Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
Un copié/collé d'une réponse faite sur le fil consacré au PP dans la Sarthe... ou tout le monde ne le verra peut-être pas ! J'ai reroupé et mis en forme deux réponses.
Pour connaître ton pH, un extrait du brouillon de mon ouvrage :
"Pour mesurer le pH, il convient de respecter un protocole et une bonne proportion entre la quantité de sol et la quantité d'eau distillée. Le pH dépend directement de la dilution : plus on dilue une solution, et plus elle va tendre vers la neutralité !
De façon curieuse, différentes indications sont données sur cette proportion : 1 pour 1, 2 pour 1 voire 5 pour 1.
Il semblerait que le ratio 2,5 / 1 revienne le plus dans les ouvrages les plus scientifiques (des "traités" relatifs aux analyses du sol). On le retiendra donc : pesez exactement 20,0 g de sol sec ; ajoutez 50 ml d’eau distillée ; agitez pendant 15 à 20 min : ainsi il va se faire un équilibre entre l'eau et les éléments « adsorbés » sur les colloïdes du sol. Puis, filtrez la solution et mesurez le pH (soit avec une bandelette, qui donne, par une échelle de couleur, un résultat indicatif, soit avec pH-mètre, plus coûteux, mais plus sensible).
Le pH influence très fortement certains mécanismes essentiels.
L'activité des micro-organismes du sol : les bactéries préfèrent les sols neutres, tandis que les champignons préfèrent généralement les sols acides... La nitrification par les bactéries se fera moins bien, voire sera bloquée, de même que la fixation de l'azote atmosphérique. La décomposition des matières organiques peut être ralentie...Un sol acide verra se former des substances humiques noirâtres (les humines), signe que certains mécanismes tel l'humification se passe moins bien... Les vers de terre peuvent disparaître. Et certaines maladies sont favorisées.
Les plantes sont plus ou moins sensibles au pH. Certaines sont « acidophiles » : elles aiment les sols acides. Ce sont les plantes dites de « terre de bruyère » - parmi les décoratives, on connaît les azalées, les hortensias, les azalées... Parmi les « spontanées », ce sont les bruyères, les fougères, les digitales... Au potager, une légère acidité (pH de 5 à 6) conviendra aux haricots, aux courges, aux pommes de terre, aux carottes ou panais, à la mâche et bien sûr aux framboisiers ou myrtilliers. D'autres plantes sont calcicoles et préfèrent les sols riches en calcium, qui sont généralement alcalins (dans les plantes décoratives connues, il y a le « sabot de Vénus », par exemple).
Le pH influence la solubilité des certains éléments minéraux ou "oligo-éléments". Donc directement la nutrition des plantes.
PS : Les bandelettes pH se trouvent facilement sur internet ; il en existe à spectre très large mais peu précise (de 1 à 14 de 1 en 1) et d'autres, allant de 0,5 en 0,5 ou 0,25 en 0,25 entre 4,5 et 9 - le pH d'un sol devrait être dans cette fourchette, préférez donc ce deuxième type, utilisés par les médecins pour analyser le pH des urines ou de la salive...
Pour info, et sans pub, j'utilise celles-là : http://www.cdiscount.com/maison/jardin- ... #mpos=1|mp
Cette échelle est largement suffisant pour "agir" de façon adaptée dans un potager. Il n'y a pas un pH idéal pour un sol... Et de toute façon, on a vu que déjà la méthode est imprécise !
Il y a une fourchette entre 6 et 6,5, voire 7, où rien n'est catastrophique et à peu près tout relativement optimal. Ce que j'appelle le "moins mauvais compromis possible" (comme le foin). Les organismes du sol sont à l'aise, la plupart des plantes apprécient et les éléments minéraux restent solubles... Au-dessus de 7,5 à 8, on risque d'insolubiliser le fer (et d'autres "oligo-éléments : manganèse, zinc...). En-dessous de 5, l'aluminium devient de plus en plus soluble au point d'en devenir toxique... Le calcium manque. Le molybdène est insolubilisé...
