par Did67 » 05/07/16, 15:51
Ce sont de très bonnes questions ! Alors il n'y a aucun mal à les poser...
Pour les réponses, cela sera peut-être un peu plus difficile : je n'ai malheureusement qu'un seul type de sol, et c'est un sol assez équilibré. Par ailleurs, j'aime bien baser mes réponses sur mes expériences. Tu l'auras compris : je n'aurais pas de réponses formelles. Je ne peux faire que des "conjectures" - c'est-à-dire, à partir de connaissances accumulées, "imaginer" ce qui peut se passer !
1) Aucun mal à commencer maintenant. Simplement, les graminées (les "herbes") étant en pleine croissance, s'attendre à ce qu'elles passent à travers. Elles se comportent actuellement plus comme des vivaces. A l'automne ou à la sortie de l'hiver, elles n'ont guère de vigueur, et bien que vivaces, elles se font "étouffer" par la couche de foin...
Tu pourras aussi déjà commencer à arracher les vivaces, qui passeront à travers de toute façon...
2) En général, je suis assez proche de l'approche de Konrad Schreiber. Mais on ne peut ne pas être 100 % d'accord. Ni lui, ni moi, avons "toute la vérité", s'agissant de systèmes complexes, qu'aucun de nous n'arrive à "imaginer comme modèle" dans sa tête...
a) Je n'ai jamais vu du BRF se compacter (mais, il est vrai, que j'ai un broyeur à turbine lente, qui coupe des "chips" et "broie" moins les rameaux que les broyeurs à lames qui tournent à grande vitesse et qui produisent pas mal de déchets "lacérés")... Bien sûr, qu'il sera humide. Comment passer un hiver autrement ?
Ce que je pense : en effet, mon sol est bien poreux par nature ; il est en nette pente. Donc, il n'y a pas d'eau qui stagne. Sur un sol argileux et plat, cela peut en revanche être le cas. Et l'eau en excès peut alors asphyxier le système, y compris le BRF en surface...
Donc : i) observer : est-ce qu'après une violente pluie orageuse, dans ta prairie, l'eau stage (il est permis de penser que dans ta prairie, contrairement à un sol agricole déjà massacré, les vers anéciques soient actifs et il existe des galeries ; à observer !) ii) dans le doute, essayer plusieurs formules : un carré avec 5 cm ; un carré avec 10 cm ; un carré avec 15 cm ! Je n'ai rien fait d'autre que d'essayer / adapter / corriger (et essayer de comprendre !)
b) Je suis d'accord sur le "pas trop broyer". Voir les photos de mes "chips" vers le milieu du fil...
c) BRF ou pas BRF, un sol argileux va être saturé d'eau en hiver, les particules se gonfler, le sol éventuellement prendre en masse...
Ni le BRF, ni le travail du sol ne vont y changer quoi que ce soit !
En revanche, le BRF va un peu protéger la structure existante...
d) Surtout ne pas toucher le sol au printemps. Il n'y aucun intérêt à incorporer. Le second site a donc tout faux (il me semble un amalgame de connaissances mal maîtrisées : ce ne sont pas les bactéries qui sont symbiotiques des racines, mais les champignons (cela forme des mycorhizes). Tous les processus naturels de décomposition "positifs" sont aérobies. Se font donc en surface.
e) Oui, sous couvert, le sols restent humides et donc impraticables bien plus longtemps. Le Potager du Paresseux n'est pas le Potager de l'Agité du bocal. Laisser les autres s'agiter et attendre sa revanche. Ce n'est pas facile ! Mais tu gagneras des semaines en été, quand les autres sols seront secs et quand les arrosages, c'est "pisser dans un violon" ! Tu gagneras 2 ou 3 semaines en automne, quand ton sol restera chaud...
Je ne dis pas que c'est facile, de rester calme, à la sortie de l'hiver.
f) Ne jamais semer dans du BRF. J'ai observé des levées très irrégulières, que j'attribue à tout à fait autre chose que la question d'humidité. Les champignons, qui décomposent le bois, peuvent, dans certaines circonstances (que je ne maîtrise pas), synthétiser des anti-germinatifs. On observe cela dans des "terreaux" de piètre qualité issue de la décomposition de déchets organiques.
Je ne traite que les ligneux (arbustes), les fraisiers.
Parfois, je plante, sous BRF, des plants élevés ailleurs : salades, choux...
g) Enfin, ne pas oublier l'effet dépressif les premières années : c'est normal. Et cela disparait par la suite. Le BRF est un matériau ligneux très pauvre, dont la décomposition va "emprunter" des éléments au sol (dont l'azote, dont il est trop pauvre). C'est aussi une raison pour commencer par des couches plus minces. Pour ma part, j'optimise l'effet "couver-sol", surtout avec des plantes qui ont tendance à s'enherber (framboises, fraises...). Mais j'ai déjà établi des cycles...
3) Les feuilles mortes, en effet, s'apparente à du BRF, mais en chips très fins.
J'en utilise aussi, notamment pour éviter que le voisin n'enfume le quartier en les brulant.
Cela ne dure pas longtemps (mis à l'automne, j'ai déjà dû recharger avec du foin ce printemps).
C'est aussi un matériau pauvre. Donc à effet dépressif.
On peut le corriger en supplémentant avec des tontes de gazon en couche fine (pour que cela sèche, sans fermenter - sans chauffer donc !). Ou avec du foin.
Les feuilles de fruitiers (pommiers, poiries, pruniers), assez "fragiles", assez tendres, sont aussi une excellente nourriture pour les vers. Le noyer un cas à part, avec ses substances "toxiques". Et certaines autres feuilles sont coriaces, ou riches en tanins (chênes...) et donc "lentes" également...
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