Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 13/09/16, 10:57

jardin maraicher a écrit :Bonjour,
Je viens de m'inscrire, après avoir lu les 200 et quelques pages..En plusieurs fois ! Vu aussi les vidéos sur Youtube !
Un seul mot BRAVO ! J'ai été conquis et bluffer (en apprenant plein de trucs) ! Du coup j'ai pris parti de faire de la "pub" sur facedebouc.
Le lien https://www.facebook.com/groups/413912175295682/permalink/1209541322399426/
Merci encore à Didier et tous les autres intervenants de ce forum.


Bravo pour avoir "infusé" tout cela. Motivé ! [Peu le font]

Merci. Je ne maîtrise absolument pas les réseaux sociaux. Je n'ai pas de compte facedebouc ni ne danse le Twitt...

Je comprends mieux que, petit à petit, le compteur Youtube monte, sans que je ne fasse rien ! [Pas pris le temps ces derniers jours de filmer à nouveau... Bon, toujours la sécheresse ; il se passe moins de choses ; mais "ça résiste" !]
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 13/09/16, 12:38

Kna a écrit :Bonjour à tous.

Quelques mots de présentation : j'habite une maison de lotissement, dans la banlieue toulousaine, avec "un peu de jardin, de l'herbe et des arbres". (Je ne suis définitivement pas un citadin). Trop d'arbres d'ailleurs, erreur classique du précédent propriétaire qui n'a pas su anticiper la croissance de ce qu'il plantait.. La construction du lotissement date de 79-80, et il semble que le promoteur a commencé par faire racler les 20 premiers cms de terre avant le début du chantier, revendue comme "terre végétale", et remplacée par le terre des fondations et terrassements étalée à la place...

Le sol de la région c'est classiquement en vallée de Garonne "la boulbène", un sol limoneux, mélange d'argile, de marne, de sable et des lits de cailloux. Une terre assez facile à travailler une fois ameublie mais pas très riche et qui sèche vite, et surtout qui une fois tassée devient presque aussi dure qu'une mauvaise brique ! A peu près ce que j'ai trouvé dans mon jardin..
(Didier, si par curiosité tu veux plus d'infos scientifiques sur ce sol, j'ai trouvé cette thèse où une parcelle sur ma commune est étudiée, voir par ex. p. 60 et suivantes, 97, 102)

L'ancien proprio n'avait semé que de l'herbe et hormis les arbres, (mal) planté quelques rosiers, sans parler de sapinettes le long des murets de clôture, toutes mortes après quelques années de survie en l'espace de 2 ans, de pourriture des racines. J'ai découvert en arrachant quelques souches qu'il devait s'agir d'un lot acheté à bas prix genre déstockage d'invendus, avec des blocs de racines de la forme du pot originel, d'où seules quelques racines maigrichonnes avaient pu s'échapper, dans un trou ou tranchée de plantation minimaliste (et pour cause...)

Ma première tentative pour avoir quelques pieds de tomates le long d'un de ces murets m'a fait penser que c'était pas gagné ! En une trentaine d'années, entre l'herbe et les feu-sapinettes, les premiers cms de terre avaient retrouvé un peu de souplesse et de couleur chocolat au lait, mais très vite, on tombe sur les cailloux et une sorte de marne ou d'argile compacte, jaunâtre ou grisâtre. Pioche de terrassier obligatoire, et encore, elle n'arrive qu'a tailler des copeaux, des éclats, dans cette couche très compacte... Je rajoute un peu de sable, de la tourbe (ce qui n'était pas forcément une bonne idée vue la nature à priori un peu sableuse et acide du sol que j'ignorais), le contenu du "coin à compost" qui recevait les déchets végétaux et tontes de gazon. Résultats pas formidables...
Voici une photo où l'on voit cette première plate-bande, les restes d'un "buisson" de tomates cerises et quelques pieds de maïs rachitiques :

- Cedre 032.jpg
A l'arrière-plan, ce qui va me décider à faire un peu plus de potager, un cèdre de 20m de haut déraciné, pris "à rebrousse-poil", à l'opposé des vents dominants auxquels il s'était "formé", et abattu par la tempête de janvier 2009.

- Cedre 2 008.jpg
Voici la souche arrachée au sol, on devine une couche de chevelu sous la surface herbeuse avec quelques racines en dessous, et une grosse motte de terre qui a "cassé" et est venue avec, sur fond de lit de cailloux.

