Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
- Julienmos
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Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?
bonjour
depuis quelques jours je découvre ce sujet, absolument passionnant... pour un petit jardinier amateur comme moi qui en apprend beaucoup à vous lire, vous qui en connaissez un rayon !
J'ai un tout petit potager derrière chez moi, j'ai mis du foin aussi partout comme paillage, je fais la guerre aux limaces cette année (surtout les toutes petites loches grises), mes patates et tomates ont fini par attraper le mildiou avec les pluies incessantes (dans le 57), mes radis ont eu bien du mal à grossir, leurs feuilles criblées de trous (altises), mes graines e haricots ont pourri, j'en ai resemé (sans arroser) et ça sort toujours pas...
bref... pas brillant tout ça
je crois que j'aurai quelques questions à poser, mais j'en suis qu'au début de la lecture, va me falloir du courage (et du temps) pour lire tout ça, d'autant que mes yeux fatiguent vite...
le non-travail du sol, j'en rêve, je vais essayer, j'ai l'intention de couper un coin de prairie derrière, pour agrandir un peu le potager, que je vais recouvrir d'une grosse couche de foin jusqu'au printemps prochain... c'est bien ainsi qu'il faut procéder ?
je reste quand même sceptique car mon sol est assez argileux, toujours bien compact à la sortie de l'hiver... repiquer ou semer là-dedans , c'est vraiment envisageable ?
depuis quelques jours je découvre ce sujet, absolument passionnant... pour un petit jardinier amateur comme moi qui en apprend beaucoup à vous lire, vous qui en connaissez un rayon !
J'ai un tout petit potager derrière chez moi, j'ai mis du foin aussi partout comme paillage, je fais la guerre aux limaces cette année (surtout les toutes petites loches grises), mes patates et tomates ont fini par attraper le mildiou avec les pluies incessantes (dans le 57), mes radis ont eu bien du mal à grossir, leurs feuilles criblées de trous (altises), mes graines e haricots ont pourri, j'en ai resemé (sans arroser) et ça sort toujours pas...
bref... pas brillant tout ça
je crois que j'aurai quelques questions à poser, mais j'en suis qu'au début de la lecture, va me falloir du courage (et du temps) pour lire tout ça, d'autant que mes yeux fatiguent vite...
le non-travail du sol, j'en rêve, je vais essayer, j'ai l'intention de couper un coin de prairie derrière, pour agrandir un peu le potager, que je vais recouvrir d'une grosse couche de foin jusqu'au printemps prochain... c'est bien ainsi qu'il faut procéder ?
je reste quand même sceptique car mon sol est assez argileux, toujours bien compact à la sortie de l'hiver... repiquer ou semer là-dedans , c'est vraiment envisageable ?
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Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?
Lorsque l'on parle de non-travail du sol, cela signifie seulement sans travail du jardinier, mais l'ameublissement requiert bien une forme d'énergie, déployée principalement par les vers de terre, qui transforme un sol compacte à l'automne en une "semoule" au printemps: je l'ai constaté sur un bout de pelouse sur lequel avait séjourné un paquet d'herbes arrachées. En revanche, sous mes paillages divers, le sol meuble se conserve mais ne s'ameublit pas si la faune du sol ne trouve pas de nourriture suffisante.
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"Ne croyez surtout pas ce que je vous dis."
Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?
phil53 a écrit :
les chardons poussent et traversent mais j'ai réussi a en arracher un facilement. Les autres je les ai couper ou recouvert d'une couche d'herbe.
Je te conseille d'arracher, pour éliminer les racines, qui sont l'organe de stockage à partir duquel le chardon trouve l'énergie pour percer. Si ton sol est déjà assez meuble, les racines viennent facilement.
Pour ma part, je tape alors violemment sur ma chaussure pour enlever la terre et je jette sur le dessus du foin. Cela sera recyclé sur place.
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Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?
Julienmos a écrit :
le non-travail du sol, j'en rêve, je vais essayer, j'ai l'intention de couper un coin de prairie derrière, pour agrandir un peu le potager, que je vais recouvrir d'une grosse couche de foin jusqu'au printemps prochain... c'est bien ainsi qu'il faut procéder ?
je reste quand même sceptique car mon sol est assez argileux, toujours bien compact à la sortie de l'hiver... repiquer ou semer là-dedans , c'est vraiment envisageable ?