Les pH acides, tout le monde connait : eau gazeuse, sodas américains, jus d'agrumes, vinaigre... "Cela pique" sur nos muqueuses. Il est donc aisé de comprendre que le ver de terre, dont le corps est une sorte de muqueuse, n'aime pas !
On peut corriger une acidité excessive par des apports d’amendements calcaires (chaux agricole, marnes, dolomies).
Les cendres, par leurs apports de calcium, redressent le pH et permettent donc de corriger un sol acide, tout en apportant d'autres éléments minéraux qui étaient contenu dans le bois et que la combustion aura « abandonné » dans ce résidus.
Enfin, toujours corriger avec mesure, quitte à le faire par étapes, année après année. Il faut que les organismes s'adaptent !
Dans un sol alcalin, ou neutre, malgré cet intérêt, on évitera l'usage excessif de ces cendres, qui auraient alors des effets négatifs sur le pH, avec les effets négatifs sur la vie du sol, et les mécanismes utiles, sur le blocage de certains éléments (fer)... On recommande de ne pas dépasser 100 g / m² et par an. [attention, beaucoup de "cendres" sont diluées par des restes de charbon de bois, notamment quand on brule du bois dans des inserts ou des poêles ; les cendres de chaudière à pellets, avec une combustion pilotées, sont des minéraux presque purs - blancs grisâtres ; le volume peut donc varier énormément]
Outre le calcium, les cendres ont une teneur élevée en potasse (entre 2 et 9 %). Cela en fait un engrais potassique concentré. Elles contiennent beaucoup de silice (14 %) et du magnésium(1 à 4 %) qui est le principal constituant de la chlorophylle des plantes. Mais elles sont pauvres en phosphore (0,5 à 2 %). On a déjà parlé de l'intérêt de broyer ou calciner les os de cuisine (ils en contiennent plus de 10 %) pour complémenter l'apport de cendres.
Pour connaître ton pH, un extrait du brouillon de mon ouvrage :
"Pour mesurer le pH, il convient de respecter un protocole et une bonne proportion entre la quantité de sol et la quantité d'eau distillée. Le pH dépend directement de la dilution : plus on dilue une solution, et plus elle va tendre vers la neutralité !
De façon curieuse, différentes indications sont données sur cette proportion : 1 pour 1, 2 pour 1 voire 5 pour 1.
Il semblerait que le ratio 2,5 / 1 revienne le plus dans les ouvrages les plus scientifiques (des "traités" relatifs aux analyses du sol). On le retiendra donc : pesez exactement 20,0 g de sol sec ; ajoutez 50 ml d’eau distillée ; agitez pendant 15 à 20 min : ainsi il va se faire un équilibre entre l'eau et les éléments « adsorbés » sur les colloïdes du sol. Puis, filtrez la solution et mesurez le pH (soit avec une bandelette, qui donne, par une échelle de couleur, un résultat indicatif, soit avec pH-mètre, plus coûteux, mais plus sensible).
Le pH influence très fortement certains mécanismes essentiels.
L'activité des micro-organismes du sol : les bactéries préfèrent les sols neutres, tandis que les champignons préfèrent généralement les sols acides... La nitrification par les bactéries se fera moins bien, voire sera bloquée, de même que la fixation de l'azote atmosphérique. La décomposition des matières organiques peut être ralentie...Un sol acide verra se former des substances humiques noirâtres (les humines), signe que certains mécanismes tel l'humification se passe moins bien... Les vers de terre peuvent disparaître. Et certaines maladies sont favorisées.
Les plantes sont plus ou moins sensibles au pH. Certaines sont « acidophiles » : elles aiment les sols acides. Ce sont les plantes dites de « terre de bruyère » - parmi les décoratives, on connaît les azalées, les hortensias, les azalées... Parmi les « spontanées », ce sont les bruyères, les fougères, les digitales... Au potager, une légère acidité (pH de 5 à 6) conviendra aux haricots, aux courges, aux pommes de terre, aux carottes ou panais, à la mâche et bien sûr aux framboisiers ou myrtilliers. D'autres plantes sont calcicoles et préfèrent les sols riches en calcium, qui sont généralement alcalins (dans les plantes décoratives connues, il y a le « sabot de Vénus », par exemple).
