Julienmos a écrit :Did67 a écrit :a) le couvert vivant ne fait que retenir / recycler les éléments présents sur place (avec une exception : l'azote) ; sans fertilisation autre, il n'y a pas d'apports ; contrairement aux couverts inertes rapportés (foin, BRF, même paille, etc apportent des éléments en provenance d'ailleurs)
c) les couverts vivants consomment de l'eau ; pas les couverts inertes...
-mais n'est-il pas possible qu'un couvert vivant, choisi pour sa capacité à faire par ex un tissu racinaire dense ou profond, développe une très grande biomasse, et donc apporte au sol davantage de mat organique que celle qui a été exportée (légumes qu'on a récolté sur la même parcelle) ?)
-mais d'un autre côté il paraît que plus il y a de couvert vivant, plus grande sera la capacité du sol à stocker de l'eau (j'avais mis une vidéo dans un post précédent où il en était question, ici
agriculture/le-potager-du-paresseux-jardiner-plus-que-bio-sans-fatigue-t13846-19200.html#p407188
Que de bavards ici - et ce n'est pas moi qui donne le bon exemple ! Bref, je savais que quelque part trainait un point sur lequel je voulais revenir, avant d'être un peu mis KO par la chaleur... [façon de parler - mais oui : fatigué sans rien faire !]
Nous revoilà dans notre cockpit de 747, avec plein de curseurs qui se croisent ! Les principaux aspects :
a) en ce qui concerne les "éléments minéraux" dont les plantes ont besoin, en gros, en l'absence de fertilisation, on exporte ce qui est contenu dans la partie récolté, le reste sera recyclé sur place ; et on importe ce qui est contenu dans les "déchets organiques" de nos légumes + tout ce qu'on achète ;
b) l'azote et le soufre sont un peu plus complexe, avec pour le premier, la fixation par des bactéries et des "fuites", lessivages, dénitrification (dégagement gazeux) ; pour les deux, des apports via la pollution, négligeables pour l'N, importants mais en diminution pour le S...
c) selon la façon de traiter nos déjections, il existe une fuite très importantes via le tout à l'égout...
d) la biomasse produite sur place et incorporée (par "travail" ou par les organismes) n'est qu'un emprunt ; tout sera de nouveau libéré sous forme minérale sur place ; pour une partie, après un détour centenaire ou millénaire via des "substances humiques stables"...
Donc produire de la biomasse ne "produit" pas, en elle-même d'éléments minéraux "nouveaux" (sauf fixation, si légumineuses, pour l'N).
e) Mais bien entendu, la production de biomasse sur place a plein d'autres avantages. Dont mobiliser, via les mycorhizes, des éléments peu ou pas solubles (P en particulier) et qui ensuite seront beaucoup plus "biodisponible" pour les cultures - ce qui revient à fertiliser !!! La quantité totale n'augmente pas, mais maintenant, une partie devient disponible. C'est comme trouver un trésor caché dans un mur ! Bien entendu, cela augmente la stabilité de la structure. Bien entendu, cela augmente la capacité de rétention en eau (directement - les substances organiques stables sont comme des éponges ; indirectement, via la micro-porosité, qui est le siège de la RU en eau du sol). Bien entendu, cela augmente l'activité, avec la capacité du sol à se nettoyer...
Alors à vos commandes. Régler vos curseurs pour avoir un vol le moins turbulent possible ! Mais même un 747 peut se faire secouer grave s'il entre dans des turbulences ! Le Rio-Paris a voulu esquiver des cumulo-nimbus, et est monté trop, en l'absence de sondes Pitot qui avaient givrées, le pilote n'avait plus la vitesse par rapport à l'air, il n'a as vu venir le décrochage et personne n'a jamais rattrapé l'avion ! C'était un A340. Dans le potager, c'est moins grave !