- Cedre 2 020.jpg
La bouteille d'eau de 1,5l donne l'échelle, on remarque quelques grains de sable d'une taille respectable...

Les élagueurs venus enlever l'arbre ne disposant pas de camion-grue, il a fallu "nettoyer" la souche de toute cette terre et des pierres, pour pouvoir la tronçonner en plusieurs morceaux et l'enlever. Ce qui laissait tout de même un creux à la place de la souche. Me disant que là au moins, la terre aurait été remuée et ameublie, j'ai décidé d'y installer 2 plate-bandes de 2.5m x 1.25. Les voici aujourd'hui :

planches1.jpg
En tout, cela me donne moins de 15 m2 de potager, en 4 planches. Une nouvelle est en préparation, d'environ 7 m2.
Elle est actuellement aux 3/4 "cartonnée", le reste ayant été "lucicramé" sous plaques de verre. Comme les autres planches depuis 2/3 ans, elle sera sous couvert perpétuel de ce qui me tombe sous la main : broyat de tailles de fruitiers, de haie de lierre, de houx, de ce que certains voisins jettent dans leur "bac vert" de collecte des déchets végétaux. Plus le contenu de mon coin à compost vidé au printemps et les tontes de gazon, 5-6 fois par an, puis les feuilles mortes et cupules + fruits de mon noisetier (beaucoup sont véreuses).

Par contre, là où je vais m'éloigner de la manière "paresseux", et c'est là que je voulais en venir, c'est au niveau travail du sol. Vu la nature et l'état de compactage de mon sol, je ne pense pas avoir la patience d'attendre 5, 6 ans ou plus, avec l'espoir d'après moi illusoire qu'il s'ameublisse et s'enrichisse assez "sans rien faire" pour permettre d'avoir des légumes corrects rapidement. Qu'en pensez-vous ?

Par ailleurs, en début de saison avant remise en culture ou en paillage des planches, je passe un coup de houe, sans trop remuer la terre, principalement pour émietter un peu le sol, extirper quelques chiendents et racines venues se régaler depuis les fruitiers et haies présentes à quelques mètres, et enfouir un peu des ajouts de terreau perso et "or brun"

Je vais peut-être quand-même tenter l'expérience sur la moitié de la nouvelle planche l'an prochain, peut-être... Pour l'autre moitié, je pense que ça sera pioche, décailloutage, incorporation de 25kg de terreau du commerce, ajout de corne broyée, cendre et "or brun". Ensuite couvert végétal et/ou carton suivant dispo, comme ailleurs. Je suis tout ouïe pour vos avis :)

Point important : aucun turricule ni ver anécique jamais vu chez moi ! Bien entendu beaucoup d'épigés dans le compost et sous les couverts, avec probablement quelques endogés, mais c'est tout.. Dernièrement j'ai creusé une petite tranchée d'un quinzaine de mètres pour enterrer une canalisation d'eau destinée à du goutte-à-goutte, j'ai trouvé en tout et pour tout 4 ou 5 petites larves de hanneton (malheureusement), une de tipule, et UN ver de terre :( Raison de plus je pense pour ne pas compter sur leur aide rapidement...

Didier, bien que tu aie écrit à plusieurs reprises je pense au fil des discussions que ta manière de faire ne marchera pas partout en un an comme chez toi, mais pourra avoir besoin de plusieurs années pour être pleinement efficace selon le lieu et la nature du sol, je pense que ça serait bien d’annoncer clairement la couleur, d'entrée de jeu, pour éviter trop de déceptions éventuelles chez qui n'aurait pas "tout bien lu partout". Et il doit y en avoir, vu la quantité de matière :)


Je remets l'intégralité de la citation, pour qu'on se remémore.

1) Il est difficile de poser une diagnostic complet, juste, à distance. Un sol est un "organisme" vivant. Mais contrairement à un homme, il ne parle pas. Contrairement à un animal, il ne manifeste pas ses "douleurs"... L'agronome est donc plus démuni que le médecin ou le vétérinaire...

Tout ce que je vais écrire est donc sujet à caution ! Il faut essayer, observer, en déduire que les hypotèses se confirment ou non, continuer ou rectifier...

2) Sols de boulbènes

- sont à tendance acide donc aussi décalcifiés : donc tu peux apporter tes coquilles d'oeufs en masse ; voire envisager un "chaulage" (à petites doses répétées)...

