gek a écrit :
Ce qui m'intéresserait, ce serait que Didier nous détaille un peu plus ses techniques de plantation/semis pour chaque légume. Tu détailles bien les carottes, salades et autres semis en terre mais pour ce qui est des plantations de tomate, choux, cucurbitacées etc, je serais curieux de connaitre les conditions que tu utilises pour les semis puis les repiquages avant d'arriver aux plantations. J'ai souvent lu que ces étapes sont déterminantes dans le rendement final.
Je finirais par une petite provocation, je trouve aussi que tu es un très bon permaculteur. Je comprends très bien ton désarroi que je partage devant certaines videos sur le net de permaculteurs péremptoires qui clairement ne comprennent rien à la vie du sol et appliquent des recettes toutes faites mais pour moi il n'y a pas de dogme en permaculture, si tu te réfères aux livres de Molisson tu verras que ta démarche s'inscrit complètement dans cette philosophie. Etant chimiste je suis souvent atterré devant la peur du chimique développé par plein de gens qui ne réalisent pas que tout est chimique et qui croient que tout ce qui est d'origine naturelle est bon par définition.
Gek
Merci pour ce témoignage. Qui va dans le sens de ce que je souhaite : créer un réseau, favoriser des échanges...
Avant de répondre à ta vraie question, une remarque : si ne je ne revendique pas de faire de la "permaculture", c'est en effet, parce que techniquement cela n'est pas défini (ce qui laisse la porte ouverte au "n'importe quoi"*) ; je souhaite promouvoir un "système techniquement mieux défini"... Donc j'ai forgé un système qui porte un autre nom. Comme cela les choses sont claires. Cela ne me gêne nullement que quelqu'un me dise que je fais de la permaculture. Moi, je ne le dirai pas. Il m'est arrivé par goût de la provocation de dire, face à des visiteurs, que je fais de la "permaculture débarrassée de ses idioties". Mais je suis conscient du coté prétentieux de cette affirmation, donc je ne l'utilise que... pour provoquer ! La réflexion, bien entendu.
J'ai aussi quelques connaissances en biochimie, ce qui me permet de comprendre des mécanismes que je n'évoque pas, par manque de temps (les oxydations des macro-molécules, les polyphénols, ou encore les réactions red-ox...). Mais que j'ai présent à l'esprit quand j'essaye quelque chose...
Sur les semis / plantations, cela devient une demande récurrente. Figures-toi que j'ai en stock quelque part, sur un DD (j'ai explosé un Toshiba, heureusement, j'ai sauvegardé l'essentiel), des rushs tournés en mai, où j'avais filmé des plantations, des semis, etc... Jamais montés. Je voulais tourner quelques rushs complémentaires.. Et étant un "générateur de bordel" (le contraire d'un maniaque rangé), cela traîne quelque part sous une appellation absconse du genre DSCN 00103... Va le retrouver sans visionner des kms de rushs...
Mais en ce qui concerne ta question, c'est en effet simple :
- tous mes semis en place sont faits comme ce qui traine dans les vidéos : ouvrir un sillon (au couteau à crans ou à la Sillon'net) ; enlever le foin ; gratter avec mon "3 dents" ; semer ; remélanger au 3 dents et basta (pour les semis quand la terre est assez sèche ; ceux d'été ou de début d'automne, je "plombe" au rateau ou parfois, je marche sur le sillon)
- ... sauf (en France, toute règle à ses exceptions), les grosses graines (haricots, petits pois, betteraves...), où je gratte avec mon "3 dents" puis je les enfonce légèrement
- toutes mes plantations de bulbes, bulbilles (oignons, échalotes, aïl), je plante direct à travers le foin avec un plantoir ; positionner le bulbe au niveau du sol (humidité) ; il trouvera son chemin, même si le "trou" se referme !
- toutes mes plantations de plants en godets : j'écarte un minimum le foin, pour faire un trou de la taille du godet, j’ouvre au transplantoir, je colle mon "plant en godet" là-dedans, je referme en comprimant la terre autour ; basta...
- les plants "racines nues", cela dépend : les grands formats, de type choux, je plante direct à travers le foin ; les petits formats (par exemple des salades trop petites, ...) j'ouvre un sillon (sinon, une fois passé, le foin se soulève et déracine les plants trsè peu ancrés...
Et rassures-toi, rien de déterminant ! Cela marche presque "tout seul" dans un sol vivant. J'ai vu des plants que j'avais posés puis "oubliés", s'enraciner et se développer...
Bien sûr, je tiens compte de la météo, aujourd'hui fiable à 3 jours : toujours replantés les plants racines nus la veille d'une période de pluie. Les plants en godets ou bulbes, on s'en fiche...
Enfin, je l'ai écrit, pour compenser les "retards" liés à le terre froide au printemps, et me soustraire à la difficulté de contrôler les limaces à ce stade alors que les auxiliaires ont encore trop froid, je produis de plus en plus les premiers plants en godets (sauf pour les espèces ou cela n'est pas possible genre carottes - mais cela l'est pour beaucoup plus qu'on ne le croit : betteraves rouges, épinards,... et que sais-je ; essayer avant de croire ce que disent les (mauvais) livres - c'est-à-dire presque tous !).
* un excellent sujet de philo pour le bac : "Malgré les meilleures intentions, l'ignorance peut-elle conduire à faire le contraire de ce qu'on prétend faire ?"