Le pH influence la solubilité des certains éléments minéraux ou "oligo-éléments". Donc directement la nutrition des plantes.
PS : Les bandelettes pH se trouvent facilement sur internet ; il en existe à spectre très large mais peu précise (de 1 à 14 de 1 en 1) et d'autres, allant de 0,5 en 0,5 ou 0,25 en 0,25 entre 4,5 et 9 - le pH d'un sol devrait être dans cette fourchette, préférez donc ce deuxième type, utilisés par les médecins pour analyser le pH des urines ou de la salive...
Pour info, et sans pub, j'utilise celles-là : http://www.cdiscount.com/maison/jardin- ... #mpos=1|mp
Cette échelle est largement suffisant pour "agir" de façon adaptée dans un potager. Il n'y a pas un pH idéal pour un sol... Et de toute façon, on a vu que déjà la méthode est imprécise !
Il y a une fourchette entre 6 et 6,5, voire 7, où rien n'est catastrophique et à peu près tout relativement optimal. Ce que j'appelle le "moins mauvais compromis possible" (comme le foin). Les organismes du sol sont à l'aise, la plupart des plantes apprécient et les éléments minéraux restent solubles... Au-dessus de 7,5 à 8, on risque d'insolubiliser le fer (et d'autres "oligo-éléments : manganèse, zinc...). En-dessous de 5, l'aluminium devient de plus en plus soluble au point d'en devenir toxique... Le calcium manque. Le molybdène est insolubilisé...
Les pH acides, tout le monde connait : eau gazeuse, sodas américains, jus d'agrumes, vinaigre... "Cela pique" sur nos muqueuses. Il est donc aisé de comprendre que le ver de terre, dont le corps est une sorte de muqueuse, n'aime pas !
On peut corriger une acidité excessive par des apports d’amendements calcaires (chaux agricole, marnes, dolomies).
Les cendres, par leurs apports de calcium, redressent le pH et permettent donc de corriger un sol acide, tout en apportant d'autres éléments minéraux qui étaient contenu dans le bois et que la combustion aura « abandonné » dans ce résidus.
Enfin, toujours corriger avec mesure, quitte à le faire par étapes, année après année. Il faut que les organismes s'adaptent !
Dans un sol alcalin, ou neutre, malgré cet intérêt, on évitera l'usage excessif de ces cendres, qui auraient alors des effets négatifs sur le pH, avec les effets négatifs sur la vie du sol, et les mécanismes utiles, sur le blocage de certains éléments (fer)... On recommande de ne pas dépasser 100 g / m² et par an. [attention, beaucoup de "cendres" sont diluées par des restes de charbon de bois, notamment quand on brule du bois dans des inserts ou des poêles ; les cendres de chaudière à pellets, avec une combustion pilotées, sont des minéraux presque purs - blancs grisâtres ; le volume peut donc varier énormément]
Outre le calcium, les cendres ont une teneur élevée en potasse (entre 2 et 9 %). Cela en fait un engrais potassique concentré. Elles contiennent beaucoup de silice (14 %) et du magnésium(1 à 4 %) qui est le principal constituant de la chlorophylle des plantes. Mais elles sont pauvres en phosphore (0,5 à 2 %). On a déjà parlé de l'intérêt de broyer ou calciner les os de cuisine (ils en contiennent plus de 10 %) pour complémenter l'apport de cendres.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
Idem pour la texture :
Et pendant qu'on y est, la "recette" pour apprécier la texture.
La texture résulte de la composition du sol en argiles, limons et sables.
Il est possible d'estimer la texture de la façon suivante, en retrouvant notre âme d'enfant :
réaliser des petits rouleaux de terre juste humide (l'humidifier si elle ne l'est pas), comme avec de la pâte à modeler : une dizaine de centimètres de long / diamètre d'un doigt.
