VetusLignum a écrit :
Questions :
a) Lorsque l’on pose des copeaux de bois (ou du BRF) sur du sol, à quelle profondeur cela va-t-il capter de l’azote dans le sol ? Est-ce que cela ne dépendrait pas de la nature du sol (est-ce qu’on peut supposer que cela va moins profond dans un sol très sableux) ?
b) Ce jardinier insiste beaucoup sur le fait que son bois est décomposé par des champignons ; est-il envisageable que ces champignons saprophytes travaillent en symbiose avec des bactéries fixatrices d’azote libres ?
c) Est-ce que le climat chaud et humide du New Jersey ne serait pas un facilitateur pour ce genre de méthode (en particulier par rapport à l’action des champignons) ? La même technique est-elle envisageable en France ?
d) Est-ce que cette technique ne permettrait pas d’arroser moins (le bois retenant de l’humidité plus que tout autre paillage) ?
e) Est-ce qu’elle ne permettrait pas un meilleur contrôle des limaces ? (je ne l’ai jamais vu se plaindre des limaces)
f) Est-ce que le fait de mélanger arbres fruitiers et légumes ne permettrait pas, dans un climat ensoleillé, une meilleure gestion du soleil, moins agressive pour les légumes ; la grande quantité de bois faisant en sorte qu’il n’y ait pas de concurrence ?
g) On pourra noter que le ratio F/B élevé ne semble pas gêner les légumes. Est-il donc faux de dire que les légumes n’aiment pas un sol forestier ?
h) Ce système ne serait-il pas fortement dépendant des mycorhizes ?
Rapidement :
a) Bonne question ; sans doute l'épaisseur "utile" pour récupérer l'N est-elle la taille du réseau d'hyphes... Pour avoir observé chez moi des carpophores se former à environ 1 m de la rangée de framboisiers que j'avais traité à haute dose de BRF, j'en déduis que ce chiffre n'est pas fantaisiste (même si l'anaérobiose joue quand il s'agit de "descendre")
Je pense que les sols sableux, plus légers, à condition qu'ils restent humides, sont plus favorables !
C'est une conjecture.
b) Symbiose au vrai sens du terme, peu probable. En revanche, symbiose au sens d'entraide, fort probablement. En tout cas, au bout, les bactéries fixatrices finiront par mourir (froid, etc...) et cela m'étonnerait que les saprophytes, s'ils sont en manque, ne se les siphonnent pas !!! Il faut le voir comme un système...
Son bois est forcément décomposé par les champignons. Les bactéries ne sont pas outillés (enzymes) pour... Donc il a raison. Et on voit les mycéliums. Donc pas de doute. Décomposition qui ne "chauffe pas" - les décompositions qui chauffent signent l'activité débordante des bactéries (leur multiplication très rapide, à vitesse géométrique).
Conjecture encore.
c) C'est plus que probable. Chez moi, en ce moment, même les champignons "roupillent" !
d) Le bois frais n'absorbe pas tellement d'eau. Et la retient assez fortement (donc ne la cède pas toute aux plantes). C'est un leurre. D'une manière générale.
Même si, dans ce cas, les cubages faramineux utilisés rajoutent un peu de capacité de stockage. C'est au mieux équivalent à la RU d'un sol moyen. Ici, en sol sableux, c'est un "+" qu'il ne faut pas négliger. Mais ne pas surestimer.
C'est une des conneries les plus colportées, cette histoire de stockage dans le bois. J'ai désespérément chercher des chiffres sur la "capacité de stockage de l'eau" dans le bois [ne pas oublier que n’est utile pour les plantes que ce qui est retenu après ressuyage et avant le point de flétrissement - le bois encore humide comme un sol qui contient encore de l'eau, ne la cède pas aux plantes). Aucun chiffre ! Se rappeler Coluche : "ce n'est pas parce qu'ils sont nombreux à se tromper qu'ils ont raison !"
En revanche, comme toute couverture, il limite fortement les évaporations, donc les pertes. Son coté grossier permet de faire un "mulch grossier" en surface, idéal pour rompre les remontées capillaires...
e) ????
Il y a pourtant des témoignages de problèmes de limaces sous mulch de BRF.
f) Chez moi, c'est très net : jusqu'à environ 1 m, les arbustes et arbres ont un effet très nettement dépressif sur les légumes. Mes framboisiers sont nettement moins développé et produisent moins à proximité d'un fruitier (sans être dessous, ou pire, dans la zone d'influence d'un prunelier). Des rangées de céleris sont tout à coup rikiki à partir de 1m, coté sud, de mes casseilles. Cela saute aux yeux. Toutes choses égales par ailleurs.
Autre chose est le fait que les ombrages, en situation de canicule, ou dans les oasis, jouent un rôle positif...
g) Pour moi, son sol n'est pas un sol forestier. Pas du tout ! Un sol forestier accumule des MO, souvent en surface, mais est pauvre, très pauvre en nitrates.
En revanche, sans données, pourquoi un rapport F/B serait-il, dès lors qu'il y a un cycle de l'N actif, de nature à nuire aux légumes ??? Cela ne serait pour moi le cas que si cette activité fongique bloquait ammonification / nitrification / fixation / bactéries PGPR...
h) ????
Les gloméromycètes sont strictement symbiotiques. Donc pas de lien direct évident (même si là encore, c'est une ânerie qu'on lit assez souvent chez les jardiniers fumeurs d'herbes d ePorvence ; à une certaine dose, les éléphants sont roses et dansent !)
J'ai pensé, sans certitude, qu'un système "favorable" aux champignons devrait faciliter le développement des mycorhizes. Sans avoir, à ce jour, trouvé de données fiables.
C'est donc une conjecture très hasardeuse ! Même si j'agis en conséquence... Idéalement, je voudrais mettre un peu de BRF, une année sur 2 ou sur 3. Pour cette raison. Difficilement compatible avec la paresse !!!!