dede2002 a écrit :
J'ai appris ici https://fr.wikipedia.org/wiki/Fixation_ ... du_diazote
que sur terre il n'y a que les bactéries qui transforment N2 en ammoniac, avec ou sans l'aide de plantes. Que celles qui le font en symbiose avec les plantes sont apparues "récemment" (à l'époque de l'extinction des dinosaures), que les légumineuses ne sont pas les seules concernées, loin de là (même le café, le maïs, la canne à sucre...)
La dernière phrase de ce paragraphe m'intrigue...?
"Jusqu'à une date récente, on admettait que les champignons mycorrhiziens pouvaient fixer N2. On sait maintenant que la propriété de fixer N2 est strictement limitée aux procaryotes2,3 et n’a jamais été montrée chez les champignons filamenteux. La fixation de N2 mesurée par la réduction de l’acétylène (C2H2) en éthylène (C2H4 ou CH2=CH2) par une racine mycorrhizée ne devrait pas être imputée au champignon lui-même mais aux bactéries associées de la mycorrhizosphère. Cette activité de fixation de N2 est d'ailleurs encore plus importante dans la litière forestière que dans la mycorrhizosphère elle-même"
A+
On arrive là aux limites de mes connaissances. Faudrait que je bosse un peu peu les nouvelles connaissances...
Mais :
1) Oui, il y a bien d'autres plantes que les légumineuses qui fixent l'azote atmosphérique. Très exactement que les rhizobiums associés aux racines des légumineuses.
Il existe de très nombreuses familles de bactéries "libres", non symbiotiques, qui font ça : azotobacter, clostridium, enterobacter, pseudomonas, etc etc.. Cela peut représenter des apports de l’ordre de 10 à 15 kg d'N / ha / an (en agriculture conventionnelle ; on peut penser que c'est alors un peu freiné par la fertilisation... Peut-être donc peut-on imaginé que cela représente 15 à 30 kg d'N/ha/an...
Et il existe de nombreuses familles de bactéries qui établissent des symbioses avec d'autres familles de plantes... Les légumineuses sont juste les plus célèbres car cela a eu le plus d'application en agriculture / jardinage. L'introduction des légumineuses à la place des jachères a été une des "révolutions agraires".
Si la fixation symbiotique des légumineuses est assez efficace ( jusqu'à 150 kg ou 200 kg d'N / ha / an ; plus souvent quand même 80 ou 100 ; dépend beaucoup de la fertilisation azotée : si les légumineuses trouvent l'azote nitrique dans le sol, elles ne se fatiguent pas à "entretenir" les rhizobiums qui leur pompent une partie de l'énergie !)), il reste encore confus à savoir si cet N reste dans la plante et entre ensuite dans les cycles naturels ou s'il y a des échanges directes : un trèfle donne-t-il directement l'azote à une carottes voisine ??? Je n'ai pas la répons définitive.
Ceci dit, dans un certains sens, je m'en fous : il y a toujours un stock de matières organiques azotées... Que cela serve l'année même par échange direct ou l'année suivante, après décomposition, quelle importance ?
2) Donc quand tu dis que l'herbe apporte de l'N : oui... Elle peut profiter de la fixation libre, sans symbiose, s'en nourrir et cet N se trouve ensuite dans le gazon... Mais à petite dose. Dans un système fermé (on tond le gazon et on laisse sur place, petit à petit, cela s'accumule, se stocke dans les substances humiques stables du sol, etc...). Sur un gazon non fertilisé, en zone lumineuse, tu verras toujours les légumineuses dominer et former des tâches vertes (trèfles, luzerne, lotiers corniculés à fleurs jaunes, etc...).
3) Qu'est-ce qui t'intrigue.
J'avoue ne pas avoir été au courant de cette problématique, à savoir si les champignons mycorhiziens (donc ceux "nourris" par la plante, un peu comme le rhizobium) pratiquent la fixation symbiotique ou non...
C'est une querelle de chercheurs ou de scientifiques, dont les uns s'autorisent à penser (que les champignons mycorhiziens filamenteux donc) fixent aussi l'azote et dont les autres contestent immédiatement cette position.
Pour le praticien, c'est de la masturbation.
Ce qu'il importe de savoir, c'est comment "stimuler" la fixation...
La messe semble dite : les champignons mycorhiziens ne fixent pas l'N de l'air. Et en plus, la fixation (par d'autres organismes, notamment les bactéries libres donc) semble plus importante dans la litière en dehors de la " mycorrhizosphère" - la zone occupée par les champignons mycorhiziens).
Cela me semble assez évident, sachant les antagonismes entre champignons et bactéries ! C'est presque un truisme ! Dans la mycorrhizosphère, les champignons mycorhiziens, nourris par les plantes dominent. Les bactéries se font plus discrètes. En dehors de cette zone, elles sont "normales" et fixent normalement...
Je comprends ça comme ça. Mais comme dit, je découvre et suis en dehors de ma zone de compétence.