Essayer de le tordre : si le sol est sableux, le rouelau casse immédiatement ; s'il est limoneux, il est un peu plus flexible ; s'il est argileux, c'est de la pâte à modeler et on peut faire un bretzel, si on est alsacien...
On peut l'apprécier un peu plus précisément, de façon chiffrée, par la manipulation suivante.
D'abord recueillir une pelletée de sol, dans les 15 ou 20 premiers centimètres de terre, après avoir enlevé la partie superficielle encombrée de débris organiques.
La tamiser au tamis de 2 mm.
Traiter la terre à l'eau oxygénée pour bien « dissoudre » la matière organique qui colle les éléments fins entre eux (nous avons parlé des glus – les « colloïdes du sol » et du « complexe argilo-humique »).
Remplir un bocal avec un couvercle de cette terre jusqu'à environ un tiers de sa hauteur.
Préparer une solution d'un défloculant à base d'hexamétaphosphate de sodium (derrière ce « gros mot » se cache tout simplement le constituant du Calgon : 5 cuillerées à soupe de Calgon dans ¾ de l d'eau) ; cela va séquestrer le calcium, qui fait floculer les argiles qui alors sédimentent plus vite, ce qui fausse les résultats...
Secouer énergiquement pendant cinq minutes, puis laisser reposer en déclenchant votre chronomètre.
Après 40 secondes de décantation, mesurer la hauteur en mm du premier dépôt : ce sont les sables. Ou marquer le bocal au feutre.
Au bout de 30 min, mesurer à nouveau la hauteur totale du dépôt, il s'agit du dépôt des sables et des limons. En soustrayant à cette hauteur celle obtenue précédemment, on obtient la « hauteur » de limons. On peut aussi marquer le bocal d'un second repère et mesurer le dépôt de limon directement, par l'écart entre les deux repères.
Au bout de quelques jours de repos complet, les argiles se seront également décantés. L'eau redevient claire au-dessus du dépôt. Mesurer la hauteur totale de dépôt et la hauteur de la couche d'argile.
On reporte les mesures, exprimées en % de la hauteur totale à la fin de la décantation, sur un « triangle de texture ». Une simple recherche sur internet vous permet d'en imprimer un exemplaire. A la croisée des lignes se trouve la caractérisation de la texture de votre sol.
Vous observerez que vous trouverez quantité de vidéos ou articles sur internet qui omettent trois éléments essentiels : a) faire la mesure avec la seule terre fine (moins de 2 mm), sinon, on fausse tout sur le triangle, conçu avec cette hypothèse ; b) l'attaque à l'eau oxygénée pour "libérer" les éléments fins (et pourtant, qu'est-ce qu'on ne cesse de parler du "complexe argilo-humique", mais là, on le zappe !) et c) l'utilisation d'un défloculant (idem, si les argiles sont floculées, elles sédimentent à la vitesse des limons ou sables !).
De quoi, une fois encore, attirer l'attention sur le "n'importe quoi" qui se diffuse sur internet ! Je pense que chacun s'en rend compte dans son domaine de compétence. On ne peut donc qu'inciter à la prudence.
Et pendant qu'on y est, la "recette" pour apprécier la texture.
La texture résulte de la composition du sol en argiles, limons et sables.
Il est possible d'estimer la texture de la façon suivante, en retrouvant notre âme d'enfant :
réaliser des petits rouleaux de terre juste humide (l'humidifier si elle ne l'est pas), comme avec de la pâte à modeler : une dizaine de centimètres de long / diamètre d'un doigt.
Essayer de le tordre : si le sol est sableux, le rouelau casse immédiatement ; s'il est limoneux, il est un peu plus flexible ; s'il est argileux, c'est de la pâte à modeler et on peut faire un bretzel, si on est alsacien...
On peut l'apprécier un peu plus précisément, de façon chiffrée, par la manipulation suivante.
D'abord recueillir une pelletée de sol, dans les 15 ou 20 premiers centimètres de terre, après avoir enlevé la partie superficielle encombrée de débris organiques.