- ce ne sont pas tant les argiles qui dominent que les "sables fins" et "limons" ; ces particules moins fines que les argiles n'en ont pas les propriétés (formation du complexe argilo-humique, capacité de rétention en surface ou dans les feuillets). Mais certains des inconvénients : compacité, battance (formation de croûtes après de fortes pluie si sol nu), sensibilité au tassement, élasticité si humide, manque d'aération (donc risque d'asphyxie en profondeur). Pas de chance !

- ce sont des sols plutôt naturellement pauvres en argiles fines (les plus "actives") et en éléments minéraux : cela a été lessivé, a migré dans les couches plus profondes...

- ils sont relativement pauvres (naturellement) en matières organiques.

- ils ont par conséquent une capacité d'échange (de retenir les éléments minéraux) plutôt faible...

Je n'ai pas pris le temps de lire le document que tu as joins. Mes souvenirs sont un peu ancien...

Ils sont donc susceptibles, à mon avis, de bien réagir à une "protection physique" (paillage permanent en surface). Il faut absolument éviter de marcher dessus tant qu'ils sont humides. Donc, faire des planches suffisamment étroites pour que de l'un ou l'autre coté, on puisse agir (semer, planter, récolter sans marcher sur la planche).

Ils peuvent être asphyxiants en profondeur, dès 30 cm,généralement vers 50 cm ; donc possibilité d'apparition de "pseudo-gleys" : des zones grisâtres, sentant un peu le "renfermé" (au moment où on ouvre - après, cela se dégage !). Si oui : attention : on rentre dans une zone "mortelle", où les organismes aérobies, utiles, ne fonctionnent plus ; où les matières organiques ne sont plus transformées, où les racines ne pénètrent pas - donc on a un sol moins "utile", mois exploré, moins épais - donc moins de réserve en eau et moins de réserve en éléments nutritifs par m² en surface...

Il est donc pertinent de "transférer" cette activité en une activité performante de surface : paillage avec des substances riches (foin ; éventuellement si tu en as, compost en surface). La vie du sol, difficile en profondeur, va s'installer plus en surface.

Ton arbre couché, certes, c'est le vent, mais c'est aussi sans doute une fragilité liée au fait qu'il n'était pas enraciné en profondeur, pour cette raison.

La question des vers est cruciale dans cette situation. S'il pouvait y en avoir, il faudrait bien sûr les nourrir à fond (donc foin), pour qu'il remédie à tout ça : créer des galeries, amener de l'air en profondeur, remonter les éléments (argiles, éléments nutritifs) qui migrent lentement en profondeur et ne sont pas retenus faute de vie... Je te propose de mettre une plaque opaque (métal, grosse planche, gros plastique) en un endroit de ton gazon et d'attendre quelques semaines que le gazon soit mort. Puis observer, à l'automne, s'il y a des turricules ou pas. S'il y en a, euréka ! Alors : du foin du foin, du foin, pour nourrir tes anéciques, les doper... S'il n'y en a pas, on est plus mal. Je n'ai pas encore essayer d'attraper des anéciques et de les transférer : creuser sous une prairie naturelle où il y en a et les ramasser ???

Les vers vont remonter les argiles fines, descendues, en les combinant à la matière organique de surface... Un lent processus "d'aggradation" peut être espéré !

La pauvreté relative en éléments minéraux, calcium, magnésium et matières organiques doit 't'inciter" à :

- apporter des cendres (riche en Ca et K) si tu en as (toujours en quantités mesurées, à la cuillère ! jamais d'overdose !),
- apporter des matières organiques riches en éléments nutritifs (dont le foin) qui apportent les éléments minéraux prisonniers dans des molécules organiques, elles seront libérées par les organismes du sol grosso modo en fonction des besoins (la vie du sol, avec un peu de retard, suit la vie des légumes, question de température)
- des matières organiques riches en lignine (bois) : BRF pour favoriser la formation de substances humiques, qui seules, à long terme, vont remonter ta capacité de stockage d'eau et d'éléments minéraux, améliorer ton sol, minimiser les effets compactants et croutant des limons et sables fins...


Ces considérations générales sont, dans ton cas, aggravées en effet par le fait que la terre naturelle ait été enlevée et remplacée par de la saloperie. Si, comme tu le notes, en 30 ans, la vie a "retravaillé" les premiers cm, c'est loin d'être la cas en profondeur.

