Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

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Did67
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 17/11/16, 20:02

Oui. Excellent complément.
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sicetaitsimple
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par sicetaitsimple » 17/11/16, 20:04

phil53 a écrit :sicetaitsimple je comprends ton raisonnement et je le respecte. je ne suis pas retraité mais c'est vrai que pour transporter mon foin que je récupère dans une prairie à 4km, je le transporte dans une remorque avec un vélo pour tracter. C'est loin d'être une activité de paresseux. Je suis plus épuisé par 3 voyages que par 15 kms de footing. Je conçois que tout le monde ne peux ou ne veux faire ça.
Néanmoins si la phénoculture se dévelope, en plus de récupérer les matières gaspillées de façon efficace pour un prix raisonnable il faut se pencher sur la possibilité d'utiliser des plantes vivantes pour couvrir le sol


Alors là, respect! (pour le vélo et la remorque).

Quand tu dis "il faut se pencher sur la possibilité d'utiliser des plantes vivantes pour couvrir le sol", oui, on tourne un peu autour de ce sujet depuis quelques pages et Didier nous a appaté il y a quelques temps avec son (ses) trèfle(s) en essai.

Pour du jardinage ou du maraîchage ça ne parait quand même pas évident, les techniques " TCS"des grandes cultures sont bien adaptées aux plantes à fort développement, mais pour la plupart de nos légumes.....Mais c'est un vrai sujet intéressant, même si ce n'est applicable que partiellement (à quelques variétés).
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Julienmos
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Julienmos » 17/11/16, 20:18

Did67 a écrit :
Je le mettrais maintenant, surtout par commodité - ne pas stocker, reprendre, etc... Toujours la paresse. Comme le foin, la décomposition est ralentie par le froid et l'humidité excessive...


étonnant ! j'ai donc bien fait de poser ces questions (à propos du crottin de cheval) :)

je pensais que le crottin frais n'était pas comparable au foin ou paille, qui sont de la MO fraîche, alors que le crottin est un excrément ? décomposé surtout par les bactéries... et que les vers ne mangent pas puisqu'ils préfèrent le frais...

il y aurait donc une grande différence avec d'autres fumiers (vache, porc...) qui eux sont plus riches en azote ?

L'épandre maintenant, n'est-ce pas risquer le lessivage des éléments nutritifs pendant la période hivernale ?
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Mixieer56 » 18/11/16, 10:02

sicetaitsimple a écrit :
Did67 a écrit :A propos du goémon :

Et attention aux teneurs de sodium et de chlore (le sel = chlorure de sodium), pas bon pour les sols (même s'ils sont très solubles, donc facilement lessivés, donc pas un problème à long terme). Se souvenir que le sel a longtemps été, avant le frigo, un moyen de conservation - donc un anti-bactéries / anti-champignons !


Bonsoir Mixieer56,

j'ajoute que si tu habites près de la mer ( ce qui est certainement ton cas si tu ramasses du goémon), ton sol est forcément déjà chargé en sel (NaCl) du fait des embruns.

Je pense que si tu peux faire autrement, il vaudrait mieux éviter d'en rajouter. En plus, ramasser du goémon en quantité ne me parait pas réellement "paresseux compatible"!

Goëmon suite Bonjour,
Merci de ta contribution " si c'était simple ", effectivement, nous sommes à 3kms de l'océan - à vol de mouette - . Je pense que ceux qui utilisent le goëmon doivent ajouter du fumier ou autres engrais. Je vais m'abstenir pour cet automne et soulager mes vertèbres lombaires de septuagénaire. ....
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 18/11/16, 10:23

sicetaitsimple a écrit :
Pour du jardinage ou du maraîchage ça ne parait quand même pas évident, les techniques " TCS"des grandes cultures sont bien adaptées aux plantes à fort développement, mais pour la plupart de nos légumes.....Mais c'est un vrai sujet intéressant, même si ce n'est applicable que partiellement (à quelques variétés).



C'est aussi mon avis, exprimé plusieurs fois.

Il va falloir produire un gros effort d'expérimentations, pour trouver dans diverses situations de climat, de sol, les couples "plantes couvre-sol / légume"... Cela fait un sacré paquet de combinaison...

Il y a tout de même une panoplie de légumes "costauds" : choux, aubergines, haricots (?), cucurbitacées, betteraves, poireaux (?), etc...

Je commence un peu cette recherche. Mon objectif n'est pas de tout basculer en MSCV (maraichage sous couvert vivant), mais une partie. Le foin jouera toujours un "certain" rôle, en particulier pour installer les cultures les moins "dominantes". Si on arrivait à cultiver la moitié sous couvert vivant, ce serait déjà bien, à la fois du point de vue "culture de la paresse" mais aussi du point de vue de mon inquiétude que trop d'apports de foin répétés pourrait / devrait (?) conduire à un excès d'azote à moyen / long terme... Encore un calcul à préciser (en sachant qu'il n'y a pas beaucoup de données d'analyse fiables sur les teneurs de certains "matériaux" que j'apporte)...

