nico239 a écrit :Une précision purement technique au milieu de ce débat sans fin
Pour un même fruit : 2 planches de courgette par exemple F1 et non F1 côte à côte
Les fleurs de fruits issus de graines F1 peuvent-elles être pollinisées par du pollen de fleurs issus de graines non F1?
Je croyais déjà avoir parlé de ça :
a) un hybride F1 n'est pas stérile ; il se reproduit sans problème (il existe des hybrides inter-spécifiques - cheval / âne par ex - ; dans certains cas, ces hybrides sont stériles ; chez les cucurbitacées : courges / coloquintes européennes).
b) dans le cas de végétaux allogames (à fécondation croisée dominante - qui est la grande majorité des cas des végétaux hybrides ; je ne sais pas s'ils sont tous allogames et je ne prends pas le temps de vérifier d'où cette formulation ambigüe), des fleurs qui poussent sur un hybride peuvent être fécondées par le pollen d'une fleur mâle du même hybride, ou d'un autre pied de la même variété hybride ou par le pollen d'une fleur mâle d'une autre variété de la même espèce.
c) en général, contrairement à une légende assez répandue, le produit obtenu ne sera pas stérile ; on obtiendra bien un plant !
d) dans tous les cas, il ne sera pas conforme au modèle "parental" ; ce sera une plante "originale", résultat de la grande loterie du vivant lorsqu'on n'a pas affaire à une variété stabilisée ; souvent, ce sera du "grand n'importe quoi", mais parfois, il se peut que ce soit "original" mais "intéressant". C'est rare !
e) à l'origine de toute variété stable nouvelle assez récente - disons du dernier siècle - il y a d'abord une hybridation, pour créer quelque chose de neuf ; le sélectionneur trie ce qu'il y a d'apparemment intéressant parmi les milliers de plants "originaux" ; puis il "stabilise" ces plants apparemment intéressants ; au bout d'un processus qui dure une dizaine d'années, et avec des tonnes d'échecs, il y aura une nouvelle variété (nécessairement différente de tout ce qui a existé avant - sinon, elle n'est pas inscrite au catalogue officiel et n'est pas commercialisable). Et nécessairement stable pour les caractères décrits (forme, couleur, précocité, rendement, etc...) : les descendants auront à 95 %, voire plus, les "caractéristiques" de leurs parents... Lorsqu' il s'agit d'espèces autogames, on peut facilement les multiplier. Lorsqu'elles sont allogames, il faut des préconisations importantes : isoler (distances ou sachets) ! Une lente dérive s'installe cependant, en raison d'un "certain taux d'allogamie"... D'où une autre forme de sélection, dite "sélection massale conservatrice" : tout ce qui ne ressemble pas au stéréotype est éliminé avant production de la semence.