Fix78 a écrit :
Ce qui permettra d'avoir des lignes moitié phénoculture, moitié traditionnel, et de tirer un premier bilan... Encore que je n'ai pas tellement de doute, étant donné ce que j'ai pu observer sous couverture très très partielle cette année (ironie, à l'origine je voulais pailler, et comme je n'avais que quelques tas de foin sous la main, c'est ce que j'ai mis aux innocents les mains pleines ! ), à savoir texture du sol bien plus souple versus béton dans les zones nues traditionnelles exposées aux soleil, sans compter l'effet sur la conservation de l'eau.
Étant donné mes plantes adventices (Cf livres de Ducerf), j'ai un sol déjà très riche en azote, donc j'ai un peu eu peur de l'overdose et j'ai mis une deuxième couche de paille sur une première couche de foin. Cela a représenté une balle de foin d'un bon 1,60m compressée à 380kg d'après l'agriculteur qui me l'a vendue, et une balle de paille de la même dimension (le tout pour 2*50€ + 20€ de livraison, pour ceux que cela intéresse. Sans doute pas le moins cher, mais étant donné ce qui nous attend je pense que tisser un réseau de relations locales est important), le tout pour environ 100m2. Le déroulage des balles sur le terrain a été l'occasion de franches rigolades...
Un paysagiste voisin ne savait plus quoi faire de son broyat de branches, le carré de fraises de l'année prochaine est déjà recouvert Je planterai les fraises avec un peu de compost (disponible) pour limiter l'effet dépressif sur l'azote la première année. Il m'a malheureusement donné aussi du broyat de résineux, y compris thuyas. En diluant, je pense que ça passera. Et au pire, je paillerai les thuyas qui restent de la grande période des haies de thuyas avec, ça ne devrait pas leur faire de mal !
Disposant d'un tracteur de petite puissance (30ch) et me posant un certain nombre de questions sur l'avenir, j'ai demandé à Baertschi des précisions sur leur murocut (qui permet de trancher le foin pour planter dedans), ils n'ont hélas jamais répondu. Je ne sais pas si des gens du forum ont obtenu plus d'informations sur cet équipement ?
Quelques questions :
- Ahmed (je crois) a dit quelque part qu'il ne fallait pas pailler des arbres au BRF jusqu'au contact du tronc. Pourquoi ?
- Si j'en crois G. Ducerf, les cassissiers / groseilliers prospèrent dans les zones plutôt en anaérobiose et très humides. Est-ce qu'un "paillage" au carton ne pourrait pas recréer cet environnement ? J'ai "paillé" au carton un des pieds replantés cette année (c'était avant de lire les pages du fil liées à l'intérêt très limité du paillage carton), cela a été le plus beau des plants de cette année (je conviens que l'échantillon est faible et la méthode approximative). Au demeurant les prochains plants seront mis de l'autre côté du terrain, où les adventices (prêles) indiquent une disponibilité en eau bien supérieure. Ce qui était le choix d'implantation de mon grand-père à l'époque.....
- Est-ce qu'il y a quelque part des explications pour la taille des arbres fruitiers du paresseux ? pour le moment je n'ai pas l'impression d'avoir trouvé d'équivalent au potager du paresseux, appliqué aux arbres fruitiers ? A part pailler au BRF au sol...
- Je rejoins une question du forum ci-dessus, en pratique, que veut dire "traiter l'échantillon de sol à l'eau oxygénée", et pour quelle force d'eau oxygénée ? Je soupçonne avoir une terre limoneuse, mais j'aurais aimé faire le test pour en avoir cœur net.
- Pour les serres d'été, avez-vous regardé ce que propose C. Köppel ? Sa démarche d'avoir des serres étroites pour bénéficier de l'eau de pluie et limiter la sodisation du sol ne me semble pas idiote au premier abord... J'ai déjà réussi à faire passer partiellement la phénoculture cette année, je crains de ne pas pouvoir faire passer une serre
Si tout va bien, je devrais pouvoir faire un modeste retour d'expérience d'ici la fin de l'année.
Encore merci pour l'énorme travail de partage des connaissances effectué jusque là, et pour l'honnêteté intellectuelle rare.
(Mon message n'est pas si petit, finalement....)
J'espère que le livre avance bien, il est certain que je l’achèterai. En attendant impatiemment la suite, avec la culture sous couvert vivant
Bonne continuation.
Tout cela est très très intéressant :
a) des demi-lignes en phénoculture, le reste non : cela va être une "mine" d'infos sur le comportement des légumes ; on attend beaucoup de toi !
[le jura n'est pas loin de la route quand je me rends en Bourgogne - belle-famille - : faudra que je fasse un arrêt !]
b) je crains que le Murocut, ce soit du 80 000 euros ! Pas d'info.
c) Thuya : je pense qu'il est dépressif pour la vie bactérienne, qui n'est pas essentielle dans un "système de type forêt" - donc avec les arbutse,s fruits rouges, etc...
Mais d'une manière générale, il faut s'en méfier. Ce n'est jamais "tout ou rien", mais si on déprime les bactéries dans le potager, cela se ressentira au niveau de l'alimentation des légumes - via la nitrification, la fixation symbiotique ou on de l'azote, etc... Donc se méfier comme de la peste du "ça marche !" (l’agriculture conventionnelle, avec des sols "empoisonnés" "marche" ; l’hydroculture avec des solutions nutritives sans aucune vie, "cela marche" !]. Le "ça marche" est un des pièges les plus grossiers : cela démontre la résilience exceptionnelle de la nature, pas que le traitement qu'on lui inflige est favorable !
d) Oui, le collet est sensible. Mon beauf a flingué pas mal d'arbres en mettant des tontes de gazon au pied, sans laisser d'espace.
e) Je suis dubitatif quant aux mécanismes qui feraient que cassissiers ou groseilliers réussissent mieux en anaérobiose. Les miens sont sur un versant exposé ouest, en pleine pente. Et magnifiques. Comme le sont beaucoup de champs en Bourgogne...
Que "relativement" il s'en sortent mieux que d'autres légumes, et du coup, colonisent des zones à "tendance" anaérobie, sans doute : ce sont des arbustes, n'ayant pas besoin d'azote nitrique, pouvant se contenter de relations plus simples avec les champignons, qui sont..... aérobies !
Il faut parfois relativiser. Je ne suis pas compétent pour contredire Ducerf, mais à titre perso, je n'y crois qu'à moitié. Et encore, une petite moitié ! Cela n'engage que moi.
f) je suis nul en arboriculture ; je taille peu (et sans doute mal !).
g) J'ai trouvé cette "recette" avec l'eau oxygénée, et pas encore essayé moi-m^me. Je pense que tu prends l'eau que tu trouves, et tu en mets tant que cela bouillonne (donc agi en détruisant de la matière organique). C'est ce que je ferais.
h) je viens d'indiquer que j'ai acheté deux serres-tunnels de 6 m X 6 m. Je pense les aménager ainsi : sous chaque pan, recueillir l'eau dans une gouttière ; regrouper dans une petite cuve enterrée : de là, envoyer avec une pompe vide-cave vers une citerne placé en haut de mon terrain ; de là, laisser un système de goutte-à-goutte à demeure sous le foin, dans la serre ; donc les plantes recevront les pluies naturelles (sauf sol engorgés au printemps ; je coupe la pompe) sous la serre ; c'est un peu d'électricité ; je pourrais fignoler avec du pompage solaire...