Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
sicetaitsimple
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par sicetaitsimple » 21/11/16, 19:56

Did67 a écrit :[

Mulet, j'en suis à 4/6, alors je vais terminer. Il y a des fois des choses carrément nulles ou fausses, mais je veux quand même tout regarder. Son délire sur le taux de CO² et toutes les questions métaphysiques que cela lui pose est nul à chier.



"Nul à chier"! Il me semble qu'une de mes recommandations "sur la forme" suite au visionnage de ta prestation à la Ferté-Bernard était d'essayer d'éviter les "gros mots"!

Bon, c'est vrai qu'ici on est entre nous!
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Swiss_Knight
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Swiss_Knight » 21/11/16, 20:14

Salut.

Avec le semis il y a certaines choses qui, selon moi, sont cruciales ;
- les graines devraient absolument être au contact de la terre.
- les graines ne doivent pas être sous plus d'une à deux fois leur propre épaisseur de couverture, que ce soit de la terre ou autre chose (pour les petites en tout cas, car pour les grandes, elles ont souvent suffisamment d'énergie pour traverser parfois 4-5-6x leur épaisseur, voire plus...il n'y a qu'à observer la taille des "fils" que font des pommes-de-terres oubliées dans une cave pour aller chercher la lumière pour s'en rendre compte)
- une couche de m.o. en décomposition avancée par dessus n'est pas toujours idéale, dans certains cas, ça peut empêcher la germination, purement et simplement.



Ce que j'aimerais tenter c'est de dégager un peu la couverture végétale pour semer sur la terre, grattouiller la surface pour mélanger les graines au sol (bon contact) et recouvrir de couvert sur une à deux épaisseurs de graines. C'est pas simple, je le concède. Peut-être qu'un faux-semis avant le semis définitif pourrait aider "un peu".
Puis, humidité constante requise dès le semis et jusqu'à ce que les plantules soient bien établies (ça peut sécher très très vite, c'est comme un bébé, faut pas le laisser dans une voiture au soleil trop longtemps... Hum, pardon pour la métaphore douteuse mais au moins on se rend compte du truc comme ça :D ).
Contenir les plantes à fort encombrement racinaire comme les poacées (graminées, herbes) en les arrachant systématiquement.



Le semis reste la période la plus cruciale et qui demandera toujours un peu plus d'attention car la réserve d'énergie d'une graine "suffit juste" à lancer une plante jusqu'à l'autonomie (i.e. qu'elle soit capable de synthétiser elle-même ses sucres). Le moindre problème dans cette phrase est très rapidement synonyme de catastrophe pour la jeune plante. Et au vu de leur petite taille, il suffit généralement de très peu pour rater un semis.



Un autre truc que j'ai pu remarquer, c'est que des plantes oubliées, montées à graines (carottes par exemple), m'ont donné des semis viables sans que je ne fasse jamais RIEN, alors qu'un semis effectué par mes soins, aussi délicatement organisé soit-il, ne m'avait rien donné... ou avec un rendement minable. Quelque chose me dit que dame nature sait très bien pourquoi elle met les graines au sol à l'automne et pas au printemps (...). Ça doit sans doute être assez complexe à comprendre, si d'ailleurs quelqu'un a des infos à ce sujet je suis preneur.
De plus, une plante unique, si on compte,... non en fait on ne va pas compter ; elle fait quand même, pfiou... mettons "très beaucoup" de graines, pour faire simple :D , surtout les plantes qui font de toutes petites graines, comme les salades ou carottes. Celles-ci, elles en font carrément "très très beaucoup". Ce ne doit pas être "pour rien".
Les sachets vendus dans le commerce ont sans doute la fâcheuse tendance de nous faire "semer avec économie" (tout du tout moins en corrélation avec leur prix) alors que souvent, dans la nature, ces graines là se sèment par milliers pour être que la plante soit sûr de perpétuer son espèce.
L'avantage quand on fait ses graines c'est qu'on peut avoir la mains plus lourde sur le semis sans regrets :D !! L'impression que ça fonctionne mieux qui s'en suit peut peut-être trouver un bout d'explication là-dedans aussi ;) Aussi bête soit ce raisonnement !


Voilà, je dis sans doute plein de bêtises mais au moins ça peut donner matière à réchléfir !
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Did67
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 21/11/16, 21:11

Swiss_Knight a écrit :Salut.

Avec le semis il y a certaines choses qui, selon moi, sont cruciales ;
- les graines devraient absolument être au contact de la terre.
- les graines ne doivent pas être sous plus d'une à deux fois leur propre épaisseur de couverture, que ce soit de la terre ou autre chose (pour les petites en tout cas, car pour les grandes, elles ont souvent suffisamment d'énergie pour traverser parfois 4-5-6x leur épaisseur, voire plus...il n'y a qu'à observer la taille des "fils" que font des pommes-de-terres oubliées dans une cave pour aller chercher la lumière pour s'en rendre compte)
- une couche de m.o. en décomposition avancée par dessus n'est pas toujours idéale, dans certains cas, ça peut empêcher la germination, purement et simplement.