La tamiser au tamis de 2 mm.
Traiter la terre à l'eau oxygénée pour bien « dissoudre » la matière organique qui colle les éléments fins entre eux (nous avons parlé des glus – les « colloïdes du sol » et du « complexe argilo-humique »).
Remplir un bocal avec un couvercle de cette terre jusqu'à environ un tiers de sa hauteur.
Préparer une solution d'un défloculant à base d'hexamétaphosphate de sodium (derrière ce « gros mot » se cache tout simplement le constituant du Calgon : 5 cuillerées à soupe de Calgon dans ¾ de l d'eau) ; cela va séquestrer le calcium, qui fait floculer les argiles qui alors sédimentent plus vite, ce qui fausse les résultats...
Secouer énergiquement pendant cinq minutes, puis laisser reposer en déclenchant votre chronomètre.
Après 40 secondes de décantation, mesurer la hauteur en mm du premier dépôt : ce sont les sables. Ou marquer le bocal au feutre.
Au bout de 30 min, mesurer à nouveau la hauteur totale du dépôt, il s'agit du dépôt des sables et des limons. En soustrayant à cette hauteur celle obtenue précédemment, on obtient la « hauteur » de limons. On peut aussi marquer le bocal d'un second repère et mesurer le dépôt de limon directement, par l'écart entre les deux repères.
Au bout de quelques jours de repos complet, les argiles se seront également décantés. L'eau redevient claire au-dessus du dépôt. Mesurer la hauteur totale de dépôt et la hauteur de la couche d'argile.
On reporte les mesures, exprimées en % de la hauteur totale à la fin de la décantation, sur un « triangle de texture ». Une simple recherche sur internet vous permet d'en imprimer un exemplaire. A la croisée des lignes se trouve la caractérisation de la texture de votre sol.
Vous observerez que vous trouverez quantité de vidéos ou articles sur internet qui omettent trois éléments essentiels : a) faire la mesure avec la seule terre fine (moins de 2 mm), sinon, on fausse tout sur le triangle, conçu avec cette hypothèse ; b) l'attaque à l'eau oxygénée pour "libérer" les éléments fins (et pourtant, qu'est-ce qu'on ne cesse de parler du "complexe argilo-humique", mais là, on le zappe !) et c) l'utilisation d'un défloculant (idem, si les argiles sont floculées, elles sédimentent à la vitesse des limons ou sables !).
De quoi, une fois encore, attirer l'attention sur le "n'importe quoi" qui se diffuse sur internet ! Je pense que chacun s'en rend compte dans son domaine de compétence. On ne peut donc qu'inciter à la prudence.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
Et cela sert à quoi ??? A agir de façon appropriée !
La texture va grandement influencer le comportement du sol et ses propriétés.
Nous avons dit que des sols sableux sont « faciles ». Ils ne collent pas. On peut les travailler rapidement après une pluie. Ils sont bien aérés. Ils se réchauffent plus vite. Mais ils ne retiennent pas bien les éléments minéraux (voir la notion de « capacité d'échange cationique »). De même, ils ne retiennent pas beaucoup l'eau. La matière organique même stable est minéralisée plus vite. Leur « pouvoir-tampon » est faible : ils réagissent vite aux apports. Dans ce type de sols, il faut toujours les modérer et les fractionner (fertilisants, amendements tels qu'amendements calciques, eau d'arrosage). Mais les répéter. La seule façon d'améliorer les choses, est de les enrichir en substances humiques stables, par des couverts qui en produisent beaucoup, ce qui va corriger un peu ces défauts. Petit à petit.