Encore un exemple où un "réseau" serait bien, pour multiplier les expériences, multiplier les idées, dans des contextes variables...
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 18/11/16, 10:32

Julienmos a écrit :
étonnant ! j'ai donc bien fait de poser ces questions (à propos du crottin de cheval) :)

je pensais que le crottin frais n'était pas comparable au foin ou paille, qui sont de la MO fraîche, alors que le crottin est un excrément ? décomposé surtout par les bactéries... et que les vers ne mangent pas puisqu'ils préfèrent le frais...

il y aurait donc une grande différence avec d'autres fumiers (vache, porc...) qui eux sont plus riches en azote ?

L'épandre maintenant, n'est-ce pas risquer le lessivage des éléments nutritifs pendant la période hivernale ?


Excrément un juste un raisonnement par rapport à l'homme !

Je te parle là de fumier frais, non fermeté, non décomposé, donc non concentré par les pertes de masse considérables lors de la fermentation (environ la moitié de la matière sèche part en fumée - c'est le carbone et l'oxygène qui partent en CO² et H²O).

"Frais" s'entend, dans ce que je dis ici sur la vie du sol, matière organique non encore décomposée, donc ayant gardé son carbone. Cela ne veut pas dire "frais" au sens du rayon "Frais" de l'hypermarché ! Le fumier, bien que "digéré" au préalable, garde toutes ses fibres (cellulose) intactes. Donc l'essentiel de la matière organique fraiche y est encore. Ce sont surtout les éléments solubles qui ont été "digérés", c'est-à-dire récupérés par l'animal... Le reste ne fait que "passer"...

La preuve : dès qu'on le met en tas, le fumier chauffe et fermente. La preuve que c'est toujours de la matière "intéressante" pour les bactéries...!

Il y a quelques différences entre les fumiers des différentes espèces, en fonction de leur capacité à extraire les éléments (les ruminants digèrent une partie de la cellulose, donc des fibres, grâce aux bactéries de leur panse), en fonction de leur nourriture et de leur physiologie... En fonction aussi dont c'est traité ensuite : lisier, mélange avec de la paille, compléments alimentaires donnés aux animaux...

Mais fondamentalement, le fumier de vache n'est pas plus riche en azote !

Seul les fientes de volaille le sont : c'est un produit très concentré, mélangeant fèces et urine, dont il faut se méfier du fait de cette richesse...
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 18/11/16, 10:32

Did67 a écrit :
sicetaitsimple a écrit :
Pour du jardinage ou du maraîchage ça ne parait quand même pas évident, les techniques " TCS"des grandes cultures sont bien adaptées aux plantes à fort développement, mais pour la plupart de nos légumes.....Mais c'est un vrai sujet intéressant, même si ce n'est applicable que partiellement (à quelques variétés).



C'est aussi mon avis, exprimé plusieurs fois.

Il va falloir produire un gros effort d'expérimentations, pour trouver dans diverses situations de climat, de sol, les couples "plantes couvre-sol / légume"... Cela fait un sacré paquet de combinaison...

Il y a tout de même une panoplie de légumes "costauds" : choux, aubergines, haricots (?), cucurbitacées, betteraves, poireaux (?), etc...

Je commence un peu cette recherche. Mon objectif n'est pas de tout basculer en MSCV (maraichage sous couvert vivant), mais une partie. Le foin jouera toujours un "certain" rôle, en particulier pour installer les cultures les moins "dominantes". Si on arrivait à cultiver la moitié sous couvert vivant, ce serait déjà bien, à la fois du point de vue "culture de la paresse" mais aussi du point de vue de mon inquiétude que trop d'apports de foin répétés pourrait / devrait (?) conduire à un excès d'azote à moyen / long terme... Encore un calcul à préciser (en sachant qu'il n'y a pas beaucoup de données d'analyse fiables sur les teneurs de certains "matériaux" que j'apporte)...

Encore un exemple où un "réseau" serait bien, pour multiplier les expériences, multiplier les idées, dans des contextes variables...
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 18/11/16, 10:35

Julienmos a écrit :... et que les vers ne mangent pas puisqu'ils préfèrent le frais...



Les vers adorent les fèces fraiches des animaux : bouses de vache, crottin de cheval... C'est plus spécifiquement le domaine des épigés. Mais les anéciques y trouvent de la matière organique déjà ramollit, déjà triturée, facile à entrainer... De leur point de vue, c'est très frais, puisque pas encore fermenté...
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par papyrazzi » 18/11/16, 11:07

Did67 a écrit :...
Seul les fientes de volaille le sont : c'est un produit très concentré, mélangeant fèces et urine, dont il faut se méfier du fait de cette richesse...


Pour quelles raisons, ou de quoi, se méfier ?
J'utilise du fumier de pigeon depuis pas mal de temps sur les parcelles que je défriche (pour booster le départ).
Pour évider l'acidité notoire (vrai ?), j'y incorpore de la chaux éteinte considérant la proportion CaCo3 qu'elle contient.
Serais-je donc complètement à côté de la plaque ? :oops:

Bien noté tes commentaires sur le crottin de cheval.
J'en utilise également. Pur ; donc sans paille. Je le laisse en tas jusqu'à décomposition complète. Au final, j'obtiens un excellent terreau (pour les semis, par exemple).