Cette observation me ferait penser que les vers n'ont pas réussi à revenir (ce qui dans un lotissement, entre les voies, les cloturettes, etc, n'est pas étonnant). Mais il faut vérifier.

Je crains que dans cette situation, les miracles ne soient pas évidents. Jardiner "au naturel" dépend de ce qu'on a comme nature sous la main ! Come pour plein de choses, les infarctus par exemple, nous ne sommes pas égaux !

Je te conseillerai de considérer, pour simplifier, que tu cultives des "jardinières" posées les unes contre les autres - après tout, certaines personnes produisent des légumes sur des balcons. Pour les résultats immédiats. Et donc, pragmatiquement, c'est une des situations où le "compost" n'est pas idiot en soi ! Ayant peu d'espace de sol vivant et performant, et pas de vers (c'est l'hypothèse), la question de l'énergie recule d'un cran. En revanche, dans une jardinière, on met les plantes sous "perf" (surtout dans ta région !). Donc goutte à goutte pour apporter l'eau. Compost pour apporter les éléments nutritifs sous une forme plus naturelle et plus équilibrée.

Et BRF. Car les champignons, eux, sont quand même des sacrés organismes. Ils ne pourront aller en zone "réductrice", asphyxiante. Mais ils peuvent se nourrir en surface, sur les matières lignifiées, et agir à distance, pour essayer "d'infiltrer" ces zones mortes, compte tenu de la longueur de leurs hyphes (filaments). Y puiser des minéraux, qui ont été lessivés (faute de suffisamment de capacité de stockage dans l'horizon de surface)...

Voilà, pour un premier jet, comment je vois les choses.

Toujours si tu veux expérimenter (dans l'hypothèse où il n'y a pas de vers) : introduire des anéciques ramassés ailleurs, couvrir le carré de foin, maintenir couvert, et observer... m'intéresserait drôlement ! La population introduite survit-elle ? se développe-t-elle ? le sol s'améliore-t-il plus qu'à coté ??? Je ne connais pas la population minimale qui permet la survie. Je pense que si on peut mettre quelques dizaines sur quelques m² (qu'ils se "rencontrent" ensuite... Ne pas disséminer partout !). Des résultats intéressants ont été observés en Australie ou Nouvelle-Zélande, où la matière organique s'accumulait en surface faute d'anéciques (ils ne sont jamais arrivés là-bas ; ces îles se sont détachés des plaques avec l'apparition, tardive dans la branche des vers, des anéciques...)

PS : j'ai hélas toujours pas de signes comme quoi ma population a survécu ; de tout petits turricules -rien à voir avec ce que j'avais l'an dernier ; j'attends la fin de la sécheresse pour en avoir la certitude, mais je crains que ma population d'anéciques n'ai été gravement décimée par le froid et les pluies de mai-juin. Sinon, j’organisais un ramassage chez moi et une livraison !
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 13/09/16, 14:10

Kna a écrit :
Me disant que là au moins, la terre aurait été remuée et ameublie, j'ai décidé d'y installer 2 plate-bandes de 2.5m x 1.25. Les voici aujourd'hui :



Qu'une plante ait absolument besoin d'un sol meuble est une des choses sur laquelle il m'est le plus difficile de faire changer les points de vue.

Ce printemps, au mois de mars, la route a été refaite devant ma maison, de la façon suivante :

- c'était un chemin forestier, mélange de terre et de "caillasses", plus ou mois stabilisé, avec pas mal d'ornières, et une couche de gourdon qui n'avait pas tenue
- ils ont broyé le tout sur 30 ou 40 cm avec une énorme machine qui broyait même les pierres, en incorporant pas mal de chaux, pour stabiliser
- passage d'un compacteur qui a fait vibrer la maison !
- passage d'un goudronneuse qui a mis un fine couche de goudron sur ça
- puis une couche de macadam
- puis re-compacteur.

Et ben entre cette route et ma bordure / caniveau, elle-même posée sur un lit épais de béton, il y a des plantes qui poussent (je mets le pot de yaourt (vide) pour donner la taille) :

DSC_0047.JPG


DSC_0048.JPG


DSC_0049.JPG


Là, on ne peut pas soupçonner un "bon sol"... Dans mon potager, la question reste ouverte (même si je suis persuadé que c'est, au départ, un sol "pauvre" vu l'état de la prairie initiale, et assez argileux, vu les fentes de retrait en ce moment).

