Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
Avatar de l’utilisateur
Did67
Modérateur
Modérateur
Messages : 20362
Inscription : 20/01/08, 16:34
Localisation : Alsace
x 8687

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 06/01/17, 11:01

Mixieer56 a écrit :
Il n'y avait pas de turricules ni au printemps ni à l'automne. Pourtant cette partie n'a jamais été cultivée, en revanche elle a été maintes fois parcourue par des taupes qui ont sans doute trouvé à manger.
Wait and see ! À suivre


Il y a sans doute des situations où il n'y a pas d'anéciques : je pense aux zones régulièrement inondées, ou aux sols très sableux (où leurs galeries ne "tiennent" pas, ce qui les dissuade...).
1 x
Avatar de l’utilisateur
Did67
Modérateur
Modérateur
Messages : 20362
Inscription : 20/01/08, 16:34
Localisation : Alsace
x 8687

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 06/01/17, 11:12

perseus a écrit :
Pour que le sol gèle sur une certaine profondeur, il faut tout de même un froid important et constant. Cela peut éventuellement détruire ou plutôt contenir la population de certaines bestioles dont des ravageurs mais bon cela vaut aussi pour les auxiliaires j'imagine. Intuitivement, je pense que cela joue à détruire celles qui se logent de façon superficielle (écorces des arbres, premiers millimètres du sol...).
Mais le gel peut avoir une action physique notamment sur le décompactage de certains sols. Mais il faut aussi tenir compte de l'humidité, ce qui m'impressionne pour ce début d'hiver/fin d'automne c'est surtout le faible niveau de précipitation depuis novembre.



Je ne crois pas du tout à la prétendue "action nettoyante" du gel. Pour une raison simple : en montagne, ou en Suède, ou sur l'Altiplano du Pérou, il y a aussi des "ravageurs"...

Partout, la nature s'adapte. Si certains ravageurs meurent un hiver donné, la niche écologique sera occupée par d'autres, plus adaptés... Et un nouveau système s'installe.

Ceci sur le long terme.

Il se peut juste qu'autour d'un "état" moyen, une année exceptionnellement froide certains ravageurs soient éliminés. L'année qui suit, telle "plaie" peut-être réduite, voire quasiment disparaître. Imaginons les limaces. Un hiver donné, on a une semaine à - 20° chez nous, elles ne se seraient pas assez enterrées et seraient tuées... L'année d'après pas ou peu de problèmes de limace. Mais comme ce n'est pas notre "climat moyen", elles se ré-installent les années qui suivent, qui seraient de nouveau "normales"...

Il se peut aussi, bien sûr, que sous tel "climat", tel "parasite" n'existe pas - ce n'est pas son biotope. Ceux qui ont des problèmes d'allergies aux acariens savent qu'en montagne, au-delà de 1 000 ou 1 500 m, ils seront épargnés...

Donc on ne peut espérer une résolution durable et générale des "problèmes" que posent les parasites de cette façon. C'est juste un "artefact", liée à la myopie de l'observateur !

Je pense donc qu'on a, à un endroit donné, un système, avec ses ravageurs... Adapté au "climat moyen"... Rêver que la "nature" (le climat en l’occurrence) nettoie notre système, c'est ne rien comprendre aux systèmes : tout système a besoin de "ravageurs" ; ils ne le sont, ravageurs, qu'à nos yeux de petits ravageurs de légumes que nous sommes nous-mêmes...