Le "fumier" de cheval est également idéal pour produire ses plants (semis ou transplants en pépinière) et créer des couches chaudes.

Quoique j'abonde à 100% dans ton sens concernant l'utilisation du foin et un travail réduit au minimum possible, je ne bannis pas les 'Fumures & Composts', car ils ne s'opposent en rien à l'utilisation de foin en couverture de sol (ce que tu n'as effectivement jamais écrit).
Je pense, en effet, qu'ils restent intéressants pour produire des compléments souvent nécessaires (et généralement gratuits), pour d'autres usages directs que la nourriture de la pédofaune.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 18/11/16, 11:18

papyrazzi a écrit :
Did67 a écrit :...
Seul les fientes de volaille le sont : c'est un produit très concentré, mélangeant fèces et urine, dont il faut se méfier du fait de cette richesse...


Pour quelles raisons, ou de quoi, se méfier ?
J'utilise du fumier de pigeon depuis pas mal de temps sur les parcelles que je défriche (pour booster le départ).
Pour évider l'acidité notoire (vrai ?), j'y incorpore de la chaux éteinte considérant la proportion CaCo3 qu'elle contient.
Serais-je donc complètement à côté de la plaque ? :oops:

Bien noté tes commentaires sur le crottin de cheval.
J'en utilise également. Pur ; donc sans paille. Je le laisse en tas jusqu'à décomposition complète. Au final, j'obtiens un excellent terreau (pour les semis, par exemple).

Le "fumier" de cheval est également idéal pour produire ses plants (semis ou transplants en pépinière) et créer des couches chaudes.

Quoique j'abonde à 100% dans ton sens concernant l'utilisation du foin et un travail réduit au minimum possible, je ne bannis pas les 'Fumures & Composts', car ils ne s'opposent en rien à l'utilisation de foin en couverture de sol (ce que tu n'as effectivement jamais écrit).
Je pense, en effet, qu'ils restent intéressants pour produire des compléments souvent nécessaires (et généralement gratuits), pour d'autres usages directs que la nourriture de la pédofaune.


Il faut resituer : je me suis de façon continue exprimer contre le fait de "composter en tas".

Dans ma compréhension des choses, c'est :

a) du travail inutile (j'aspire à la paresse)

b) surtout, c'est priver les organismes du sol dans tout le potager d'une précieuse nourriture, d'une source d'énergie...

Et, dans ce contexte, j'attire l'attention sur les risques de surdosage en azote lié aux fientes de volailles nettement plus riche. Je précise donc : "il faut se méfier d'un surdosage, et utiliser avec plus de parcimonie que les autres "fumiers" - d'ailleurs, ce n'est pas un fumier).

En revanche, la technique des couches chaudes est une façon pertinente de valoriser la chaleur de la fermentation des fumiers, notamment du fumier de cheval. Ce n'est pas le gaspillage que je décrie à propos du "fumier qui fume en tas". C'est une technique de forçage, avec une énergie naturelle. Pour ceux qui veulent travailler (car il faut décaisser, mettre le fumier au fond de la couche, mettre la terre par-dessus ; recommencer chaque année), ce sera donc un "cas particulier" qui ne rentre pas dans mes critiques contre le compostage en tas en général.

Je ne vois pas ce que le compostage "apporte". La décomposition de surface donne le même résultat (de l'humus et des minéraux au bout des processus de décomposition naturelle d'une partie de la biomasse / humification d'une autre partie). Mais en ayant nourri abondamment les organismes du sol en énergie, sur toute la surface du sol. Il me parait évident que des organismes mieux nourris travaillent mieux, produisent mieux (substances, colles du sol, etc...)... Donc les "cycles naturels" fonctionnent mieux...

Beaucoup trop d'agriculteurs et de maraichers restent des "drogués" de N,P, K, qui ne sont que des épiphénomènes dans la nourriture des plantes. Il faut ouvrir les yeux sur l'essence même de la vie (y compris celle du sol) : l'énergie (solaire à l'origine ; stockée par les autotrophes dans ce qu'on appelle la biomasse ou matière organique où tous les autres êtres, dits hétérotrophes, vont la puiser ; la vie, c'est d'abord un flux d'énergie, avant d'être des petits soucis de N, P, K...).

Pour qu'on soit d'accord tout de suite : je ne parle pas de "bacs à fleurs" ou de "jardins au carré", où on maintient des plantes "sous perf", dans un support de culture qu'on irrigue avec des éléments nutritifs... Je ne parle que de maraichage en sol vivant. Dans les bacs, en effet, un peu de compost mûr ne va pas nuire ! J'ai des plantes ornementales (quelques plantes rares et curieuse, une autre passion...), dans ma maison, que j'entretiens avec des engrais "chimiques"...
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