1) Tu en rêves, je l'ai fait ! [pour paraphraser je ne me souviens plus quelle pub !]
2) Idéalement, à l'automne, assez tard (quand le froid est installé : deuxième quinzaine de novembre), tondre au plus ras, recouvrir d'une épaisse couche de foin (20 cm = 1 main ouverte ; j'insiste, cela rate souvent parce qu'il n'y a pas assez de foin, surtout au début !). Laisser passer l'hiver qui va tasser.
Au printemps, ou bien semer dans des sillons ouverts dans ce couvert (Voir sur Youtube "Le Potager du Paresseux La Sillon'net"). Ou bien planter directement à travers le foin, sans le remuer, en l'ouvrant le minimum : je plante directement, avec un plantoir, mes bulbes (oignons, échalottes, ail) ; ou faire un petit trou de la taille des pots pour les plants en "godets". Surtout ne pas s'inquiéter si le sol est encore "béton"... La surprise sera que cela pousse quand même. Le fait qu'un travail du sol soit nécessaire, qu'un sol doit être meuble, est la première blague qu'on raconte partout ! [d'ailleurs un sol "motoculteuré" est du béton après une grosse pluie puis dessèchement et cela pousse quand même !]
3) Mon sol n'est pas argileux. Mais on m'a rapporté le fait que cela marchait encore mieux dans un sol argileux. Ces sols, on les abime souvent en les travaillant.
4) Ahmed l'a bien souligné : un travail considérable, continu, est fait par les organismes du sol et les vers de terre. A condition d'apporter de la "nourriture", c'est-à-dire de l'énergie, sous forme de matières organiques non déjà décomposées !. Donc ce "travail du sol par les organismes vivants qu'il renferme" est bien plus efficace, plus continu, plus performant que "le travail du par le jardinier le moins paresseux"...
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- Julienmos
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Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?
merci pour vos réponses, ça m'encourage à continuer avec mes questions !
j'ai délimité la nouvelle parcelle dans le pré, et comme j'ai du foin, y a pas d'inconvénient à le mettre dès maintenant ? en en rajoutant encore en novembre...
sinon, j'attends.
Autre chose, le fameux BRF. Comme j'ai acheté dernièrement un petit broyeur, faut que je l'utilise !
Ce qui m'a frappé en lisant Did67, c'est l'épaisseur des couches que tu étales, 15 cm cela me paraît énorme ! ton sol n'étant pas argileux, ça ne pose sans doute pas problème, mais chez moi ?
Par ex, quelque part dans cette vidéo https://www.youtube.com/watch?v=Vkfk_CbEtBs
K. Schreiber dit ceci
je cite
"une couche de 7 ou 8 cm sur le sol, et en plus s'il est humide, vous le compactez complètement et il s'asphyxie et il meurt... donc le BRF il est contreproductif. J'ai fait ça dans mon jardin, j'avais des sols qui se gorgent d'eau en hiver, eh ben quand vous envoyez du BRF ça ne va pas... et le BRF, plus il est broyé fin, plus ça a été la catastrophe (d'où l'idée de peut-être pas trop broyer)" fin de citation.
Autre article sur le BRF en sol argileux, http://www.terredhumus.fr/-actualits-19 ... s-argileux
même mise en garde:
"Le BRF en apport automnal de surface (en paillage sans incorporation) sur sol argileux va enfermer l'humidité des pluies d'automne-hiver en empêchant l'évaporation.
Or, les argiles, en présence d'eau, ont la propriété de gonfler. En gonflant, ces particules minérales qui se comportent comme des éponges prennent "toute la place" et chassent l'air présent dans le sol. Résultat : l'oxygène se raréfie, et la vie microbienne également. Dans les cas extrêmes, cela peut conduire à une terre style terre à potier, dense, sans air, dans laquelle pas grand chose ne va pousser.
Une incorporation au printemps sera difficile, la structure de ce sol froid et très lourd ne se prêtera pas bien au mélange.
Et les graines semées à travers cette couche de BRF germeront très difficilement, car les petites racines vont se trouver face à une terre froide, compacte et dépourvue de l'oxygène ncécessaire aux bactéries symbiotiques des racines."
Je pense donc utiliser du BRF mais en couche assez mince pour commencer, qu'en pensez-vous ? et uniquement pour les plantes qui l'apprécient (tu en parles dans les 20 premières pages de ce sujet, que j'ai déja lu)
en plus, mon broyeur est à lames, il broie relativement fin...
