Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
- Julienmos
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
est-ce que le fait d'avoir un sol "riche" (par apport d'engrais par ex), voire trop riche, peut avoir des répercussions sur les légumes cultivés ?
je ne parle pas de pesticides...
j'ai par ex lu, sur un sachet de graines de laitue, qu'il fallait éviter engrais et compost, que la salade pouvait concentrer les nitrates dans ses feuilles...
je ne parle pas de pesticides...
j'ai par ex lu, sur un sachet de graines de laitue, qu'il fallait éviter engrais et compost, que la salade pouvait concentrer les nitrates dans ses feuilles...
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
Oui, il peut y avoir plein de conséquences à un "sol trop riche" (c'est bien pour ça que j'ai écris plusieurs fois que je craignais l'overdose) :
a) plus grande sensibilité aux maladies et aux parasites ; les plantes, poussées trop vite, ont des sucs trop riches, sont plus fragiles ; ont des paraoies moins épaisses, moins "solides"...
Et contrairement à une conviction très répandue, à mon avis, que cela soit d'origine naturelle n'y change rien : un excès de nitrates est un excès de nitrates !
[ce qui peut changer un peu, c'est que la matière organique, donc la fertilisation à partir de matière organique ou ses dérivés - composts - apporte aussi d'autres éléments ; donc même s'il y a une overdose d'azote, la nutrition sera quand même un peu plus équilibrée]
b) inhibition de certains mécanicismes naturels utiles, notamment l'excès d'azote dans le sol va freiner la fixation d'azote par les légumineuses et par les bactéries libres...
Et sans doute aussi, réduction de certaines activités d'organismes sensibles à la chimie du sol : un sol riche est un sol "plus concentré" ayant par exemple une résistivité électrique plus faible... sans parler des couples red-ox qui se forment (un pue compliqué, même pour moi ; faut que je révise ma chimie cet hiver ; mais cela existe)
La nature se régule !
c) Et oui, certaines plantes se gavent, au-delà des besoins. En particulier en hiver, lorsque les températures baissent, elles absorbent des nitrates mais les mécanismes physiologiques dans les cellules étant ralentis, ne les utilisent pas. Et ils s'accumulent... Idem pour les épinards..
a) plus grande sensibilité aux maladies et aux parasites ; les plantes, poussées trop vite, ont des sucs trop riches, sont plus fragiles ; ont des paraoies moins épaisses, moins "solides"...
Et contrairement à une conviction très répandue, à mon avis, que cela soit d'origine naturelle n'y change rien : un excès de nitrates est un excès de nitrates !
[ce qui peut changer un peu, c'est que la matière organique, donc la fertilisation à partir de matière organique ou ses dérivés - composts - apporte aussi d'autres éléments ; donc même s'il y a une overdose d'azote, la nutrition sera quand même un peu plus équilibrée]
b) inhibition de certains mécanicismes naturels utiles, notamment l'excès d'azote dans le sol va freiner la fixation d'azote par les légumineuses et par les bactéries libres...
Et sans doute aussi, réduction de certaines activités d'organismes sensibles à la chimie du sol : un sol riche est un sol "plus concentré" ayant par exemple une résistivité électrique plus faible... sans parler des couples red-ox qui se forment (un pue compliqué, même pour moi ; faut que je révise ma chimie cet hiver ; mais cela existe)
La nature se régule !
c) Et oui, certaines plantes se gavent, au-delà des besoins. En particulier en hiver, lorsque les températures baissent, elles absorbent des nitrates mais les mécanismes physiologiques dans les cellules étant ralentis, ne les utilisent pas. Et ils s'accumulent... Idem pour les épinards..
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
Le compost:
Merci pour Did pour ta réponse. je m'étais intéressée au bio-intensif puis je suis tombée sur Soltner et ses nouvelles méthodes de jardinage et compostage de surface puis je suis tombée sur le jardinier paresseux et tes vidéos et tout a basculé
je me suis dit que les bio-intensifs faisaient du politically bio correct avec leur compost mais continuaient à faire des apports NPK sans comprendre le fonctionnement du sol. (ils ont aussi beaucoup de critiques sur la durabilité du système avec des apports massifs de compost de l'extérieur).