Avec le réchauffement climatique, notre système peut cependant "glisser" : tel ravageur peut décliner durablement, car pour lui, en moyenne, il fait maintenant trop chaud. Tel autre va apparaitre, et occuper la niche, car maintenant c'est justement le "top" pour lui... Comme d'une manière générale faune et flore "glissent" vers le nord. Ou glisseront vers le nord...
4 x
Avatar de l’utilisateur
Mixieer56
Bon éconologue!
Bon éconologue!
Messages : 402
Inscription : 10/10/16, 09:00
Localisation : Ambon 56
x 94
Contact :

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Mixieer56 » 06/01/17, 11:24

Did67 a écrit :
Mixieer56 a écrit :
Il n'y avait pas de turricules ni au printemps ni à l'automne. Pourtant cette partie n'a jamais été cultivée, en revanche elle a été maintes fois parcourue par des taupes qui ont sans doute trouvé à manger.
Wait and see ! À suivre


Il y a sans doute des situations où il n'y a pas d'anéciques : je pense aux zones régulièrement inondées, ou aux sols très sableux (où leurs galeries ne "tiennent" pas, ce qui les dissuade...).


Dans cette zone, le sol a été très tassé par des engins lors de la construction d'une extension de la maison il y a 6 ans.
Il faudra sans doute + de 3 mois avant de constater une aggradation sous le foin et la venue des anéciques et autres ...je reste très attentif à cette évolution.
0 x
" Mets le désordre dans ton jardin et de l'ordre dans tes idées !" Didier Helmstetter
Avatar de l’utilisateur
Did67
Modérateur
Modérateur
Messages : 20362
Inscription : 20/01/08, 16:34
Localisation : Alsace
x 8687

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 06/01/17, 11:33

Cela m'intéresse aussi.

Pour info, sur une prairie de l'autre coté de la route, mon fils m'a fait un parking dans les règles de l'art (il est ouvrier en travaux paysagers), en 2015 :
- décaissement à la minipelle
- remblayer par un "hérisson" de gravats de béton (j'en avais un tas suite à des travaux) et pierres
- couche de tout-venant d'une quinzaine de cm + compactage à la lame vibrante
- lit de pose en sable d'une dizaine de cm
- pose de dalles non jointives (pour que l'eau traverse -je déteste les parking étanches !) d'épaisseur 10 cm puis compactage
- remplir les joints avec de la terre + semis de graminées

Eh bien en même temps que les graminées, j'ai vu les premiers turricules ! J'ai halluciné !
2 x
phil53
Grand Econologue
Grand Econologue
Messages : 1376
Inscription : 25/04/08, 10:26
x 202

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par phil53 » 06/01/17, 19:15

Did67 a écrit :
Mixieer56 a écrit :
Il n'y avait pas de turricules ni au printemps ni à l'automne. Pourtant cette partie n'a jamais été cultivée, en revanche elle a été maintes fois parcourue par des taupes qui ont sans doute trouvé à manger.
Wait and see ! À suivre


Il y a sans doute des situations où il n'y a pas d'anéciques : je pense aux zones régulièrement inondées, ou aux sols très sableux (où leurs galeries ne "tiennent" pas, ce qui les dissuade...).


Moi qui attendais qu'il pleuve beaucoup afin de récupérer des lombrics qui s'égarent sur le bitume en fuyant l'eau.
C'est logique finalement, s'il n'y a pas de ver dans le sable c'est que les conditions ne sont pas bonne pour eux.
Ce n'est pas gagné pour moi, le coin que je viens de recouvrir d'un bigbaler est très sableux. Le foin va devoir se débrouiller sans ver de terre.
0 x
Avatar de l’utilisateur
Did67
Modérateur
Modérateur
Messages : 20362
Inscription : 20/01/08, 16:34
Localisation : Alsace
x 8687

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 06/01/17, 21:26

Si ton sol est vraiment très sableux, au point que les anéciques ne peuvent s'y installer :

- il ne sera jamais compact ; ce sera un sol ayant une structure dite "particulaire", un empilement de "grains de sable". C'est ce qu'on appelle un "sol léger"... Même mouillé, il est friable. Il est très perméable.

- ce sont les sols les plus faciles... Pas besoin de les travailler. Même pas besoin de vers de terre !

- ce sont de sols où la minéralisation de la matière organique est naturellement plus élevée (la minéralisation est une oxydation, donc l'aération va favoriser la minéralisation)...