Pour ceux qui n'ont pas beaucoup de BRF, est-ce qu'une couverture de feuilles mortes pourrait être une alternative et avoir les mêmes efets? (sachant que comme dit K Schreiber, "une feuille morte, c'est 50% de lignine")
Scuse pour la longueur du post...
j'ai délimité la nouvelle parcelle dans le pré, et comme j'ai du foin, y a pas d'inconvénient à le mettre dès maintenant ? en en rajoutant encore en novembre...
sinon, j'attends.
Autre chose, le fameux BRF. Comme j'ai acheté dernièrement un petit broyeur, faut que je l'utilise !
Ce qui m'a frappé en lisant Did67, c'est l'épaisseur des couches que tu étales, 15 cm cela me paraît énorme ! ton sol n'étant pas argileux, ça ne pose sans doute pas problème, mais chez moi ?
Par ex, quelque part dans cette vidéo https://www.youtube.com/watch?v=Vkfk_CbEtBs
K. Schreiber dit ceci
je cite
"une couche de 7 ou 8 cm sur le sol, et en plus s'il est humide, vous le compactez complètement et il s'asphyxie et il meurt... donc le BRF il est contreproductif. J'ai fait ça dans mon jardin, j'avais des sols qui se gorgent d'eau en hiver, eh ben quand vous envoyez du BRF ça ne va pas... et le BRF, plus il est broyé fin, plus ça a été la catastrophe (d'où l'idée de peut-être pas trop broyer)" fin de citation.
Autre article sur le BRF en sol argileux, http://www.terredhumus.fr/-actualits-19 ... s-argileux
même mise en garde:
"Le BRF en apport automnal de surface (en paillage sans incorporation) sur sol argileux va enfermer l'humidité des pluies d'automne-hiver en empêchant l'évaporation.
Or, les argiles, en présence d'eau, ont la propriété de gonfler. En gonflant, ces particules minérales qui se comportent comme des éponges prennent "toute la place" et chassent l'air présent dans le sol. Résultat : l'oxygène se raréfie, et la vie microbienne également. Dans les cas extrêmes, cela peut conduire à une terre style terre à potier, dense, sans air, dans laquelle pas grand chose ne va pousser.
Une incorporation au printemps sera difficile, la structure de ce sol froid et très lourd ne se prêtera pas bien au mélange.
Et les graines semées à travers cette couche de BRF germeront très difficilement, car les petites racines vont se trouver face à une terre froide, compacte et dépourvue de l'oxygène ncécessaire aux bactéries symbiotiques des racines."
Je pense donc utiliser du BRF mais en couche assez mince pour commencer, qu'en pensez-vous ? et uniquement pour les plantes qui l'apprécient (tu en parles dans les 20 premières pages de ce sujet, que j'ai déja lu)
en plus, mon broyeur est à lames, il broie relativement fin...
Pour ceux qui n'ont pas beaucoup de BRF, est-ce qu'une couverture de feuilles mortes pourrait être une alternative et avoir les mêmes efets? (sachant que comme dit K Schreiber, "une feuille morte, c'est 50% de lignine")
Scuse pour la longueur du post...
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Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?
Ce sont de très bonnes questions ! Alors il n'y a aucun mal à les poser...
Pour les réponses, cela sera peut-être un peu plus difficile : je n'ai malheureusement qu'un seul type de sol, et c'est un sol assez équilibré. Par ailleurs, j'aime bien baser mes réponses sur mes expériences. Tu l'auras compris : je n'aurais pas de réponses formelles. Je ne peux faire que des "conjectures" - c'est-à-dire, à partir de connaissances accumulées, "imaginer" ce qui peut se passer !
1) Aucun mal à commencer maintenant. Simplement, les graminées (les "herbes") étant en pleine croissance, s'attendre à ce qu'elles passent à travers. Elles se comportent actuellement plus comme des vivaces. A l'automne ou à la sortie de l'hiver, elles n'ont guère de vigueur, et bien que vivaces, elles se font "étouffer" par la couche de foin...
Tu pourras aussi déjà commencer à arracher les vivaces, qui passeront à travers de toute façon...