Je sais que ce n'est pas ton propos, mais pour une agriculture plus durable et avec ton expérience, est ce que tu penses que la voie du jardinier paresseux pourrait être poursuivie par un maraicher paresseux?
Merci pour Did pour ta réponse. je m'étais intéressée au bio-intensif puis je suis tombée sur Soltner et ses nouvelles méthodes de jardinage et compostage de surface puis je suis tombée sur le jardinier paresseux et tes vidéos et tout a basculé
je me suis dit que les bio-intensifs faisaient du politically bio correct avec leur compost mais continuaient à faire des apports NPK sans comprendre le fonctionnement du sol. (ils ont aussi beaucoup de critiques sur la durabilité du système avec des apports massifs de compost de l'extérieur).
Je sais que ce n'est pas ton propos, mais pour une agriculture plus durable et avec ton expérience, est ce que tu penses que la voie du jardinier paresseux pourrait être poursuivie par un maraicher paresseux?
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- Julienmos
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
mayatilou a écrit :est ce que tu penses que la voie du jardinier paresseux pourrait être poursuivie par un maraicher paresseux?
oh eh ! ça commence à bien faire, tous ces éloges de la paresse !
c'est pourtant connu qu'il faut au contraire "travailler PLUS pour gagner plus"...
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- Julienmos
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
Did67 a écrit :c) Et oui, certaines plantes se gavent, au-delà des besoins. En particulier en hiver, lorsque les températures baissent, elles absorbent des nitrates mais les mécanismes physiologiques dans les cellules étant ralentis, ne les utilisent pas. Et ils s'accumulent... Idem pour les épinards..
et au niveau santé (du consommateur) ? bien que bio (voire plus que bio) faut-il se méfier de ces légumes trop verts, trop gros, trop beaux ?
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
Did, tu écris:
Je développe un peu ce point important: Les parasites sont attirés/stimulés par la richesse du contenu de ces plantes et par le côté appétant de l'enveloppe moins ligneuse qui ne joue pas pleinement son rôle de répulsif/protection. Par ex., des plants forestiers issus de pépinière (et donc dûment fertilisés) sont abroutés systématiquement par les chevreuils, alors que des plants spontanés de la même essence sont dédaignés.
@ Mayatilou, tu écris:
Did est en relation avec un maraîcher pour réfléchir à une adaptation de sa démarche vers une exploitation à plus grande échelle; à suivre, donc. Je l'ai encouragé personnellement à cette extension qui me semble impérative, car il faut faire éclater le cadre trop restreint du potager familial si l'on veut tirer tout le potentiel de cette approche.
a) plus grande sensibilité aux maladies et aux parasites ; les plantes, poussées trop vite, ont des sucs trop riches, sont plus fragiles ; ont des parois moins épaisses, moins "solides"...
Je développe un peu ce point important: Les parasites sont attirés/stimulés par la richesse du contenu de ces plantes et par le côté appétant de l'enveloppe moins ligneuse qui ne joue pas pleinement son rôle de répulsif/protection. Par ex., des plants forestiers issus de pépinière (et donc dûment fertilisés) sont abroutés systématiquement par les chevreuils, alors que des plants spontanés de la même essence sont dédaignés.
@ Mayatilou, tu écris:
...est-ce que tu penses que la voie du jardinier paresseux pourrait être poursuivie par un maraicher paresseux?
Did est en relation avec un maraîcher pour réfléchir à une adaptation de sa démarche vers une exploitation à plus grande échelle; à suivre, donc. Je l'ai encouragé personnellement à cette extension qui me semble impérative, car il faut faire éclater le cadre trop restreint du potager familial si l'on veut tirer tout le potentiel de cette approche.
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"Ne croyez surtout pas ce que je vous dis."
Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
Julienmos a écrit :
c'est pourtant connu qu'il faut au contraire "travailler PLUS pour gagner plus"...
Alors va voter et ensuite tais-toi ! [humour]
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
Julienmos a écrit :
et au niveau santé (du consommateur) ? bien que bio (voire plus que bio) faut-il se méfier de ces légumes trop verts, trop gros, trop beaux ?
IL vaut mieux manger plus de légumes !
Même conventionnels, même "dopés", même chargés de pesticides. Que ce soit clair.
Mais ensuite, s'ils peuvent être "plus que bio", c'est mieux. Et meilleur !!!
Et s'ils peuvent ne pas être "trop" nitratés, c'est encore mieux... Pour ma pat, je me régale de mes laitues d'hiver à la sortie de l'hiver. Même s'ils devaient être un peu chargés de nitrates...
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
Ahmed a écrit :
Je développe un peu ce point important: Les parasites sont attirés/stimulés par la richesse du contenu de ces plantes et par le côté appétant de l'enveloppe moins ligneuse qui ne joue pas pleinement son rôle de répulsif/protection. Par ex., des plants forestiers issus de pépinière (et donc dûment fertilisés) sont abroutés systématiquement par les chevreuils, alors que des plants spontanés de la même essence sont dédaignés.
J'ai vu des photos dont j'ai tout lieu de penser qu'elles ne sont pas truquées où d'un coté, un champs de pdt "bio classique" était attaqué par des doryphores et à coté, un champs de pdt bio recouvert avec du foin ne l'étaient pas (en Autriche).
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
Ahmed a écrit :
@ Mayatilou, tu écris:...est-ce que tu penses que la voie du jardinier paresseux pourrait être poursuivie par un maraicher paresseux?
Did est en relation avec un maraîcher pour réfléchir à une adaptation de sa démarche vers une exploitation à plus grande échelle; à suivre, donc. Je l'ai encouragé personnellement à cette extension qui me semble impérative, car il faut faire éclater le cadre trop restreint du potager familial si l'on veut tirer tout le potentiel de cette approche.
Oui. Pour l'instant, le modèle est issu d'une réflexion autour de mon potager... Là, d'expérience, je peux valider certaines choses. N'ayant rien à vendre et essayant juste d'être un "honnête homme", je définis le "domaine de validité" (les mathématiciens comprendront) comme celui d'un potager personnel...
Le maraichage commercial a d'autres contraintes : surfaces plus importantes, calendriers de production, "rentabilité" (dégager un revenu minimum, sur une année)... Il va de soi que c'est moins simple. Le "système" est donc différent. Je reste donc prudent, tout en travaillant avec quelques personnes m'ayant contacté pour "adapter" le modèle. Pas de raison de ne pas y arriver. Mais je ne vends pas une peau d'ours que je n'ai pas tué !
Des situations très différentes en matière de disponibilité de l'intrant essentiel, le foin, en quantité, se présenteront. Ici, un phénomène de déprise peut être à l'oeuvre, et des prairies tomber dans l'oubli et en friche. Ailleurs, le foncier est très couru, rare, cher... Donc déjà, cela change tout !
Il est envisageable d'avoir une production "intensive" mais "plus que bio" de foin sur par ex 3 ha, pour traiter 1 ha de maraichage façon PP sur 1 ou 2 ha. Ces chiffres sont à valider... Intensive car on peut imaginer organiser une rotation longue et après 5 ou 6 ans de maraichage, laisser une terre en prairie non traitée, non fertilisée, mais elle valoriserait la fertilité acquise... Donc elle produirait beaucoup...
L'instillation d'une dose de cultures sous couverts vivants va dans le même sens.
Si, a priori, j'écarte le compostage dans mon PP, un maraicher professionnel situé a proximité d'une plateforme n'a pas plus de raison d'écarter le compost qu'un autre "bio"...
Donc de sérieuses pistes existent ! J'invite ceux que cela intéresse à me contacter (par "mp"), on pourrait organiser un groupe, ou un réseau ????
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