Salut.
Je trouve passionnant l'univers du sol vivant que je découvre avec la technique du paresseux. C'est clair que la vie et la structure du sol est un sujet totalement méconnu du grand public (et de nombreux agriculteur...). En tout cas personnellement ça me fait presque regretter de ne pas avoir choisi des études d'agronomie
Mais pour bien comprendre l'approche, il y a tout de même un point qui reste un peu confus dans mon esprit, malgré plusieurs séances de hamac: j'essaye de bien comprendre ce auquel on renonce (inconvénients mais aussi avantages?) pour avoir les idées au clair. En gros, être capable d'expliquer et d'argumenter apporte plein de nouvelles questions, et montre que ma compréhension reste superficielle. Bref je pose ça par écrit ici, ça fait partie du travail de synthèse:
L'home est passé d'un simple grattage du sol avec son araire - je dirais un "ameublement mécanique de surface" qui nettoie un peu et facilite le semis, en agriculture moderne je dirais que c'est plus ou moins ce que fait le cultivateur avec ses dents droites sur lame ressorts, bon avec 500cv qui tirent au lieu d'un âne. L'home est donc passé à la
charrue. D'où la question : quel mécanisme rend le labour efficace (à court termes, avec des effets négatifs sur le long termes) ?
Petit tout sur
https://fr.wikipedia.org/wiki/Labour:
"son principal avantage est de faire remonter les colloïdes argilo-humiques et les sels minéraux enfouis par l'infiltration de l'eau, ce qui améliore la structure du sol, sa perméabilité, et empêche l'épuisement des ressources minérales du sol. En quelque sorte, il accélère le travail des vers de terre qui eux-mêmes réalisent un quart du labourage"
Si je comprend bien, l'idée c'est de ramener en surface les éléments fertiles qui se sont "trop" (?) infiltrés, et qui vont alors pouvoir profiter au nouveaux semis. Donc si je comprend bien, on va tenter d'extraire "encore plus" d'un sol déja riche en profondeur, pour favoriser la productivité à court terme. Le labours permet aussi d'aérer (artificiellement) le sol et d'y insérer de force de la matière organique (les épandages, en Bretagne, on connait bien) qui bénéficie alors d'une grande surface de contact avec le sol ainsi oxygéné pour mieux se décomposer - pas sur que les êtres vivant du sol ainsi déménagés/massacrés apprécient, mais a minima les bactéries, avec leur croissance explosive, doivent pouvoir s'en sortir. Les vers qui "
assurent un quart du labourage" doivent avoir un avis assez différent
Donc en résumé, le labours permet d'injecter au forceps des éléments de fertilité, mais au mépris de la capacité du sol à s'organiser naturellement pour rendre les plantes résilientes, via des collaborations souterraines. On est il me semble dans la logique "la plante c'est une racine qui trempe dans une soupe NPK". Et ça marche forcément un peu aussi. Au moins à court termes avant un gros orage qui embarque 20cm sur toute la parcelle
Voilà où j'en suis, ça reste un peu confus, je suis donc intéressé de votre réflexion sur le sujet pour clarifier mes idées et me préparer aux questions de mon entourage - deux amis, eux même agriculteurs, que ça intrigue. Comme quoi...