Il y a aussi, dans mes vidéos, des images des plants de tomate qui se sont naturellement enracinés dans les châssis, juste posés sur ma prairie (à peu près à la même période).

Ou celles des pieds de melon, cultivé sans travail, au même endroit...

Autre chose est évidemment le "mélange" des horizons, et l'effet de l'aération si effectivement il y a une zone asphyxiante. L'un en remontant des éléments fins et des minéraux lessivés, l'autre en permettant un peu plus de vie, un peu plus profondément (mais pas de façon durable !) peuvent avoir un effet bénéfique observable. Qu'il serait faux d'attribuer à l’ameublissement.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 13/09/16, 14:16

Kna a écrit :
Elle est actuellement aux 3/4 "cartonnée", le reste ayant été "lucicramé" sous plaques de verre. Comme les autres planches depuis 2/3 ans, elle sera sous couvert perpétuel de ce qui me tombe sous la main : broyat de tailles de fruitiers, de haie de lierre, de houx, de ce que certains voisins jettent dans leur "bac vert" de collecte des déchets végétaux. Plus le contenu de mon coin à compost vidé au printemps et les tontes de gazon, 5-6 fois par an, puis les feuilles mortes et cupules + fruits de mon noisetier (beaucoup sont véreuses).



Je ne me souvenais plus du carton : en l'enlevant, tu vas pouvoir savoir s'il y a des turricules ou non. Donc des vers anéciques ou non...

- broyat de ligneux : excellent ! A poursuivre
- compost : on vient de le voir, si on part du principe que ton sol n'est pas vivant suffisamment profondément, cela se justifie (nourrir les plantes à la place de ce qui se passerait naturellement dans un sol "plus vivant")
- tontes : attention à l'overdose ; au départ, avec un sol sans doute pauvre, cela aura un effet positif, mais ne pas rater le virage
- feuilles mortes / noisettes : OK. Si possible, mélanger feuilles mortes et dernières tontes...
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 13/09/16, 14:25

Kna a écrit :
Par contre, là où je vais m'éloigner de la manière "paresseux", et c'est là que je voulais en venir, c'est au niveau travail du sol. Vu la nature et l'état de compactage de mon sol, je ne pense pas avoir la patience d'attendre 5, 6 ans ou plus, avec l'espoir d'après moi illusoire qu'il s'ameublisse et s'enrichisse assez "sans rien faire" pour permettre d'avoir des légumes corrects rapidement. Qu'en pensez-vous ?

Par ailleurs, en début de saison avant remise en culture ou en paillage des planches, je passe un coup de houe, sans trop remuer la terre, principalement pour émietter un peu le sol, extirper quelques chiendents et racines venues se régaler depuis les fruitiers et haies présentes à quelques mètres, et enfouir un peu des ajouts de terreau perso et "or brun"

Je vais peut-être quand-même tenter l'expérience sur la moitié de la nouvelle planche l'an prochain, peut-être... Pour l'autre moitié, je pense que ça sera pioche, décailloutage, incorporation de 25kg de terreau du commerce, ajout de corne broyée, cendre et "or brun". Ensuite couvert végétal et/ou carton suivant dispo, comme ailleurs. Je suis tout ouïe pour vos avis :)



Je ne peux évidemment te convaincre du contraire.

Et je mentirai si j'écrivais quelque chose comme "je suis sûr que..." : chaque situation est différente.

Le plus raisonnable est en effet d'essayer sur un coin, et de comparer, comme on en a paré. Et conclure après.

Je pense jusque que le terreau du commerce coûte cher, pour pas grand chose. Idem pour la corne broyée. Ce sont des déchets vendus à prix d'or (par rapport à ce que cela "vaut"). Mais cela n'est pas nuisible... Le terreau est généralement un "médiocre compost" de déchets. La corne un engrais azoté à action très lente.

Et je suis toujours un peu réservé sur le carton (peu favorable aux échanges gazeux ; ton sol est déjà, en profondeur, à tendance asphyxiante).