- mais ils ont l'énorme défaut de manquer de "colloïdes", c'est-à-dire de substances capables d' "adsorber" les éléments minéraux et de les retenir ; ce sont donc des sols naturellement pauvres, car ils ont peu stockés, dans le passé - pas grand chose à grailler pour les plantes ; tout petit "frigo" rikiki !

- idem pour l'eau : très faible capacité de retenir l'eau ; donc ce sont des sols qui craignent la sécheresse...

Ce sont des sols souvent utilisé en maraichage : les propriétés physiques sont très "arrangeantes", et les défauts, on peut les corriger (mise sous perfusion d’engrais / irrigation)

A chacun son potager du paresseux, ai-je l’habitude de dire. Le tien sera un peu différent.

Ton soucis, ce n'est pas de faire travailler les vers anéciques pour qu'ils structurent ton sol... Il n'en a pas besoin !!!

Ton soucis c'est que par manque d'éléments très fins (argiles, limons), tes sols n'ont pas de capacité de stockage (eau et minéraux). Dans ce cas, le rôle du foin est tout autre :

- il sert surtout à "diffuser" au fur et à mesure du rythme de croissance de tes légumes, les éléments minéraux dont ils ont besoin, par minéralisation (au lieu de mettre des engrais qui risquent d'être emportés, ne pouvant être stockés) ; par chance, comme on l'a déjà écrit, le rythme de la minéralisation et celui des besoins des plantes sont voisins, surtout en début de saison ; en fin de saison, tu peux avoir une minéralisation alors qu'il n'y a plus de légumes : chez toi, l’intérêt des "engrais verts" est beaucoup plus crucial !!!!

- il sert à produire des substances humiques, qui sont le seul "colloïde" que tu peux introduire facilement et qui, pour une même masse, ont un pouvoir "adsorbant" 5 fois supérieur aux argiles...

- ces matières organiques vont aussi jouer le rôle d'éponges naturelles, donc retenir de l'eau, dans un sol qui risque d'en manquer

- et, en couvrant le sol, le foin réduit l’évaporation, donc les pertes d'eau...

Donc ton système fonctionnera comme ça... Et il devrait fonctionner très bien.
0 x
sicetaitsimple
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 10299
Inscription : 31/10/16, 18:51
Localisation : Basse Normandie
x 2993

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par sicetaitsimple » 06/01/17, 21:33

phil53 a écrit :C'est logique finalement, s'il n'y a pas de ver dans le sable c'est que les conditions ne sont pas bonne pour eux.
Ce n'est pas gagné pour moi, le coin que je viens de recouvrir d'un bigbaler est très sableux. Le foin va devoir se débrouiller sans ver de terre.


C'est tout l'intérêt de ce genre d'échange. Personne je pense ne va nier les très bons résultats de Didier, mais c'est sur son terrain qui est pour la plus grosse partie (si j'ai bien compris) une prairie non cultivée depuis très longtemps, et plutôt équilibrée en termes de composition, un "bon" terrain.

Moi je ne sais pas trop, il doit y avoir des mélanges..

Mixeer c'est très compacté suite à des travaux.

Toi c'est très sableux.

So what?

Quitte à être brûlé sur le bûcher de ce fil, j'aurais tendance à dire qu'en cas de doute sur la nature du sol, un apport conséquent de compost au démarrage ( avant couverture) n'est peut-être pas une mauvaise solution. Je ne l'ai pas fait et ne vais pas le faire sur ma parcelle existante car maintenant je suis parti sur une phénoculture customisée à ma sauce et je veux en voir les résultats progresser (du moins je l'espère!). Mais c'est peut-être un moyen de gagner un ou deux ans en termes de résultats.
Car l'important est là: voir des résultats, essayer, apprendre, progresser....sinon on risque de se lasser.

