janic a écrit :
C’est bien là qu’est le problème de fond.
Nous sommes d'accord. C'est un "modèle capitalistique global", qui s'est accaparé tous les "compartiments" de nos vies (santé, industrie, éducation, énergie, nourriture, etc etc) comme je l'ai écrit plus haut.
Du coup, mettre en exergue un point particulier est forcément un "pauvre argumentaire". J'en reviens toujours à cette dame du film, contre qui je n'ai rien, mais qui illustre cette pauvreté. Elle reproche au maïs hybride son "homogénéité" et se plaint du fait qu'il n'y ait pas de place pour des lapins... Je doute fort qu'avec son maïs population, dont elle est si fière, avec le labour, les pesticides, les engrais qu'elle utilisera quand même, cela change quoique ce soit. C'est le fait de cultiver du maïs, dans un souci de productivité, au lieu d'une prairie naturelle (biodiverse, elle, avec des anéciques comme nous le savons ici, avec des "fleurs").
Mais là, il faudrait remettre en cause tout un "système". Ce qui lui poserait d'autres problèmes. C'est à dire traiter "le problème de fond".
Voilà pour l'économique.
Biologiquement maintenant, il faudrait aussi "creuser" un peu. L'hybridation est naturelle ! La manipulation génétique de type OGM ne l'est pas.
Une "variété population" est aussi une manipulation génétique, au sein de ce qui est normalement en jeu dans la nature. Dans le grand tirage au sort qu'est la reproduction sexuée, cela revient à "piper" les dés en choisissant toujours ce qui "convient à l'homme". L'effet d'hétérosis est naturel. L'hybridation est donc de "même nature" que la "sélection massale", celle qui conduit aux variétés anciennes dites variétés populations. C'est donc, comme souvent dans les discussions, une question de placement du curseur. Je rappelle que n'importe quel potager, n'importe quel champ, n'importe quelle prairie, même "naturels", sont des espaces "anthropisés". Le seul système naturel, en équilibre, sous nos latitudes, est la "forêt climacique". Simplement, la position du curseur varie grandement entre une "forêt-jardin" et le "jardin de papy conventionnel motoculteuré, sulfaté, fertilisé...".
Dans la même façon, entre sélection massale et hybridation, c'est le curseur qui change.
En revanche, les OGM sortent du champ du naturel, même si on pourrait encore chipoter. Qui sait que les mitochondries de nos cellules sont les vestiges de "bactéries" qui se sont "incrustées" en elles il y a 1 ou 2 milliards d'années lorsque sont apparus les eucaryotes ? Elles ont toujours la trace de leur hérédité propre ! C'était, pourrait-on dire, une "manipulation OGM naturelle qui a réussi". Tous les eucaryotes, aujourd'hui, fonctionnent comme cela. Parce que cela s'est révélé le plus efficace. Mais c'est là une thèse. Je ne suis plus assez pointu en biologie cellulaire pour l'étayer.
Voilà, je m'égare. C'est juste pour essayer d'expliquer simplement pourquoi je trouve ces films "militants" très pauvres, passant à coté des "problèmes de fond" pour reprendre ton expression. Donc superficiels, pourrait-on dire aussi. Mais je n'ai pas dit faux (même si certaines affirmations avancées pour étayer la thématique traitée le sont, elles : le maïs hybride n'est pas un clone ; la biodiversité d'une variété population n'est pas significativement différente, même si les grains sont de différentes couleurs, etc...).