2) En général, je suis assez proche de l'approche de Konrad Schreiber. Mais on ne peut ne pas être 100 % d'accord. Ni lui, ni moi, avons "toute la vérité", s'agissant de systèmes complexes, qu'aucun de nous n'arrive à "imaginer comme modèle" dans sa tête...
a) Je n'ai jamais vu du BRF se compacter (mais, il est vrai, que j'ai un broyeur à turbine lente, qui coupe des "chips" et "broie" moins les rameaux que les broyeurs à lames qui tournent à grande vitesse et qui produisent pas mal de déchets "lacérés")... Bien sûr, qu'il sera humide. Comment passer un hiver autrement ?
Ce que je pense : en effet, mon sol est bien poreux par nature ; il est en nette pente. Donc, il n'y a pas d'eau qui stagne. Sur un sol argileux et plat, cela peut en revanche être le cas. Et l'eau en excès peut alors asphyxier le système, y compris le BRF en surface...
Donc : i) observer : est-ce qu'après une violente pluie orageuse, dans ta prairie, l'eau stage (il est permis de penser que dans ta prairie, contrairement à un sol agricole déjà massacré, les vers anéciques soient actifs et il existe des galeries ; à observer !) ii) dans le doute, essayer plusieurs formules : un carré avec 5 cm ; un carré avec 10 cm ; un carré avec 15 cm ! Je n'ai rien fait d'autre que d'essayer / adapter / corriger (et essayer de comprendre !)
b) Je suis d'accord sur le "pas trop broyer". Voir les photos de mes "chips" vers le milieu du fil...
c) BRF ou pas BRF, un sol argileux va être saturé d'eau en hiver, les particules se gonfler, le sol éventuellement prendre en masse...
Ni le BRF, ni le travail du sol ne vont y changer quoi que ce soit !
En revanche, le BRF va un peu protéger la structure existante...
d) Surtout ne pas toucher le sol au printemps. Il n'y aucun intérêt à incorporer. Le second site a donc tout faux (il me semble un amalgame de connaissances mal maîtrisées : ce ne sont pas les bactéries qui sont symbiotiques des racines, mais les champignons (cela forme des mycorhizes). Tous les processus naturels de décomposition "positifs" sont aérobies. Se font donc en surface.
e) Oui, sous couvert, le sols restent humides et donc impraticables bien plus longtemps. Le Potager du Paresseux n'est pas le Potager de l'Agité du bocal. Laisser les autres s'agiter et attendre sa revanche. Ce n'est pas facile ! Mais tu gagneras des semaines en été, quand les autres sols seront secs et quand les arrosages, c'est "pisser dans un violon" ! Tu gagneras 2 ou 3 semaines en automne, quand ton sol restera chaud...
Je ne dis pas que c'est facile, de rester calme, à la sortie de l'hiver.
f) Ne jamais semer dans du BRF. J'ai observé des levées très irrégulières, que j'attribue à tout à fait autre chose que la question d'humidité. Les champignons, qui décomposent le bois, peuvent, dans certaines circonstances (que je ne maîtrise pas), synthétiser des anti-germinatifs. On observe cela dans des "terreaux" de piètre qualité issue de la décomposition de déchets organiques.
Je ne traite que les ligneux (arbustes), les fraisiers.
Parfois, je plante, sous BRF, des plants élevés ailleurs : salades, choux...
g) Enfin, ne pas oublier l'effet dépressif les premières années : c'est normal. Et cela disparait par la suite. Le BRF est un matériau ligneux très pauvre, dont la décomposition va "emprunter" des éléments au sol (dont l'azote, dont il est trop pauvre). C'est aussi une raison pour commencer par des couches plus minces. Pour ma part, j'optimise l'effet "couver-sol", surtout avec des plantes qui ont tendance à s'enherber (framboises, fraises...). Mais j'ai déjà établi des cycles...
3) Les feuilles mortes, en effet, s'apparente à du BRF, mais en chips très fins.
J'en utilise aussi, notamment pour éviter que le voisin n'enfume le quartier en les brulant.
Cela ne dure pas longtemps (mis à l'automne, j'ai déjà dû recharger avec du foin ce printemps).
C'est aussi un matériau pauvre. Donc à effet dépressif.
On peut le corriger en supplémentant avec des tontes de gazon en couche fine (pour que cela sèche, sans fermenter - sans chauffer donc !). Ou avec du foin.