A l'autre extrême, les sols argileux sont difficiles à travailler. Humides, ils sont collants. L'eau y stagne, surtout si les argiles sont « dispersées ». Ils se ressuient lentement. Ils faut les ménager longtemps, en circulant sur des planches, par exemple. Ils sont souvent compacts et se réchauffent lentement. Ils durcissent en séchant, et se fissurent alors. Mais ils ont une capité de rétention des éléments minéraux très élevée et sont donc en général plus riches, plus fertiles. Ils ont un pouvoir-tampon élevé et « encaissent » les apports d'éléments sans réagir trop brutalement. Ils retiennent beaucoup plus d'eau. On peut donc apporter des "doses plus élevées, mais moins souvent (eau, amendements, engrais). Les substances humiques éviteront la dispersion des argiles et leur « prise en masse ». Il faut donc soigner les apports pour cette raison. Heureusement, les argiles les protègent mieux de la minéralisation au sein du « complexe argilo-humique ».
Les sols où dominent les limons sont un peu entre les deux, avec comme principale caractéristique de ne pas se rétracter en desséchant comme le font les sols argileux. Ils sont de ce fait responsable de la formation des « croûtes de battance » lorsque après une forte pluie, la partie supérieure du sol se dessèche. La couverture permanente sera particulièrement efficace pour ça.
La texture va grandement influencer le comportement du sol et ses propriétés.
Nous avons dit que des sols sableux sont « faciles ». Ils ne collent pas. On peut les travailler rapidement après une pluie. Ils sont bien aérés. Ils se réchauffent plus vite. Mais ils ne retiennent pas bien les éléments minéraux (voir la notion de « capacité d'échange cationique »). De même, ils ne retiennent pas beaucoup l'eau. La matière organique même stable est minéralisée plus vite. Leur « pouvoir-tampon » est faible : ils réagissent vite aux apports. Dans ce type de sols, il faut toujours les modérer et les fractionner (fertilisants, amendements tels qu'amendements calciques, eau d'arrosage). Mais les répéter. La seule façon d'améliorer les choses, est de les enrichir en substances humiques stables, par des couverts qui en produisent beaucoup, ce qui va corriger un peu ces défauts. Petit à petit.
A l'autre extrême, les sols argileux sont difficiles à travailler. Humides, ils sont collants. L'eau y stagne, surtout si les argiles sont « dispersées ». Ils se ressuient lentement. Ils faut les ménager longtemps, en circulant sur des planches, par exemple. Ils sont souvent compacts et se réchauffent lentement. Ils durcissent en séchant, et se fissurent alors. Mais ils ont une capité de rétention des éléments minéraux très élevée et sont donc en général plus riches, plus fertiles. Ils ont un pouvoir-tampon élevé et « encaissent » les apports d'éléments sans réagir trop brutalement. Ils retiennent beaucoup plus d'eau. On peut donc apporter des "doses plus élevées, mais moins souvent (eau, amendements, engrais). Les substances humiques éviteront la dispersion des argiles et leur « prise en masse ». Il faut donc soigner les apports pour cette raison. Heureusement, les argiles les protègent mieux de la minéralisation au sein du « complexe argilo-humique ».
Les sols où dominent les limons sont un peu entre les deux, avec comme principale caractéristique de ne pas se rétracter en desséchant comme le font les sols argileux. Ils sont de ce fait responsable de la formation des « croûtes de battance » lorsque après une forte pluie, la partie supérieure du sol se dessèche. La couverture permanente sera particulièrement efficace pour ça.
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- Julienmos
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
Did67 a écrit :
L'activité des micro-organismes du sol : les bactéries préfèrent les sols neutres, tandis que les champignons préfèrent généralement les sols acides...
La nitrification par les bactéries se fera moins bien, voire sera bloquée, de même que la fixation de l'azote atmosphérique. La décomposition des matières organiques peut être ralentie...
Un sol acide verra se former des substances humiques noirâtres (les humines), signe que certains mécanismes tel l'humification se passe moins bien... Les vers de terre peuvent disparaître. Et certaines maladies sont favorisées.
juste un petit détail
dans la 1ere phrase, tu différencies sols neutres et sols acides.
ensuite, pour les phrases que j'ai mises en caractères gras (nitrification / fix azote / déc. des mat organiques) on ne sait pas si ça concerne les sols acides ou neutres ?
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
Pu.............rée ! Qu'il est difficile d'avoir une expression précise ! A force de "déconstruire / reconstruire", il y a parfois des scories qui traînent. Parfois des bouts qui manquent !
