A moi donc de pouvoir "un peu" écrire.
Tout d'abord merci à Did67 et à Christophe pour le retour sur mes questions dont j'ai découvert les réponses il y a quelques heures à peine.
Pour ce qui me concerne, je suis du Nord : +/- 150 km plus haut que les ch'tis. En terre de Hesbaye (prononcer Hhessbééée

...
J'ai pu constater que pas mal de participants s'inquiètent de la méthode de Did67 eu égard à la "qualité de leur sol".
Ce n'est pas du tout mon cas, malgré la désastreuse qualité du mien. Voyez par vous-même de quoi il s'agit :
Comme je l'indique, dans la zone 2 outre des déchets de construction, il y a aussi des cailloux de roche de Meuse, disposés en 2 couches superposées, à joints alternés biens calés en force par petits cailloux, pierrailles, poussier, cendres. Ce montage qui s'apparente à un mur "horizontal" de pierres naturelles rend cette "construction enterrée" quasi impossible à pénétrer. Je ne vous dis pas le pied que je prends quand il faut faire un trou de plantation de plus de 20cm de profondeur



Lorsque j'ai planté mes pommiers, ma pelle hydraulique de 5T a eu beaucoup beaucoup beaucoup de mal.
En fait, mon terrain est une ancienne place publique de gare du "chemin de fer" et avant, c'était une aire de rangement & délestage de trains !
Voyez ces beaux cailloux (j'ai sorti un peu plus de 6 m³ "pleins" sur 15 m² et j'ai encore +/- 500 m² à agencer

L'acquéreur précédent a acheté ces "terrains du chemin de fer" pour enlever et vendre les beaux pavés "piétonniers".
Ensuite, sur le fonds de cailloux et de scories, il a fait étendre plus de 50 camions de terres argileuses de fouilles -donc celles sous la couche de terre arable- provenant d'entreprises de construction. Il s'agit de belles terres argileuses, de couleur uniforme jaune ocre, bien collantes et... quasi étanches à l'eau !!!
Le gazon... hum... le chiendent

Après AINSI m'être ainsi fait rouler, ne voulant pas tondre 3 fois par semaine une telle surface, j'ai fait planter 1.000... épicéas.
Il y a 26 ans de cela.
Ces épicéas ont poussé et se sont imbriqués l'un dans l'autre... l'un soutenant l'autre. Je pensais éclaircir quelques années plus tard et revendre ces prélèvements en sapins de Noël, ce que je ne fis que une seule fois par manque de temps.
Je présume que vous aurez donc compris qu'au bout de 26 ans de couverture exponentielle d'aiguilles d'épicéas, ma merveilleuse couche d'argile de fond, déjà peu productive, n'était pas du tout l'idéal pour l'implantation d'un potager.
Je me suis donc lancé il y a 5 ans (mon épouse voulait un petit potager). Donc : 50m² ! Et, à la "Terminator" : abattage des épicéas, puis à la pelle hydraulique, déssouchage, arrachage des racines traçantes, des cailloux, retournement du sol sur 80cm de profondeur (mélange des horizons), incorporation de deux grosses remorques de compost industriel et une de fumier non mûr de vache. Enfin, passage une dizaine de fois à la motobèche pour que tout soit parfaitement mélangé ! Bein tiens... quand on fait quelque chose, il faut le faire convenablement et ne pas regarder à l'effort investi !!!
Bon, cela a bien donné, je ne peux pas me plaindre. Mais après la deuxième saison, une bonne terre bien collante par temps humide et béton par temps chaud. Et mon épouse de se plaindre de devoir buter les p-d-t, carottes, poireaux... trop peu enfoncés à la plantation !!!
Bon, d'accord, je vais voir ce qu'il y a sur "Internet mon ami" et... rencontre avec la permaculture et ses buttes. Ah c'est pas mal çà ! Avec les buttes je vais pouvoir avoir plus d'épaisseur de terre et avec une couverture de paille... plus de travail et de beaux légumes ! Eureka ! Le Graal !
Chérie, je change tout et j'agrandis le potager et on va en profiter pour planter des fruitiers !
Sitôt dit, sitôt fait !
J'arrête là le "déballage".
Cependant, j'ai essayé d'autres système de couvertures de sols et ai constaté "dans tous les cas" une amélioration notable de ma terre.
A chaque installation nouvelle, la grelinette a été utilisée et la pelure-couverture de gazon-chiendent-adventices ôtée à la grosse houe ;
Les couvert que j'ai essayés (sans incorporation dans le sol):
- paille ;
- broyage grossier de BRF (avec le même appareil que celui de Did67 que j'utilise depuis avant l'Euro sans aucune panne (en vérité, j'ai le précédent, celui à tambour, que je préfère pour la seconde passe) ;
- broyage de bois "sec" (donc pas de BRF au sens correct du terme) ;
- broyage de bois sec + vert + feuilles et idem + compostage de ce mélange en tas ;
- aiguilles d'épicéas ;
- compost mi-mûr, sans incorporation au sol (compostage à chaud méthode Berkeley);
- gazon non tondu puis fauchage à +/- 1m puis couverture de butte après séchage ;
- herbes sauvages (bord de route) fauchée lorsqu'elle est haute ;
- idem, mais après "trempage" durant quelques heures en cubitainer (c'est un travail lourd et long) ;
- bois "non fragmenté" posé à même le sol puis foulé durant la saison;
- idem, mais avec couverture d'herbes hautes fauchées puis trempée ;
- bois raméaux verts de fin de saison + broussailles ligneuses (exp. ronces) trempés durant 24 H, tassement durant 3 semaines puis décompactage, mise en tas aéré et compostage ;
- etc.
Aujourd'hui, ma terre potagère est bien noire sur une épaisseur de 5 à 15cm suivant la méthode de paillage utilisée.
Les plus beaux résultats obtenus : bois "non fragmenté" posé à même le sol puis foulé durant la saison 1 et recouvert en saison 2 d'herbes hautes fauchées puis trempée.
En d'autres termes, la "phenologie" de Did67 me paraît être le plus rapprochant de ce que j'ai perçu comme étant le mieux chez moi, sur terre argileuse et terre meurtrie, mais... en bien mieux, bien plus logique et bien moins fâtiguant, raison pour laquelle j'ai décidé d'adopter.