Les feuilles de fruitiers (pommiers, poiries, pruniers), assez "fragiles", assez tendres, sont aussi une excellente nourriture pour les vers. Le noyer un cas à part, avec ses substances "toxiques". Et certaines autres feuilles sont coriaces, ou riches en tanins (chênes...) et donc "lentes" également...
Pour les réponses, cela sera peut-être un peu plus difficile : je n'ai malheureusement qu'un seul type de sol, et c'est un sol assez équilibré. Par ailleurs, j'aime bien baser mes réponses sur mes expériences. Tu l'auras compris : je n'aurais pas de réponses formelles. Je ne peux faire que des "conjectures" - c'est-à-dire, à partir de connaissances accumulées, "imaginer" ce qui peut se passer !
1) Aucun mal à commencer maintenant. Simplement, les graminées (les "herbes") étant en pleine croissance, s'attendre à ce qu'elles passent à travers. Elles se comportent actuellement plus comme des vivaces. A l'automne ou à la sortie de l'hiver, elles n'ont guère de vigueur, et bien que vivaces, elles se font "étouffer" par la couche de foin...
Tu pourras aussi déjà commencer à arracher les vivaces, qui passeront à travers de toute façon...
2) En général, je suis assez proche de l'approche de Konrad Schreiber. Mais on ne peut ne pas être 100 % d'accord. Ni lui, ni moi, avons "toute la vérité", s'agissant de systèmes complexes, qu'aucun de nous n'arrive à "imaginer comme modèle" dans sa tête...
a) Je n'ai jamais vu du BRF se compacter (mais, il est vrai, que j'ai un broyeur à turbine lente, qui coupe des "chips" et "broie" moins les rameaux que les broyeurs à lames qui tournent à grande vitesse et qui produisent pas mal de déchets "lacérés")... Bien sûr, qu'il sera humide. Comment passer un hiver autrement ?
Ce que je pense : en effet, mon sol est bien poreux par nature ; il est en nette pente. Donc, il n'y a pas d'eau qui stagne. Sur un sol argileux et plat, cela peut en revanche être le cas. Et l'eau en excès peut alors asphyxier le système, y compris le BRF en surface...
Donc : i) observer : est-ce qu'après une violente pluie orageuse, dans ta prairie, l'eau stage (il est permis de penser que dans ta prairie, contrairement à un sol agricole déjà massacré, les vers anéciques soient actifs et il existe des galeries ; à observer !) ii) dans le doute, essayer plusieurs formules : un carré avec 5 cm ; un carré avec 10 cm ; un carré avec 15 cm ! Je n'ai rien fait d'autre que d'essayer / adapter / corriger (et essayer de comprendre !)
b) Je suis d'accord sur le "pas trop broyer". Voir les photos de mes "chips" vers le milieu du fil...
c) BRF ou pas BRF, un sol argileux va être saturé d'eau en hiver, les particules se gonfler, le sol éventuellement prendre en masse...
Ni le BRF, ni le travail du sol ne vont y changer quoi que ce soit !
En revanche, le BRF va un peu protéger la structure existante...
d) Surtout ne pas toucher le sol au printemps. Il n'y aucun intérêt à incorporer. Le second site a donc tout faux (il me semble un amalgame de connaissances mal maîtrisées : ce ne sont pas les bactéries qui sont symbiotiques des racines, mais les champignons (cela forme des mycorhizes). Tous les processus naturels de décomposition "positifs" sont aérobies. Se font donc en surface.
e) Oui, sous couvert, le sols restent humides et donc impraticables bien plus longtemps. Le Potager du Paresseux n'est pas le Potager de l'Agité du bocal. Laisser les autres s'agiter et attendre sa revanche. Ce n'est pas facile ! Mais tu gagneras des semaines en été, quand les autres sols seront secs et quand les arrosages, c'est "pisser dans un violon" ! Tu gagneras 2 ou 3 semaines en automne, quand ton sol restera chaud...
Je ne dis pas que c'est facile, de rester calme, à la sortie de l'hiver.
f) Ne jamais semer dans du BRF. J'ai observé des levées très irrégulières, que j'attribue à tout à fait autre chose que la question d'humidité. Les champignons, qui décomposent le bois, peuvent, dans certaines circonstances (que je ne maîtrise pas), synthétiser des anti-germinatifs. On observe cela dans des "terreaux" de piètre qualité issue de la décomposition de déchets organiques.
Je ne traite que les ligneux (arbustes), les fraisiers.
