chivapianovasano a écrit :Pour rebondir (un peu à coté) sur la question de mayatilou, il y a quelque chose qui m'intrigue depuis un moment à propos de ces histoires d'engrais vert : toutes les légumineuses se valent-elles, et si non, pourquoi ?
La réponse est :
a) c'est bien plus complexe ; l'histoire comme quoi certaines légumineuses nourrissent les plantes voisines en azote est à peu près une légende (je dis "à peu près" car rien n’est décidément jamais simple).
b) non, toutes les légumineuses ne se valent pas. Les légumineuses produisent, via les rhizobiums, entre 40 et 98 % de l'azote dont elles ont besoin ! Et rien de plus. Le haricot étant le moins efficace. Trèfle et luzerne le plus. Le pois (les études concernent le pois fourrager, mais on av espérer que c'est pareil pour le petit pois, très voisin) est moyen.
Dont une partie servira après leurs décomposition aux cultures suivantes. 50 % seulement de l'azote, toutes sources confondues, est exporté chez les légumineuses à grains.
Cela leur "coûte" entre un gros quart et un petit tiers de leur photosynthèse nette ! C'est une symbiose. Chacun y met ce qui lui est le plus facile : les légumineuses les produits de la photosynthèse ; les bactéries leur "don" de chimiste (transformer, à température et pression ordinaire, l'azote de l'air en azote ammoniacal assimilable ; là où l'homme travaille à 450° et 500 bars !).
Si la légumineuse trouve de l'azote minéral "tout pret", elle cesse d'alimenter les bactéries. Le phénomène a un "feed-back" négatif qui est quasiment proportionnel à la disponibilité de l'azote minéral dans le sol. A 380 kg d'N/ha, la fixation symbiotique devient nulle.
Ps : mais suis-je vraiment obligé de dévoiler tout mon bouquin ici. Il y aura un passage sur ce sujet. J'ai étudié la question et comme je ne veux pas raconter de carabistouilles, j'ai creusé un peu !