Tu nous diras pour la réapparition ( ou non) des vers de terre!
0 x
sicetaitsimple
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 10299
Inscription : 31/10/16, 18:51
Localisation : Basse Normandie
x 2993

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par sicetaitsimple » 06/01/17, 21:45

Did67 a écrit :A chacun son potager du paresseux, ai-je l’habitude de dire. Le tien sera un peu différent.


Posts croisés, mais sur le fond je pense que nous sommes d'accord.
0 x
Avatar de l’utilisateur
Did67
Modérateur
Modérateur
Messages : 20362
Inscription : 20/01/08, 16:34
Localisation : Alsace
x 8687

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 06/01/17, 21:51

sicetaitsimple a écrit :
Quitte à être brûlé sur le bûcher de ce fil, j'aurais tendance à dire qu'en cas de doute sur la nature du sol, un apport conséquent de compost au démarrage ( avant couverture) n'est peut-être pas une mauvaise solution. Je ne l'ai pas fait et ne vais pas le faire sur ma parcelle existante car maintenant je suis parti sur une phénoculture customisée à ma sauce et je veux en voir les résultats progresser (du moins je l'espère!). Mais c'est peut-être un moyen de gagner un ou deux ans en termes de résultats.
Car l'important est là: voir des résultats, essayer, apprendre, progresser....sinon on risque de se lasser.



Pour ma part, je suis résolument contre toute forme d'inquisition.

Et si je défends mes idées avec un acharnement évident, ce n'est que la défense argumentée (j'espère) de mes idées... Pour le reste, s'applique une règle d'or pour moi : ma liberté cesse là où commence celle des autres. Autrement dit, tant que cela ne m’atteint pas, chacun fait ce qu'il veut chez lui ! C'est un droit. C'est même une exigence, si on veut se comporter en être libre - sinon, on est esclave !

Si le compost est "exogène", c'est-à-dire acquis sur une plateforme, etc, bien entendu, ce sera un apport d'éléments minéraux (sous forme organique encore, mais rapidement minéralisable) : rien à redire. Cela participe de la mise sous perf de ce sol "léger" que j'évoquais à l'instant.

Si ce sont ses propres matériaux qu'on composte, mis à part d'éventuelles petites pertes sous le tas, je ne vois pas, mais vraiment pas par quel miracle cela ferait un "meilleur apport" par rapport à un épandage de surface. Faudra un jour que tu m'expliques comment tu penses qu'un compostage crée de la fertilité ?

Je ne vais pas me fatiguer à faire du compost juste pour "prouver" quoi que ce soit. Je pense qu'il est plus facile à un "composteur fanatique" de faire l'essai en laissant un carré qu'il ne fait que couvrir en surface avec la même quantité de matière fraiche que celle correspond au compost qu'il aurait mis. Et d'appliquer la règle "toutes autres choses égales par ailleurs" (mêmes variétés, plantées ou semées au même moment, etc...).

En revanche, j'admets que dans la situation de phil53, la question de la "bonne nourriture" des vers n'a aucune pertinence. Mais il n'y a pas que les vers, même si on ramène en général le débat à eux. C'est un peu emblématique. Il y a de multiples autres formes d'organismes vivants qui se nourrissent de la matière organique et qui participent à la vie du sol, à y maintenir des cycles, à y réguler la présence d'autres organismes...

[Encore croisés ; je pense qu'il y a tout de même quelques nuances !]
1 x
Avatar de l’utilisateur
Did67
Modérateur
Modérateur
Messages : 20362
Inscription : 20/01/08, 16:34
Localisation : Alsace
x 8687

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 06/01/17, 21:53

Did67 a écrit :Même mouillé, il est friable.


Impossible, par exemple, de faire des petits boudins qu'on peut torsader sans les casser, à la façon d'une pâte à modeler. Ce qu'on pourra faire avec un sol argileux.
0 x

 


  • Sujets similaires
    Réponses
    Vues
    Dernier message

Revenir vers « Agriculture: problèmes et pollutions, nouvelles techniques et solutions »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 126 invités