Pour les détails, la pomme de terre est un tubercule et a des réserves "immenses"...

Mais en effet, j'ai essayé des haricots verts nains, qui ont percé la couche de foin.

Oui, la matière organique en décomposition peut bloquer la germination, à certains stades de la décomposition. Je pensais en fait mettre sur le dessus d'une couche. Mais c'est en effet un des risques
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par sicetaitsimple » 21/11/16, 21:28

Did67 a écrit :


C'était juste pour dire que les "techniques" ne changent pas forcément ! Si je voulais faire de l'oignon à titre lucratif, je ne pense pas que je changerais la technique culturale (juste, la façon de planter ; mais je vais de toute façon changer, juste pour cultiver la paresse).

A noter que les 300 balles, qu'il faudrait trouver, j'en conviens, couteraient environ 10 000 euros (un peu moins), sur un chiffre d'affaire de 100 000 euros. Tout à fait raisonnable, étant donné que c'est le principal intrant [en culture céréalière, les agriculteurs ont des charges directes - carburants, pesticides, engrais - pour 500 euros / ha, pour un chiffre d'affaire de ... 2 500 / ordres de grandeur]. Encore les bulbes à acheter. L'emballage. Quelques amortissements : hangar, nettoyeuse, emballeuse... Et un peu de main d'oeuvre saisonnière (j'ai l'intention d'essayer une canne à planter pour évaluer la "productivité possible" de certaines plantations...)

Donc même si je ne promeus pas du tout ce modèle, ce ne serait pas d'emblée "perdant".


En fait, le principal enseignement que j'ai retenu du livre et des vidéos de JM Fortier ( principal enseignement qui ne me sert à rien au demeurant, sauf à m’intéresser ce qui est important !), et même s'i y en a bien d'autres (enseignements) plus simples dont certains peuvent servir même à un jardinier modeste et moi en particulier, c'est que la frontière, c'est tracteur ou pas....

Pas de tracteur, c'est moins de frais et la capacité à travailler de façon très intensive la surface disponible. Ca a bien entendu des limites.

Un tracteur, c'est immédiatement une moindre capacité à travailler la surface intensivement, juste parce que le tracteur et les outils doivent passer et qu'il faut donc leur réserver de la place.

PS:c'était juste dans le débat sur une surface de 3ha, rien à voir avec un potager.
Dernière édition par sicetaitsimple le 21/11/16, 21:39, édité 1 fois.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 21/11/16, 21:36

Oui, en effet. C'est un aspect.

Chez moi, les rangs sont écartés de 25 cm et les bulbes plantés environ tous les 12... Cela fait une sacré densité. Et pourtant l'oignon ne couvre pas 100 % de la surface et ne valorise donc pas 100 % de l'énergie solaire incidente !
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par sicetaitsimple » 21/11/16, 22:03

Did67 a écrit :Oui, en effet. C'est un aspect.



C'est un aspect effectivement important, car si il te prenait de vouloir cultiver 3 ha d'oignons en épendant chaque année 300 balles de foin, en plantant, et en récoltant, le tout à la main ou avec l'aide de quelques outils sommaires ( allez, un motoculteur), sans parler du traitement post récolte, je pense que ta présence sur un blog dédié à la paresse potagère n'aurait plus beaucoup de sens!

PS: bien entendu, je plaisante sur ta présence sur ce blog, c'est toi qui l'a créé et fait vivre. Cordialement.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 21/11/16, 22:29

Le "Potager du Paresseux" est un potager familial de l'ordre de 100 à 500 m². Je l'ai déjà écrit. Et il se compare à ce titre à un potager conventionnel de productivité comparable, mais bêché, pioché, biné... Le "gain" est manifeste. Je le vis !

Pour le reste (maraichage commercial), on spécule avec des "si"...

Donc "si" je faisais du maraichage à vocation commerciale sur 2 ou 3 ou 5 ha, il est évident que j'aurais un tracteur, ne serait-ce pour des besoins de transport... Mais j'essaierais sans aucun travail du sol par conviction. Et sans compost, convaincu que cela marcherait mieux !

Cela me ferait quand même gagner du temps et du carburant !

