par Did67 » 21/01/17, 11:21
Coucou. De retour (absence pour cause de décès / enterrement du beau-père).
Pour récolter ses propres graines, c'est, généralement, très simple ! Ne pas se prendre le chou !
1) Au départ, partir de variétés non hybride F1 !
Donc partir de ce qu'on appelle aussi des "variétés stables".
Les anciennes variétés le sont toujours (l'hybridation n'avait pas encore été "inventée"). Parmi les récentes, certaines sont hybrides, d'autres non. Le sigle "F1" est synonyme d'hybride.
Donc si vous lisez : variété "pelle à cerise F1", c'est un hybride.
Deux précisions encore :
a) l'hybridation n'est pas au sens propre une manipulation génétique (comme le sont les OGM) ; on n’introduit pas de gênes externes à l'espèce ; beaucoup de variétés de fleurs ornementales sont le fruit d'hybridation (les obtenteurs "hybrident" des milliers et des milliers de variétés entre elles, avec l’espoir que parmi les milliers de descendants, il y ait un "oiseau rare" : roses, orchidées, dahlias, pomme de terres...)
b) les hybrides se reproduisent - mais la descendance donne, fort logiquement, du "grand n'importe quoi" - il ne s'agit pas, comme je le lis souvent d'une "dégénérescence", mais les caractères d'un des parents qui ressurgit (on peut, par exemple, trouver des gênes de résistance à telle maladie chez tel cousin sauvage du haricot, mais qui produit des haricots ridiculement petits, très riches en fils, etc... L’hybridation consiste à "mélanger" ce caractère, intéressant, avec le caractère intéressant au niveau des gousses de telle autre lignée, etc... Le tout "hybridé", tricoté si on veut, dans la variété F1 ; il est normal que tous ces caractères ressortent dans la descendance ; donc si on garde ses graines d'une variété F1, on aura, mélangé, des haricots qui sont "bons" mais pas résistants, des résistants qui sont pas bons etc etc... Ce n'est pas de la dégénérescence, mais des caractères qui ressortent...
A noter que les gênes contenus dans une graine n'ont rien à voir avec les gênes du fruit qui le porte, qui a les mêmes gênes que la plante mère.
Encore un petit effort : vous plantez un melon hybride F1 succulent et résistant. Au moment de la fécondation, le pollen provient d'un autre melon situé à coté. Le melon que vous allez mangé est "succulent et résistant" : il a les caractères du pied-mère. Mais les graines qu'il contient sont un "croisé". Si vous le plantez l'année d'après, ce sera un melon "croisé" - un "n'importe quoi" dont vous ne pouvez pas savoir ce qu'il sera.
Bon, pour imager : prenez un couple inter-racial. La maman est de "type européen". Le père de "type africain". La mère reste "de type européen" mais le bébé sera "un croisé" donc un métis. Là, cela se voit. Sur le grain de melon, c'est pareil, mais cela ne se voit pas.
Ensuite, il faut distinguer les plantes autogames (qui se fécondent elles-mêmes) et les hétérogames.
Chez les autogames (haricots, par ex), c'est simple : la variété stable se conserve d'elle-même. Vous pouvez utiliser les graines sans grande dérive.
Chez les hétérogames, cela se corse : le pollen provient, plus ou moins "obligatoirement" (il y a des "strictes", des "facultatives"), d'une autre plante de la même espèce. Donc là, si on prend les graines sans autre précaution, la variété a pu être conservée. Ou pas !
Cela dépend essentiellement si à proximité, il y a des plants de la même espèce, mais d'une autre variété, elles aussi en fleur au même moment. Si oui, il y a de forte chance que vous ayez produit votre propre hybride, dont vous ne saurez qu'en le cultivant s'il est intéressant ou pas (la générique reste une loterie).
Si non, il y a de forte chance que ces hétérogames se soient fécondées entre elles, entre pieds de la même variété. La variété se sera conservée.
Chez les hétérogames, vous pouvez dirigé la fécondation : vous mettez une fleur ou un groupe de fleurs sous un sachet qui respire (genre "gaz" pour plaies). Lorsqu'elles fleurissent, avec un pinceau, vous prélevez du pollen sur un autre pied de la même variété et vus l'appliquez sur une fleur sortie de son sachet. Et vous refermez tout de suite. Et ce sont ces graines-là, et elles seules que vous récoltez. Elles seront de la même variété, puisque celle-ci est "stable".
Encore une notion et vous saurez tout : beaucoup de "légumes" sont bisannuels. Normalement, ils ne fleurissent pas la première année ; ils "remplissent" les réserves (racines). Ils fleurissent la deuxième année. C'est le cas des carottes, certains choux, persil, mâche, oignons, poireaux... Il leur faut un coup de froid.
Après, il suffit de laisser faire la nature : fleurir, le fruit (une gousse est, botaniquement, un fruit) se former, se dessécher (attention, certains fruits sont "déhiscents" : ils s'ouvrent en séchant et "projettent" les graines ou les laissent tomber !), les ramasser, écraser les fruits, séparer graines des restes de fruits (gousses) en "vannant" (faire tomber à travers un léger vent, sur une bâche), bien sécher, conserver au sec et au frais. ET NE PAS OUBLIER D’ÉTIQUETER TOUT LE LONG. Je me fais régulièrement avoir...
Voilà en gros.
NB : ne pas confondre avec les multiplications végétatives (par un "petit bout du végétal") : bouturage, caïeux (petits bulbes d’oignons), tubercules ("plants de pdt dite "de semence")... Là, c'est du clonage. Hybride ou pas, aucune importance, on garde la génétique. ON peut même dire que les "boutures" sont le même individu "éclaté" en divers endroits !!!
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