Parfois, je plante, sous BRF, des plants élevés ailleurs : salades, choux...
g) Enfin, ne pas oublier l'effet dépressif les premières années : c'est normal. Et cela disparait par la suite. Le BRF est un matériau ligneux très pauvre, dont la décomposition va "emprunter" des éléments au sol (dont l'azote, dont il est trop pauvre). C'est aussi une raison pour commencer par des couches plus minces. Pour ma part, j'optimise l'effet "couver-sol", surtout avec des plantes qui ont tendance à s'enherber (framboises, fraises...). Mais j'ai déjà établi des cycles...
3) Les feuilles mortes, en effet, s'apparente à du BRF, mais en chips très fins.
J'en utilise aussi, notamment pour éviter que le voisin n'enfume le quartier en les brulant.
Cela ne dure pas longtemps (mis à l'automne, j'ai déjà dû recharger avec du foin ce printemps).
C'est aussi un matériau pauvre. Donc à effet dépressif.
On peut le corriger en supplémentant avec des tontes de gazon en couche fine (pour que cela sèche, sans fermenter - sans chauffer donc !). Ou avec du foin.
Les feuilles de fruitiers (pommiers, poiries, pruniers), assez "fragiles", assez tendres, sont aussi une excellente nourriture pour les vers. Le noyer un cas à part, avec ses substances "toxiques". Et certaines autres feuilles sont coriaces, ou riches en tanins (chênes...) et donc "lentes" également...
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- Julienmos
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Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?
un grand merci pour le mal que tu te donnes à faire des réponses aussi détaillées !
j'ai pas encore vraiment lu et "digéré", juste survolé...
mon sol, même après une forte pluie, jamais de flaques, donc relativement perméable tout de même. C'est pas de l'argile pure, plutôt un "limon argileux". Terre calcaire. "Mauvaises herbes" qui dominent: pissenlit et liseron.
Les vers, j'en ai beaucoup je crois; les soirs quand je sors traquer les limaces (qui s'attaquent à TOUS mes légumes!) avec la lampe frontale, je vois toujours de gros lombrics à moitié sortis de terre (ou du foin qui recouvre) et qui hop! rentrent dans leur trou quand le faisceau lumineux est sur eux. L'automne dernier, le sol était recouvert de turricules... en compostant en surface depuis 2 ou 3 ans, je crois que le sol est devenu assez vivant déja.
Sur la nouvelle parcelle que je veux créer, j'avais peur qu'en ne recouvrant de foin qu'en novembre prochain, cela ne suffise pas pour décomposer l'herbe enracinée qui se trouve dessous, car déc janv févr mars avril ça ne fais que 5 mois avant de planter/ semer...
BRF: ce que je craignais, c'est qu'une couche épaisse de BRF sur ma terre argileuse, étalée à l'automne, se comporte comme un couvercle étanche, empêchant l'évaporation et asphyxiant la terre et causant la mort des insectes vers bactéries etc
mais si mes craintes sont infondées, j'en mettrai, disons, une petite couche de 3 à 5 cm, sur une partie du jardin (ce qui est déja pas mal car broyer beaucoup c'est du boulot!)
j'ai pas encore vraiment lu et "digéré", juste survolé...
mon sol, même après une forte pluie, jamais de flaques, donc relativement perméable tout de même. C'est pas de l'argile pure, plutôt un "limon argileux". Terre calcaire. "Mauvaises herbes" qui dominent: pissenlit et liseron.
Les vers, j'en ai beaucoup je crois; les soirs quand je sors traquer les limaces (qui s'attaquent à TOUS mes légumes!) avec la lampe frontale, je vois toujours de gros lombrics à moitié sortis de terre (ou du foin qui recouvre) et qui hop! rentrent dans leur trou quand le faisceau lumineux est sur eux. L'automne dernier, le sol était recouvert de turricules... en compostant en surface depuis 2 ou 3 ans, je crois que le sol est devenu assez vivant déja.
Sur la nouvelle parcelle que je veux créer, j'avais peur qu'en ne recouvrant de foin qu'en novembre prochain, cela ne suffise pas pour décomposer l'herbe enracinée qui se trouve dessous, car déc janv févr mars avril ça ne fais que 5 mois avant de planter/ semer...