Je ne déroulerais pas les rouleaux, mais j'utiliserais une "pailleuse", dans laquelle tu engouffres un rouleau entier [pour ceux qui ne savent pas ce que c'est - bon, celle-là c'est pour les balles rectangulaires, qi se généralisent aujourd'hui : http://images.google.fr/imgres?imgurl=h ... cQ9QEILjAD]

Je planterais mes bulbes à la canne à planter, avec la main d'oeuvre nécessaire (à déterminer ; j'avoue ne pas savoir combien de personnes.jours). Bon, quelques jours... Mais j'ai encore connu les temps où on binait les betteraves à sucres. Sur bien des fermes, des ha y passaient !

La possibilité de planter avec des planteuses dans du foin haché et éparpillé à la pailleuse reste à explorer...

Il n'y a aucune raison qu'ensuite cela ne pousse pas comme dans mon potager du paresseux.

Et je récolterais à la main, en palox... Idem, personnel à prévoir. Mais en chamboulant la partie superficielle du sol, on poirraut aussi récolter à la machine...

Il y aurait effectivement des circulations entre des "parcelles", dans lesquelles je cultiverais du foin... pour passer avec les palox et avec la pailleuse...

Voilà un schéma de principe. On est d'accord : c'est un autre système, mais qui garde l'essentiel.

Bien entendu que cette "activité" ne pourrait être de paresser toute la journée puisque ce serait mon activité principale. Cela resterait un maraichage sans travail du sol.

Bien entendu, je ne dis pas : cela marche ! Puisque je ne l'ai pas essayé. Je dis, c'est ce que j'essaierais...
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Ahmed » 21/11/16, 23:16

Swiss_Knight, tu écris:
Ça doit sans doute être assez complexe à comprendre, si d'ailleurs quelqu'un a des infos à ce sujet, je suis preneur.

Je connais assez mal le fonctionnement des graines potagères, mais très bien celui des graines d'arbres et je suppose ici (à vérifier, donc) que les mécanismes sont assez analogues. Sous cette réserve, la nature tient compte des saisons, libère en effet les graines à l'automne, mais un phénomène appelé "dormance" inhibe la germination (qui, autrement pourrait intervenir à l'automne, avec des conditions de chaleur et d'humidité convenables) qui conduirait à un échec, du fait de la saison hivernale à venir. C'est justement le froid qui lève la dormance, c'est-à-dire qu'après avoir subi un épisode de froid, la graine a réintégré sa capacité germinative qui se manifestera aussitôt que les conditions seront favorables, donc au printemps suivant.
Il est d'ailleurs très facile de "manipuler" les graines en retardant leur germination, comme tout le monde le sait, en les maintenant dans un milieu frais et/ou sec, mais il est aussi possible de lever une dormance à volonté grâce à la vernalisation*, procédé qui consiste à faire croire à la graine que l'hiver est passé. Certaines graines, comme celles du frêne (fraxinus Excelsior) exigent deux hivers avant de consentir à lever! Carrément de l'abus! :twisted: Mais il y a une astuce facile pour obtenir la germination immédiate: il suffit de récolter les graines avant leur maturité, car à ce stade la dormance n'est pas encore installée. :wink:
Le passage de graines (ou de greffons, mais pour des raisons différentes) au frigo peut être un bon moyen de stimuler la germination en ces temps de réchauffement climatique...

*Que l'on peut traduire un peu cavalièrement, mais pour faire court, par "printanisation".
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par mayatilou » 22/11/16, 07:46

[quote="sicetaitsimple"][quote="Did67"]

JM Fortier est depuis 2 ans gérant de la Ferme des Quatre Temps propriété d'un milliardaire québécois. Son but: étendre son modèle intensif sans tracteur+ compost+ sans travail du sol à 4 ha! (il utilise un quad avec une remorque en plus du motoculteur) Il en fait aussi un centre de formation pour les maraichers pro triés sur le volet! comme il y a beaucoup d'argent il fait pas mal d'expériences... A suivre c'est intéressant. Notamment sur ses passe pieds il met maintenant une bonne couche de BRF et comme il incorpore chaque année un peu de sa terre des passe pieds sur les planches, voilà un moyen astucieux d'y incorporer des champignons!
Si tu parles anglais tu peux voir cette série de 4 VDO récentes avec JMF et cette nouvelle ferme qu'il développe!
https://www.youtube.com/watch?v=gGPpUe_Dptk
c'est passionnant!
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par mayatilou » 22/11/16, 08:18

question dans le cadre du maraicher paresseux:
si planches couvertes de foin, ont du mal à se réchauffer au printemps donc pb pour les primeurs (c'est l'argument contre de JM Fortier au Québec vu qu ils ont une saison de production courte, avec un apport de compost chaud il rechauffe son sol au printemps). Par contre garde la chaleur à l'automne plus longtemps donc possibilité d'étendre la saison.
pour le printemps que faire? mettre une bache transparente pour solarisation? une bache noire type ensilage? sur le foin.
ou enlever le foin le temps que le sol se réchauffe?
merci pour vos suggestions.
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