Ahmed a écrit :
..., puis les microorganismes consomment l'oxygène stocké à l'intérieur et l'activité s'arrête puisque la partie superficielle qui a accès à l'oxygène tend à sécher, ce qui est un autre facteur limitant. En gros, cela se passe ainsi, d'où la nécessité de retourner les tas pour réinjecter le d'oxygène et aussi intégrer la couche superficielle restée intacte.
Nota: ce sont surtout les bactéries qui sont actives, dans un premier temps, les champignons interviendront plutôt un fois les grosses particules fragmentées* et il n'est pas sûr que ces organismes apprécient beaucoup d'être bousculés=>le compostage en tas n'est pas l'optimum.
*C'est ce qui est recherché dans le compostage "Jean Pain" seconde manière: le semi compost travaillé par les bactéries est épandu pour que se poursuive l'aggradation (récupération de grosses briques moléculaires pour construire la substance humique) via les champignons...
Une nuance, petite mais importante.
L'activité s'arrête si le tas se dessèche ou si les matières fermentescibles sont consommées. Car si le tas est encore humide et s'il reste de la matière fermentescible, les bactéries anaérobies prennent le relais et on passe en mode "méthanisation".
Il faut donc, dans un compost, bien distinguer bactéries, dont il existe des tas de familles, aérobies ou anaérobies (strictes ou facultatives, pour encore compliquer). Et les matières fermentescibles (y compris dans les matières organiques ; ex une feuille morte, il y a le parenchyme qui est fermentescible, et le "squelette", qu'on retrouve souvent, constitué des nervures, qui est ligneux et ne l'est pas !). Tant qu'il reste du fermentescible, et de l'humidité, cela va travailler. En anaérobiose, en mode "réduction", donc méthanisation.
Voilà pourquoi je "râle" contre l'enterrement de substances fermentescibles par certains permaculteurs ignares en agronomie !
A l'inverse, les champignons sont tous aérobies. Donc en anaérobiose, la décomposition de la lignine s'arrête. Un piquet casse toujours au niveau du sol. Si on se donne la peine de creuser, on trouve la pointe plus bas, sous terre, et qui est intacte. La partie aérienne est fatiguée mais en général intacte aussi (car elle se dessèche ; des fois, les insectes xylophages s'y installent !). C'est la partie toujours humide, au niveau du sol, dans les 15 ou 20 cm aérobies, qui se décompose... La cathédrale de Strasbourg est stabilisée par des pieux enfoncés dans la nappe phréatique. Et ce depuis 1 000 ans...
Et voilà pourquoi l'enterrement de "troncs" ou de bois, par les mêmes permaculteurs ne me gêne pas (même si je préfère paresser). Mêmle si je ne vois pas l'intérêt (ou un trop petit intérêt pour le faire).