BRF: ce que je craignais, c'est qu'une couche épaisse de BRF sur ma terre argileuse, étalée à l'automne, se comporte comme un couvercle étanche, empêchant l'évaporation et asphyxiant la terre et causant la mort des insectes vers bactéries etc
mais si mes craintes sont infondées, j'en mettrai, disons, une petite couche de 3 à 5 cm, sur une partie du jardin (ce qui est déja pas mal car broyer beaucoup c'est du boulot!)
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Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?
Julienmos a écrit :
Les vers, j'en ai beaucoup je crois; les soirs quand je sors traquer les limaces (qui s'attaquent à TOUS mes légumes!) avec la lampe frontale, je vois toujours de gros lombrics à moitié sortis de terre (ou du foin qui recouvre) et qui hop! rentrent dans leur trou quand le faisceau lumineux est sur eux. L'automne dernier, le sol était recouvert de turricules... en compostant en surface depuis 2 ou 3 ans, je crois que le sol est devenu assez vivant déja.
Super. Donc déjà un beau "cheptel" d'anéciques... Reste plus qu'à super-bien le nourrir !
Cela explique déjà que tu n'aies pas d'eau qui stagne.
Les racines trouveront ces "tuyaux" et en profiteront pour gagner les profondeurs. Sur la périphérie de ces "tuyaux", elles trouveront un "concentré" d'éléments nutritifs, que les vers auront laissés [lire mes explications sur la conférence de Marcel Bouché au milieu du fil - lancer le moteur de recherche du site sur Marcel Bouché ; les quelques mm qui entourent les galeries contiennent l'essentiel de la vie du sol].
Pour ma part, je n'utilise pas le terme de "compostage de surface". Je pense que le mot "compostage" devrait rester associé à une phase chaude et désigner un processus assez rapide, surtout bactériens.
La décomposition de surface est froide. Elle implique beaucoup plus d'organismes, dont les champignons, les insectes, les collemboles. Tout cela de façon beaucoup plus équilibrée. Elle préserve surtout l'énergie contenue dans la matière organique, qui reste 100 % utilisable par les organismes qui s'en nourrissent. Tu avais donc déjà fait les bons choix (ou les meilleurs choix).
Je suis très intéressé par la création d'un réseau de gens qui expérimentent une approche de type "Potager du Paresseux", sous différents climats et dans différents sols. Je suis donc très intéressé par une poursuite des échanges.
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Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?
Julienmos a écrit :
mais si mes craintes sont infondées, j'en mettrai, disons, une petite couche de 3 à 5 cm, sur une partie du jardin (ce qui est déja pas mal car broyer beaucoup c'est du boulot!)
Je ne peux affirmer qu'elles sont infondées. Ce serait bien prétentieux.
Avec mon broyeur à turbine lente, je n'ai jamais observé de tassement. Mais comme dit, avec des rameaux, il fait des "chips" d'un bon doigt de larges... Ce matériau est donc assez foisonnant.
Tu as raison : la production de BRF est un des gros boulots ; heureusement, cela peut s'étaler dans le temps. Mais chaque année, je suis un peu à court !
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Re: Jardiner plus que bio en semis direct sans fatigue ?
Julienmos a écrit :
Sur la nouvelle parcelle que je veux créer, j'avais peur qu'en ne recouvrant de foin qu'en novembre prochain, cela ne suffise pas pour décomposer l'herbe enracinée qui se trouve dessous, car déc janv févr mars avril ça ne fais que 5 mois avant de planter/ semer...
Une bonne couche de foin te permet de bloquer les annuelles qui se seraient semées (genre chénopodes, laiterons, séneçons). Elle vient à bout d'un "gazon" ou des graminées de prairies, qui se décomposent sous cette couche durant la saison hivernale (alors que durant l'été, en plein forme, elles percent souvent). Restent les vivaces, qui perceront quelle que soit la saison. Prévoir des arrachages, qui vont se réduire rapidement si tu arrives à avoir les racines. Aucune chance avec le liseron : prévoir 3 années d'arrachage sans faille pour le bonzaïser puis l'épuiser...
La première année, le sol sera encore assez dur. Mais je plante quand même (je ne sème pas). Les plantes n'ont absolument pas l'air d'en souffrir ! Au début, j'étais moi-même surpris et puis je me suis habitué ! Petit à petit, sans rien faire (si : circuler sur des planches quand le sol est humide !), cela devient meuble. Chez moi, dès la deuxième saison, je peux gratter avec mon "3 doigts" pour semer !
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