Je reprends donc :
L'activité des micro-organismes du sol : les bactéries préfèrent les sols neutres, tandis que les champignons préfèrent généralement les sols acides... Dans un sol acide, la nitrification par les bactéries se fera moins bien, voire sera, dans un sol nettement acide, bloquée, de même que la fixation de l'azote atmosphérique. La décomposition des matières organiques peut être ralentie...Un sol acide verra se former des substances humiques noirâtres (les humines), signe que certains mécanismes tel l'humification se passe moins bien... Les vers de terre peuvent disparaître. Et certaines maladies sont favorisées.
C'est en effet, la conséquence de conditions qui deviennent, dans un sol acide, défavorables aux bactéries...
Mais on parle là de sols ayant des pH inférieurs à 6. Bien que chimiquement cela soit faux, il n'est pas rare de lire qu'un sol est "neutre" entre 6 ou 6,5 et 7. Il faut comprendre par là que les mécanismes marchent bien dans un tel sol, qui chimiquement, est "légèrement" acide...
Merci pour être attentif à ma place !
Je reprends donc :
L'activité des micro-organismes du sol : les bactéries préfèrent les sols neutres, tandis que les champignons préfèrent généralement les sols acides... Dans un sol acide, la nitrification par les bactéries se fera moins bien, voire sera, dans un sol nettement acide, bloquée, de même que la fixation de l'azote atmosphérique. La décomposition des matières organiques peut être ralentie...Un sol acide verra se former des substances humiques noirâtres (les humines), signe que certains mécanismes tel l'humification se passe moins bien... Les vers de terre peuvent disparaître. Et certaines maladies sont favorisées.
C'est en effet, la conséquence de conditions qui deviennent, dans un sol acide, défavorables aux bactéries...
Mais on parle là de sols ayant des pH inférieurs à 6. Bien que chimiquement cela soit faux, il n'est pas rare de lire qu'un sol est "neutre" entre 6 ou 6,5 et 7. Il faut comprendre par là que les mécanismes marchent bien dans un tel sol, qui chimiquement, est "légèrement" acide...
Merci pour être attentif à ma place !
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
Did67 a écrit :
"Pour mesurer le pH, il convient de respecter un protocole et une bonne proportion entre la quantité de sol et la quantité d'eau distillée. Le pH dépend directement de la dilution : plus on dilue une solution, et plus elle va tendre vers la neutralité !
De façon curieuse, différentes indications sont données sur cette proportion : 1 pour 1, 2 pour 1 voire 5 pour 1.
Il semblerait que le ratio 2,5 / 1 revienne le plus dans les ouvrages les plus scientifiques (des "traités" relatifs aux analyses du sol). On le retiendra donc : pesez exactement 20,0 g de sol sec ; ajoutez 50 ml d’eau distillée ;
Séquence pinaillage...
La norme internationale ISO 10390-2005 " Soil quality- Determination of pH" prévoit une dilution dans un rapport 1 à 5 en volume ( un volume de sol sec/ 5 volumes d'eau, pas très difficile de se rappeler si on boit parfois autre chose que de la bière!). Bien entendu la mesure se fait ensuite avec un pHmètre calibré.
Je pense donc que c'est le ratio à utiliser, sauf pour les kits tels que celui présenté pour lesquels il faut suivre le mode d'emploi. J'ai personnellement utilisé celui auquel tu fais référence et il a donné dans mon cas un résultat très clair du point de vue couleur ( un bleu correspondant à 6,5, l'idéal!).
Notons toutefois que à notre niveau tout cela n'est pas dramatique car le pH est un log10 d'une concentration en ions H+ (un colog en fait). Ce qui fait que par exemple entre pH5 et pH4 la concentration est multipliée par 10. Si on multiplie (ou qu'on divise) la dilution par 2 par rapport à la norme, l'erreur sur la valeur de pH sera environ de 0,3 pts.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
Did67 a écrit :
On peut l'apprécier un peu plus précisément, de façon chiffrée, par la manipulation suivante.