Quand je dis 5 ou 6 ans, c'est pour "ré-activer" complètement un sol, y développer un max de vers, à partir par exemple d'un sol "maltraité". Les différents mécanismes s'installent plus ou moins vite. Je pense qu'on peut avoir un sol qui reste meuble dès l'année qui suit, s'i est suffisamment couvert. On a un début de fertilisation minérale par les éléments apportés par le foin dès l'année en cours. Une effet notable sur le taux d'humus prendra une génération. Une régénérescence d'une population de vers diminuée (mais existante) prendra une demi-douzaine d'années. Les champignons, c'est dans l'année qui suit l'apport de ois / BRF... Chaque mécanisme a, en fait, sa "vitesse"...
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 13/09/16, 14:33

Kna a écrit :
Didier, bien que tu aie écrit à plusieurs reprises je pense au fil des discussions que ta manière de faire ne marchera pas partout en un an comme chez toi, mais pourra avoir besoin de plusieurs années pour être pleinement efficace selon le lieu et la nature du sol, je pense que ça serait bien d’annoncer clairement la couleur, d'entrée de jeu, pour éviter trop de déceptions éventuelles chez qui n'aurait pas "tout bien lu partout". Et il doit y en avoir, vu la quantité de matière :)



Je ne peux - et ne veux - forcer personne à être optimiste.

Mais il ne faut pas non plus m'empêcher de l'être !

J'attends d'abord les témoignages comme quoi cela ne marcherait pas. Dire que ce ne sera pas parfait dès la première année, certes. De par ma compréhension des mécaismes, cela me parait évident. Mais est-ce inefficace ou moins efficace que tous les tralalas habituels ??? J'attends des preuves.

Tu n'y crois qu'à moitié (et encore...). Rien à redire de ma part. Chacun est libre.

Je continue de donner des éléments de réflexion. Mais ton scepticisme n'est pas, à preuve du contraire, basé sur un échec... Tu le crains et voudrais que j’annonce ta crainte ?
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 13/09/16, 14:35

Kna a écrit :
Me disant que là au moins, la terre aurait été remuée et ameublie, j'ai décidé d'y installer 2 plate-bandes de 2.5m x 1.25. Les voici aujourd'hui :



Là où je me serais dit : tout a été chamboulé. Les pauvres organismes vivants du sol !!! Il va falloir un peu de temps pour que tout cela se rétablisse...

Comme quoi, beaucoup de choses ne sont qu'une question de point de vue, de regard porté sur les choses...
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Julienmos » 13/09/16, 14:49

ouf! vu les pavés ci-dessus (réponses à Kna) va y avoir de la lecture ce soir... :lol:

en attendant, petite frayeur en voyant cette monstrueuse bestiole sur mes fleurs de phacélie... frelon asiatique ? :shock:

il semble que non, re-ouf ! :D
Pièces jointes
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 13/09/16, 14:53

Non surement pas frelon asiatique... J'en ai eu cet été sous le bardage... Intervention des pompiers...

J'ai aussi observé une sorte de gros frelon noire (mais de mémoire, il était différent) : toujours se souvenir que la majorité de sorganismes vivants qui nous entourent sont ... inoffensifs... On nous a tellement rabâché les bactéries qui donnent des maladies... les champignons mortels... les insectes qui ravagent nos cultures qu'on oublie que c'est une ultra-minorité !

Faua quand même s'en méfier, apparemment : https://fr.wikipedia.org/wiki/Xylocopa

C'est donc une abeille. Mais en effet, pas agressive. Indolente même.

La phacélie est très mellifère (elle est très butinée).
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Julienmos » 13/09/16, 15:55

Did67 a écrit :Non surement pas frelon asiatique... J'en ai eu cet été sous le bardage... Intervention des pompiers...


quoi, des frelons asiatiques ? il y en a déja dans nos contrées de l'est ?

c'est terrible toutes ces espèces invasives, aussi bien animales que végétales... moi qui suis pêcheur, j'ai assisté à l'arrivée dans nos cours d'eau successivement du sandre... du silure... de l'aspe... et maintenant depuis quelques années, des gobies venues de la mer noire, qui pullulent littéralement partout.
Et sur les bordures, des rives entières colonisées par la renouée du Japon... ça ferait d'ailleurs peut-être un très bon couvert pour le potager, avec les tiges cassantes et les très grandes feuilles... sauf que j'ai pas envie d'essayer, de peur qu'ils s'implantent et plus moyen de s'en débarrasser ! :lol:
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