Moindreffor a écrit :
la réintroduction, sans savoir pourquoi il y a eu disparition, et donc effectivement sans résoudre l'éventuel problème risque de causer la perte des individus réintroduits
chez nous introduire des vers de terre semble ne poser aucun soucis, au Canada cela menace la forêt, donc deux poids deux mesures, donc pour moi hors de question de jouer à Dieu, sauf peut-être aller chercher quelques vers à une centaine de mètres de chez moi dans la prairie d'à côté, mais là parle-t-on vraiment de "réintroduction", on est plus dans du déplacement pour faire gagner quelques années aux vers qui se déplacent très très peu horizontalement
J'ai utilisé le mot "ré-introduction" à dessein... Cela suppose qu'ils y étaient... Et qu'on reste dans la même niche écologique.
L'introduction d'espèces "exotiques" pose bien sûr des problèmes, qu'on n'a pas avec une "ré-introduction". Si j'ai de la terre de remblai, et que je vais "ramasser" des vers dans une prairie voisine, je ne risque pas de perturber un écosystème. Si ce n'est mon potager. Et en bien.
L'autre question - la seule à se poser s'agissant d’espèces locales - est pourquoi il n'y en a pas. Si c'est de la terre de remblai issue d'un décaissement en profondeur, cela s'explique aisément, et l’introduction peut être une remédiation. Elle va corriger une bêtise. Qui se corrigerait en cinquante ans (les anéciques n'avançant que lentement latéralement).
Si le sol ne convient pas (il me semble me souvenir que Marcel Bouché parle des sols sableux où il n'y a pas d'anéciques - ou telle espèce de vers - les détails m’échappent aujourd'hui). Les introduire est alors vain... Ils vont peut être survivre, ou, plus probablement, régresser et disparaître.
Autre chose est encore ce que fait VetusLignum. Il les introduit mais change la donne en les nourrissant. Donc c'est un système A (sols lourds, insuffisance de nourriture) qui évolue vers un système B (sols lourds mais "percé" par des vers "artificiellement" nourris donc dopés !)...Cela peut marcher... Et c'est bien plus élégant que d'utiliser motoculteurs et tracteurs...
Les "vers" au Canada sont une problématique plus complexe : c'est, à l'échelle humaine, une "introduction" de vers qui, à cette échelle, n'existent pas là-bas. En réalité, ils ont existé et ont été tués par les glaciations et ne sont pas revenus. Donc on peut tout aussi bien qu'en les réintroduisant, on ne "détruit" pas la forêt ; on reconstitue la forêt ayant existé - ce qui déplait aux forestiers car ils aiment bien leur forêt "anthropisée" qui produit beaucoup... Non, c'est de la sodomisation de drosophiles écologiques. Cela plait. Ce qui va détruire la forêt canadienne, ce sont les coupes-rases mécanisées aux méga-coupeuses pour en faire des pellets pour alimenter nos centrales thermiques de sorte à permettre aux grands groupes de "green-washer" celles-ci (et peut-être de toucher des subventions ????).
Voir :
https://beta.reporterre.net/La-coupe-ra ... nos-forets[Qu'il n'y ait pas de mauvaise interprétation : j'ai une chaudière à pellets, dont je fais la promotion en tant que moyen de chauffage en substitution des énergies fossiles et/ou des grilles-pains / PAC. En lien avec une gestion raisonnable des forêts, qui produit du bois d'oeuvre et des sciures qu'on peut bruler de façon quasi-neutre en CO². On est loin des bateaux de pellets qui traversent l'Atlantique pour alimenter des centrales thermiques "converties à l'écologie"]