D'abord recueillir une pelletée de sol, dans les 15 ou 20 premiers centimètres de terre, après avoir enlevé la partie superficielle encombrée de débris organiques.
La tamiser au tamis de 2 mm.
Etc, etc, j'ai supprimé la suite.
Et bien voilà une bonne occupation pour un prochain WE pluvieux! Je vais essayer, ça m’intéresse.
Mon épouse va peut-être me prendre pour un fou en regardant la liste de courses: un tamis de 2mm, de l'eau oxygénée, du calgon!
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
sicetaitsimple a écrit :Séquence pinaillage...
La norme internationale ISO 10390-2005 " Soil quality- Determination of pH" prévoit une dilution dans un rapport 1 à 5 en volume ( un volume de sol sec/ 5 volumes d'eau, pas très difficile de se rappeler si on boit parfois autre chose que de la bière!). Bien entendu la mesure se fait ensuite avec un pHmètre calibré.
Je pense donc que c'est le ratio à utiliser, sauf pour les kits tels que celui présenté pour lesquels il faut suivre le mode d'emploi. J'ai personnellement utilisé celui auquel tu fais référence et il a donné dans mon cas un résultat très clair du point de vue couleur ( un bleu correspondant à 6,5, l'idéal!).
Notons toutefois que à notre niveau tout cela n'est pas dramatique car le pH est un log10 d'une concentration en ions H+ (un colog en fait). Ce qui fait que par exemple entre pH5 et pH4 la concentration est multipliée par 10. Si on multiplie (ou qu'on divise) la dilution par 2 par rapport à la norme, l'erreur sur la valeur de pH sera environ de 0,3 pts.
Elle m'avait échappé, celle-là...(norme)
Comme dit, j'avais plusieurs infos contradictoires... et un vieux "traité" français ne parlant que d'analyses des sols... qui donnait 1 pour 2,5...
Merci beaucoup pour cette info. Je vais changer mon texte...
Comme tu le fais remarquer, cela n'a, du fait que l'échelle est logarithmique, qu'un écart de 0,3... Et même moins, puisqu'il y a un équilibre avec les ions H3O+ stockés sur les colloïdes du sol. Le sol a un "pouvoir-tampon", donc il va réagir et en partie compenser l'effet de la dilution... Donc ce sera moins encore ! Et comme le papier n'est pas aussi sensible, on peut partir du principe que l'erreur ne se "verra" pas !
Pour info, puisqu'on y est, j'ai zappé le pH KCl, qui est mesuré en diluant le sol avec une solution de KCl (1/10 N de mémoire - faudrait que je vérifie), qui chasse les ions H30+ sur les colloïdes du sol, et qui du coup, révèle le pouvoir-tampon. Plus l'écart pH eau / pH KCl est élevé, est plus le pouvoir tampon est élevé.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
sicetaitsimple a écrit : la liste de courses: un tamis de 2mm, de l'eau oxygénée, du calgon!
C'est le tamis le plus chiant là-dedans.
Je ne sais quel est le maillage d'une grosse passoire ? Cela ne doit pas être très faux...
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
Did67 a écrit :
Merci beaucoup pour cette info. Je vais changer mon texte...
Pour info, puisqu'on y est, j'ai zappé le pH KCl, qui est mesuré en diluant le sol avec une solution de KCl (1/10 N de mémoire - faudrait que je vérifie), qui chasse les ions H30+ sur les colloïdes du sol, et qui du coup, révèle le pouvoir-tampon. Plus l'écart pH eau / pH KCl est élevé, est plus le pouvoir tampon est élevé.
you're welcome.
Pour le pH KCl et encore un autre, tout est dans la norme, disponible sur Internet sur le site de l'AFNOR (version payante) et en piratée (version gratuite).
Pour le tamis (ton deuxième post) effectivement on doit pouvoir bricoler en commençant par enlever les cailloux à la main....Et regarder déjà ce que ça donne sans eau oxygénée ni calgon, n'allons pas passer pour un fou auprès de ses proches trop rapidement!
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