aptitude à mycorhizer ??? Et ça, ce serait autrement plus grave !